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Collégiale de Chimay

Les armoiries du duc de Croÿ au-dessus de son monument funéraire © IPW

La collégiale Saints-Pierre-et-Paul de Chimay conserve le souvenir du duc Charles de Croÿ, personnage indissociable de l’histoire chimacienne. 

Situé sous une arcade décorée de neuf écus d’armes, le très beau mausolée témoigne des relations entre Charles Ier de Croÿ, premier prince de Chimay, et Charles Quint. Rangé aux côtés de l’empereur Maximilien au cours des confrontations entre les héritiers de la maison de Bourgogne et des milices flamandes, il fut récompensé en 1486 lorsque l’empereur érigea le comté de Chimay en principauté. Mort en 1527, il fut le parrain et le précepteur de l’empereur.

Monument funéraire du prince de Chimay Philippe de Hénin-Liétard dans le choeur de la collégiale de Chimay © IPW


Sculpté dans le marbre noir et l’albâtre, le gisant représente le prince en armure drapé d’un manteau et portant le collier de l’ordre de la Toison d’Or. Sa tête est ceinte de la couronne princière et repose sur un coussin. Sur le mausolée, sous le gisant, figure l’inscription suivante : « Icy gist très illustre et très vertueux Charles de Croÿ, premier prince de Chimay, seigneur d’Avesnes, de Buvrin, Lilers, Malanois, Marpent et en son temps premier chamberlain à l’empereur Charles 5e de ce nom, époux et mary à très noble et très vertueuse dame Louise d’Albrect, princesse de Chimay, dame d’Avesnes, lequel trépassa le 2 de septembre 1527 – Priez Dieu pour son âme ». 

Sur la voûte surplombant le mausolée sont peintes les armes de Charles de Croÿ, surmontées de la couronne princière et entourées du collier de la Toison d’Or. Sous la composition se trouve un bandeau sur lequel est inscrit « Charles de Croÿ, premier prince de Chimay ».

L’épitaphe de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre dans la collégiale de Chimay © IPW


Parmi les nombreux autres monuments funéraires situés dans la collégiale de Chimay se trouvent trois monuments eux aussi liés à l’ancien comté de Hainaut. 

À droite du porche d’entrée, contre une colonne de la tribune d’orgue, se trouve le très beau monument de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre. Celui-ci est composé d’une table d’épitaphe en marbre blanc cerclée de marbre brun, surmontée d’un fronton décoré de deux chérubins et de ses armoiries. On peut y lire l’inscription suivante : « Au pied de ce pillier repose le corps de Dame Marie Thérèse Jacquier de Lompre, espouse de Mr de Rons, secrétaire de sa majesté catholique en son conseil privé à Bruxelles (…) ». 

Derrière le mausolée de Charles de Croÿ, au sol, se trouve une petite dalle de calcaire au centre de laquelle figure une table d’épitaphe en marbre blanc contenant l’inscription suivante : « Ci gît Jean Henri Flescher (…), conseiller clerc au conseil souverain du Hainaut (…) ». 

Enfin, de part et d’autre du maître-autel se trouvent des monuments funéraires de princes de Chimay parmi lesquels celui de Philippe de Hénin-Liétard. Le monument est décoré du blason du défunt encadré par deux griffons, entouré du collier de la Toison d’Or et surmonté du bonnet de prince du Saint-Empire. On peut y lire la dédicace suivante « Philippe Gabriel Maurice Joseph d’Alsace d’Hénin Liétard, comte de Boussu, prince de Chimay (…), premier pair des comtés de Hainaut et de Namur (…) ».

Rue Fromenteau

6460 Chimay

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Chapelle Notre-Dame de Grâce de Gosselies

Les armoiries des comtes de Sainte-Aldegonde entourées du collier de la Toison d’Or au-dessus de l’entrée de la chapelle Notre-Dame de Grâce à Gosselies © IPW

Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi ou Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche relevant du duché de Brabant. Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche fut reconnu par le duc de Brabant en 1597.

