Photo de 1979 © KIK-IRPA, Bruxelles

Ancienne chapelle des Capucins

La chapelle de l’actuel collège Saint-Remacle conserve la mention de quatre princes-abbés. 

Cette ancienne chapelle des Capucins, dédiée à la Vierge, saint Antoine de Padoue et saint François, a été construite en 1659. Elle fut un des rares bâtiments stavelotains à avoir échappé à l’incendie de la localité en 1689. 

Située au fond d’une courette bordée d’arbres, la chapelle est élevée en briques et calcaire et possède une nef unique. 

À l’intérieur se trouve le monument funéraire de Jean Gilson, révérend et conseiller de plusieurs princes-abbés. Daté de 1767, le monument est construit en marbre noir et blanc et porte l’inscription suivante en son centre : « Icy repose le Révérend Seigneur Jean Gilson prêtre bénéficier de Marchienne-au-Pont. Recteur du cantuaire de Warnant, secrétaire et receveur général des Princes Nicolas de Massin, Dieudoné de Drion et Joseph de Nollet et Alexandre de Delmotte, décédé le 30 octobre 1767 ».

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Ancien moulin de Thibessart

La localité de Mellier, habitée depuis la Préhistoire, passe au Xe siècle dans le domaine des comtes de Chiny. Ces derniers y érigent une forteresse qui est occupée et détruite par le comte de Luxembourg en 1268. Le ban de Mellier forme ensuite avec la seigneurie de Neufchâteau un ensemble territorial administré en prévôté et regroupant une quarantaine de villages. Au cours de la période luxembourgeoise, elle est notamment gouvernée par les de la Marck et les Arenberg. Le village est sous l’Ancien Régime fortement caractérisé par ses forges, au centre d’une importante activité économique.

En bordure du ruisseau de Mandebras, un ancien moulin témoigne lui aussi de l’entreprise impériale de marquage des bâtiments industriels. Aujourd’hui volume de ferme en schiste crépi superbement rénové, le complexe présente un noyau remontant au XVIIIe siècle. 

À l’arrière se trouve une dalle maçonnée aux armes impériales analogue aux autres. Toutefois, celle-ci nous est parvenue dans un très bon état de conservation, contrairement à celles d’Udange et d’Arlon. On y distingue clairement l’aigle bicéphale surmontée de la couronne, les lettres M et T et la date de 1778.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Ancienne sépulture des ducs de Brabant, Abbaye de Villers-la-Ville

Vue des ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville, autrefois sépulture des ducs de Brabant. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

 La première implantation d’une abbaye sur le site de Villers-la-Ville eut lieu en 1146 lorsque des moines de l’abbaye de Clairvaux vinrent s’installer à cet endroit suite à l’intervention de saint Bernard. Sous le règne de l’abbé Charles de Seyne, les bâtiments primitifs furent remplacés et augmentés entre 1197 et 1209. Une intense activité de construction et d’expansion se poursuivit tout au long du XIIIe siècle et durant la première moitié du XIVe siècle. L’église et le quartier abbatial furent encore modifiés entre 1254 et 1545. En 1568, des dommages furent causés par la révolte des Gueux menée depuis deux ans par Guillaume d’Orange, puis un siècle plus tard par les troupes de Louis XIV. Le XVIIIe siècle apporta un calme bénéfique et vit la remise en état de l’abbatiale par Laurent-Benoît Dewez, architecte attitré des abbayes (Gembloux, Floreffe, Orval, Heylissem…). Le site fut lourdement pillé pendant la Révolution brabançonne et lors du passage des armées françaises en 1794. Supprimée et mise en vente en 1797 après un grave incendie, l’abbaye servit alors de carrière. Propriété de l’État depuis 1892, les ruines sont aujourd’hui classées, restaurées, protégées et forment toujours, malgré leur destruction, un site abbatial de premier ordre.

