Diocèses et provinces ecclésiastiques avant 1559

Soucieux de mieux contrôler le pouvoir de l’Église et d’empêcher des « étrangers » d’intervenir par le biais du pouvoir religieux dans les affaires temporelles qui les concernent, Charles Quint comme Philippe II a notamment souhaité réformer les limites des provinces ecclésiastiques héritées des provinces romaines et faire coïncider les frontières des diocèses avec celles de leurs possessions. Preuve – si besoin en était – de l’importance de la confédération et surtout des entités confédérées des Pays-Bas, les nouveaux diocèses qui y sont créés (quatorze) correspondent assez bien avec les contours des structures internes. Il n’y a pas un évêché pour les Pays-Bas, mais une série de diocèses qui collent aussi près que possible aux anciens comtés, duchés voire seigneuries. Tous les liens sont coupés entre les évêchés des Pays-Bas et les archevêques « étrangers » de Reims, Trèves et Cologne.
Avant 1559, l’ensemble des territoires dépend de trois métropoles chrétiennes situées en périphérie des possessions des Habsbourg : Cologne, Reims et Trèves. La province ecclésiastique de Reims (siège de l’archevêché) qui comptait une douzaine de diocèses, dont ceux d’Arras, Thérouanne, Cambrai, Reims et Tournai concernent la partie occidentale de la Wallonie actuelle. La province ecclésiastique de Cologne (siège de l’archevêché) s’étendait aux régions au nord de l’Escaut et de la Meuse par le diocèse d’Utrecht, aux régions rhénanes par le diocèse de Cologne, et aux actuelles provinces de Limbourg (belge et hollandaise), Liège, Namur, la moitié du Luxembourg et du Brabant, une partie d’Anvers et quelques contrées de Hollande et d’Allemagne par le vaste diocèse de Liège. La province ecclésiastique de Trèves, enfin rayonnait notamment sur l’autre moitié de la province actuelle du Luxembourg (par le diocèse de Trèves), et comprenait aussi les diocèses romans de Metz, Verdun et Toul.

Références
AT4.2 ; deMo-14 ; GeGB47


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Pays-Bas et Principauté de Liège (1549)

Au milieu des possessions habsbourgeoises, Tournai était demeurée ville française jusqu’en 1521 et la principauté-évêché de Liège qui s’était reconstruite garde son statut particulier au sein de l’empire germanique. Dès la fin du XVe et le début du XVIe siècle, Maximilien puis Charles Quint ont poursuivi le processus de rassemblement entamé par les Bourguignons. Les anciens comtés bourguignons sont considérés comme un tout, placés sous une couronne unique, sans pour autant que chaque entité perde ses institutions, coutumes et identité, parfois forgées pendant un demi-millénaire.
En 1532, parmi la quarantaine de ses titres, Charles Quint en porte treize qui concernent les principautés des Pays-Bas (Brabant, Limbourg, Luxembourg, Gueldre, Flandres, Artois, Hainaut, Hollande, Zélande, Namur, Zutphen, Frise, Malines). L’ensemble du territoire wallon (hormis la principauté de Liège) est concerné. Conquise en 1521, Tournai est intégrée dans le comté de Flandre. On cite généralement Utrecht, Drenthe, Overijssel et Groningue comme étant les quatre autres provinces conquises dans les années 20 et 30 pour former les XVII provinces. Quant au marquisat d’Anvers, il fait partie du Brabant. En 1543, Cambrai et le Cambrésis sont rattachés aux domaines des Habsbourg, jusqu’en 1678, moment de l’annexion à la France.
En 1548, par la Transaction d’Augsbourg, les « Pays-Bas » dispose d’un statut particulier au sein du Cercle de Bourgogne, même si chaque province reste soumise individuellement à la souveraineté personnelle de l’empereur. Pour empêcher un éparpillement des provinces dans le cas où un héritier direct viendrait à manquer, Charles Quint promulgue la Pragmatique sanction (1549) qui consolide la « Transaction » en unifiant les droits de succession des provinces et en déclarant que les Dix-Sept Provinces forment un tout transmissible et indivisible, que l’on ne peut partager.

