Michel Louis

Politique, Député wallon

Tirlemont 2/09/1947

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995

Président des Jeunes Libéraux dans le district de Nivelles (1967-1977), élu conseiller communal de Jodoigne au moment de la fusion des communes, Louis Michel devient d’emblée échevin de l’Instruction publique (1977-1982), en s’alliant avec le PSC pour repousser le PSB de René Basecq dans l’opposition. Candidat du PRLW à la Chambre dans l’arrondissement de Nivelles en avril 1977, Louis Michel se voit souffler le mandat par un jeune transfuge du Rassemblement wallon (Serge Kubla) et doit attendre le scrutin suivant pour décrocher son premier mandat parlementaire (décembre 1978). Dès ce moment, il abandonne son métier d’enseignant. Parfait bilingue, il avait entamé une carrière d’instituteur, avant de décrocher un diplôme en Langues germaniques et de devenir professeur de langues (anglais, allemand et néerlandais), du primaire jusqu’au supérieur (1968-1978), au Centre provincial d’Enseignement pédagogique de Jodoigne (CEPES). Cette page-là se tourne définitivement.

D’emblée, le jeune député est plongé dans les débats institutionnels et quand les libéraux décident d’apporter leur soutien à la majorité pour voter la mise en application de l’article 107 quater (été 1980), Louis Michel vote les lois créant notamment les institutions politiques wallonnes. Dès le 15 octobre, il participe aux premières réunions du nouveau Conseil régional wallon. Régulièrement réélu dans l’arrondissement de Nivelles, il siègera jusqu’en 1995 tant à la Chambre, qu’au Conseil de la Communauté française et au Conseil régional wallon. Après avoir rejeté les réformes de l’État de 1988-1989 et de 1992-1993, il restera député fédéral jusqu’en 1999, avant d’exercer des fonctions ministérielles (1999-2004), d’être nommé Commissaire européen (2004-2009), puis d’être élu député européen.

Secrétaire général du PRL (juin 1980-janvier 1982), Louis Michel devient le président du PRL au moment de la formation du gouvernement Martens-Gol. À 34 ans, il se retrouve à la tête du principal parti francophone de la majorité nationale (janvier 1982-janvier 1990). D’autre part, à Jodoigne, il a pris l’ascendant sur son partenaire PSC et ceint l’écharpe maïorale à partir du 1er janvier 1983 ; depuis octobre 1988, les libéraux y disposent de la majorité absolue et L. Michel exerce la fonction de bourgmestre jusqu’en 1999, avant de renoncer à son mandat communal, en 2004.

Président de la Fédération libérale des mandataires provinciaux, communaux et de CPAS (1990), président de la Conférence des bourgmestres de l’arrondissement de Nivelles (1989-1995), président de la Sedifin, chef de groupe à la Chambre (mars 1992-juin 1995), Louis Michel consacre une partie importante de son travail parlementaire à « la moralisation de la vie politique » et à la clarification du financement des partis et contribue fortement à l’adoption d’une législation stricte tout au long des années 1990 (dépenses électorales, cumul des mandats, etc.), visant une rénovation démocratique.

La disparition brutale de Jean Gol (septembre 1995) provoque le retour inattendu de Louis Michel à la présidence du PRL-FDF. Intérimaire puis élu pour quatre ans (1995-1999), le député-bourgmestre et président du PRL se concentre sur de multiples dossiers, des affaires étrangères aux dossiers communaux, en passant par les « Forges de Clabecq », ou le repositionnement politique de sa propre formation. Menant une opposition dure mais constructive, porteur d’un projet pour la Wallonie (Objectif 100. La Wallonie, j’y crois), il contribue également à la formation de la fédération PRL-FDF-MCC qui sort victorieuse des scrutins de 1999. S’étant porté candidat au Sénat afin de toucher tous les électeurs du collège francophone, il réalise le meilleur score personnel. Désigné comme informateur (juin 1999), il négocie les majorités arc-en-ciel et devient Vice-Premier ministre, en charge des Affaires étrangères et du Commerce extérieur (12 juillet 1999-11 juillet 2003) et le chef de file du PRL-FDF-MCC au sein du gouvernement Verhofstadt I. Nouveau chef de file de la diplomatie belge sur la scène internationale, Louis Michel occupe un ministère qui n’a jamais été occupé par un seul libéral wallon tout au long du XXe siècle. L’Afrique sera constamment la priorité d’une diplomatie davantage pragmatique qu’idéologique. Durant les six mois de présidence belge (1er juillet-31 décembre 2001), il assure la direction du Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. C’est à l’issue du Conseil européen de Laeken (14-15 décembre 2001) que se met en place une « Convention sur l’avenir de l’Europe » qui produira un projet complet de Constitution pour l’Europe qui, après maints avatars, est discuté et amendé et devient le Traité de Rome (29 octobre 2004) avant d’être rejeté par les référendums organisés en France et aux Pays-Bas. 

Conservant ses prérogatives dans le gouvernement Verhofstadt II sans les Écolos, Louis Michel reste partenaire du Parti socialiste avec lequel, pourtant, la rivalité est considérable dans le collège francophone. D’ailleurs, à l’issue du scrutin régional et européen de 2004, le PS d’Elio Di Rupo tourne le dos aux libéraux dans les entités fédérées. Désigné pour remplacer Philippe Busquin comme Commissaire européen, Louis Michel (élu député européen) quitte le gouvernement Verhofstadt II, le 18 juillet. 

Commissaire européen en charge du Développement et de l’Aide humanitaire dans la première Commission Barroso (novembre 2004-juillet 2009), Louis Michel hérite d’une compétence qui lui permet de poursuivre une politique active, résolue et concrète en Afrique, dans la région des Grands Lacs en particulier, mais aussi au Moyen Orient, voire en Birmanie. Demeurant concerné par la politique belge, il reste impliqué dans la vie de son parti, se porte candidat au Sénat en 2007 et est consulté par le roi dans « la crise de l’orange-bleu » en tant que ministre d’État (nommé en janvier 1995).

Arrivé au terme de ses fonctions de Commissaire européen, Louis Michel brigue la reconduction de son mandat de député européen. Dès le 14 juillet 2009, il siège à Strasbourg et à Bruxelles. Co-président de l’Assemblée ACP-UE, il se montre surtout actif dans les dossiers relatifs à la garantie des libertés fondamentales et à tout ce qui touche à l’Afrique. Il est notamment l’envoyé spécial du secrétaire général de la Francophonie (Abdou Diouf). En mai 2014, tête de liste MR dans le collège électoral français, il réalise – comme en 2009 – le meilleur score tous partis confondus et continue de siéger comme député européen. En progression (1%), le MR enlève un troisième siège européen.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Jodoigne (1977-2004)
Echevin (1977-1982)
Député (1979-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Bourgmestre (1983-1999)
Ministre d’État (1995)
Député fédéral (1995-1999)
Sénateur (1999, 2003, 2004)
Vice-Premier ministre (1999-2004)
Bourgmestre empêché (1999-2004)
Député européen (2004)
Commissaire européen (2004-2009)
Député européen (2009-)

 
Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 434-440