Lannoye Jean

Socio-économique, Entreprise

Genval 23/07/1906, Genval 28/12/1979

À Genval, le nom des Lannoye évoque une dynastie d’industriels ayant assuré le développement de ce qui n’était à l’origine qu’un atelier artisanal. Charles est à l’origine de la saga des papetiers, au XIXe siècle. Son fils, Auguste, fonde une fabrique à papier en 1904 et, grâce au succès du balatum, dès les années 1930, déploie ses activités à l’étranger. Aîné des enfants de la troisième génération, ingénieur technicien diplômé (en 1929) de l’École supérieure de Liège qui deviendra l’Institut Gramme, Jean Lannoye reprend le département « publicité » de la SA des Papeteries de Genval dans l’entre-deux-guerres, mais va surtout être le fondateur de la RIT, Recherches et Industries Thérapeutiques SA, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Conçue dans les caves de la papeterie, la RIT va produire des antibiotiques avant de s'orienter, à la fin des années cinquante, vers la production de vaccins, et enfin vers le développement de nouveaux vaccins. En 1958, cette société (la RIT) est rachetée par des Américains et devient la SA Smithkline-RIT … (future SmithKline Beecham Biologicals) où Jean Lannoye demeure administrateur jusqu’en 1968, tout en restant l’administrateur-délégué des Papeteries de Genval, et propriétaire de son produit phare, le balatum.

Parallèlement à cette activité entrepreneuriale féconde, Jean Lannoye a été très impliqué dans le mouvement catholique où son esprit d’entreprise s’est aussi manifesté. Membre de l’Association catholique de la Jeunesse belge, il va fonder un journal local, L’ouvrier, qui se transforme en un hebdomadaire paroissial, Dimanche, qui tire à plus de 100.000 exemplaires avant 1940. En 1950, il lance l’Édition locale qui connaît lui aussi un certain succès et où il signe de nombreux éditoriaux. Par son premier mariage, il est proche de la famille famennoise des Hanin, mandataires du parti catholique. Impliqué dans les milieux d’affaires catholiques, cheville ouvrière de l’Office belge pour l’accroissement de la Productivité (il en est le premier président), Jean Lannoye défend une politique de libre entreprise, et contribue à la naissance d’une commission nationale au sein du patronat catholique, la FEPAC (1964).
Administrateur de la Société générale de Banque (1963-1975), Jean Lannoye s’intéresse encore à la question de la décentralisation économique et n’entend pas laisser sa définition aux seuls milieux syndicaux. Anticipant l’évolution institutionnelle belge, il contribue à la mise en place d’une Union wallonne des Entreprises, qui voit le jour au printemps 1968.
 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.uwe.be/uwe-1/historique 
Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 416-417
Jean STEPHENNE, L’Union wallonne des Entreprises, dans Jean-Claude VAN CAUWENBERGHE (dir.), L’aventure régionale, Bruxelles, Luc Pire, 2000, p. 137-143