Protohistoire : l’Âge du Bronze (± 2.000 à 750 av. J-C)

La protohistoire correspond à l’introduction de la technique d’exploitation du métal dans nos régions : l’homme va exploiter le bronze, puis le fer.
Le début des âges des métaux n’est pas le même partout ; dans l’espace constitué actuellement par la Wallonie, il remonte aux environs de 2.000 av. J-C. Les tombelles de Braine-le-Comte et de Ronquières datées entre 1890 et 1650 av. J-C sont parmi les témoins les plus anciens de cette période. Le Trou de Han à Han-sur-Lesse datant du Bronze final est l’un des sites les plus riches de cette période. Il abrite un cours souterrain de la Lesse. À cet endroit, de nombreux objets – armes, outils, vaisselle, parure –, dont un grand nombre en or, ont été mis au jour par les archéologues. Le Trou de Han a été interprété comme un lieu cultuel important, un lieu de pèlerinage, où l’on venait jeter des offrandes dans les eaux de la Lesse.


Références :
Cor ; Guid ; Ot08


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Néolithique : traces mégalithiques (± 4.000 – ± 3.000 av. J-C)

Au cours de la fin du IVe et durant le IIIe millénaires, la culture de Seine-Oise-Marne est présente dans le Nord de la France, dans l’Ouest de l’Allemagne et sur le territoire actuel de la Wallonie. Des traces de sépultures collectives rattachées à cette culture ont été découvertes dans des grottes artificielles, appelées « hypogées », ou naturelles, comme en Belgique, et dans des mégalithes, parmi lesquels des allées couvertes (couloirs composés de plusieurs piliers ou orthostates sur lesquels reposent des dalles horizontales ou tables), comme celles de Wéris. Le mégalithisme n’est pas un phénomène typique à la Wallonie : il s’est en effet développé partout dans le monde à partir du Ve millénaire. Mais l’allée couverte constitue quant à elle une forme particulière de dolmens rencontrée dans la culture Seine-Oise-Marne.

Références
Cauw ; Cor; Guid ; Ot08 ; Tou09 ; Tou97


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Néolithique (± 6.500 – ± 2.100 av. J-C)

À l’évolution du mésolithique succède la révolution du néolithique. Durant cette période, les groupes humains pratiquent l’agriculture et l’élevage et sont sédentaires, installés dans de petits hameaux. L’homme a donc abandonné la chasse et la cueillette qui avaient été son mode de vie pendant près de 3 millions d’années. 
Le courant de néolithisation de l’Europe du Nord-Ouest est né il y a environ 10.000 ans au Proche-Orient. Il s’est propagé vers l’ouest jusque dans les Balkans avant de se scinder en deux : une partie s’est développée dans le Sud de la France et en Espagne et l’autre dans les Balkans et le bassin du Danube moyen, où s’est constituée la civilisation dite rubanée, en référence aux décors en ruban des poteries. Le Danubien a ensuite gagné le nord de l’Europe jusqu’à nos régions. Il s’est alors étendu au Bassin parisien avant de se diversifier selon les régions.
Les Ve et IVe millénaires sont marqués par une croissance démographique importante, entrainant une multiplication des petits hameaux et une augmentation des besoins en silex. Le site de Spiennes près de Mons est le plus vaste ensemble d’exploitations minières de silex du Néolithique européen. La datation par le C14 a livré que le gisement a été exploité durant une dizaine de siècles. Les mineurs venaient y extraire la matière première et la façonnaient la plupart du temps sur place. Les archéologues ont découvert des outils produits à Spiennes dans un rayon de plus de 70 km, ce qui laisse supposer que les hommes exerçaient leurs activités sur le site à destination d’une région assez vaste.
Les relations commerciales s’intensifient durant cette période. La société se hiérarchise, la notion de propriété émerge et, avec elle, les guerres. Les nombreuses sépultures et les sites, parfois aménagés en hauteur, parfois défendus par un fossé, sont autant de témoins de cette réalité.


