Photo

Jo Van Hove

Ancien collège des Augustins de Binche

À cet emplacement se trouvait à la fin du Moyen Âge l’hôtel du comte de Lalaing. En 1570, l’édifice est acheté par Jean Duquene, originaire de Cambrai, dans le but d’y fonder un établissement d’enseignement. L’école fonctionne pendant près d’un siècle et demi avant d’être reprise en 1727 par la congrégation religieuse des Augustins. Sous leur direction, le collège conserve son mode d’administration mixte, religieux et civil. 

Les Augustins abandonnent les lieux en 1794 au cours des troubles révolutionnaires et les lieux connaissent alors diverses affectations. En 1881, on y installe une école moyenne qui devient un athénée royal en 1946. 

C’est en 1975 que le bâtiment reçoit son affectation actuelle : il abrite les riches collections du Musée international du Carnaval et du Masque. L’édifice que nous connaissons aujourd’hui a été construit en 1738 et agrandi en 1778 pour prendre la forme d’un "L". De style classique et traditionnel, le bâtiment est érigé en briques et calcaire. L’aile la plus ancienne est rythmée au rez-de-chaussée d’un portique composé de neuf arcs en plein cintre formant une galerie ; sa toiture est percée de lucarnes et surmontée d’un clocheton. On accède à la cour par un haut portail en pierre de style Renaissance provenant de l’ancien palais de Marie de Hongrie, replacé à cet endroit au XVIIIe siècle.

Rue Saint-Moustier 10
7130 Binche

carte

Classée comme monument le 3 mars 1965

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Collégiale Saint-Ursmer de Binche

La collégiale de Binche est un des plus anciens édifices de la ville. L’état primitif de l’église actuelle remonte au 12e siècle et est de style roman. À cette époque, le sanctuaire, qui a contribué au développement de la ville de Binche au Moyen Âge, est dédié à la Vierge et est connu sous le nom de monastère de Moustier-Sainte-Marie. En 1409, le chapitre de la collégiale de Lobbes est transféré à Binche ; l’église devient une collégiale et prend le nom du patron de la collégiale de Lobbes. 

Saint Ursmer était un moine, évangélisateur de la Flandre et du Hainaut, mort à Lobbes en 713. Le sanctuaire connaît des modifications et agrandissements au fil des siècles. On retrouve le style roman dans la partie inférieure de la tour et la face occidentale de la nef ; le style gothique hennuyer du 16e siècle se perçoit dans les chapelles et le chœur. Détruite par les troupes du roi de France Henri II, la tour est reconstruite en 1554. La nef est quant à elle entièrement reconstruite en 1622, année au cours de laquelle un clocher bulbeux est ajouté à la tour. L’ensemble des vitraux n’est plus d’origine ; tous ont été remplacés en 1850. 

Lors du transfert de leur communauté religieuse au début du 15e siècle, les chanoines de Lobbes sont arrivés à Binche avec les reliques de saint Ursmer. Le trésor de la collégiale de Binche est remarquable : bras-reliquaire de saint Jacques, bras-reliquaire de saint Pierre, buste-reliquaire de saint Ursmer…

Rue Haute

7130 Binche

carte

Classé comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chapelle Sainte-Anne de Battignies

Cette ancienne chapelle est située dans l’ancien hameau de Battignies qui fut inclus dans le territoire de la ville de Binche à la fin du 19e siècle. Il s’agit d’un petit édifice de style gothique construit à la charnière des 16e et 17e siècles. 

Elle a été érigée avec les matériaux traditionnels de l’époque et de la région : brique, pierre calcaire et ardoise. Le sanctuaire adopte un plan composé d’une nef rectangulaire et d’un chevet à trois pans. L’édifice est surmonté d’un clocheton octogonal. 

Au-dessus de la porte d’entrée se trouve un écusson en pierre blanche flanqué des armoiries de Jean de Jonquoy, abbé de Marchienne-en-Ostrevant. Disparu depuis lors, il s’agit d’une reproduction installée à l’occasion d’une des deux restaurations de la chapelle opérées en 1899 et 1903. 

Plusieurs œuvres d’art sont conservées à l’intérieur : une statue de sainte Anne trinitaire en chêne polychromé contemporaine de l’édification de la chapelle, un Christ gothique en bronze doré ainsi que deux têtes d’angelots en chêne peint de style Renaissance datant du premier tiers du 17e siècle.

Rue Zéphirin Fontaine
7130 Binche

carte

Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Chapelle Saint-André de Binche

La chapelle Saint-André est également appelée « chapelle du Vieux cimetière » du fait de sa situation dans un cimetière désaffecté au 19e siècle. D’allure modeste, datant des 16e et 17e siècles, il s’agit d’un des ensembles les plus complets conservés de nos jours par sa construction, son ameublement et sa décoration. 

