Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Le cimetière de Sainte-Walburge

Le premier cimetière de Sainte-Walburge était situé autour de l’église du même nom, mais il fut désaffecté en 1866. Le cimetière actuel fut inauguré le 20 mars 1874 et était alors quelque peu à l’écart du quartier. Doté d’une entrée monumentale en 1907, le cimetière n’a cessé de se développer depuis. Entièrement clos, il a accueilli les dépouilles de nombreuses personnalités liégeoises liées au Mouvement wallon, ainsi qu’une importante manifestation récurrente.

Le pèlerinage à Sainte-Walburge

Le cimetière de Sainte-Walburge contenait un monument aux héros de la révolution de 1830 et les tombes de nombreux révolutionnaires, parmi lesquels le mythique Charlier-Jambe-de-Bois. Un pèlerinage devant ces monuments fut organisé dès les années 1890 et la Ligue wallonne de Liège s’y associa dès sa création en 1897, les journées de septembre étant alors perçues surtout comme une révolte contre la politique de néerlandisation de Guillaume Ier. C’est dans le même esprit qu’avant le Congrès wallon de 1905, les congressistes se rendaient au monument de Sainte-Walburge le 30 septembre. Le pèlerinage se poursuivrait lors des premières fêtes de Wallonie, ainsi qu’en d’autres occasions : une cérémonie en présence des membres de la Concentration wallonne eut lieu le 28 septembre 1930 au cours des fêtes du centenaire de l’indépendance et des résistants du Front wallon pour la libération du pays s’y rendirent le 30 septembre 1941 pour y déposer symboliquement leur charte.

Plusieurs belles figures du mouvement wallon sont enterrées dans le cimetière de Sainte-Walburge et la symbolique de certaines tombes est parfois très forte.

La tombe de Théophile Bovy © IPW

Théophile Bovy (1863-1937), auteur des paroles du Chant des Wallons(dont Louis Hillier composa la musique) est inhumé dans le caveau de la famille Bovy. Classique, le monument funéraire comporte l’inscription « Théophile Bovy. Auteur wallon. Chevalier de l’Ordre de Léopold. 1863-1937 ». Auteur de pièces en wallon, Bovy fut membre du comité exécutif de la Ligue wallonne en 1897 et président de l’Association des auteurs wallons.

Toussaint Brahy (1821-1888), poète wallon, fonda le Caveau liégeois en mars 1872, une association toujours active actuellement sous la présidence du folkloriste Jean-Denys Boussart. Le monument funéraire de Brahy comporte une colonne surmontée d’une pomme de pin, symbolisant le perron liégeois.

Le monument à la mémoire de Maurice Destenay, place des Carmes à Liège - Guy Focant © SPW-Patrimoine

Maurice Destenay(1900-1973), député libéral de 1949 à 1965, échevin (1953), puis bourgmestre (1963) de Liège jusqu’à sa mort, développa une action wallonne énergique dès les années 1930, qui culmina dans sa défense des Fourons dans les années 1960. Outre sa tombe à Sainte-Walburge, on peut signaler le petit monument qui lui a été dédié au centre de Liège à proximité de la bibliothèque des Chiroux, à côté de l’avenue portant son nom.

Eugène Duchesne (1901-1966), inhumé dans le caveau familial, s’illustra comme militant wallon, puis comme résistant au cours de la Seconde Guerre mondiale et reçut la médaille d’or de Wallonie libre en 1959. Sa tombe conserve, posée sur la pierre tombale, un macaron figurant le drapeau wallon.

La tombe de Jean Haust © IPW

Jean Haust (1868-1946), originaire de Verviers, fut, selon l’Encyclopédie du Mouvement wallon, la figure la plus marquante et la plus connue de la dialectologie wallonne, qu’il fit entrer à l’Université en 1920, et un militant wallon très actif jusqu’au Congrès de 1945.

Alphonse Tilkin (1859-1918), auteur wallon et président de la Société des auteurs wallons en 1887, puis de celle des Auteurs dramatiques et chansonniers wallons en 1895, participa notamment au comité des Congrès wallons de 1890 à 1893. Sa sépulture porte à son sommet un coq prenant le perron liégeois sous son aile, la patte posée sur un exemplaire de Li Spirou, journal fondé par Tilkin. La dédicace (Di main d’maisse i scriya noss’ wallon) résume l’action du défunt.