Références
Ar73 ; Duby174a ; GM02-252 ; WPH01-214


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Le cercle impérial de Bourgogne (1548)

Au début du XVIe siècle, les anciens « pays-bas bourguignons » constituent un nouveau cercle impérial : le Cercle de Bourgogne. Tournai le rejoint en 1521 et la diète de Nuremberg confirme la situation (1522).
Par la transaction d’Augsbourg, en 1548, Charles Quint attribue aux Pays-Bas un statut particulier au sein du cercle de Bourgogne en les dispensant de devoir se plier à des lois et tribunaux de l’empire et en les exemptant de certaines taxes. Par la Pragmatique sanction (1549), il consolide la « transaction » en unifiant les droits de succession des provinces et en déclarant que les Dix-Sept Provinces forment un tout indivisible non fragmentable. En assurant que son fils Philippe II respectera les libertés et privilèges respectifs, l’empereur prend la précaution de faire ratifier le texte par les États de chaque province. La guerre des religions et les guerres de Louis XIV auront raison des intentions impériales.

Références
GrossA02 ; TrauLxb-162 ; www_cm1512 ; www_cm1513


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Le cercle de Westphalie (1512-1806)

Depuis le début du XVIe siècle, la principauté de Liège et l’abbaye de Stavelot font partie du Cercle de (Bas-Rhin)-Westphalie, notamment avec la principauté de Munster, les duchés de Juliers et de Clèves et les villes impériales de Cologne, d’Aix-la-Chapelle et Dortmund. Mis à part le Cambrésis conquis par les armées françaises, la composition de ce Cercle ne variera guère jusqu’en 1806 et sa disparition.

Références
GrossA02b ; H68 ; www_cm1512 ; www_cm1513


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Les cercles impériaux (1548)

Fils de Charles IV qui avait codifié la succession impériale par la Bulle d’or, Wenceslas Ier, comte de Luxembourg mais surtout empereur lui aussi, s’emploie à organiser le Saint-Empire romain germanique, dont on sait qu’il est composé d’une mosaïque d’États, en créant quatre cercles impériaux (1387). Chaque cercle regroupe un certain nombre d’États dans le but d’assurer une défense commune, de prélever les taxes impériales et de les soumettre aux mêmes lois et tribunaux. En 1438, Albert II réorganise la composition des cercles et porte leur nombre à six. La diète impériale qui se réunit à Augsbourg en 1500 fixe à son tour de nouveaux contours à ces structures régionales, destinées à lutter contre le morcellement de l’ensemble et à créer un exécutif fédéral. En 1512, Maximilien Ier porte définitivement le nombre des cercles à dix, parmi lesquels le Cercle de Bourgogne. Quelques modifications sont encore apportées par Charles Quint et cette organisation accompagne le premier Empire germanique jusqu’à sa dislocation en août 1806.
 Tous les États germaniques ne sont pas intégrés dans les cercles. D’autre part, depuis la Bulle d’Or, l’empereur est choisi par sept princes électeurs. À l’origine, il s’agissait de trois archevêques (celui de Mayence, de Trèves, et de Cologne), du margrave de Brandebourg, du duc de Saxe, du roi de Bohême et du comte palatin du Rhin.
Au XVIIe siècle, s’ajoutent le duc de Bavière (1648) et le duc de Brunswick-Lunebourg dit électeur de Hanovre (1692). En 1701, la réunion de la marche de Brandebourg et du duché de Prusse (jusque-là hors des frontières) transforme l’électeur de Brandebourg en électeur de la Prusse. Quant à l’électeur Palatin, il hérite de la Bavière (1777) et les deux électorats sont réunis. En 1803, Napoléon modifiera la composition, peu avant que le Saint-Empire soit dissout.

Références
GrossA02b ; H68 ; www_cm1512 ; www_cm1513


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Tournai et le Tournaisis sous influence anglaise (1513-1519)

En 1513, Tournai, ville française, tombe aux mains du roi d’Angleterre. Obligés de loger plusieurs milliers de soldats britanniques, Tournai et le Tournaisis entrent dans le système politique anglais, deviennent une constituency et sont autorisés à envoyer deux députés à la Chambre des Communes. Cette période anglaise est de courte durée. En 1519, François Ier rachète la ville, mais le retour à la couronne de France est éphémère. En 1521, Charles Quint prend Tournai et le Tournaisis après un long siège (1521) et les détourne de l’influence de la France pour les annexer aux Pays-Bas dont le souverain devient seigneur de Tournai. Théoriquement annexée à la Flandre (essentiellement en matière judiciaire), Tournai et le Tournaisis continuent, dans les faits, de disposer d’une certaine autonomie politique.
En 1668, Louis XIV reconquiert Tournai qui redevient française jusqu’en 1713, date à laquelle elle échoit à l’Autriche, de même que le Tournaisis, hormis Saint-Amand.