Érigée en briques et moellons de grès et couverte d’ardoises, la chapelle est constituée de deux parties : un sanctuaire à chevet plat surmonté d’un clocheton et un porche de moindre hauteur. La porte de ce dernier arbore le millésime 1615. L’intérieur du porche est couvert de voûtes en berceau composées de planches et de pièces de bois sculptées représentant des personnages. On trouve un empereur tenant un globe et un sceptre, un personnage macabre, un pape, saint André, saint Jean et deux anges accompagnés par des squelettes. Ce programme iconographique évoque la mort : que l’on soit pape ou empereur, nous sommes destinés à mourir. 

Une grande porte ogivale sépare les deux parties de l’édifice. La voûte du sanctuaire, elle aussi en bois, est ornée de sculptures figurant des anges et des personnages bibliques (la Vierge, David, Moïse, l’archange Gabriel…). Cette fois, c’est la rédemption qui a été choisie comme thème pour la décoration. Plusieurs monuments funéraires des 16e et 17e siècles se trouvent dans cette partie de la chapelle.

Rue Haute 5
7130 Binche

carte

Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancien refuge de l'abbaye de Bonne-Espérance

Appelé également "Caves Bette", l’ancien refuge de l’abbaye de Bonne-Espérance est composé de plusieurs éléments relevant de différentes époques. 

À l’origine propriété des comtes de Hainaut, il passe dans les possessions d’Abraham de Binche en 1289. En 1380, le bâtiment est acquis par la communauté religieuse de l’abbaye de Bonne-Espérance (Estinnes/Vellereille-les-Brayeux) qui le transforme en refuge utilisable en temps de guerre, pour s’y mettre à l’abri mais aussi y stocker des provisions. 

L’édifice est reconstruit par la communauté au début du XVIe siècle ; celle-ci cesse de l’occuper à partir de 1674. Le bâtiment se dégrade ensuite progressivement et passe entre les mains de plusieurs propriétaires qui abîment encore son état initial, particulièrement au XIXe siècle. 

Au début du XXe siècle, il est acheté par Samuel Bette et prend une nouvelle appellation, "Caves Bette", suite à l’installation par son propriétaire d’un entrepôt pour son commerce de denrées coloniales. Dans les années 1950, le lieu abrite un musée communal d’archéologie avant d’être une fois de plus abandonné. Il faut attendre les années 1980 pour qu’une étude archéologique et une restauration ne soient entreprises. 

L’entrée se fait par un portail situé dans la rue des Promenades et donnant accès à une cour intérieure. Au fond de celle-ci se trouve une bâtisse sur laquelle est conservée une baie du XVIe siècle ceinte de part et d’autre par une fleur de lys. À l’extérieur subsiste une haute muraille rythmée par trois hautes arcades.

Rue des Promenades
7130 Binche

carte

Classé comme monument le 10 novembre 1955

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Ferme de Beaulieu à Rebaix

Aujourd’hui village de l’entité d’Ath, Rebaix était sous l’Ancien Régime une des douze pairies du comté de Hainaut. Le seigneur des lieux était donc un des douze pairs du comte de Hainaut, c’est-à-dire un vassal ayant le même rang que son seigneur. Au Moyen Âge, la seigneurie appartient à la famille de Rebaix avant de passer aux Lahamaide, aux Luxembourg-Fiennes et aux Egmont. 

Essentiellement agricole, le village développe une activité d’artisanat de poterie au XVIIIe siècle qui prend un tour industriel au siècle suivant. De l’intense activité agricole d’autrefois sont conservés quelques beaux édifices parmi lesquels la ferme chevalier (rue J. Watrin), dépendance de l’abbaye de Saint-Ghislain, et le moulin de Tenre ou moulin Bayard, reconstruit en 1720. La ferme de Beaulieu mérite elle aussi l’attention. Ce grand ensemble clôturé a été construit aux alentours de 1800 en briques et calcaire. Face à l’entrée, au centre d’une cour pavée, se trouve le logis de type tournaisien décoré d’un petit fronton cintré blanchi. À droite se trouve une grange datée de 1809 comme l’indique l’inscription présente sur le pignon à rue ; celle-ci est percée de plusieurs portes charretières. Face à cette grange se trouvent les étables qui se prolongent à l’arrière vers une seconde cour pavée.

Chemin de l’Enfer 2
7804 Rebaix

carte

Classée comme monument le 15 janvier 1990

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Château de Moulbaix

Le village de Moulbaix constitue une seigneurie du comté de Hainaut au Moyen Âge. Un château existe à l’époque et est, à partir du 14e siècle, la propriété de la famille de Chasteler. Le marquis Oswald de Chasteler décide de se faire construire un nouveau château en 1860. Il s’agit d’un imposant édifice néo-médiéval d’inspiration Tudor érigé sur les plans de l’architecte athois Désiré Limbourg. 

