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Wincqz Grégoire Arnould

Socio-économique, Entreprise

Soignies 03/08/1847, Soignies 21/08/1915


Descendant d’une longue série de maîtres-carriers – qui furent d’abord commerçants et tailleurs de pierre, avant de s’imposer en directeurs d’exploitation et en patrons d’industrie –, Grégoire-Arnould Wincqz est le sixième des quatorze enfants de Pierre-Joseph Wincqz et de son épouse, la hutoise Marie-Antoinette Van Mierlo. Bénéficiant de l’importante fortune familiale, Grégoire Arnould entreprend des études et sort avec le diplôme d’ingénieur civil de l’École centrale des arts et manufactures de Paris (1874). 

Contrairement à tous ses prédécesseurs qui avaient fait leur classe dans les carrières de Soignies, c’est en tant que diplômé d’une haute école que Grégoire Ar. est désigné, au décès du père, comme administrateur des affaires familiales désormais structurées sous la forme d’une société en commandite. En 1890, les carrières Wincqz deviennent Société anonyme, avant d’être cotées en bourse (1892). Ce sont 600 ouvriers qui réalisent les commandes pour les ascenseurs du canal du Centre, divers ponts et routes, voire la façade de la Maison du roi sur la Grand Place ou les Arcades du Cinquantenaire (1905), mais surtout le chantier du Palais de Justice. Comme l’avait souhaité Pierre-Joseph Wincqz, la pierre bleue de Soignies s’exporte en Europe, voire en Amérique et en Egypte (palais à Alexandrie et au Caire). Mais les années fastes sont derrière Grégoire Arnould Wincqz qui doit faire face tant à des choix stratégiques peu pertinents qu’à des revendications sociales importantes. La voilure de la SA Wincqz doit être abaissée ; ainsi la diversification lancée dans la production sucrière est abandonnée (1907). La famille Wincqz continue de détenir la majorité des parts de la « SA des Carrières P-J. Wincqz » à la veille de la Grande Guerre. En 1935, la société fusionnera avec les carrières Gauthier et deviendra la SA des carrières Gauthier et Wincqz ».

Comme son père, membre de la Loge des Amis philanthropes de Bruxelles (il démissionne en 1889), Grégoire Arnould Wincqz s’est également lancé en politique. Il entre d’abord au conseil communal de Soignies, en 1877, où il remplace Pierre-Joseph. Un an plus tard, le roi le désigne comme bourgmestre de l’entité et il est élu conseiller provincial du Hainaut. En 1880, il n’exerce plus ces mandats, lorsqu’il entre à la Chambre des représentants, où il remplace Ernest Boucqueau décédé. Lors du scrutin de 1882, les libéraux de Soignies perdent un siège (au profit des catholiques), mais Wincqz conserve son siège. En 1886, par contre, les libéraux récupèrent les trois mandats de l’arrondissement électoral, mais Grégoire Wincqz n’est plus député. Le parcours politique du libéral Wincqz est quelque peu chaotique aussi au niveau communal. Conseiller communal entre 1881 et 1883, il devient échevin (1884-1885) avant de retrouver les bancs des conseillers communaux (1886-1890), puis de faire fonction de bourgmestre de 1891 à 1894. Échevin en 1895, il achève sa carrière politique comme conseiller communal (1896-1915).

 

Sources


Jean-Louis VAN BELLE, Une dynastie de bâtisseurs. Les Wincqz. Feluy-Soignies XVIe-XXe siècle, Bruxelles, ciaco, 1990, p. 82-87 notamment
Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GÉRARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 624
Jean-Louis VAN BELLE, dans Nouvelle Biographie nationale, t. III, p. 353
Cfr La Vie wallonne, IV, 1982, n°380, p. 270-271 (Jean Wincqz)


Conseiller communal de Soignies (1877-1915)
Bourgmestre (1878-1880) 
Conseiller provincial du Hainaut (1878-1880)
Député (1880-1886)
Echevin (1884-1885)
Bourgmestre ff (1891-1894)
Echevin (1895)