Photo

Jo Van Hove

Anciennes casernes d'infanterie de Philippeville

Le 1er octobre 1555, plus de cinq mille hommes creusaient les fondations d’une ville nouvelle, la place forte de Philippeville. Conçue par l’architecte Sébastien Van Noyen à la demande de la gouvernante générale des Pays-Bas espagnols Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, la ville devait faire face à la menace des armées françaises d’Henri II qui venaient assiéger Mariembourg. La situation stratégique de la nouvelle place barrant la route de l’Entre-Sambre-et-Meuse en fit rapidement un bastion fort convoité et Philippeville ne demeura espagnole qu’à peine plus d’un siècle. 

En application des clauses du Traité des Pyrénées en 1659, la place forte passa à la France qui la conserva jusqu’en 1815. La grande majorité des édifices militaires conservés actuellement datent de l’occupation française de la ville. Au centre de l’îlot délimité par les rues de la Roche et de la Petite Roche se trouve la Cour des Cavaliers, située à proximité immédiate de l’emplacement de la caserne de cavalerie et des écuries aujourd’hui disparues et transformées en parking. 

L’immeuble du numéro 4 de la Cour et les maisons voisines forment les anciennes casernes d’infanterie, érigées dans la seconde moitié du 17e siècle et formées par deux ailes en L ponctuées par trois grosses bâtisses carrées. Les bâtiments principaux, de 12 m sur 12 m, sont élevés sur deux niveaux et ont été divisés en habitations particulières.

Rue de la Petite Roche 12
5600 Philippeville

carte

Classées comme ensemble architectural le 23 septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien hôpital militaire de Philippeville

Fondée en 1555 par les Espagnols, la forteresse de Philippeville conserve longtemps une présence et un rôle militaires. 

Passée sous domination française en 1659 puis hollandaise en 1815 avant d’intégrer la Belgique après la Révolution de 1830, la ville est encore fortement marquée par son histoire de place forte. 

Les fortifications sont déjà partiellement démantelées par les Hollandais en 1820 et disparaissent entièrement en 1853. Une présence militaire subsiste toutefois jusqu’en 1970. 

La physionomie de la ville est de nos jours largement tributaire du XVIIIe siècle ; le plan radioconcentrique de la place forte est encore sensiblement apparent dans le tracé des rues du centre au départ de la place d’Armes. 

Parmi les bâtiments militaires érigés sous domination française se trouve un ancien hôpital, également appelé hôpital de la caserne. Déterminant une cour triangulaire avec un ancien mur de l’arsenal et un mur de clôture, il s’agit d’une construction de la seconde moitié du XVIIe siècle, une des premières entreprises par les Français. L’édifice adopte un plan en L dont l’aile située à front de rue est peut-être plus récente (début du XVIIIe siècle) et a été modernisée dans la tradition classique au XIXe siècle. 

Ces bâtiments étaient autrefois occupés par le 10e de Ligne.

Rue de l’Hôpital 6
5600 Philippeville

carte

Classé comme monument le 21 avril 1988

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Statue de la reine Louise-Marie

Louise-Marie d’Orléans est née en 1812 à Palerme, lieu d’exil de sa famille pendant le régime napoléonien. Elle est la fille du duc d’Orléans Louis-Philippe et de la princesse Marie-Amélie des Deux-Siciles. Retournée en France après la Restauration, elle voit son père devenir roi des Français après la Révolution de 1830. Elle est choisie par Léopold Ier pour devenir son épouse ; ils se marient le 9 août 1832 au château de Compiègne. Après avoir perdu un enfant en bas âge en 1834, elle donne naissance au futur Léopold II, en 1835, au prince Philippe, père du toi Albert, en 1837 et à la princesse Charlotte en 1840. L’entente entre les époux est bonne mais la reine, d’une nature psychologique fragile, résiste mal aux malheurs de la vie : perte de son premier enfant, perte de sa sœur à l’âge de 26 ans en 1839 et de son frère trois ans plus tard et révolution à Paris en 1848 qui voit son père déchu de son trône, exilé en Angleterre avant son décès le 26 août 1850. Effondrée et de santé précaire, la reine s’éteint à Ostende le 11 octobre de la même année, à l’âge de 38 ans. 

Philippeville est la seule ville de Wallonie à lui rendre hommage en érigeant un monument : une statue réalisée par Joseph Jacquet fut installée sur la place d’Armes en 1878 et déplacée à cet endroit en l’an 2000.

Rue de Namur
5600 Philippeville

carte

Classée comme monument le 26 mai 1988

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Chapelle Notre-Dame des Remparts de Philippeville

Le 1er octobre 1555, plus de cinq mille hommes creusaient les fondations d’une ville nouvelle, la place forte de Philippeville. Conçue par l’architecte Sébastien Van Noyen à la demande de la gouvernante générale des Pays-Bas espagnols Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, la ville devait faire face à la menace des armées françaises d’Henri II qui venaient assiéger Mariembourg. 

La situation stratégique de la nouvelle place barrant la route de l’Entre-Sambre-et-Meuse en fit rapidement un bastion fort convoité et Philippeville ne demeura espagnole qu’à peine plus d’un siècle. En application des clauses du Traité des Pyrénées en 1659, la place forte passa à la France qui la conserva jusqu’en 1815. Le plan de cette forteresse, baptisée du nom du nouveau roi d’Espagne Philippe II, est radioconcentrique. 