Située place des Martyrs, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval de Gosselies. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs de Gosselies, dont les armes sont encore inscrites au-dessus de l’entrée.

La chapelle Notre-Dame de Grâce conserve un témoin de l’appartenance de la localité aux Pays-Bas espagnols. Ce petit oratoire en moellons de grès et pierre calcaire a été bâti dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformé en habitation au siècle suivant. Sur la façade, la porte principale est surmontée d’un arc en anse de panier portant les armes des comtes de Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer, la famille Sainte-Aldegonde remonte au XIIe siècle et migre au XVe siècle vers la Flandre où ses membres s’impliquent dans la politique espagnole. Deux d’entre eux deviennent conseillers de Charles Quint. Le comte Maximilien de Sainte-Aldegonde, conseiller des archiducs Albert et Isabelle, reçoit en effet l’ordre de la Toison d’Or et est promu comte du Saint-Empire le 4 mai 1605.

Place des Martyrs

6040 Gosselies

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Chapelle des Carmes du Domaine de Wégimont

La chapelle des Carmes du domaine de Wégimont, située sur le territoire de la principauté de Liège, témoigne des liens indéfectibles entre le marquisat et la principauté. Une pierre sculptée située au-dessus de l’entrée de la chapelle rappelle le souvenir d’un gouverneur du marquisat. Au-dessus d’un linteau millésimé 1671, on peut lire l’inscription suivante : « Messire Charles Ernest, baron de Lynden et de Froidcourt, visconte de Dormale, se[I]g[NEUR] de Soumaigne, Mélen, Ryanwe, grand m[AÎT]re d’hostel de son altesse sérénissime de Liège, gowerneur du principaulté de Stavelot et du marquisat de Franchemont (…) ». Le haut de la composition figure les armoiries des Aspremont-Lynden.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Cense du roi

Primitivement fief de Thieu, cette seigneurie passa à la famille de Gougnies au milieu du XIVe siècle pour devenir par la suite domaine privé des comtes de Hainaut. Il n’en subsiste actuellement que quelques dépendances où s’ouvre une porte surmontée d’un linteau en bâtière portant les initiales couronnées de l’impératrice Marie-Thérèse et le millésime 1758.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Hôtel du baillage de Tournai-Tournaisis

Sur la Grand-Place subsiste une des deux maisons de l’ancien baillage construites en 1612. De style Renaissance, la façade présente un pignon avec rampants concaves et courbes. Le siège du baillage avait primitivement été fixé au hameau de Maire à Froyennes avant d’être transféré en 1539 dans une maison de la Grand-Place, nommée « la Couronne ». Appelée également « halle du Roy », elle était ornée des armes des archiducs Albert et Isabelle. L’immeuble fut reconstruit au XVIIe siècle et comportait deux maisons détruites pendant la Première Guerre mondiale. L’une d’elles a été remplacée par un bâtiment moderne en 1930 et l’autre reconstruite dans un style assez libre à la même époque. On y retrouve sur la façade les armes de Charles Quint à la Toison d’Or.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

G. Focant-SPW

Ancienne cour de justice de Richelle

Richelle était sous l’Ancien Régime une seigneurie ecclésiastique sur laquelle le drossard exerçait les droits de haut-avoué au nom du duc de Brabant. Cette terre appartenait au chapitre de Notre-Dame d’Aix-la-Chapelle. 

La seigneurie hautaine du village appartenait toutefois au comte de Dalhem puis à ses successeurs de Limbourg, Brabant, Bourgogne, Espagne et Autriche. 

En 1661, le village fut compris dans les possessions des pays d’Outremeuse attribués aux Provinces-Unies et ne revint aux Pays-Bas autrichiens qu’en 1785.