Références
Cauw ; Cor ; Guid ; Ot07 ; Ot08


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Mésolithique (±10.000 – ±6.500 av. J-C)

Les populations de chasseurs-cueilleurs mésolithiques prolongent les modes de vie de la période précédente. . La miniaturisation des objets en silex s’accentuent pour servir notamment de pointes de flèches pour les arcs nécessaires à la chasse au petit gibier (cerf, chevreuil, sanglier). On assiste également à un début de sédentarisation, au moins pour une partie du groupe.
Les hommes de cette époque enterraient fréquemment leurs morts dans les grottes. Celle de Loverval, la grotte Margaux à Dinant, celle du Petit-Ri à Malonne ou encore la Grotte du Bois Laiterie à Profondeville ont révélé des sépultures. Certaines renfermaient un mobilier funéraire abondant et varié.


Références
CDp ; Cor ; Guid ; Ot07 ; Ot09, Pir


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Paléolithique supérieur : creswellien (± 12.500 – ± 8.000 av. J-C)

La tradition creswellienne, propre aux régions septentrionales, est partiellement contemporaine au Magdalénien final. Elle se caractérise par un outillage léger. Des traces de l’habitat ont été retrouvées aussi bien dans les grottes du bassin mosan, notamment à Presle et Haut-le-Wastia, que dans des sites de plein air, à Obourg ou encore à Engis.


Références
CDp ; Cor ; Guid ; Ot01 ; Ot07 ; Ot09


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Paléolithique supérieur : magdalénien (± 15.000 – ± 9.000 av. J-C)

En raison des conditions climatiques particulièrement froides et sèches, il faut attendre le Tardiglaciaire (15.000-10.000 av. J C) pour retrouver des traces d’activités et d’implantations humaines sur le territoire wallon actuel. Les hommes qui s’établissent alors ressortent de la culture magdalénienne.
L’art magdalénien est remarquable. Il se retrouve sous toutes les formes : des décors sculptés ou incrustés sur l’outillage et des statuettes animales réalistes ou féminines stylisées à l’art sur plaquettes représentant des animaux ou des personnages humains, en passant surtout par l’art pariétal, domaine particulièrement florissant des populations magdaléniennes. L’auroch et le cervidé gravés sur une dalle gravée découverte dans la grotte de Chaleux brillent par leur réalisme.


Références
CDp ; Cor ; Guid ; Ot01 ; Ot07 ; Ot09


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Paléolithique supérieur : gravettien (± 28.000 – ± 20.000 av. J-C)

Les industries gravettiennes sont parmi les plus mal connues du Paléolithique supérieur. Plusieurs sites ont néanmoins été identifiés sur le sol de l’actuelle Wallonie, notamment celui de Maisières-Canal.
Le Quaternaire est une période géologique au cours de laquelle les phases glaciaires et interglaciaires alternent et les Anthropiens émergent et se développent. Cette ère se compose du Pléistocène inférieur, moyen et supérieur, suivi de l’Holocène, à partir de 10.000 av. J-C et dans lequel nous vivons encore aujourd’hui. Le Pléistocène correspond en Europe aux périodes paléolithiques de l’ère Quaternaire. Le Paléolithique supérieur correspond à l’inter-pléniglaciaire installé au sein du Würm de 50.000 à 35.000 av. J-C et au pléniglaciaire B de 35.000 à 10.000 av. J C. Cette période se caractérise par une grande instabilité climatique, mais la tendance générale est celle d’un climat froid, sec et ensoleillé. Un épisode particulièrement rude a été observé pour les années 20.000 à 15.000 av. J-C, ce qui a provoqué l’émigration des populations vers les marges de l’Europe centrale.