 

Le blason présent sur les vestiges du monument funéraire de Conrad de Souabe à l’abbaye de Villers-la-Ville. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles

L’abbaye fut de tous temps liée au duché dans lequel elle se trouvait, les moines cherchant la protection et les faveurs des ducs de Brabant. Durant la seconde moitié du XIIe siècle, l’abbaye tenta d’assurer sa situation vis-à-vis des princes laïques, en particulier des ducs de Brabant. Dans un premier temps, l’abbé obtint une promesse de protection des ducs Godefroid III et Henri Ier, ainsi que du comte de Namur Henri Ier l’Aveugle. À partir de 1205, le nom du domaine fut même transformé en abbaye de Villers-en-Brabant. Les princes accordèrent aussi l’exemption d’impôts à l’abbaye et en devinrent les avoués. La plupart des propriétés de Villers se trouvaient par ailleurs en terres brabançonnes. Cet état de fait perdit progressivement de l’importance en même temps que s’opéra le premier déclin de l’abbaye dans les dernières décennies du XIIIe siècle.

 

Vestiges de la tombe présumée de Godefroid de Perwez, conseiller du duc de Brabant. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles

 Au XIIIe siècle, l’abbaye fut choisie comme lieu de sépulture par plusieurs ducs de Brabant. Nous ne conservons rien des monuments funéraires d’Henri II de Brabant (1235-1248) et de Sophie de Thuringe ainsi que de celui de Jean III (1312-1355) et de Marie d’Évreux. Situées dans le sanctuaire de l’église abbatiale, les sépultures ont subi des dégradations lors des troubles religieux de 1588, lorsque des iconoclastes saccagèrent l’abbaye. Un rapport remis en 1620 aux archiducs Albert et Isabelle précise que les monuments furent gravement endommagés. Quelques dessins anciens tendent à démontrer qu’il est probable que les tombeaux aient été restaurés à la demande des archiducs. Les deux monuments ont toutefois été définitivement détruits par les armées républicaines en 1794. De nombreux autres monuments funéraires existaient à Villers-la-Ville. Parmi les rares exemplaires conservés dans la galerie lapidaire du cloître, celui de Conrad de Souabe retient l’attention. Il s’agit en effet de la dalle funéraire d’un haut personnage du duché de Brabant, conseiller du duc Henri II. Quelques fragments du monument funéraire de Godefroid de Perwez sont également conservés. Situés dans l’église, au côté sud du chœur, ils témoignent de la sépulture de ce seigneur de Perwez, lui aussi conseiller du duc Henri II.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Musée communal de Nivelles

Tour Simone à Nivelles

L’histoire de Nivelles débute avec la fondation d’une abbaye au milieu du VIIe siècle. Au fur et à mesure de l’agrandissement du domaine et de la popularité d’un pèlerinage autour de la sépulture de sainte Gertrude, la ville prend de l’importance. Elle devient une des villes marchandes du duché de Brabant et atteint son apogée au XIIIe siècle lorsqu’une muraille de défense est érigée. Tout comme la plupart des villes du roman païs du duché de Brabant, Nivelles se trouve au sud des importantes terres brabançonnes et dès lors proches des comtés de Hainaut et de Namur. La période est aussi marquée par des luttes de pouvoir incessantes entre les abbesses de Nivelles, les ducs de Brabant et les bourgeois qui cherchent à s’émanciper de l’autorité seigneuriale. Au cours de l’Époque moderne, Nivelles est prise entre les feux des guerres de religion et des incessantes guerres européennes, bien qu’elle n’y joue aucun rôle stratégique.

De l’enceinte urbaine, percée de sept portes, défendue par trois tours et précédée d’un fossé large et profond, il ne subsiste actuellement que la tour Simone. Classée en 1950, elle est le seul témoin des fortifications élevées au XIIIe siècle. Haute de 8 m et de plan semi-circulaire, elle est édifiée en grès, pierre blanche et calcaire et percée de meurtrières. Après l’abandon progressif de Nivelles comme position stratégique, la tour devient en 1689 la salle de réunion de la gilde des arbalétriers avant d’être abandonnée à la fin du XIXe siècle ; elle a fait l’objet de deux campagnes de restauration, en 1958 et 2006. Elle abrite aujourd’hui un plan en relief de la ville en 1600 qui permet de se rendre compte de l’état des murailles à l’époque.

Rue Seutin 38
1400 Nivelles

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Clasée comme monument le 11 octobre 1950

Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Tour d'Hasquempont

Sous l’Ancien Régime, Virginal était une terre franche alors que Samme relevait de la mairie de Nivelles. 