Non loin de l’église se trouve le siège de l’ancienne Cour de justice de Richelle. Il s’agit d’une ferme des XVIIe et XVIIIe siècles, remaniée par la suite, s’ouvrant par un portail en calcaire de 1745 et portant les armes de Jean-Mathias d’Odémont, maïeur de Richelle et de Mortier et receveur des États du comté de Dalhem. 

La représentation de la colombe du Saint-Esprit dans l’ancienne cour de justice de Richelle. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Ce personnage important de la région est à l’origine de la construction du grand portail avec chaînage en pierre de taille qui rappelle son parcours : greffier de la Cour de justice en 1731 et receveur des États en 1741. Le corps des bâtiments est percé de fenêtres à meneaux en pierre de taille. 

À l’intérieur, le siège de la Cour de justice, en fonction jusqu’à la Révolution, est caractérisé par un plafond à caissons orné de stucs présentant en son centre la Colombe symbolique irradiant 8 rayons, symbole du Saint-Esprit et de « l’âme du juste ». C’est là que le maïeur et ses échevins rendaient la justice courante.

 

rue de la Cour de Justice
4600 Richelle

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Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW - G. Focant

Abbaye de Val-Dieu

L’abbaye cistercienne Notre-Dame du Val-Dieu a été fondée en 1216 après le transfert des moines de l’abbaye de Hocht, attirés par le duc de Limbourg Henri III et le comte de Dalhem Lothaire II. La communauté s’installa à l’époque à cheval sur le territoire de deux seigneuries, la seigneurie de Charneux (duché de Limbourg, ban de Herve) et la seigneurie de Neufchâteau (comté de Dalhem, ban d’Aubel). 

L’abbaye atteignit son apogée dans la seconde moitié du XIIIe siècle et possédait alors un vaste domaine comprenant moulins, granges, maisons, vignes, fermes et terres faisant de l’abbé le plus riche propriétaire foncier de la région. 

Au XVIIIe siècle, une grande campagne de reconstruction de l’abbaye et de ses propriétés fut entreprise sous l’abbatiat de Jean Dubois (1711-1749). Après la Révolution, l’abbaye vit la dispersion de sa communauté abbatiale en 1796, fut rachetée par l’abbé Uls et la vie conventuelle reprit en 1805.
 

L’abbatiale de Val-Dieu

Au centre du domaine se trouve l’église abbatiale dédiée à la Vierge et construite sur plan basilical en style gothique. La flèche de la croisée du transept est une réplique installée en 1934 de l’original effondrée en 1839. Achevée en 1884, la reconstruction conserve des étapes antérieures allant du XIIIe au XVIIe siècle. 

Les bâtiments conventuels sont répartis autour du cloître, au sud de l’église ; à l’ouest se trouve le quartier abbatial et le quartier des étrangers ou logis des hôtes portant encore les armes de l’abbé Jean Dubois. Dans les ailes opposées à la cour d’honneur se trouve la basse-cour ou ferme de l’abbaye et, de l’autre côté de la route, le moulin de Val-Dieu toujours en activité. Démolis et reconstruits à plusieurs reprises, les bâtiments abbatiaux remontent principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Au fil des siècles, la communauté abbatiale de Val-Dieu a joué un rôle de premier plan dans la région, notamment au niveau politique. L’abbé de Val-Dieu siégeait en effet aux États du duché de Limbourg et des pays d’Outremeuse et participait de ce fait à ses décisions. Le salon du quartier des étrangers de l’abbaye conserve une trace des relations étroites entre le pouvoir politique et l’abbaye. Une cheminée est ornée d’un portrait de l’empereur Léopold Ier du Saint-Empire (1658-1705).

Portrait de l’empereur Léopold Ier au-dessus de la cheminée du salon du quartier des étrangers

L’église Notre-Dame du Val-Dieu est un édifice gothique construit selon un plan basilical. Elle fait partie intégrante de l’abbaye Notre-Dame du Val-Dieu. Créée par une communauté cistercienne qui habita les lieux depuis le XIIIe siècle, l’ensemble abbatial est composé d’une église, d’un cloître, de locaux conventuels, d’un ancien logis abbatial, de l’ancien quartier des étrangers (ou château) et d’une ferme.