Georges Truffaut (1901-1942) : membre fondateur et ardent animateur de la Ligue d’Action wallonne (1923), ce député socialiste de Liège, figure emblématique du Mouvement wallon durant l’Entre-deux-Guerres, poursuit le combat contre les Allemands en Angleterre dès mai 1940, tout comme le Namurois Luc Javaux. Lui aussi y perd la vie, le 3 avril 1942. Sa dépouille fut rapatriée en 1947 et sa sépulture, outre un buste, comporte un bas-relief représentant un flamboyant coq wallon. La dédicace est faite à : « Georges Truffaut, échevin, député, fondateur du Grand Liège, ardent wallon, capitaine de l’armée belge, mort pour la liberté, 1901-1942 ». La citation « Mieux vaut mourir de franche volonté que du pays perdre la liberté » rappelle la devise des Universitaires wallons et de Luc Javaux.

Le mémorial des écrivains wallons © IPW

Le monument aux écrivains wallons. Un monument en forme d’obélisque au sommet duquel se trouve un flambeau, placé en face de la sépulture de Georges Truffaut, rend hommage aux écrivains wallons de manière générale : « À la mémoire de nos écrivains wallons regrettés » dit la dédicace de cette pierre, érigée en 1938 à l’initiative du Souvenir wallon.

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Adresse : 
Boulevard Fosse-Crahay, 69, 4000 Liège
Plaque commémorative : 
Titre alternatif : 
Cimetière de Sainte-Walburge
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Le monument à l'Aigle blessé

Réalisé par le sculpteur Jean-Léon Gérôme et érigé à l’initiative de trois particuliers le 28 juin 1904 sur un terrain au croisement du chemin de Plancenoit, endroit qui selon la légende aurait été la portion de terrain occupée par le « dernier carré » de la Garde impériale et où le général Cambronne aurait prononcé ses mots célèbres, l’Aigle blessé commémore les soldats français morts au champ d’honneur et donc pas la défaite de Waterloo. L’oiseau de proie, dans un triste état, déploie ses ailes percées de balles et est perché sur un rocher qui évoque celui de Sainte-Hélène. Il retient pourtant le drapeau qui tombe là où l’on peut lire le nom de grandes victoire napoléoniennes, au contraire de la déroute de Waterloo ; sur son socle, la dédicace « Aux derniers combattants de la Grande Armée » est inscrite comme un dernier témoignage de souvenir sur ce monument symbolisant pourtant la chute de l’Empire.

Lo Manifestation à l'Aigle blessé, probablement peu après le second conflit mondial © Institut Emile Vandervelde

C’est au cours de l’assemblée générale de l’Avant-Garde wallonne du 13 mai 1928 que l’idée d’un pèlerinage à Waterloo est lancée. Les premières fleurs sont déposées au pied de l’Aigle blessé par une poignée de militants wallons le 16 juin suivant. Le pèlerinage, dès lors organisé tous les ans, rassemble une foule grandissante d’année en année ; les plus grands moments auront lieu dans les années 1930 lorsque le nombre de participants atteint quinze à vingt mille personnes. Des discours enflammés y sont prononcés chaque année par des militants wallons de grande importance : Jules Destrée, Georges Truffaut ou encore l’abbé Mahieu. Waterloo devient un lieu de première importance pour le militantisme en Wallonie quand y naît le Front démocratique wallon en 1936 et le mouvement Wallonie libre le 18 juin 1940.

Carte postale ancienne de l'inauguration du monument © collection privée

L’assistance se réduit dans l’immédiat après-guerre pour se restreindre fortement dans les années 1950. La manifestation reste maintenue, mais elle devient pratiquement anecdotique dans les années 1970. Interrompue entre 1983 et 1986, elle reprend ensuite grâce au Comité du Souvenir français sous forme d’un « hommage aux Wallons » sans redevenir une manifestation de masse. Le monument à l’Aigle blessé, riche de symboles, reste toutefois un lieu de mémoire privilégié pour l’histoire du Mouvement wallon.

