Wahl Jean-Paul

Politique, Député wallon

Uccle 17/11/1955

Député wallon : 1995-1999 ; 1999-2004 ; *2006-2009 ; 2009-2014 ; 2014-2019 ; 2019-2024

Licencié en Droit de l’Université catholique de Louvain (1978), Jean-Paul Wahl s’établit à Jodoigne comme avocat en 1980. Il y développe un important cabinet, « Cabinet d’avocats Wahl sprl », dont il devient le gérant, tout en étant administrateur délégué de Wahl et Cie scs. Rapidement, il rejoint les rangs du parti libéral en Brabant wallon. Il conserve ses activités d’avocat tout en menant une carrière politique privilégiant le Parlement de Wallonie et l’échelon local. 

Candidat pour la première fois aux élections communales d’octobre 1988, il fait son entrée au Conseil communal de la ville de Jodoigne. En 1992, au moment où Pierre Boucher quitte son échevinat pour devenir député permanent, J-P. Wahl le remplace comme échevin de la Culture. Après les élections d’octobre 1994, il est confirmé comme échevin, mais avec d’autres compétences, les Finances et l’Aménagement du territoire, en plus de la Culture.

Candidat sur la liste du PRL lors du scrutin wallon du 21 mai 1995, Jean-Paul Wahl est élu dans l’arrondissement de Nivelles et figure parmi les 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon. Le 13 juin 1999, il confirme son mandat « à Namur » et au Parlement de la Communauté française, où il consacre ses efforts en tant que président du groupe libéral (1999-2004), en tant que membre de la majorité arc-en-ciel. En tant que représentant du Parlement wallon, Jean-Paul Wahl fait aussi partie de la Conférence intergouvernementale et interparlementaire pour le renouveau institutionnel (octobre 1999) qui aboutira aux accords de la Saint-Polycarpe (2001) et à la 5e réforme de l’état.

Quand Louis Michel devient ministre fédéral, en charge des Affaires étrangères, il doit renoncer l’exercice de son mandat de bourgmestre de Jodoigne ; c’est J-P. Wahl qui fait fonction jusqu’au moment où Louis Michel devient Commissaire européen (12 juillet 1999-octobre 2004). À ce moment, J-P. Wahl est nommé bourgmestre effectif de Jodoigne. En octobre 2006, pour la première fois depuis longtemps, Louis Michel n’est pas candidat, mais le MR est bien installé à Jodoigne : 57,75% en 2000 (14 sièges sur 21), 56,80% en 2006 (15 s. sur 23), 64,2% en 2012 (16 s. sur 23). Avec 42 voix de plus que son second (Jean-Luc Meurice), J-P. Wahl est réélu mayeur de Jodoigne en 2006. Six ans plus tard, le duel entre J-P. Wahl et J-L. Meurice se poursuit et au terme du comptage, force est de constater que les deux leaders du MR n’ont pu être départagés par leurs partisans : ils totalisent tous les deux 1.948 voix de préférence, mais l’avantage reste à la tête de liste J-P. Wahl, du moins jusqu’à l’été 2014, moment où les dispositions du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 sur le cumul des mandats sont d’application.

Depuis que sont organisées des élections directes, Jean-Paul Wahl siège à « Namur » de manière ininterrompue. Le 13 juin 2004, il figure comme 1er suppléant sur la liste libérale dans le BW. Mais comme le PS décide de se détourner du MR pour former la nouvelle majorité wallonne, J-P. Wahl ne retrouve pas l’assemblée wallonne comme il l’espérait. Il doit attendre juillet 2006, moment où Pierre Boucher choisit de quitter « Namur » pour occuper des fonctions provinciales. J-P. Wahl retrouve alors le Parlement wallon et le Parlement francophone, mandat confirmé lors du scrutin du 7 juin 2009, où le MR confirme quatre des sept mandats mis en jeu dans la circonscription de Nivelles et où, troisième candidat effectif (6.747 vp), J-P. Wahl décroche in extremis la prolongation de son mandat régional. Le MR reste cependant dans l’opposition.