Le prévôt de Sainte-Gertrude aurait possédé une seigneurie et des terres à Samme dont dépendaient les terres censales et des fiefs dont faisaient partie la ferme ou cense del Tour, aussi appelée cense del Tour d’Hasquempont.

Ancien château également appelé « la Tourette », la tour d’Hasquempont a été érigée afin de défendre la vallée de la Senette au XIIe siècle. 

Elle s’intègre dans le système de protection créé par le duc de Brabant pour s’opposer aux incursions hennuyères et se rattachait à une ferme citée depuis 1440. 

Située dans une boucle de la rivière, la tour commandait le passage d’un gué et se présentait à l’origine sous la forme d’un donjon-porche qui s’ouvrait vers une cour fermée. 

De l’ensemble ne subsistent actuellement que la tour et un appentis perpendiculaire des XVe et XVIe siècles. 

De plan rectangulaire, la tour est édifiée en moellons et coiffée d’une bâtière d’ardoises. On y retrouve quelques traces de meurtrières ainsi que d’une porte cintrée. 

La tour a été l’objet d’une restauration par François Dandel, prévôt de Nivelles au XVIIe siècle, comme l’atteste une inscription millésimée 1632 présente sur une des poutres du plafond au 3e niveau.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

P.V. Molinghen

Tour de Gavre et vestiges de l’enceinte urbaine de Chièvres

Citée dès 830, Chièvres abritait un atelier monétaire sous Charles le Chauve et devint au même moment le siège d’un comté seigneurial. 

La localité possédait à l’origine le statut d’alleu. En 1076, elle devint une des douze pairies du Hainaut et, à partir du XIIe siècle, se vit dotée par ses seigneurs d’éléments défensifs importants et de plusieurs institutions religieuses. 

En 1194, lors du partage de la seigneurie, une importante charte-loi fut accordée à la ville. Le comte de Hainaut lui-même acheta une partie de la seigneurie en 1289. Au XIVe siècle, le comte Aubert Ier de Bavière inclut Chièvres dans sa politique de développement des petits centres urbains et à partir de 1365, le comte Guillaume III octroya une série de privilèges et d’incitants économiques lui permettant d’édifier et d’entretenir une enceinte. La première phase de cette grande entreprise de fortification s’acheva en 1410. Le développement de la ville fut toutefois freiné par celui d’Ath, toute proche.

Un donjon disparu se trouvait au départ à la pointe du relief. Avant 1186, le bourg castral fut complété par des murs, renforcés par deux tours carrées qui se dressaient à front de la place actuelle. Aucun vestige de cet ensemble castral et de son enceinte ne sont parvenus jusqu’à nous. 

Les vestiges des fortifications du XIVe siècle ont par contre profondément marqué le paysage urbain de Chièvres. Un vaste fossé et des levées de terre de 5 m de hauteur entouraient la ville et étaient doublés d’une puissante muraille. D’autres travaux de fortification furent lancés en 1436. De cette campagne subsiste notamment la tour de Gavre. Construite en pierre et brique, elle constitue le témoin le plus marquant du passé défensif de la cité mais également le mieux conservé. Elle offre un plan en fer à cheval et se trouve plus petite et moins épaisse que la plupart des tours défensives du comté existant à la même époque. Voisine de l’ancien château seigneurial, elle est aujourd’hui protégée par classement.

7950 Chièvres

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Tour de Braine et vestiges des remparts

En 1150, le comte de Hainaut Baudouin IV acquiert la petite localité de Braine-la-Wilote dans le but stratégique de se repositionner face au duché de Brabant. 

Il y fait construire un donjon et une enceinte castrale. Le comte y établit un châtelain et la localité prend alors sa dénomination actuelle. 

Cette seigneurie principale devient par la suite le siège d’une importante châtellenie du comté de Hainaut composée de onze communes. 

À partir du XIVe siècle, le comte ne souhaite plus réduire Braine-le-Comte à son seul rôle défensif et désire en faire une véritable ville. Il favorise le commerce et l’artisanat, établit un grand moulin et développe le système de défense de la ville. 

En 1364, Braine-le-Comte est ravagée par les troupes flamandes, en conflit avec le comte de Hainaut Albert de Bavière. Les troupes du duc de Brabant assiègent encore la ville en 1425, les Huguenots en 1583 et les armées de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle. 