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Adresse : 
7860 Lasne
Titre alternatif : 
Monument à l'Aigle blessé
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Le théâtre royal de Namur

Établi à cet endroit depuis 1825 et détruit trois fois par les flammes, l’actuel théâtre royal de Namur est inauguré le 27 septembre 1868. Conçu par Thierry Fumière, architecte de la Ville de Namur, et par l’ingénieur-architecte Julien-Étienne Rémont, il s’impose à la vue par son élégant avant-corps d’entrée néoclassique et son éblouissante salle de spectacle. La façade, en calcaire jaune, comprend deux niveaux sous attique, de sept travées avec portique : deux niches abritent les statues de la Comédie et de la Musique. L’intérieur intègre au théâtre à l’italienne les modifications françaises du xviiie siècle : décalage des balcons, installation d’une coupole cintrée avec lustre et ornée d’une toile peinte. Le théâtre royal de Namur a fait l’objet d’une restauration complète par les architectes Thierry Lanotte et Pierre Lamby entre 1994 et 1998.

1947 : le troisième Congrès national wallon

Organisé les 3 et 4 mai 1947, le Congrès wallon de Namur devait plancher sur des questions politiques d’actualité. Quelques semaines plus tôt, Marcel Grégoire avait élaboré une proposition de révision de la Constitution, sous l’égide du Comité permanent du Congrès national wallon. Le but du Congrès de Namur était d’approuver ce texte et de prévoir l’attitude à adopter si cette proposition était rejetée par la Chambre, ce qui était prévisible puisque la Constitution ne pouvait être modifiée dans l’immédiat, la Belgique connaissant alors une période de Régence. Comme prévu, le Parlement rejeta la proposition en sa séance du 19 novembre. Certains congressistes comme Charles Plisnier eurent l’occasion de réaffirmer leur volonté d’un rattachement à la France lors de ce Congrès.

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Adresse : 
Place du Théâtre, 2, 5000 Namur
Titre alternatif : 
Théâtre royal de Namur
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La Société wallonne des Eaux

Le prolifique architecte verviétois Charles Thirion édifia pas moins de trois établissements bancaires à une quarantaine d’années de distance, dont, entre 1902 et 1904, le nouveau siège de la Banque de Verviers (qui fut absorbée en 1935 par la banque de la Société générale de Belgique). Cette importante construction néo classique, toute en longueur et en calcaire, compte pas moins de onze travées, dont cinq sur deux niveaux. La travée principale s’ouvre sur un hall monumental. Après cinq années d’inoccupation, un chantier de réaffectation du bâtiment fut entamé fin 1988 et achevé en mai 1991 pour accueillir les bureaux de la SWDE. Des parties neuves furent très intelligemment insérées par Vincent Piwowarzyck derrière la façade de Thirion, tout en tirant parti des plus beaux espaces de l’édifice initial. Un patio accessible au public, agrémenté d’une sculpture de Claude Rahir sur le thème du « chat volant », manifesta la volonté de la SWDE de s’intégrer dans la vie de la « capitale de l’eau ».

Une des premières sociétés publiques régionales

Inoccupé depuis 1983, le site de la Société générale de Banque (qui s’était installée avenue du Chêne à Heusy) fut racheté en 1987 par la toute jeune Société wallonne de distribution d’eau (née de la régionalisation du secteur), dont le siège avait été fixé à Verviers dans la foulée de la décision de l’Exécutif régional wallon de 1983 de faire de Verviers la capitale wallonne de l’eau, à l’époque où l’influence d’un trio d’hommes politiques verviétois des trois grands partis (les Ministres ou futurs Ministres Damseaux, Wathelet et Ylieff) était grande sur les affaires régionales.

La SNDE (Société nationale de Distribution d’Eau) fut une des premières grandes sociétés publiques nationales à être régionalisée dans la foulée des lois d’août 1980 (pour donner naissance à la SWDE au milieu de la décennie), tout comme dans le secteur du logement la SNL (Société nationale du Logement) et la SNT (Société nationale terrienne) dont les services régionalisés fusionnèrent pour créer la SRWL devenue SWL.

La Société publique de gestion de l’eau (SPGE), créée plus tard, s’installera également à Verviers dans un autre bâtiment à réaffecter (partiellement classé comme monument celui-là), l’ancien lycée de filles édifié en 1876 rue des Écoles par les architectes Benoît et Vanderstraeten.