L’église abbatiale actuelle est le résultat de nombreuses phases de construction, destruction, reconstruction et restauration depuis sa construction en 1225 jusqu’à l’effondrement d’une partie de l’abbatiale en 1839. Pillée pendant le début du XIXe siècle, l’église est reconstruite jusqu’en 1884.

Elle est composée d’une nef à cinq travées (avant le XVIIe siècle, elle en comptait sept). La nef est flanquée de deux collatéraux. L’ensemble est contrebuté par des arcs-boutants néogothiques. La croisée du transept est surmontée d’une flèche, reconstruite en 1934.

Remarquons les stalles du chœur de type Renaissance provenant de l’abbaye de la Paix-Dieu à Amay. Le mobilier est dans son ensemble de style néogothique, il remplace le mobilier vendu au XIXe siècle.

Val-Dieu 227
4880 Aubel

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Classée comme monument le 10 février 1942
Classée comme site le 4 octobre 1974 et le 16 octobre 1975 (abbaye)

www.abbaye-du-val-dieu.be

Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Hôtel particulier sur le Mont-Saint-Martin

Le très riche quartier du Mont-Saint-Martin abrite un lot de maisons de maîtres et d’édifices constituant un patrimoine architectural et historique considérable. L’hôtel particulier situé au no 49, composé d’un corps d’habitation dans un jardin dont la façade donne sur la ville, garde la trace d’un prélat liégeois : une brique de foyer portant les armes du prince-évêque Jean-Théodore de Bavière (1744-1763) est visible à l’intérieur de l’édifice. Datée de 1754 et portant l’inscription « Jean Theodore », elle est réalisée en céramique et présente le blason du prince-évêque surmonté des habituels attributs princiers, eux-mêmes surmontés du chapeau de cardinal. Né à Munich en 1703, Jean-Théodore était le fils de l’Électeur de Bavière Maximilien II et devint cardinal en 1746. Il fut le dernier prince-évêque de Bavière à être élu à Liège et à y représenter la prestigieuse famille des Wittelsbach.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Église Saint-Lambert de Manderfeld

Une trace significative de l’ancien Électorat de Trèves se situe sur le territoire de l’actuelle localité de Manderfeld. C’est dans la villa de Manderfeld que l’empereur Lothaire Ier fit rédiger en 845 un diplôme en faveur de l’abbaye de Prüm. Le destin et l’importance du lieu ne cessèrent d’augmenter au Moyen Âge : dans le courant du XIVe siècle, les seigneurs de Daun, dans l’Eifel, s’attribuèrent les droits de justice sur un quart du territoire de Manderfeld avant que le domaine ne soit vendu en 1404 à l’abbaye de Prüm puis racheté en 1469 par les comtes de Manderscheidt, autre famille dynastique de l’Eifel. La justice de Manderfeld dépendait alors de l’office de Schönberg, dans l’Électorat de Trèves ; cette appartenance fut concrétisée à partir du XVIIe siècle par l’installation d’un poste de douanes face aux territoires luxembourgeois de la terre de Saint-Vith. Un château se trouvait sur le territoire mais fut détruit par les troupes de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle ; il n’en subsiste rien de nos jours.

L’église paroissiale Saint-Lambert est un édifice gothique possédant encore une tour romane, sans doute des XIe et XIIe siècles. Le sanctuaire fut restauré après 1520 à la demande de Richard von Geiffenclau, prince-électeur de Trèves de 1511 à 1531. Ancien chanoine de la cathédrale de Trèves avant d’être élu prince-électeur, il prit part en 1519 à l’élection de Charles Quint ainsi qu’à la célèbre Diète de Worms de 1521, où il tenta en vain de convaincre Martin Luther de se rétracter. L’église de Manderfeld porte encore aujourd’hui la marque des importants travaux entrepris par Richard von Greiffenclau : ses armoiries figurent au coin nord-est de la tour.