Entre temps, le roi d’Espagne Philippe II décide de céder Braine-le-Comte à la famille d’Arenberg qui la conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

La pierre armoriée aux armes d’Espagne située devant l’église Saint-Géry © IPW


De nos jours, plusieurs témoins des fortifications médiévales et modernes sont conservés. 

Quelques tours médiévales en ruines subsistent dans des jardins privés, telles deux anciennes tours conservées ruelle Larcée, ou sont enclavées au milieu de bâtiments modernes ; c’est le cas d’une tour circulaire envahie dans la végétation, rue des Bas-Fossés. 

La partie inférieure du donjon comtal est également en partie conservée dans le jardin du no 2, rue de Bruxelles, en face de l’église Saint-Géry. 

Cette tour appelée « El thour de Braine » présente les vestiges d’une construction quadrangulaire fondée sur un massif rocheux et composée de briques et de schiste. Juste en face, au pied de l’église Saint-Géry, une pierre portant les armes royales espagnoles se trouve sur un mur de construction plus récente. 

Le blason est entouré du collier de l’ordre de la Toison d’Or et surmonté de la couronne royale.

Rue Saint Géry

7090 Braine-le-Comte

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Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW-Patrimoine

Seigneurie d'Anhaive

Situé sur la rive opposée face à Namur, Jambes était autrefois possession liégeoise. Depuis le XIIIe siècle au moins, Jambes et Lives-sur-Meuse formaient une enclave liégeoise sur les terres du comté de Namur. 

Appartenant à un lignage apparu au XIe siècle, les terres entrent dans le giron du prince-évêque Jean de Flandre vers 1285.

Jean de Dampierre, dit aussi Jean de Flandre, est le fils cadet du comte de Flandre et comte de Namur Guy de Dampierre. 

Évêque de Metz avant d’être élu prince-évêque de Liège en 1282, il connaît alors un règne mouvementé. En 1285, il se brouille avec la bourgeoisie liégeoise et se retire à Huy pendant près de deux ans. 

La paix des clercs, signée le 7 août 1287 grâce à la médiation du duc de Brabant Jean Ier, met fin au conflit. 

En 1288, il sera enlevé pendant une partie de chasse et emprisonné cinq mois. Libéré sur rançon, il est incapable de gérer correctement sa principauté et en confie la charge à son père. 

Il se réfugie dans sa demeure jamboise et y décède le 14 octobre 1291. 

Après son décès, plusieurs familles seigneuriales occupent les lieux. Possession épiscopale jusqu’au XIVe siècle, la seigneurie fut ensuite rachetée par un bourgeois de Namur.

La seigneurie d’Anhaive, proche de la Meuse, était autrefois un donjon d’habitation accompagné d’une maison seigneuriale flanquée d’une tour d’escalier à vis. 

Autrefois cernée de douves, elle pourrait résulter de deux campagnes de construction et remonter au Bas Moyen Âge. 

De plan carré, le donjon superpose trois niveaux tout en calcaire et chainés aux angles. 

En 1535, la famille Salmier-Lamistant construit à côté une demeure plus plaisante, d’esprit mosan, en briques et pierre bleue. 

Les deux bâtiments, récemment restaurés, sont aujourd’hui reliés par une annexe contemporaine entièrement vitrée.

Place Jean de Flandre 4/1

5100 Jambes

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Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW-Patrimoine

Vestiges de la porte de Lomprez

Le hameau de Revogne, aujourd’hui rattaché au village de Honnay, était au Moyen Âge un site d’importance. 

Simple alleu aux mains de propriétaires locaux, Revogne fut acquis par le prince-évêque de Liège Henri II de Leez en 1145 et rattaché au patrimoine de Saint-Lambert. L’ancien village disparu possédait une église et un château médiéval et portait autrefois le statut de ville, qui devint même le point d’appui et de défense d’une prévôté composée d’une vingtaine de villages. 

Celle-ci était fortifiée par un rempart dont le but était de protéger l’endroit face au duché de Luxembourg tout proche. 

Le prévôt administrait la forteresse et exerçait les pouvoirs civils au nom du prince-évêque ; un châtelain assurait la sécurité militaire. Revogne connut son apogée au début du XVe siècle avant d’être engagée dans la lutte contre le duc de Bourgogne et détruite en octobre 1466 par les troupes de Philippe le Bon. 