Au lendemain de la 6e réforme de l’État qui apporte à la Wallonie de nouvelles et importantes compétences, J-P. Wahl (8.220 vp) apporte sa contribution au succès historique du MR dans la circonscription de Nivelles : 41,5%, soit 5% de plus qu’en 2009, et la confirmation de 4 mandats (scrutin wallon du 25 mai 2014). En raison du décret spécial wallon sur le cumul, J-P. Wahl qui n’est pas un gros faiseur de voix est contraint de choisir entre son mandat de bourgmestre et celui de député wallon. En optant pour « Namur », il se dit bourgmestre empêché. Remplacé par Jean-Luc Meurice qui fait fonction de bourgmestre, J-P. Wahl préside le Conseil communal jusqu’en novembre 2017. Lors du scrutin d’octobre 2018, Jean-Luc Meurice (2.487 vp) qui emmène la liste UC (57,7%, 14 sièges, -2) conserve une solide majorité absolue à Jodoigne et consolide son rôle de bourgmestre. En poussant la liste, J-P. Wahl (774 vp) valide son mandat de conseiller communal, mais ses yeux sont désormais principalement tournés vers la vie politique wallonne.

En juillet 2014, le député wallon a en effet été désigné pour représenter la Wallonie dans le nouveau Sénat (juillet 2014) ; il y devient aussi le chef de groupe MR, lorsque Christine Defraigne est élue à la présidence de l’Assemblée. Comme elle, il aura l’occasion de se poser en défenseur de cette institution et d’en montrer les avantages. Au Parlement de Wallonie, entre septembre 2014 et septembre 2015, il préside la sous-Commission de Contrôle des licences d’armes et, fin mai 2016, il accède à la présidence de la Commission de vérifications des pouvoirs. Secrétaire du bureau du Parlement de Wallonie (2014-2017), il est aussi membre de la Commission de Contrôle des dépenses électorales et communication, ainsi que de la Commission des poursuites ; il en restera membre après 2019. Membre de la Commission spéciale relative au Renouveau démocratique depuis mai 2015, J-P. Wahl y mène une réflexion sur les mesures de bonne gouvernance à mettre en œuvre au niveau régional ou local, visant notamment à améliorer tant la démocratie représentative que la démocratie participative. à la suite de ces travaux, la Wallonie adopte deux décrets qui en font la première entité du pays à adopter le principe d’une consultation d’initiative citoyenne (printemps 2019). Cette consultation peut être organisée si une majorité simple des députés le décide ou si sont réunies au moins 60.000 signatures de citoyens belges et étrangers résidant en Wallonie.

Animant l’opposition libérale à Namur par de nombreuses questions écrites, il est aussi particulièrement attentif au dossier RER, à la réforme du CoDT, à la signature du Ceta, au respect de la tirette sur les listes électorales, tout en étant un acteur de la fusion des intercommunales du Brabant wallon (IBW et IECBW, fin 2017). Dans une proposition de résolution, il réclame l’extension aux Belges résidant à l’étranger du droit d’élire les députés wallons. À l’inverse d’autres ténors de son parti, Jean-Paul Wahl se montre hostile à l’idée de la régionalisation de la culture et de l’enseignement et n’entend pas supprimer la Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais tous les libéraux sont unis pour dénoncer le comportement de certains élus socialistes dans une série d’affaires.

Dans le dossier du traité CETA, il s’oppose à la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie marque son refus de déléguer ses pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral pour la signature de l’accord CETA entre l’UE et le Canada. Le groupe MR à Namur a été le seul à manifester son opposition à une démarche qui conduit à une crise internationale inédite. Quinze jours plus tard, Jean-Paul Wahl et son groupe politique joignent leurs voix au PS et au cdH pour adopter le texte du compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

À la suite de l’appel du 19 juin 2017 de Benoit Lutgen qui invite à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Jean-Paul Wahl est l’un des quatre signataires MR qui, avec quatre députés cdH, déposent la motion de défiance constructive qui est adoptée le 28 juillet par les 38 députés wallons du cdH et du MR ; ce texte scelle le sort du gouvernement Magnette et installe le gouvernement Borsus. C’est une première dans l’histoire politique de la Wallonie. Avec Christine Defraigne, Jean-Paul Wahl est alors le seul libéral de l’assemblée wallonne à avoir déjà participé à une majorité dans laquelle se trouvait son parti. 