Déjà lourdement restauré en 1889 suite à un incendie, le château est construit en briques, en pierre bleue de Maffle et en pierre de Creil (Oise). Le château adopte un plan rectangulaire flanqué de tours d’angle crénelées, circulaires et octogonales. L’inspiration du Moyen Âge est manifeste ; l’ensemble est décoré de mâchicoulis, de meurtrières, de créneaux et d’échauguettes qui animent les façades. Il s’inscrit dans un vaste parc paysager de deux hectares dessiné par le célèbre architecte paysager Louis Fuchs, créateur du bois de la Cambre à Bruxelles. Le jardin est parsemé de chemins courbes qui, depuis le château, invitent à des promenades multiples. Un étang et de vastes bosquets y trouvent leur place, ainsi qu’un potager.

Place Henri Stourme
7812 Moulbaix

carte

Classé comme monument le 9 juin 2000

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Moulin de la Marquise à Moulbaix

Situé sur une butte qui domine le village, le moulin de la Marquise est une imposante construction en bois formée d’éléments de diverses provenances. Il a été érigé en 1747 en remplacement d’un moulin à eau désaffecté depuis la fin du XVIIe siècle. Dès 1748, il est revendu à Gabriel-François, marquis de Chasteler et de Moulbaix. Menacé de destruction, il est sauvé par la marquise de Chasteler en 1927, restauré puis remis en activité en 1942 après avoir été doté d’un équipement électrique moderne. 

Une nouvelle restauration est entreprise en 1960 ; le pivot est alors remplacé par celui du moulin de Rollegem-Kapelle, typologiquement proche et portant une inscription sur laquelle figure la date de 1783. Endommagé par une tempête en 1983, l’ensemble est à nouveau restauré et remis en service le 18 mai 1985. Il fonctionne toujours actuellement et fait la fierté de l’entreprise de Joseph Dhaenens, dont le père avait été l’artisan de la restauration des années 1960. 

Le moulin se compose d’un piédestal sur lequel se trouvent le pivot en chêne, les étançons et les soles (pièces de bois servant au soutien et à l’appui). La partie mobile est formée d’une grande cage de deux étages et d’ailes en métal longues de 12 mètres chacune. À l’opposé, un escalier permet d’accéder à l’intérieur.

Chemin du Moulin de Moulbaix
7812 Moulbaix (Ath)

carte

Classé comme monument le 24 juillet 1944

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château de Grandchamps

Occupé au Néolithique et à l’époque romaine comme l’indiquent les traces d’une villa découverte en 1993, le village de Meslin-l’Évêque est cité dès le 11e siècle et abrite plusieurs seigneuries dont la plus importante appartient à l’évêque de Cambrai. 

Parmi les seigneuries secondaires se trouve celle de Grandchamps dont subsiste un château, construit à la fin du 18e siècle et aujourd’hui abandonné. Il se situe à l’emplacement d’un fief mentionné à partir du 15e siècle et, bien qu’inachevé et endommagé par un incendie en 1850, conserve des qualités architecturales d’importance. 

De style Louis XVI, il est érigé à la demande des derniers seigneurs de Grandchamps au milieu de prairies. Construit en briques sur deux niveaux selon un plan rectangulaire, il comporte de longues façades dont la principale est caractérisée par un avant-corps surmonté d’un fronton triangulaire. La façade arrière est de même composition. 

De nos jours, le château – dont subsistent les façades et un tiers de la toiture – attend une restauration.

Chemin du Grand Champ 6
7822 Meslin-l’Évêque

carte

Classé comme monument le 2 août 1991

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ancienne brasserie Rivière

L’ancienne brasserie Rivière est liée à l’exploitation de la pierre à Maffle par la société Rivière frères au 19e siècle. Occupant plusieurs centaines d’ouvriers à l’époque, cette société est restée active jusque dans les années 1960. 

Ce bâtiment a été édifié en 1852 à l’initiative du maître de carrière Auguste Rivière. Cette haute bâtisse de deux niveaux a été construite en briques et possède une façade assez sobre. L’ensemble, longtemps inoccupé et fortement dégradé, a été entièrement restauré à l’initiative de l’Institut du Patrimoine wallon en 2002-2003. 

À l’intérieur, au rez-de-chaussée, se trouve l’ancienne salle des brassins, vaste espace couvert de voûtes de briques supportées par des arcs retombant sur des colonnes en pierre bleue. Une cave voûtée de composition similaire se trouve sous l’ensemble. Derrière la brasserie, les anciennes dépendances ont été reconverties en habitations. 

Si la façade classée a bénéficié d’une restauration rigoureuse, les aménagements intérieurs sont empreints de modernité tout en profitant d’une décoration neutre. 

Cet édifice d’une grande valeur esthétique, historique et sociale est désormais occupé par les services administratifs du Réseau hospitalier de médecine sociale d’Ath.

Rue de la Fosse 56
7810 Maffle

carte

Classée comme monument le 23 juillet 1992

Institut du Patrimoine wallon