Godin Louise

Humanisme-Egalité

Namur 19/04/1845, Namur 12/02/1939

Apparentée à la famille des Godin de Huy, Louise Godin est l’arrière-petite-fille de Gilles-Barthélemy, la petite-fille de Joseph-Léonard, une nièce d’Alexis et une cousine d’Eugène Godin, les principaux patrons des papeteries hutoises. Quand elle épouse en 1868, Franz Kegeljan, le couple peut se permettre de vivre en rentiers ; son beau-père est un banquier bien connu sur la place de Namur et sa dote est bien fournie. Franz Kegeljan peut s’adonner à sa passion, la peinture. Déjà propriétaire du château Vailon à Profondeville, le couple se fait construire un hôtel particulier, en 1878-1880, rue de Fer, au centre de Namur. Henri Beyaert en est l’architecte. Mais la perte de leur seul enfant, Fernand, dans les années 1880, pousse Louise Godin à développer davantage ses activités caritatives.

Avec l’aide de son beau-père, elle fait construire un hospice à Salzinnes qui est inauguré en 1889. Il est destiné aux enfants rachitiques et atteints de tuberculose osseuse. Déjà active dans de nombreuses œuvres, Louise Godin s’occupera personnellement de cet établissement et souscrira au projet de son beau-père visant à construire l’hôpital Saint-Camille. Agissant dans l’intérêt des nécessiteux et dans la protection de l’enfance, elle se préoccupe particulièrement du sort des jeunes délinquantes, des prostituées et des prisonnières libérées.

Dame patronnesse, présidente de l’Association des Dames de la Miséricorde qu’elle avait contribué à créer en 1887, Prix Blondeau 1910, Louise Godin cède à la ville de Namur, pour un prix très peu élevé, son hôtel particulier de la rue de Fer, pour permettre aux autorités communales de retrouver un nouvel hôtel de ville et remplacer celui qui fut incendié par les Allemands en août 1914.

Si le nom de Fernand Kegeljan est attaché à des lieux de Namur, comme l’Espace qui abrite le siège fédéral du mouvement Écolo, il ne faut pas perdre de vue la part prise par Louise Godin, véritable philanthrope qui marqua son temps. D’ailleurs, une place de Namur porte son nom.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Françoise JACQUET-LADRIER, Dictionnaire biographique namurois, Namur, Le Guetteur wallon, n° spécial 3-4, 1999, p. 107
Dictionnaire des femmes belges. XIXe et XXe siècles, Bruxelles, 2006, p. 278-279
Vincent BRUCH, Jean BAUDHUIN, Franz Kegeljan, Namur, Les Amis de la Citadelle de Namur, 1986