Wincqz Grégoire-Joseph
Socio-économique, Entreprise
Soignies 17/05/1783, Soignies 22/05/1852
Petit-fils de Grégoire et fils de Thomas, Grégoire-Joseph Wincqz va perpétuer l’activité de cette dynastie de maîtres carriers de la région de Soignies en lui donnant une nouvelle dimension que son fils, Pierre-Joseph, portera à son paroxysme. Les Wincqz sont en effet actifs dans la pierre depuis plusieurs générations ; leur présence est attestée en pays wallon depuis le XVIe siècle, dans la région de Feluy depuis le XVIIe siècle, et dans celle de Soignies depuis le XVIIIe.
À la mort de son père, Grégoire-J. a 24 ans et les biens familiaux sont partagés entre les très nombreux enfants ; parmi divers biens, lui hérite de la carrière qu’exploitait déjà son grand-père (Grégoire), mais il ne dispose pas de la machine à feu que ce dernier avait introduite en 1785 et qui est revenue à ses sœurs. Mais durant la période française, Grégoire-Joseph – bien aidé par un mariage avec une riche fille de la bonne bourgeoisie – procède à de nombreux achats ; des maisons, mais aussi une 3e carrière qui s’ajoute à celle apportée dans sa dot par sa jeune épouse. En 45 ans, son patrimoine ne va cesser de s’agrandir, pas à pas, au point de disposer, à la veille de sa mort, de près d’une cinquantaine d’hectares, et d’une petite dizaine de carrières bien outillées. En l’absence d’archives, l’historien Jean-Louis Van Belle avance l’hypothèse que Grégoire-J. Wincqz a bénéficié de commandes nombreuses tant les autorités publiques construisaient en pays wallon à cette époque : canaux, routes, fortifications, agrandissement des villes… sans oublier d’importants chantiers aux Pays-Bas, voire des commandes de riches particuliers.
Pour rencontrer ces commandes, l’entrepreneur wallon modernise ses exploitations, les dotant d’un moulin à vent (1823), pour faciliter le pompage des eaux, mais aussi mener d’autres activités. En 1826, il investit dans une « petite » machine à vapeur selon le modèle de Watt. Poussé par la concurrence locale, Grégoire-Joseph, comme ses ancêtres, reste à la pointe des nouvelles techniques du temps et continue à faire preuve d’audace et œuvre de pionnier. En 1840, il récupère l’ancienne machine de Newcomen de son père. D’autres machines sont installées en 1843, 1847 et 1850. Par ailleurs, l’industriel est l’un des bénéficiaires de l’amélioration des voies de communication, qu’il s’agisse des routes (qu’il contribue à construire) ou du chemin de fer qui va lui ouvrir de nouveaux marchés, en toutes saisons et en toute sécurité.
Si l’industriel a connu la prospérité et participé à la décision politique sur le plan local, l’homme a cependant été frappé par le malheur. Il a perdu très tôt son épouse et six de ses 7 enfants presque tous décédés à l’heure où ils entraient dans l’âge adulte. L’aîné, Pierre-Joseph, sera son seul héritier.
Sources
Jean-Louis VAN BELLE, Une dynastie de bâtisseurs. Les Wincqz. Feluy-Soignies XVIe-XXe siècle, Bruxelles, ciaco, 1990, p. 58-67 notamment.
Jean-Louis VAN BELLE, dans Nouvelle Biographie nationale, t. III, p. 353-354
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