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Adresse : 
Rue de la Concorde, 41, 4800 Verviers
Titre alternatif : 
Société wallonne des Eaux
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Les moulins de Beez

Situés entre le chemin de fer de Liège et la Meuse, les moulins de Beez forment un ensemble de bâtiments destinés au fonctionnement d’une minoterie dont la construction a débuté en 1901. Le moulin est constitué de deux bâtiments reliés par une passerelle au niveau du premier étage. Construit sur quatre niveaux, entièrement en brique, il est percé de nombreuses baies et son étage attique est décoré d’une frise surmontée de denticules sur toute la longueur. Véritable « château » d’une industrie florissante à la fin du xixe et au début du xxe siècle, fleuron du patrimoine industriel régional, le site connaît aujourd’hui une seconde vie après sa réaffectation par la Région au terme d’une restauration saluée en 2002 par une médaille de « Europa Nostra » à la demande de l’IPW.

Les archives de la Région wallonne

Tout comme pour d’autres bâtiments historiques depuis la fin des années 1980, la Région wallonne a été le maître d’ouvrage de la rénovation et de la réhabilitation des anciens moulins. À l’initiative du Ministre-Président Robert Collignon, elle décida en 1994 – « année du patrimoine industriel » – de transformer ces bâtiments abandonnés pour y installer les archives régionales dont le même Ministre proposait simultanément l’organisation à une échelle et sur des bases dignes du pouvoir régional. La rénovation tint compte des besoins spécifiques aux techniques d’archivage et au volume des archives.

Inaugurés en mars 1998 par Jean-Claude Van Cauwenberghe qui mena le projet à bien, les moulins de Beez abritent, outre les archives (et à titre, en principe, transitoire un cabinet ministériel et diverses cellules administratives), un auditorium de 140 places équipé d’un matériel à la pointe de la technologie. Installé dans l’ancienne salle des machines, celui-ci est géré par l’IPW, chargé de la valorisation des espaces publics des moulins. Des réceptions et des expositions temporaires sont aussi organisées dans le vaste hall d’entrée. L’association « Musées et sociétés en Wallonie » a également son siège aux Moulins de Beez.

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Adresse : 
Rue du Moulin de Meuse, 4, 5000 Namur
Titre alternatif : 
Moulins de Beez
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L'ancienne maternité provinciale de Namur

Les anciens services du MET, aujourd’hui intégrés au nouveau Service public de Wallonie (SPW), ont transformé en profondeur de 2004 à 2007 les 8.350 m2 de l’ancienne maternité provinciale de Namur à Salzinnes (1954), où travailla le docteur Willy Peers (1924-1984), pour y implanter les éditions et l’imprimerie du SPW, ainsi que le département de la Géomatique du Secrétariat général.

Ne laissant du bâtiment existant que le squelette structurel constitué par les poutres et les colonnes, le projet du bureau Thierry Lanotte dégage en son centre un important atrium qui articule sur six niveaux toutes les circulations et les échanges fonctionnels des services. Au niveau inférieur, un restaurant et une cafétéria complètent la fonction d’accueil du lieu, fonction qui est par ailleurs amplifiée par la création d’une scénographie végétale et aquatique mise en espace par l’artiste Pierre Courtois. Les espaces de travail, greffés directement en étoile sur cet espace fédérateur central, se développent suivant une configuration horizontale plutôt que verticale. Une exigence particulière est mise sur le traitement des façades et des volumes extérieurs.

La fusion du MRW et du MET

L’achèvement du centre administratif de la Région wallonne à Salzinnes aura coïncidé avec le démarrage effectif, en 2007, du processus de fusion des deux ministères de la Région wallonne, le MRW (datant de 1981) et le MET (datant de 1989). Le Gouvernement régional adopta les grandes lignes de cette fusion en septembre 2007 et celle-ci devint opérationnelle moins d’un an plus tard, l’ensemble des neuf mille agents de la Région étant désormais regroupés sous une seule et même autorité, répartis en six « Directions générales opérationnelles » (DGO) assistées par deux « Directions générales transversales » d’appui.