Non loin de là, la localité de Schönberg, dans l’actuelle commune de Saint-Vith, faisait elle aussi partie de l’Électorat de Trèves. Un important château qui surplombait la vallée de l’Our, possession depuis 1209 du lignage des von Schonenberg, vassaux de l’abbé de Prüm, était à l’origine une possession du duché de Luxembourg. En 1374, les droits féodaux sont attribués par l’empereur Charles IV à l’abbé de Prüm. En 1376, ce dernier obtient le château et ses dépendances. La situation complexe fut fortement simplifiée lorsque les possessions de l’abbaye de Prüm furent transférées à l’archevêque de Trèves en 1576. Comme ce fut le cas pour le château de Manderfeld, la forteresse de Schönberg fut incendiée en 1689 par les troupes françaises. Actuellement, peu subsiste de ce burg, situé sur l’éminence de la localité. Mis en vente publique pour démolition en 1803, il ne présente plus de nos jours qu’un pan de muraille en moellons de grès du côté ouest et un fragment de mur en grès rouge vers l’est.

4760 Bullange

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Taque de foyer de Sélys-Longchamps - KIK-IRPA

Deux taques de foyer aux armes impériales

Hôtel de Sélys-Longchamps

Situé à l’entrée du Mont-Saint-Martin, cet édifice de prestige vient récemment de connaître une profonde restauration et d’intégrer un complexe hôtelier luxueux. Constitué de cinq ailes et d’une tour qui s’articulent autour de deux cours intérieures pour former un plan en H, l’ensemble a été construit dans la première moitié du XVIe siècle. Il fut remanié au cours des deux siècles suivants et restauré une première fois en 1911 sur les plans de l’architecte Edmond Jamar. Une chambre à coucher située dans la tour abrite une taque de foyer des plus intéressantes.

La cheminée, datée des années 1600-1610, comporte des jambages en pierre sculptée représentant un atlante et une cariatide supportant un lion tenant un écu muet. Le linteau en chêne sculpté compte plusieurs armoiries. La taque de foyer, certainement antérieure, est richement décorée. On y retrouve les armes et la devise de Charles Quint « plus oultre ». Cette présence atypique témoigne une fois encore des rapports entre l’empereur et les souverains liégeois : Charles Quint appuie la nomination d’Érard de la Marck au rang de cardinal en 1521 et fait de lui son vassal ; l’empereur est également lié par le sang au prince-évêque Georges d’Autriche.
 

La taque de foyer aux armes de Charles Quint de la maison Baar-Lecharlier. Photo de 1959 © KIK-IRPA, Bruxelles

Maison Baar-Lecharlier

Cette trace des liens entre Liège et l’empereur se retrouve dans une autre demeure du centre de la Cité ardente. Située place Saint-Denis, la maison Baar-Lecharlier ainsi dénommée de nos jours était autrefois le siège de la poste impériale de Cologne. Cette construction du XVIe ou du premier quart du XVIIe siècle, de style gothico-renaissance, en briques et calcaire, a elle aussi été édifiée sur un plan en H. Un corps central de trois niveaux et demi sur cinq travées, flanqué d’ailes de deux niveaux constituent l’imposante façade de l’édifice. Une cheminée, située dans la pièce dénommée « bureau vert », construite entre 1791 et 1800 en marbre de Saint-Rémy, conserve une taque de foyer des plus intéressantes mais bien antérieure au reste de la composition. Comme pour celle de l’hôtel de Sélys-Longchamps, elle figure en son centre les armoiries de Charles Quint, également entourées de l’aigle bicéphale impériale.

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Frédéric MARCHESANI, 2013