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Tournai et le Tournaisis (1188-1513)

Dans sa lutte contre les comtes de Flandre, le roi de France (Philippe Auguste) accorde une première charte de privilèges à Tournai (décembre 1187) qui soustrait la cité de l’autorité des comtes de Flandre, non sans contestations (traité de Péronnes, 1192) auxquelles met fin la bataille de Bouvines (1214). Contrairement à la « ville royale », le Tournaisis reste sous la suzeraineté des comtes de Flandre. Une seconde charte est octroyée en 1211. Sa prospérité sans cesse croissante permet à Tournai de s’agrandir, notamment en rachetant le quartier de Bruille au XIIIe siècle. Malgré les sanctions qui la frappent, Tournai reste fidèle au roi de France durant la Guerre de Cent Ans. Louée par Jeanne D’Arc, elle conquiert une indépendance totale (milieu du XIVe siècle), non sans soubresauts.


Références
Ar73 ; DCM17 ; DCM20 ; DCM22 ; DCM24 ; Er35c ; Er-Cover ; HW04-184 ; HW04-184b ; WPH01-219 ; www_cm1522 ; www_tournaiLaCite


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L’empire de Maximilien en 1500

À la tête de l’empire germanique – dont fait partie l’essentiel des terres wallonnes actuelles, hormis les régions de Tournai et Mouscron –, la maison de Luxembourg a laissé la main aux Habsbourg. En plus de résister aux Ottomans et de résoudre les problèmes dus aux Hongrois et en Bohême, l’empereur Frédéric III (1415-1493) parvient à écarter les Wittelsbach de la maison de Bavière et à résister aux Bourguignons. À la mort de Charles le Téméraire, les possessions patiemment rassemblées par les ducs de Bourgogne sont convoitées notamment par le roi de France qui s’emparera de la Bourgogne en 1480 et de la Franche-Comté en 1678.
Pour résister aux principautés, souvent poussées par la France, et qui veulent récupérer leur charte, voire obtenir de nouveaux privilèges et profiter de l’inexpérience de la jeune héritière de Bourgogne, Marie épouse l’archiduc d’Autriche, Maximilien. La mort accidentelle de Marie (1482) conduit Maximilien à devoir assumer la régence. Il renoue avec le centralisme et l’autoritarisme du Téméraire et s’aliène les villes de Flandre et certaines du Brabant, alors qu’il obtient le soutien des États en Hainaut, Namur et Luxembourg. Après avoir réussi à mâter les villes rebelles au terme d’une guerre qui dura une dizaine d’années, Maximilien confie « les Pays-Bas bourguignons » à son fils, Philippe le Beau (1482-1506), puis à son petit-fils, alors Charles II et bientôt mieux connu comme empereur sous le nom de Charles-Quint. Sacré roi des Romains en 1508, Maximilien se consacre entièrement à l’empire germanique et à ses territoires étendus.
On constate que le tracé le plus occidental de la limite impériale est toujours fixé sur l’Escaut. Dès lors, les biens de la maison de Habsbourg se situent de part et d’autre de cette limite, la Flandre demeurant alors vassale de la France.

Références
FH04-310 ; GM02-267 ; GrossA02a ; H68 ; TrauLxb-150


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Expansion bourguignonne sous Charles le Téméraire (1467-1477)

Servie par d’heureux concours de circonstances, la maison de Bourgogne parvient à se substituer aux dynasties locales et à régner sur d’immenses domaines sans rencontrer de résistance, hormis en principauté de Liège et en Lorraine.
Abandonné par Louis XI, l’armée liégeoise va de défaite en défaite (Montenaken, 20 octobre 1465). Avec l’approbation du pape, le duc soumet la principauté à sa personne (décembre 1465). Placée sous l’orbite bourguignonne, la principauté voit sa capitale transférée à Huy, saccagée par les Liégeois qui considèrent les Hutois comme des traîtres (septembre 1467). Après avoir pillé de manière systématique et détruit par vengeance la ville de Dinant qui aurait offensé la famille de Bourgogne (18-31 août 1466), Liège paye à son tour sa révolte contre Huy : après la bataille de Brustem (1467), des mesures expiatoires touchent les Liégeois, pires qu’en 1408 après Othée : suppression de la Paix de Fexhe et de toutes ses lois et coutumes, indemnités annuelles, scission du pays, transfert du perron à Bruges, destruction de murailles, etc. (18 et 27 novembre 1467).
Réduite à l’état de vassal, la principauté de Liège paraît morte. Pourtant, à la fin de l’été 1468, des leaders populaires parviennent à reprendre l’ascendant et espèrent à nouveau dans l’aide du roi de France. Lui ayant imposé le traité de Péronnes (14 octobre), le duc de Bourgogne revient sur Liège décidé à éliminer définitivement toute forme de rébellion. L’ultime tentative de Gosuin de Steel conduisant un groupe de plusieurs centaines d’hommes (600 ?) provenant pour la plupart du Franchimont se solde par un échec (29 octobre 1468). Sur les hauteurs de Sainte-Walburge, à la faveur de la nuit, ils ne parviennent pas à capturer le duc de Bourgogne et le roi de France ; la répression est terrible ; pour l’exemple, et sous les yeux du roi de France, la cité est mise à feu et à sang ; elle est systématiquement pillée et détruite par le feu. Avec les églises – épargnées – un tiers de la ville seulement échappa à la dévastation.
 Poursuivant ses conquêtes, Charles le Téméraire s’empare des territoires lorrains, mais sa puissante armée est repoussée tant au nord de la Seine qu’en Lorraine. Lors du siège de Nancy (janvier 1477), il perd la vie. C’est la fin du rêve bourguignon.