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Adresse : 
Chaussée de Charleroi, 85, 5000 Namur
Titre alternatif : 
Ancienne maternité provinciale de Namur
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L'îlot Saint-Luc à Namur

Complexe immobilier de 12.520 m2 édifié de 2001 à 2003 sur le site de l’ancienne clinique Saint-Luc, au pied du pont de Louvain, d’après les plans du bureau Impact, cet ensemble en forme de bateau dont la coque se terminerait par une série de bâtiments aux toits arrondis comprend cinq unités de cinq à huit niveaux, autour d’une placette centrale, agrémentant la circulation piétonne du quartier. Un grand voile de briques, beau geste dynamique, suit la courbe de la voirie qui longe l’îlot. Une tour de 25 m de haut, rappelant celle du Centre administratif de l’ancien MET, constitue l’élément le plus élevé de cette réalisation, d’où la vue s’étend sur toute la capitale wallonne jusqu’à la citadelle.

Les services de l’Agriculture

Depuis juin 2004, les services centraux de ce qui était jusqu’il y a peu la Direction générale de l’Agriculture du Ministère de la Région wallonne (aujourd’hui intégrée à la Direction générale « Agriculture, Ressources naturelles et Environnement ») ont été regroupés dans cet ensemble construit derrière la gare de Namur, à l’intersection de plusieurs voiries. Cette infrastructure à la fois séduisante et performante abrite non seulement les agents de l’Administration, mais aussi le cabinet du Ministre en charge de la matière. Tout comme le Centre administratif du MET achevé cinq ans plus tôt et celui érigé peu après sur le site de l’ancienne maternité provinciale, l’ensemble des bureaux de l’îlot Saint-Luc s’inscrit dans la politique actuelle de regroupement des services publics régionaux, à Namur, dans des bâtiments neufs, la réaffectation du patrimoine ancien semblant avoir atteint actuellement ses limites par rapport aux besoins.

On rappellera que la régionalisation de la politique de l’agriculture fut réclamée très tôt par les partis fédéralistes wallons outrés de la mainmise flamande permanente sur ce secteur et sur ses importantes aides publiques nationales, puis européennes, mais aussi qu’elle ne fut – pour ce motif, comme souvent – concrétisée que tardivement et par petites étapes.

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Adresse : 
Chaussée de Louvain, 14, 5000 Namur
Titre alternatif : 
Ilot Saint-Luc à Namur
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Les coqs de l'Elysette

Coq de Martin Guyaux - Guy Focant © SPW-Patrimoine

« Le coq wallon » qui se trouve à proximité du bassin du jardin de l’Élysette à Namur, siège du Gouvernement wallon, est une commande du Ministre-Président (de 1994 à 1999) Robert Collignon (en remplacement de L’Envol de la Wallonie de René Julien, finalement installé à Liège quai Van Beneden). Cette audacieuse sculpture monumentale en métal est l’oeuvre du couple franco-belge Léon et Peggy de Pas, installé à Chaumont-Gistoux. Salvador Dali, entre autres, admirait beaucoup l’art de Léon de Pas, né en 1925, dont les créations sont exposées dans des dizaines de pays différents.

 

Un autre coq en bronze, posé sur une reproduction en pierre de la carte de Wallonie, se trouve à l’arrière du bâtiment de l’Élysette. Il est l’oeuvre du sculpteur Martin Guyaux.

Coq des époux De Pas - Guy Focant © SPW-Patrimoine .

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Adresse : 
Rue Mazy, 27-27, 5100 Namur
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Coqs de l'Elysette
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Le Centre administratif "Cap Nord" du SPW

Conçu par l’architecte montois Jean Barthélemy (par ailleurs président des Journées du Patrimoine en Wallonie de 1991 à 2008) au sein de l’Atelier d’urbanisme, de réhabilitation et d’architecture (AURA), le Centre administratif du Ministère de l’Équipement et des Transports - aujourd'hui intégré au sein du Service public de Wallonie - fut édifié derrière les voies de chemin de fer de la gare de Namur à partir d’octobre 1996 et achevé en juin 1999. L’édifice se singularise non seulement parce qu’il fut le plus grand bâtiment public réalisé jusqu’alors en Wallonie, mais aussi par la précision et le raffinement de sa réalisation ainsi que par la modernité de son image. Offrant une superficie totale de 68.000 m² et pouvant accueillir 950 agents autour d’une rue intérieure qui permit de développer un espace interne d’une valeur esthétique manifeste, il réussit le pari d’intégrer une construction d’envergure dans le paysage urbain en tirant parti d’un terrain long et étroit, tout en marquant sa présence – et donc celle de la Région – avec une certaine solennité.

