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Bruxelles Kik-Irpa

Village de Roly

Le village de Roly est occupé depuis le Néolithique comme nous l’ont appris plusieurs éléments découverts à la suite de fouilles archéologiques (silex, pointes de flèches…). Des tombes des époques gallo-romaine et mérovingienne ont également été mises au jour. Au 11e siècle, la terre de Roly est divisée en deux fiefs relevant de seigneurs différents. Le premier appartient à l’abbaye de Florennes et le fief de la Tour de Rolier appartient à la famille seigneuriale de Roly jusqu’au 18e siècle. Il passe ensuite dans la famille de Groesbeeck qui le conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Aujourd’hui, Roly est un village assez dense établi sur une pente au sommet de laquelle se dressait une église, antérieure à l’actuelle. L’ensemble de bâtiments de la localité date essentiellement du 19e siècle et le village reste marqué par la présence de deux monuments classés : l’église Saint-Denis et l’exceptionnel château-ferme situé juste à côté. Hormis ces deux édifices principaux, le village conserve également un très beau moulin, situé en contrebas du château et bâti dans la seconde moitié du 17e siècle. 

Plusieurs belles fermes en long témoignent de l’activité agricole alors que la ferveur religieuse d’Ancien Régime est encore perceptible dans la présence d’une belle potale de 1726 protégée par un grillage en fer forgé située rue de l’Argilière.

5600 Roly

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Classé comme site le 25 novembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Église Saint-Denis à Roly

Sur un versant assez abrupt, en bordure de la place principale du village, se trouve l’église Saint-Denis, érigée en style classique vers 1769, probablement sur les plans de l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, artiste prolifique dans la région namuroise dans la seconde moitié du 18e siècle. Le sanctuaire est consacré en 1772. Il est composé d’une nef unique terminée par une maigre tour carrée. 

À l’intérieur, les voûtes du chœur comportent encore le blason et la devise de l’abbé de Saint-Jean de Florennes, Hubert Leclercq, décimateur et collateur de cette église. Il était ainsi chargé de « décimer », c’est-à-dire, collecter les dîmes du village (impôt à verser au clergé) et de « collationner », c’est-à-dire de conférer un bénéfice ecclésiastique. Une partie du domaine de Roly appartenait en effet à l’abbaye de Florennes sous l’Ancien Régime. 

L’église abrite un exceptionnel ensemble mobilier en chêne de style Louis XV contemporain de l’église comprenant l’autel majeur, les autels latéraux à retables, les lambris, le banc de communion, deux confessionnaux et les bancs de chœur. On y trouve aussi une statue en bois peint représentant saint Ghislain datée du 16e siècle et des fonts baptismaux gothiques en pierre bleue de la même époque. On peut enfin y admirer la pierre tombale d’un seigneur du lieu, Jean de Roly, mort en 1554, et de son épouse Amphile de Hologne, décédée en 1560.

Place Saint-Denis
5600 Roly

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Classement comme monument le 20 novembre 1972

Institut du Patrimoine wallon

;Jo Van Hove

Château-ferme de Roly

Au 11e siècle, la terre de Roly est divisée en deux fiefs relevant de seigneurs différents. Le premier appartient à l’abbaye de Florennes et le fief de la Tour de Rolier appartient à la famille seigneuriale de Roly jusqu’au 18e siècle. Il passe ensuite dans la famille de Groesbeeck qui le conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

L’ancienne demeure seigneuriale, un château-ferme, se situe en bordure de la place principale du hameau et témoigne de l’important passé médiéval du lieu. Cet important complexe castral est encore partiellement bordé de fossés et rassemble dans ses murs le château proprement dit, une chapelle et une vaste ferme. Il retrace l’évolution de la manière d’habiter depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque classique. 

L’ensemble est dominé par la masse importante d’un donjon rectangulaire érigé probablement au 13e siècle ; on y trouve encore des traces d’archères. À partir de cet élément ancien se développe le château en lui-même, érigé en quadrilatère autour d’une cour pavée au milieu du 16e siècle. 

D’autres aménagements sont entrepris par les propriétaires successifs jusque dans la seconde moitié du 18e siècle. Beaucoup plus vaste que le château, la ferme clôturée a été érigée entre le 16e et le 19e siècle ; on y accède par deux entrées opposées. On y trouve deux tourelles rondes dont l’une d’elles abritait vraisemblablement une bergerie. Les propriétaires actuels mènent depuis 1995 de nombreux travaux de restauration tout en respectant l’esprit des lieux.

Place de Roly 8
5600 Roly

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Classé comme monument le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ferme du Vieux-Sautour à Sautour

Isolé sur le versant d’une vallée, à côté du site de l’ancienne église, ce vaste ensemble emmuraillé s’est développé principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles suivant un plan complexe autour de deux cours en L. Propriété des famille Oudart et Lange à l’Époque moderne, elle passe dans les biens des Licot, anciens seigneurs de Nismes, après la Révolution. 

