Kapompole Joëlle

Politique, Député wallon

Kolwezi 23/12/1971

Députée wallonne : 2004-2009 ; 2009-2014 ; 2014-2019 ; 2019-2024

Licenciée en Sciences économiques appliquées – orientation Gestion de l’entreprise – de l’Université de Mons-Hainaut (1994), Joëlle Kapompolé entame sa carrière professionnelle comme employée dans une société de publicité mobile (1995-1996), avant d’être engagée dans une PME spécialisée dans la gestion par codes-barres (1996-1997). Elle devient ensuite attachée économique à l’Intercommunale de Développement Économique et d’Aménagement du territoire de la région de Mons-Borinage-Centre (Idea), où elle s’occupe d’animation économique, de l’accompagnement des entreprises dans leurs démarches d’obtention de primes à l’investissement, etc. C’est là qu’elle est repérée par Elio Di Rupo qui l’invite à rejoindre les rangs du Parti socialiste. En novembre 1999, le nouveau président du PS fait appel à elle pour présider une des vingt commissions du centre d’études du parti. Chargée de la thématique de l’économie sociale, elle a pour mission de préparer le congrès du Renouveau prévu à l’automne 2000.

Élue conseillère communale de Mons en octobre 2000, elle devient collaboratrice universitaire auprès du groupe PS de la Chambre fédérale (2001) et, de 2001 à 2005, elle représente le PS chez Itradec et préside l’Intercommunale de salubrité publique hennuyère (ISPH). Dans un climat tendu, elle réorganise l’ISPH qui est finalement absorbée par l’Idea en 2005. Entre-temps, la jeune femme bénéficie de l’effet case de tête lors du scrutin régional wallon du 13 juin 2004 (4.799 vp, 5e score des effectifs, 8e tous partis confondus),  et prête serment « à Namur ». Née de père rwandais et de mère congolaise, elle devient la première élue de couleur à siéger au Parlement wallon. En juillet, elle est désignée par son parti comme sénatrice de communauté francophone. Vice-présidente de la fédération montoise du PS (octobre 2007-juin 2015), membre du Conseil de la zone de police Mons-Quévy (2008-2012), présidente du réseau équilibre (2008-2015), Joëlle Kapompolé fait partie de la commission sénatoriale spéciale chargée, en février 2009, d’étudier les mécanismes de la crise bancaire et financière belge.

À partir de 2009, elle se consacre exclusivement aux dossiers relevant de la Wallonie et de la ville de Mons. Réélue conseillère communale en octobre 2006, la deuxième candidate derrière Elio Di Rupo réalise le 4e score tous partis confondus (6.119 vp) lors du scrutin wallon du 7 juin 2009. Membre de plusieurs Commissions à Namur, la députée wallonne préside celle du Budget, des Finances, de l’Emploi, de la Formation et des Sports (2009-2013), ainsi que le Groupe de travail « évaluation des choix technologiques » (2009-2014).

Sixième candidate sur la liste PS à Mons, lors des communales d’octobre 2012 (1.790 vp), elle devient échevine dans la coalition PS-MR reconduite sous la direction d’Elio Di Rupo. En charge du Logement, de la Culture, de l’Urbanisme et du Tourisme, elle exerce ce mandat durant la période où le bourgmestre Di Rupo est empêché d’exercer son mandat en raison de sa fonction de Premier Ministre. Il s’agit aussi de la période durant laquelle Mons se prépare à être Capitale européenne de la Culture 2015. Confirmant sa popularité en voix de préférence lors du scrutin régional du 25 mai 2014 (2e place, 6.657 vp, 4e score tous partis confondus), elle continue de siéger au Parlement wallon et décide de se déclarer « empêchée d’exercer son mandat d’échevine de Mons » en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons. Son poste restera vacant jusqu’en octobre 2014, moment où Elio Di Rupo redevient bourgmestre en titre de la ville de Mons. En avril 2016, quand le PS décide d’écarter le MR du Collège montois et signe un nouvel accord de majorité avec le cdH, Joëlle Kapompolé devient la cheffe de groupe du PS au Conseil communal.

Au Parlement de Wallonie, elle préside l’importante Commission des Travaux publics, de l’Action sociale et de la Santé (2014-juillet 2017) et elle est membre de la Commission du Budget et de la Fonction publique (2014-2017), puis de la Commission du Budget, de l’énergie et du Climat (2017-2019), dont elle prend brièvement la présidence (mars-juin 2019). Elle est aussi membre du Conseil parlementaire interrégional (2017-2019). Parmi les préoccupations de la députée wallonne figurent le dossier de la dorsale ferroviaire wallonne et la dénonciation de la fin du Thalys wallon ; la volonté de créer un véritable bassin de vie Mons-Borinage et d’y faire taire les rivalités ancestrales. Dans le dossier CETA, elle vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Porteuse de plusieurs propositions de décret, la députée entend améliorer la démocratie wallonne en introduisant le principe de la consultation populaire citoyenne et en créant un Institut « Démocratie, Sciences et Société », dont les missions seraient d’éclairer les décideurs politiques et de stimuler la participation publique dans les choix scientifiques et technologiques. D’autres propositions de décret concernent les personnes âgées (notamment le contrôle du prix des maisons de repos), le marché du gaz et de l’électricité, les modalités d’enterrement. Elle porte aussi une série de modifications décrétales dans l’aide aux victimes des violences conjugales et intrafamiliales. Plusieurs propositions de résolution portent sa signature : en faveur de l’organisation d’un salon international des technologies en Wallonie, pour lutter contre les discriminations en matière de logement, pour interdire les pesticides aux néonicotinoïdes en Wallonie, pour l’établissement d’un guide de bonne conduite administrative, et contre les terrains de sport synthétique. Durant cette législature, la députée wallonne de Mons adopte notamment une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétences nouvellement transférées aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. 