Un ministère pour le XXIe siècle

La création du Ministère de l’Équipement et des Transports (le MET) remonte à l’été 1989, lorsqu’eut lieu le transfert aux Régions (décidé par la loi du 8 août 1988) de nouvelles compétences, principalement en matière d’économie, de transport et d’infrastructure. Quelques 3.500 agents des Travaux publics, des Communications, du Fonds des Routes, des Voies navigables et des Voies aériennes intégrèrent ainsi le 1er janvier 1990 le tout nouveau Ministère, créé alors aux côtés du Ministère de la Région wallonne (le MRW, remontant à 1981). Ceux-ci furent d’abord disséminés dans divers locaux namurois, mais le principe de la construction d’un bâtiment pour les regrouper fut arrêté dès 1990 et le choix du site de la gare fut accepté par l’Exécutif régional dès l’année suivante. Il fallut ensuite deux ans de discussions complexes sous la
houlette du cabinet du Ministre en charge des Implantations Robert Collignon pour que le projet prenne corps et soit approuvé en mai 1994, puis deux ans de démarches diverses encore pour pouvoir entamer le chantier en octobre 1996.

Le démarrage des travaux du Centre administratif du MET suivait d’un peu plus d’un an et demi l’inauguration par le même Robert Collignon, le 13 janvier 1995, du siège central du MRW, à Jambes, entamé en mars 1992. OEuvres des architectes Honoré, Minet, Wargnies, Farla et Greisch, celui-ci accueillait sur le site de l’ancien hôtel de ville de Jambes quelque 800 fonctionnaires dans un bâtiment renouant avec l’inspiration urbanistique et architecturale de la Renaissance, tout en dégageant à ses pieds une nouvelle place de la Wallonie. L’équipe architecturale initiale (Honoré et Farla) avait été constituée en 1984 déjà lorsque le Ministre-Président Jean-Maurice Dehousse avait lancé un concours de promotion pour l’implantation des administrations régionales à Namur, décidée en 1983 mais remise en cause entre 1985 et 1987.

Une cellule provisoire de la future administration wallonne, forte de douze agents, avait été mise en place en mars 1981 et elle s’était efforcée dans un premier temps de regrouper l’ensemble des fonctionnaires alors régionalisés en un lieu unique à Bruxelles, square Frère-Orban. À l’époque, en matière d’outils publics régionaux, seuls des agents de la Société de Développement régional de Wallonie (SDRW) se trouvaient à Namur, soit au siège de celle-ci (rue Grafé, 5), soit au 54 de la rue Godefroid, face à la gare. Ils furent intégrés au MRW en juillet 1983, la SDRW ayant été dissoute. Les premiers transferts de fonctionnaires depuis Bruxelles pour Namur eurent lieu au milieu des années 1980, dans les endroits les plus divers : au-dessus du magasin C&A face à la gare, dans une aile encore inoccupée de l’hôpital (avenue Albert Ier face à la Meuse), dans des immeubles à appartements transformés en bureaux à Jambes, etc. Le Ministre-Président Bernard Anselme put élaborer une politique d’implantations plus cohérente au tournant des années 1980-1990.

 