Références
DCM22 ; Er43a ; Er43b ; FH04-311 ; H56 ; H65 ; Rol60


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Expansion bourguignonne de Philippe le Hardi à Philippe le Bon (1363-1467)

En 1361, la lignée de Robert le Pieux, détenteur du duché de Bourgogne s’éteint faute d’héritier. Roi de France, Jean II récupère les possessions de cette ancienne branche des Capétiens et les attribue à son dernier fils, de la lignée des Valois. Nouveau duc de Bourgogne (1363-1404), Philippe le Hardi épouse Marguerite de Flandre, veuve du… dernier duc de Bourgogne. À la mort de son beau-père (Louis de Male), Philippe le Hardi hérite des comtés de Flandre, Artois, Rethel et Nevers, ainsi que du comté de Bourgogne situé en terre d’empire (1384). Avec ses huit enfants, il développe une politique matrimoniale active. Son aîné, Jean Sans Peur épouse la fille du comte de Hainaut et de Hollande ; sa fille s’unit avec le fils du même comte, nouant ainsi une solide alliance entre les Wittelsbach et les Valois. Quant à Antoine, il devient duc de Brabant et de Limbourg.
Petit-fils et arrière-petit-fils de Philippe le Hardi, Philippe le Bon (1419-1467) et Charles le Téméraire (1467-1477) poursuivent le projet familial : réunir tous les « pays de par-deçà » (Pays-Bas) et les « pays de par-delà » (Bourgogne et Franche-Comté), en annexant la Lorraine (autour de Nancy) et en mettant un terme au territoire d’entre d’eux que représente la principauté épiscopale de Liège. L’unification politique des états laïcs et ecclésiastiques entre le Rhin et la mer du Nord devait conduire à construire un nouvel état concentré, entre France et Germanie, qui tiendrait en équilibre la puissance de la France en occident. Leurs desseins auraient pu se réaliser si le roi de France – Louis XI – n’était entré en scène et n’avait tablé, lui aussi, sur la principauté liégeoise pour faire échouer le projet bourguignon. Mettant fin au conflit avec le roi de France, le premier traité d’Arras (1435) accroît les possessions de Bourgogne qui continue de se heurter à la résistance des villes de la principauté de Liège.
Dépourvu d’héritiers, le comte de Namur – Jean III – vend sa terre au duc de Bourgogne Philippe le Bon (1421) qui en hérite en 1429. Par héritage encore, à la mort du duc de Brabant Philippe de Saint-Pol sans descendant (1430), les possessions de Bourgogne s’étendent au Limbourg et au Brabant. Héritier du Hainaut, Hollande, Zélande, Frise en 1428, Philippe le Bon entre en possession de ces terres en 1433. Dix ans plus tard, la mort de sa tante place le Luxembourg entre ses mains.
En plaçant des membres de sa famille sur les sièges ecclésiastiques de Tournai (1436), Cambrai (1439), Thérouanne (1451), Liège (1455) et Utrecht (1456), il poursuit la construction des Pays-Bas bourguignons. Il ne lui reste plus qu’à unir les possessions d’en haut avec celles d’en-bas et à percer l’obstacle que représentent les villes liégeoises.

Références
Ar71 ; DCM22 ; Er43a ; Er43b ; FH04-311 ; GM02-140 ; H65 ; Rol60 ; www_cm1404 ; www_cm1477

 


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