Tandis qu’Anne Barzin reprend son rôle de chef de groupe au Sénat, J-P. Wahl est désigné chef de groupe MR au Parlement de Wallonie (28 juillet), en remplacement de Pierre-Yves Jeholet devenu ministre. D’emblée, il invite les députés wallons à passer à la vitesse supérieure et à trouver une méthode de travail plus efficace, tout en plaçant à l’ordre du jour une série de dossiers qui sont chers à son parti : suppression de la redevance radio-tv, instauration d’un service minimum dans les TEC, audit précis des finances wallonnes, réforme fiscale, réforme du décret APE, transfert de compétences vers l’Ostbelgien, etc. Durant cette législature, il adopte aussi une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétences nouvellement transférées aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. Il contribue aussi à faire adopter le décret spécial wallon du 25 janvier 2018 réformant les circonscriptions électorales wallonnes, dont le nombre passe de 13 à 11 ; en début de législature, il avait déposé une proposition de décret en ce sens avec d’autres libéraux.

Lors du scrutin du 26 mai 2019, le MR parvient à conserver quatre mandats dans la circonscription de Nivelles, malgré des résultats en forte baisse. Alors que 2014 avait été son plus haut historique depuis que le Parlement de Wallonie est élu au suffrage universel (41,46%), 2019 est le plus bas du MR brabançon wallon (34,04%). Avec 7.462 vp (3e score du MR et 5e score tous partis confondus), J-P. Wahl entame sa 6e législature wallonne. Il reste le chef du groupe MR et est à nouveau désigné au Sénat par le Parlement de Wallonie pour représenter cette entité fédérée. Membre de la section belge de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, membre du Conseil parlementaire interrégional, le président du groupe MR au Parlement de Wallonie contribue avec ses autres collègues chefs de groupe à la bonne organisation du travail parlementaire durant les mois de la pandémie de Covid-19, ainsi qu’à la création d’une commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire par la Wallonie ; il sera l’un des vice-présidents de cette Commission chargée d’évaluer les aspects sanitaires, économiques, financiers et sociaux et qui se réunit de juillet à novembre 2020.

Plus généralement, le chef de groupe MR contribue à l’amélioration des échanges entre députés, à la modernisation du droit de pétition, et à la constitution de commissions délibératives entre députés et citoyens tirés au sort (automne 2020). à la suite de la catastrophe naturelle de l’été 2021, il cosigne la proposition de résolution instituant une commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les causes et d’évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie. La protection des ménages en pleine crise énergétique est aussi au cœur de ses préoccupations (régulation des prix, droit au logement, accès à l’énergie, compteur communiquant avec option de prépaiement, etc.). 

A la suite de l’affaire dite du greffier (automne 2022), l’ensemble du bureau du Parlement de Wallonie démissionne et les partis politiques procèdent à divers remaniements. Un tout nouveau bureau élargi est mis en place. Dans la foulée, avec d’autres députés, J-P. Wahl porte le texte qui met en place une commission permanente destinée à renforcer le contrôle sur les budgets et les comptes du Parlement de Wallonie (novembre 2022). Il avance aussi des mesures pour renforcer le cadre de l’organisation des missions effectuées par le Parlement, et renforcer les règles en ce qui concerne les missions spécifiques du Président du Parlement et du greffier, particulièrement en matière de publicité et de contrôle des dépenses.

Administrateur de la Fondation rurale de Wallonie (2002-2010), du Centre culturel de Jodoigne (2000-), de la SWDE (2004-2007) dont il préside le comité de zone Dyle-Gette, président de la zone de Police « Brabant wallon est » depuis sa création jusqu’en septembre 2014, il préside la Fédération MR du Brabant wallon depuis 2004.

Le 9 juin 2024, il occupe la 2e place sur la liste MR emmenée par Valérie De Bue, dans la circonscription de Nivelles sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de député wallon. Avec 7.111 vp, il réalise le 3e score libéral et le 5e tous partis confondus ; il retrouve le Parlement de Wallonie où il est le seul à avoir siégé durant toutes les législatures depuis la première élection directe du Conseil régional wallon, le 21 mai 1995.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Jodoigne (1989-)
Échevin (1992-1999)
Député wallon (1995-2004)
Bourgmestre ff (1999-2004)
Bourgmestre (2004-07/2014)
Député wallon (2006-)
Bourgmestre empêché (09/2014-)
Président du Conseil communal (2014-11/2017)
Sénateur représentant la Wallonie (2014-2019, 2019-2024)
Chef de groupe MR au Parlement de Wallonie (07/2017-2019, 2019-2024)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 561-562
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 23 octobre 2015
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2004 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures
Cumuleo (-2023)

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)