La forteresse fut alors démantelée, la ville délaissée par ses habitants et la prévôté mise en engagère pour devenir un simple domaine rural. 

De ces fortifications aujourd’hui disparues subsiste la porte de Lomprez. Cette tour-porche gothique en ruine, probablement du XIIIe siècle ou du XIVe siècle, fut toutefois restaurée en 1894 comme l’indique un chronogramme. Érigée en moellons de calcaire, la porte est caractérisée par une double arcade appareillée et soigneusement taillée.

Rue de Revogne
5570 Beauraing

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Monument à la mémoire de Maximilien de HORNES

Encore aujourd’hui, le patrimoine de Braine-le-Château reste profondément marqué de l’empreinte de Maximilien de Hornes. 

Fidèles serviteurs de la maison de Bourgogne, les comtes de Hornes deviennent maîtres de Braine-le-Château après l’achat de la seigneurie par Jean de Hornes le 21 juin 1434. 

Ces puissants lieutenant des ducs de Bourgogne obtiennent ensuite des charges de prestige dans les Pays-Bas espagnols : sénéchal de Brabant, capitaine général du comté de Namur, capitaine général des armées de Charles le Téméraire, maréchal héréditaire de Hainaut, chambellan de Charles Quint ou encore grand chambellan des rois d’Espagne. 

La famille se devait de posséder une demeure à la hauteur de ces fonctions. Parmi ceux-ci, il semble que l’on doit à Maximilien de Hornes (1475-1542) la transformation du château médiéval en demeure résidentielle de prestige. En premier lieu, le château des comtes de Hornes en constitue le témoin le plus imposant.

Parmi les monuments les plus représentatifs figure en première place le pilori. 

Comme l’indique une inscription présente à la base de la lanterne, le monument a été édifié par « Maximilien de Hornes de Gasbecke, chevalier de la Toison d’Or de l’empereur Charles, 1521». Le pilori, instrument d’application des peines comme le perron dans la région liégeoise, est aussi le symbole du pouvoir judiciaire détenu par le seigneur de Braine sous l’Ancien Régime. 

Il est édifié au centre de la localité, ici sur la Grand-Place, non loin du château féodal. 

Le monument est exceptionnel, il constitue un des rares témoins de piloris datés de cette époque parvenus jusqu’à nous. Il se compose d’une base hexagonale, surmontée d’une colonne de 3 m de hauteur couronnée d’un chapiteau portant l’inscription dédicatoire et lui-même surmonté d’une lanterne de 2,7 m de hauteur. 

Le monument, imposant, atteint une hauteur totale de 8,4 m de hauteur ; il est ainsi le plus haut et le plus ancien conservé en Belgique ! 

À quelques pas de là, la maison du bailli témoigne elle aussi du passé seigneurial de Braine-le-Château. Cette très belle demeure est un fleuron patrimonial de l’entité datant du XVIe siècle. Elle abritait le logement du bailli, dont certains furent également régisseurs des biens des seigneurs de Braine. 

De ce passé seigneurial subsiste également un moulin banal, en fonction depuis 1226. La bâtisse actuelle a été rebâtie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Le gisant de Maximilien de Hornes dans l’église de Braine-le-Château © KIK-IRPA, Bruxelles


Proche du pilori également, l’église Saint-Rémy conserve le gisant de Maximilien de Hornes. 

Compagnon de Philippe le Beau en Espagne en 1501, il entre dans l’entourage des ducs de Bourgogne et de leurs successeurs jusqu’à sa mort en 1542. Il cumule alors des fonctions d’importance : panetier de Philippe le Beau, grand échanson de Jeanne de Castille, lieutenant de la Cour féodale et conseiller de Brabant, maréchal héréditaire de Hainaut, chambellan de Charles Quint. 

Le gisant, sculpté dans l’albâtre, représente le défunt en armure arborant le collier de la Toison d’Or, le tout d’une manière des plus réalistes. Le défunt est représenté jeune, en prière, la tête reposant sur un coussin soutenu par deux angelots et un chien à ses pieds. Le monument ne porte aucune inscription.

Sentier Lavianne 1 

1440 Braine-le-Château

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Frédéric MARCHESANI, 2013