Références
CDp ; Cor ; Dew ; Guid ; Ot01 ; Ot02 ; Ot07 ; Ot09


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Paléolithique supérieur : aurignacien (± 37.000 – ± 32.000 av. J-C)

L’Homo Sapiens, l’homme moderne, commence sa progression à partir de l’Est et atteint l’espace wallon actuel entre 34.000 et 32.000 av. J-C. Homo Sapiens et Homo Neandertalensis occupent des sites identiques. Les recherches récentes prouvent que les deux groupes ont été contemporains pendant plus de 10.000 ans. La période de leur croisement correspond à la fin des industries moustériennes, principales manifestations culturelles du Paléolithique moyen, et à l’arrivée des premières industries du Paléolithique supérieur. Celui-ci se caractérise par des mutations technologiques importantes accompagnées d’une modification du mode de vie de l’homme, ainsi que de son mode de pensée. En effet, « la technique de taille de la pierre voit le développement de la production de lames, c’est-à-dire d’éclats au moins deux fois plus longs que larges » . Parallèlement, on assiste au développement de l’industrie osseuse : les formes et les techniques se diversifient, une partie de l’équipement de pierre est consacré au travail de l’os. Les hommes de cette période développent en outre la technique de l’arc et celle du propulseur, dont le but est de lancer les sagaies. À ces transformations techniques majeures sont associés d’autres signes de changement : l’homme oriente la chasse surtout vers les grands mammifères terrestres, le rite d’ensevelissement se systématise et les premières manifestations artistiques apparaissent.
 Présente dans plusieurs pays d’Europe (Espagne, France, Italie, Bulgarie, Roumanie…), la culture aurignacienne est l’une des plus anciennes du Paléolithique supérieur, mais également l’une des plus modernes de par ses productions artistiques. Elle a en effet amené les premières manifestations de l’art figuratif en Occident.
Ainsi dans l’espace wallon, a-t-on pu découvrir une statuette anthropomorphe au Trou Magrite d’Anseremme. Les éléments de parure ne manquent pas. Le Trou Magrite, encore, a livré un pendentif en pierre de cette tradition, l’une des plus anciennes parures connues actuellement. Selon toute vraisemblance, ces réalisations sont l’œuvre d’hommes modernes.


Références
CDp ; Cor ; Guid ; Ot01 ; Ot07 ; Ot09, Pir


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Paléolithique supérieur : industries à pointes foliacées (± 40.000 – ± 35.000 av. J-C)

Les industries dites « à pointes foliacées », particulières à l’Europe de l’Est, septentrionale et centrale sont parmi les plus mal connues. Elles se sont développées au cours de la transition du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur dans l’espace que constitue aujourd’hui la Wallonie, et sont toujours de tradition néandertalienne. Il semble que partout, sur le sol wallon, la tradition aurignacienne qui la suit a mis un terme au développement de ces industries.

Références
CDp ; Cor ; Guid ; Ot01 ; Ot07 ; Ot09


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Paléolithique moyen (± 300.000 à ± 35.000 av. J-C)

Au Paléolithique moyen, les principales évolutions par rapport à la période antérieure sont la production standardisée et récurrente de supports utiles à la réalisation d’outils, ainsi que la généralisation et le développement du débitage levallois. Ce principe technique essentiel du Paléolithique moyen est une technique particulière de taille de la pierre consistant à préparer de manière rigoureuse la forme du bloc dont on extrait des éclats afin de prédéterminer l’allure de ces derniers, une technique qui a été découverte sur le site de Petit-Spiennes.
Le Paléolithique moyen a connu de longues périodes tempérées qui ont permis une occupation du sol assez régulière. En conséquence, les sites retrouvés sont plus nombreux qu’au cours de la période précédente. Dans les limites du pays wallon actuel, on a découvert des traces d’activités humaines dans des sites de plein air, mais surtout dans des grottes (cfr remarque Paléolithique inférieur). Des gravures ont été découvertes sur des restes osseux. Il s’agit d’incisions espacées de façon régulière. La signification de ces signes reste toutefois énigmatique.
Le plus ancien Homo Neandertalensis – ou homme d’Engis – vivant dans nos contrées remonte à 140.000 ans avant J-C. D’autres néandertaliens seront découverts en Wallonie (Fonds-de-Forêt, Sclayn, etc.). Les archéologues ont mis au jour quelques sépultures. Celles-ci témoignent de la volonté des hommes de préserver la dépouille de leurs défunts à l’abri des animaux. Des rites et croyances existaient certainement, bien que ceux-ci nous soient difficilement accessibles.


Références
CDp ; Cor ; Guid ; Ot07 ; Ot09 ; Pir


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)