On accède à l’ensemble par un portail daté de 1733, situé entre deux murs percés d’arquebusières. À droite se situent les dépendances, construites en deux étapes dans la première moitié du XVIIIe siècle. On y trouve deux étables et deux bergeries. Au centre de la façade arrière subsiste une partie d’une tour ronde qui flanquait à l’origine l’angle nord-est. Visible depuis la rue de Moriachamps, elle a perdu sa toiture mais conserve trois niveaux. En face du portail se trouvent le logis et une longue aile d’étable dont la partie la plus ancienne remonte au premier quart du XVIIe siècle. D’autres bâtiments à vocation agricole érigés jusqu’au XIXe siècle complètent l’ensemble. Au sud du complexe est conservé un vaste jardin rectangulaire clôturé au centre duquel se devinent les fondations d’un bâtiment ancien, peut-être un logis seigneurial. À côté de la ferme, dans la rue de Moriachamps, se trouve la chapelle du cimetière, construction néogothique de la fin du XIXe siècle considérée comme étant le chœur de l’ancienne église paroissiale du Vieux-Sautour, visiblement reconstruite. Une pierre de remploi datée de 1733 se trouve au-dessus du portail.

Chemin du Vieux-Sautour
5600 Sautour

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Classée comme monument le 29 août 1990

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Vestiges des fortifications de Sautour

La seigneurie liégeoise de Sautour fut détenue successivement par un grand nombre de familles au cours des siècles : cependant, aucune ne résida jamais dans le château. La forteresse, citée dès 1155, appartenait à l’évêque de Liège. Elle joua un rôle de première importance pour la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse de par sa situation à quelques encablures de Philippeville, possession namuroise puis française. La forteresse était commandée par un capitaine et avait le statut de ville franche dont les habitants devaient assurer la garde et participer à la défense. 

Après la création de la place forte de Philippeville en 1555, Sautour fut délaissée et son entretien ne fut plus assuré. Établi au sommet d’un promontoire rocheux, le château se dresse sur le flanc occidental de la colline. Ville médiévale fortifiée sur un site de hauteur, Sautour a dû voir son tracé médiéval fixé aux 13e et 14e siècles. De nos jours, nous distinguons encore intra muros une tour médiévale de plan carré qui témoigne d’une implantation bien plus vaste encore. En ruines comme le reste des fortifications, ce donjon ne s’élève plus que sur deux niveaux. Beaucoup de demeures du haut du village ont été reconstruites dans les ruines de la forteresse. 

Parmi les vestiges, signalons les restes d’une dizaine de tours de l’enceinte, au nord et la porte dite « Romaine » ou « Postiène » à l’est qui était une des entrées de la ville.

Vestiges des fortifications de Sautour © IPW

5600 Sautour

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Classés comme monument le 1er février 1937 et comme site le 30 mars 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Château-ferme de Samart

La première mention de l’existence d’un seigneur à Samart remonte à 1090 avec le chevalier de Saint-Médard. À l’époque, le village entre dans les biens de la famille de Morialmé, possédant une forteresse dans le village du même nom, non loin de Florennes. La seigneurie est confiée à la famille de Saint-Mard qui conserve le château jusqu’au 16e siècle, avant de le céder aux Auxbrebis. En 1590, la famille brabançonne de Glymes acquiert le bien et le conserve jusqu’à la Révolution. 

Non visitable, ce château-ferme est un remarquable ensemble clôturé édifié du 16e au 19e siècle par ses propriétaires successifs. Il est dominé au centre par la masse du logis seigneurial et constitue le siège d’une enclave liégeoise en terres namuroises. Cet ancien donjon gothique, élevé par Jacques Auxbrebis, se compose d’un solide volume cubique et d’une tourelle octogonale. Il est daté de 1552 comme nous le renseigne une inscription située au-dessus de l’entrée. 

Les anciennes étables, accolées au logis et érigées aux 17e, 18e et 19e siècles, ont été réaménagées en habitation par les propriétaires actuels qui ont mené une brillante restauration de l’ensemble à partir de 1978. 

À côté de l’église, devant le donjon, se trouve une aile d’entrée caractérisée par une tour-porche décorée des armoiries des Glymes de Brabant et t’Serclaes datées de 1667. À droite du porche, une annexe construite par la suite est percée de nombreuses arquebusières. De l’autre côté du porche se trouvent les étables, construites au 17e siècle.

Place Saint-Médard
5600 Samart

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Classé comme monument le 4 novembre 1976

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Médard de Samart

Le village de Samart, au sud de Philippeville, tire son nom de la contraction du nom du patron de l’église, saint Mard ou saint Médard. Le lieu est caractérisé par son château-ferme et son église, tous deux classés. 

Devant le château et entourée de l’ancien cimetière, la chapelle est un petit édifice en moellons de calcaire d’une seule nef résultant de plusieurs campagnes de construction. Le gros-œuvre de la nef et du chœur est sans doute encore roman, mais a été restauré aux XVIIe et XVIIIe siècles. En 1845, l’édifice est allongé vers l’ouest et doté d’un portail néoclassique et d’un clocheton carré. 