Par ailleurs, à Mons, celle qui est la présidente du Conseil d’administration du CHU Ambroise Paré (2014-2018) contribue à sa croissance, à la modernisation de ses services, ainsi qu’à la grande fusion du CHU montois avec le CHU Tivoli de La Louvière et avec le CHP Chêne aux Haies de Mons au sein du Pôle hospitalier « Cœur de Hainaut » (novembre 2016). Administratrice de l’Union nationale des mutualités socialistes, elle préside la Maison de la Solidarité de Wallonie picarde et le comité de gestion de Solidaris Mons-Wallonie picarde (juin 2016-).

Quatrième candidate sur la liste PS à Mons, lors des communales d’octobre 2018 (2.003 vp), elle réalise l’un des meilleurs taux de pénétration de Wallonie lors des élections régionales du 26 mai 2019, avec 12.498 vp. En entamant son quatrième mandat au Parlement de Wallonie, elle annonce pourtant déjà qu’il s’agira de son dernier mandat, se retirant du conseil communal de Mons, où elle était toujours cheffe de groupe en février 2020, pour se consacrer exclusivement aux matières régionales, tout en préparant une « autre vie » hors de la politique. En 2021, elle monte d’ailleurs sur scène pour interpréter son premier spectacle, Dernière campagne, où elle mêle récit autobiographique, humour et valeurs politiques.

Durant une législature wallonne marquée par la crise sanitaire de la Covid-19, les inondations de juillet 2021, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, elle est membre de la Commission du Budget et des Infrastructures sportives (2019-2024). Quand la pandémie de la Covid-19 nécessite des mesures d’urgence et que le Parlement de Wallonie accorde des pouvoirs spéciaux à son Gouvernement, elle est la vice-présidente de la « Commission spéciale chargée de contrôler l’action du gouvernement wallon dans le cadre de la crise sanitaire de la Covid-19 » (15 avril-17 juin 2020). Ensuite, elle est membre de la « Commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie », dans ses différents aspects : sanitaires, économiques, financiers et sociaux. Cette Commission spéciale se réunit de juillet à novembre 2020. Après l’affaire dite du greffier, Joëlle Kapompolé est choisie pour présider la Commission de la Comptabilité créée à l’automne 2022 pour renforcer le contrôle des budgets et comptes du Parlement de Wallonie (12/2022-2024).

La lutte contre la précarité des étudiants et l’avenir des aînés ont été notamment les thèmes de ses travaux parlementaires à Namur. Ainsi, en juin 2022, elle dépose avec Diana Nikolic (MR), Laurent Heyvaert (écolo) et Mathilde Vandorpe (cdH) un important rapport sur la prise en charge des aînés : après le premier panel citoyen jamais organisé par le Parlement de Wallonie, sous la houlette de l’Institut Destrée, en avril-mai 2017, qui portait sur les enjeux de long terme du vieillissement, le rapport Bien vieillir en Wallonie (2022) formule plusieurs dizaines de recommandations pour aider à vieillir chez soi, ou « comme chez soi », quand une prise en charge est devenue indispensable. S’inspirant de modèles québécois, danois ou suédois, et aidés par le professeur Adam de l’ULiège, les députés wallons auteurs du rapport plaident pour la généralisation d’expériences d’habitat intergénérationnel, d’accueil d’aîné dans la maison familiale, ou d’espaces à mixité de fonctions (crèches ou commerces jouxtant une maison de repos).

Le 9 juin 2024, comme elle l’avait annoncé, elle est totalement absente du triple scrutin européen, fédéral et régional. Choisissant, à 52 ans, d’entamer une nouvelle carrière, elle choisit l’enseignement et prépare l’agrégation afin de pouvoir donner des cours d’économie dans l’enseignement secondaire. Elle envisage aussi de remonter sur scène dans un spectacle de sa composition.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Mons (2001-02/2020)
Députée wallonne (2004-2024)
Sénatrice de communauté francophone (2004-2009)
Échevine (12/2012-06/2014)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 343
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-06/2024, dont Le Soir, 16 juin 2022, 31 juillet 2023
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2004 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
Cumuleo (-2023)