Baussart Elie
Officier (Historique)
COUILLET 16.12.1887 – LOVERVAL 30.12.1965
Catholique, fils de forgeron très tôt confronté à la question sociale, Elie Baussart s’implique dès sa jeunesse dans la mouvance démocrate chrétienne incarnée en Flandre par l’abbé Daens. Toute sa vie, il luttera pour développer un syndicalisme chrétien et en faveur du pacifisme.
En 1911, Elie Baussart assiste, à Charleroi, à la double exposition, initiée par Jules Destrée, visant à mettre en valeur la richesse du patrimoine de la Wallonie. C’est une révélation pour le jeune militant catholique qui a l’intuition d’une identité wallonne à développer et promouvoir.
Conscient que les catholiques resteront à l’écart des initiatives d’un Mouvement wallon encore largement animé par des personnalités libérales et socialistes, il décide de créer un organe afin de gagner les catholiques wallons à l’idée de la Wallonie. C’est dans ce but qu’il fonde, en 1919, la revue Terre wallonne. Paraissant jusqu’en 1940 et mobilisant quelque 400 collaborateurs, cette dernière a contribué à populariser les trois grands combats d’Elie Baussart : le syndicalisme chrétien, l’affirmation de la Wallonie et le pacifisme.
Petit à petit, sa pensée évolue vers le fédéralisme. Il se joint à de nombreuses manifestations du Mouvement wallon et n’hésite pas à ouvrir les colonnes de Terre wallonne à des personnalités comme Jules Destrée notamment. Critiquant le centralisme belge, il dénonce avec force la mainmise économique du Boerenbond en Wallonie, signe de l’expansionnisme flamand.
Sous l’occupation en 1940-1945, il fait partie du comité consultatif central de Rénovation wallonne, mouvement d’étude et d’action issu du mouvement de résistance Wallonie catholique.
Après guerre, il n’hésite pas à collaborer à la revue Forces nouvelles, opposée au retour du roi Léopold III et soutient le Congrès national wallon de 1945 qui se prononce pour l’instauration d’un régime fédéral. Favorable au dialogue avec les Flamands, il est, en 1952, le signataire du Manifeste Schreurs-Couvreur qui plaide pour l’instauration d’un régime fédéral et pour l’unilinguisme en Wallonie et en Flandre.
L’apport d’Elie Baussart au Mouvement wallon est essentiel, non seulement parce qu’il a contribué à conscientiser les catholiques mais aussi, parce qu’il a apporté une dimension humaniste et pacifiste à ce combat. C’est ainsi qu’il écrivait pendant la montée des fascismes : La prise de conscience des Wallons doit s'enraciner dans leur tradition de défense des libertés et s'identifier à la lutte pour la sauvegarde de la démocratie.
Elie Baussart fut fait Officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.
Orientation bibliographique : Micheline LIBON, BAUSSART Elie, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 305.
Willy BAL, BAUSSART Elie, dans Biographie nationale, t. 39, col. 94- 102.