À l’intérieur se trouve un arc triomphal en plein cintre orné de stucs du XVIIIe siècle. On y découvre également un bel ensemble de trois autels d’esprit baroque en bois peint de la seconde moitié du XVIIe siècle, quelques statues des XVIIe et XIXe siècles et la dalle funéraire de Jacques Auxbrebis et d’Andrienne du Pontderemey, respectivement décédés en 1579 et 1574. D’autres dalles funéraires du XVIe au XVIIIe siècle sont également conservées à l’intérieur.

Place Saint-Médard
5600 Samart

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Classée comme monument le 16 octobre 1975

Institut du Patrimoine wallon

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Vestiges archéologiques de la villa "Les Machenées"

En 1980, l’association Archéophil découvre une villa gallo-romaine au lieu-dit « Les Machenées », non loin du ruisseau du même nom. Elle couvre une superficie d’environ un hectare et se situe approximativement à 1500 m d’une nécropole à incinération découverte sur le territoire de Villers-Deux-Églises (commune de Cerfontaine). Composée de treize pièces, cette villa possède une très belle cave et un hypocauste, système de chauffage par le sol inventé par les Romains. 

Dans la cave se trouvent une vingtaine de niches réparties sur deux niveaux dont les moellons sont taillés en losanges, triangles et croissants et appareillés pour créer des motifs géométriques. Parmi l’important matériel archéologique mis au jour, on compte de nombreuses tuiles estampillées, une base de colonne, trois chaudrons en cuivre, quatre faux, des monnaies de la fin du 2e siècle et une pièce représentant l’empereur Constantin frappée en 319. 

La villa a été détruite par le feu comme l’indiquent des traces d’incendie relevées au cours des fouilles.

Rue du Transvaal
5600 Philippeville

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Classés comme monument et comme site le 24 février 1992

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ensemble architectural de la rue de France à Philippeville

Le 1er octobre 1555, plus de cinq mille hommes creusaient les fondations d’une ville nouvelle, la place forte de Philippeville. Conçue par l’architecte Sébastien Van Noyen à la demande de la gouvernante générale des Pays-Bas espagnols Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, la ville devait faire face à la menace des armées françaises d’Henri II qui venaient assiéger Mariembourg. La situation stratégique de la nouvelle place barrant la route de l’Entre-Sambre-et-Meuse en fit rapidement un bastion fort convoité et Philippeville ne demeura espagnole qu’à peine plus d’un siècle. En application des clauses du Traité des Pyrénées en 1659, la place forte passa à la France qui la conserva jusqu’en 1815. La grande majorité des édifices militaires conservés actuellement datent de l’occupation française de la ville. 

La rue de France, une des artères du centre de l’ancienne forteresse, est partiellement reconnue « ensemble architectural ». La mesure de classement concerne huit maisons situées du côté impair de la rue et portant les numéros 17 à 31. Ces maisons, datant essentiellement du XVIIIe siècle, ont été érigées en moellons de calcaire, brique ou pierre bleue, le plus souvent sur deux niveaux. Le numéro 23 conserve de beaux garde-corps en fer forgé, alors que le numéro 25 présente une belle façade de style Louis XIV du premier tiers du XVIIIe siècle, un exemple rare en Wallonie. Les numéros 27 et 29 ont été érigés quant à eux dans la première moitié du XIXe siècle.

Rue de France
5600 Philippeville

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Classé comme ensemble architectural le 28 janvier 1991

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Pompe de la rue du Quartier brûlé, à Philippeville

Les anciennes pompes en pierre ou en fonte de nos villes et campagnes sont les témoins d’un passé où le robinet n’existait pas dans la maison. Apparues peu avant les pompes en fonte, les pompes en pierre s’en différencient par leur matériau, noble et prestigieux, et sont plus imposantes. À l’inverse des produits en série de la métallurgie, les pompes en pierre sont, à chaque fois, une création nouvelle et sont ainsi plus rares dans les villages que dans les villes. On en retrouve essentiellement dans les provinces du Brabant wallon, du Hainaut et de Namur. 

Conçues dans un appareillage monumental, ces pompes contiennent un piston intérieur actionné par le bras ; une fois que l’air est totalement aspiré après quelques coups de piston, la pompe est amorcée. Ce genre d’installation est théoriquement capable d’aspirer de l’eau de 8 à 10 mètres de profondeur. La pompe située à l’intersection des rues de France et du Quartier brûlé est une des plus anciennes conservées en Wallonie et a, de ce fait, mérité son classement. Érigée en grand appareil de calcaire, elle date du XVIIIe siècle et a conservé son mécanisme en fonte.

Rue de France 33
5600 Philippeville

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Classée comme monument le 6 mars 1991

Institut du Patrimoine wallon