"Nous avons également à négocier le transfert des fonctionnaires qui composent le Ministère de la Région wallonne au départ de huit ministères nationaux. Le passage des membres du personnel des ministères nationaux aux ministères des Communautés et des Régions ne se fait pas sans peine. Sur les mille quatre cent cinquante agents qui composent le cadre du Ministère, neuf cents tout au plus sont transférés. Les effectifs ressemblent quelquefois à une armée en déroute. Des pans entiers de l’administration se retrouvent sans le moindre encadrement. De surcroît, ils sont dispersés dans de multiples bâtiments bruxellois. Je me souviens encore que l’on nous avait même transféré des agents... décédés ou retraités.
Notre tâche consiste alors à rassembler l’ensemble de nos troupes en un lieu unique de Bruxelles : square Frère-Orban, à proximité du Conseil d’État. Pour faire face à une telle situation comme pour éviter tout double emploi, nous proposons à l’Exécutif régional wallon de fusionner le Ministère et la Société de Développement régional pour la Wallonie (S.D.R.W). Ce que malheureusement nous n’avons pas prévu, c’est qu’à la veille de la fusion, l’Exécutif décide de gonfler le cadre de la S.D.R.W, si bien que ce sont cent cinquante-six agents supplémentaires qui rejoignent le Ministère.
En 1984, l’Exécutif décide d’installer ses services à Namur. D’abord, le cabinet du Ministre-Président, puis l’administration. L’économie, l’environnement, les pouvoirs locaux déménagent ensuite progressivement. Fin 1985, changement de coalition. Melchior Wathelet décide de tout arrêter, allant jusqu’à rappeler les camions en route vers Namur. L’administration doit dès lors vivre avec cette double implantation jusqu’en 1988, moment où l’ensemble des services rejoignent définitivement la capitale wallonne".
Témoignage de Georges Horevoets, in L’Aventure régionale, p. 71-72.

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Adresse : 
Boulevard du Nord, 8, 5000 Namur
Titre alternatif : 
Centre administratif Cap Nord du SPW
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Les Célestines

Bâti entre 1635 et 1658, le couvent namurois des soeurs Célestines formait un vaste ensemble dont l’aile principale abritait la salle capitulaire, le réfectoire, etc. La façade principale compte une dizaine de travées sur deux niveaux et est édifiée en brique et pierre bleue. Très sobre, le bâtiment constitue un bel exemple d’architecture traditionnelle mosane. Le monastère ou du moins son aile centrale, la seule qui subsiste, connut diverses affectations après la Révolution française, la dernière étant de servir de réserve aux ateliers communaux. Dans le cadre de la vaste campagne de réhabilitation de l’îlot des Célestines et du quartier lui-même, l’aile centrale de l’ancien couvent fut restaurée par les architectes Christian Dejardin et Jean-Pierre Wargnies (de l’Atelier de l’Arbre d’Or), à la fin des années 1990, tandis que les architectes Olivier De Sorgher et Nicolas Giomorey (du Bureau Dupont) restaurèrent plus tard, eux, pour l’IPW l’édifice non classé construit au xixe siècle à l’emplacement de l’ancienne entrée du couvent.

Dix ans, trois Ministres, trois partis

Inauguré en février 1998, l’ancien couvent des Célestines abrite à partir de 2004 le cabinet du Ministre socialiste de l’Économie, de l’Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine Jean-Claude Marcourt. Avant celui-ci, les lieux avaient accueilli le cabinet du Ministre de l’Environnement, des Ressources naturelles et de l’Agriculture, le social-chrétien Guy Lutgen (1998-1999), puis celui du libéral Michel Foret, Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Environnement (1999-2004).

Le siège administratif de l'IPW - Guy Focant © SPW-Patrimoine

Le siège de l’Institut du Patrimoine wallon

À quelques mètres à peine du cabinet ministériel, le siège central de l’Institut du Patrimoine wallon se situe depuis mars 2002 dans une maison de maître néoclassique construite au xixe siècle à l’emplacement de l’ancienne conciergerie du couvent des Célestines. Cet immeuble avait servi de bureaux à la ville de Namur jusqu’à son rachat par la Région en même temps que l’ancien couvent. Les architectes chargés de sa réaffectation ont habilement installé quatre niveaux et demi de locaux dans un espace qui n’en comptait que deux auparavant, tout en respectant la structure et le caractère de l’édifice.

Le siège de l’Union des Villes et Communes

À deux pas de l’ancien couvent, de l’autre côté de la rue de l’Étoile (no 4) et face aux anciens bâtiments du moulin du même nom intégrés dans le projet de cabinet ministériel, le nouveau siège de l’Union des Villes et Communes de Wallonie se trouve dans une construction contemporaine de qualité, audacieuse de modernité, nichée dans un très bel espace vert. Conçu par l’architecte Wargnies de l’Atelier de l’Arbre d’Or, ce bâtiment a été inauguré le 22 juin 2004.

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Adresse : 
Place des Célestines, 5000 Namur
Titre alternatif : 
Célestines
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