GENDEBIEN Paul-Henry

Militantisme wallon, Politique, Député wallon

Hastière-par-delà 9/07/1939

Député wallon : 1980-1981 ; 1985-1987 ; 1988-1989*

Docteur en Droit (1962) et licencié en Sciences économiques (1964) de l’Université catholique de Louvain, Paul-Henry Gendebien est chercheur au CRISP (1964), puis séjourne en Afrique, comme assistant à l’Université Lovanium de Kinshasa (1965-1967). Administrateur d’Inter Sud (Association intercommunale pour le développement économique et l’aménagement du territoire du sud Hainaut), directeur du Bureau d’étude économique et sociale du Hainaut (1968-1971), il s’engage dans les rangs du Rassemblement wallon naissant (mars 1968), convaincu de la nécessité de décentraliser l’État belge et de s’inscrire dans l’Europe des Régions et des peuples.

Conseiller communal de Thuin élu en 1970 sur une liste wallonne, il est reconduit au lendemain de la fusion des communes (1971-1982), décrochant même un poste d’échevin des Affaires économiques, de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire (1977-1982). Député Rassemblement wallon élu dans l’arrondissement de Thuin en 1971, il conserve ce mandat jusqu’en 1981. En 1974, il soutient la participation de son parti au gouvernement et vote le projet de loi de régionalisation préparatoire mise au point par le duo ministériel Perin-Vandekerckhove (1er août 1974). Lors du renouvellement du Conseil économique régional de Wallonie, en décembre 1975, P-H. Gendebien siège au sein de ce conseil (1975-1980).

Lorsque Robert Moreau – déjà remplaçant provisoire de François Perin à la présidence du RW – est désigné comme ministre (octobre 1974), P-H. Gendebien est élu à la tête du parti wallon (1974-1979). L’expérience gouvernementale tourne mal pour le RW qui se déchire et finit par imploser (1977). Si P-H. Gendebien conserve son mandat parlementaire, le Rassemblement wallon est en perte de vitesse. Restant fidèle à la ligne de conduite du RW, il ne peut voter les lois spéciale et ordinaire donnant naissance notamment aux institutions régionales wallonnes et leur garantissant l’équipollence des normes. Le 4 août, le jour du vote à la Chambre, le député RW est absent. Néanmoins, il s’en vient siéger à Wépion, lorsque le nouveau Conseil régional wallon se réunit pour la première fois le 15 octobre 1980. Il participe aussi à ses travaux durant les quelques mois qui précèdent les élections anticipées de novembre 1981.

En juin 1979, lors de la toute première élection européenne au suffrage universel, P-H. Gendebien est élu à Strasbourg et proclame qu’il y siégera non pas comme un élu belge mais comme un élu wallon. Allié pour l’occasion au FDF, le RW a réalisé un très bon résultat dans l’ensemble du collège électoral français. Pour P-H. Gendebien, cette alliance ne doit être que circonstancielle ; il rejette sa prolongation lors des législatives de 1981, refusant une stratégie Wallonie-Bruxelles qui conduit à la fusion, qui tend à privilégier la Communauté française et à nier la Wallonie. En désaccord avec les orientations du président Henri Mordant, l’ancien chef du RW claque la porte avec les quatre vice-présidents ainsi que le secrétaire général.

Candidat sur la liste PWE (Présence wallonne en Europe) aux européennes de juin 1984, P-H. Gendebien n’obtient pas la reconduction de son mandat. Accompagné de plusieurs amis politiques, P-H. Gendebien conclut une association avec le PSC, au sein duquel il forme l’Alliance démocratique wallonne, qu’il dirige avec le docteur Pierre Falise (1985-1988). Élu à la Chambre dans l’arrondissement de Namur, il siège simultanément au Conseil régional wallon et au Conseil de la Communauté française (octobre 1985-décembre 1987). Député ADW-PSC de Namur, il est candidat dans l’arrondissement de Liège en décembre 1987 et y est élu grâce au désistement de Georges Flagothier. Entre 1985 et 1988, P-H. Gendebien assure la présidence du groupe politique PSC au Conseil régional wallon.

En octobre 1988, P-H. Gendebien abandonne ses mandats parlementaires lorsqu’il est nommé Délégué général de la Communauté française à Paris (1988-1996). Fonctionnaire, il est tenu par un devoir de réserve et n’exprime plus ses idées politiques sur la place publique. De retour en terre wallonne en 1996, il reprend le combat wallon. Auteur de plusieurs ouvrages, il crée une formation politique favorable à la réunion de la Wallonie à la France : il préside le RWF de novembre 1999 à mars 2012 ; le parti est présent à tous les scrutins, avec des candidats dans presque tout le pays wallon quel que soit l’échelon institutionnel. Tantôt à Liège, tantôt à Namur, P-H. Gendebien reste par ailleurs candidat, avec des résultats en dents de scie.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 259-260
L’intervention des Nations unies au Congo, Éditions Mouton - Paris La Haye, 1968 
L’environnement… un problème politique pour la Wallonie, pour l’Europe, pour le Monde, Éditions Jules Destrée, 1972 
Une certaine idée de la Wallonie, Édition Longue Vue - Bruxelles, 1987 
Splendeurs de la Liberté, Éditions Quorum, Gerpinnes, 1999 
Le Choix de la France, Éditions Luc Pire, 2002 
La Belgique : dernier quart d’heure ?, Éditions Labor, 2006

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Thuin (1971-1982)
Député (1971-1981)
Echevin (1977-1982)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1981)
Député européen (1979-1984)
Député (1985-1988)
Membre du Conseil régional wallon (1985-1988)
Chef de groupe au CRW (1985-1988)