Peers Willy

Humanisme-Egalité

Kain 17/03/1924, Namur 30/11/1984

C’est en janvier 1973 que le nom de Willy Peers apparaît à la Une de tous les journaux. Le gynécologue est arrêté sur dénonciation anonyme pour avoir procédé à un avortement, acte interdit par une loi de 1867. Incarcéré pendant 34 jours, le médecin n’a jamais caché qu’il mène un triple combat : l’introduction de la méthode de l’accouchement sans douleur, la lutte en faveur de la contraception moderne et la modification de la législation. Depuis qu’il est diplômé de l’Université libre de Bruxelles dans les années cinquante, Peers donne des conférences sur le sujet et est un praticien bien connu, installé à Namur. En 1965, il avait d’ailleurs déjà subi une suspension de six mois. L’Affaire Peers déclenchée en 1973 va mobiliser l’opinion et finalement mettre fin à une longue hypocrisie. Faisant l’objet d’une première proposition de loi en 1971, la dépénalisation partielle de l’avortement ne sera finalement adoptée par les Chambres qu’en 1990 et sera émaillée par une ultime péripétie, le roi Baudouin se plaçant « dans l’impossibilité de régner » pour ne pas avoir à sanctionner la loi.

Directeur du service gynécologique et obstétrique de la Maternité provinciale de Namur, Willy Peers, médecin connu également pour son engagement dans les milieux communistes, était aussi chargé de conférences à l’École d’Infirmières et maître de stage à l’Université libre de Bruxelles. Après son décès, la Cour de Cassation donnera raison au docteur Peers, en annulant toutes les décisions prises contre lui, du fait qu’aucun débat n’avait été public. 

 

Sources

Willy Peers, un humaniste en médecine, Mons, Éd. du Cerisier, 2001 
Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
BOUTE Jo, Nouvelle Biographie nationale, 1999, t. V, p. 279-280
DELFORGE Paul, Cent Wallons du Siècle, Liège, 1995
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV, p. 68