Cet état de fait est encore visible aujourd’hui dans le tracé des grands boulevards qui adoptent celui des anciens remparts et dans le tracé des rues en étoile au départ de la place d’Armes. La grande majorité des édifices militaires conservés actuellement datent de l’occupation française de la ville, comme cela est le cas pour la chapelle Notre-Dame des Remparts. 

Située autrefois dans le bastion est des remparts, il s’agit d’un ancien magasin à poudre érigé au 17e siècle et dont les murs font 2,70 m d’épaisseur. Cette réserve de munitions a été transformée en lieu de culte sur les plans de l’architecte Lohest en 1922. Des fenêtres néogothiques ont ainsi été percées en façade.

Boulevard de l’Enseignement
5600 Philippeville

carte

Classée comme monument et comme site le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancienne "Caserne des Fours

Fondée en 1555 par les Espagnols, la forteresse de Philippeville conserve longtemps une présence et un rôle militaires. Passée sous domination française en 1659 puis hollandaise en 1815 avant d’intégrer la Belgique après la Révolution de 1830, la ville est encore fortement marquée par son histoire de place forte. 

Les fortifications sont déjà partiellement démantelées par les Hollandais en 1820 et disparaissent entièrement en 1853. Une présence militaire subsiste toutefois jusqu’en 1970. 

La physionomie de la ville est de nos jours largement tributaire du XVIIIe siècle ; le plan radioconcentrique de la place forte est encore sensiblement apparent dans le tracé des rues du centre au départ de la place d’Armes. 

Parmi les bâtiments militaires érigés sous domination française se trouve une ancienne caserne dite "des Fours". Elle a été érigée à la fin du XVIIIe siècle comme le précise une inscription située sous la corniche "Ci-dessous a été placée la 1re pierre le 5 mai 1785". 

La caserne a été construite en style classique, en moellons de calcaire. Sous le régime belge, elle était le lieu de casernement du 7e de Ligne. À gauche se trouve l’ancien portail, partiellement en ruines et aujourd'hui muré. Le reste des bâtiments militaires, non classés, ont été démolis en 2006. Les anciennes cours intérieures et d’exercices font l’objet d’une protection comme site.

Rue de la Reine 9
5600 Philippeville

carte

Classé comme monument et comme site le 10 juin 1982

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant-SPW

Ancienne halle de Philippeville

L’ancienne halle de Philippeville est un important bâtiment de style classique construit en bel et grand appareil de calcaire dans le dernier quart du 18e siècle. Une première construction date toutefois du 16e siècle, pendant la période espagnole, probablement vers 1588. Le mur situé à droite et décoré de volutes et d’un oculus date quant à lui de 1700. 

Au départ, la halle joue un rôle économique et politique et ne comporte pas d’étage. Les travaux menés par les Français au 18e siècle dotent l’édifice de cet étage ainsi que d’un balcon ; le rez-de-chaussée est pour sa part maintenu en l’état et est caractérisé par une série d’arcades. 

En 1819, sous le régime hollandais, les halles sont pavées en pierre de taille. Leur fonction évolue après la Seconde Guerre mondiale lorsqu’elles sont transformées en hôtel de ville dans les années 1950. 

Après le départ des services communaux, le bâtiment accueille un bureau de police avant d’être fermé en 2007 pour raisons de sécurité. Une longue et importante restauration est entreprise entre 2010 et 2014 afin d’installer le foyer culturel et le syndicat d’initiative et du tourisme de Philippeville.

Place d’Armes 12
5600 Philippeville

carte

Classée comme monument le 27 septembre 1972

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Philippe de Philippeville

En 1555, les Espagnols édifient de toutes pièces une forteresse près du village disparu d’Écherennes. Cette nouvelle ville forte est baptisée en l’honneur du nouveau roi d’Espagne Philippe II. Il s’agit de protéger cette enclave namuroise en terres liégeoises des velléités des rois de France qui, toutefois, obtiennent la possession de la place forte à la suite de la signature du traité des Pyrénées en 1659. 

L’église Saint-Philippe est aujourd’hui le seul monument contemporain de la fondation de la ville par les Espagnols, les autres bâtiments anciens ayant été construits et remaniés par les Français. Décentrée par rapport à la place d’Armes, cœur de la forteresse, elle a été érigée dès 1556 en calcaire. De style gothique, elle était à l’origine une chapelle militaire bâtie pour la garnison installée à Philippeville. La date de son édification nous est renseignée par la pierre de fondation, conservée à l’intérieur et portant une longue inscription latine relatant les circonstances de l’événement. 

Le sanctuaire abrite également une trentaine de monuments funéraires de personnages liés au passé militaire de la ville sous la domination française (1659-1815). L’intérieur est remanié entre 1750 et 1761 en style classique par l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, mais des travaux menés en 1906 sous la direction de l’architecte Lange firent disparaître ces aménagements. Sont toutefois conservées des stalles de style Louis XIV du début du XVIIIe siècle et des fonts baptismaux contemporains de la fondation de l’église.

Rue Église Saint-Philippe
5600 Philippeville

carte

Classée comme monument le 15 janvier 1936

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Châteu-ferme de Neuville

Dès le Moyen Âge, la localité de Neuville est partagée en trois seigneuries. À l’Époque moderne, l’une d’elles appartient aux Auxbrebis, seigneurs de Samart, la seconde à la famille d’Yves et la troisième à l’abbaye de Florennes, présente à cet endroit dès le 12e siècle. Au 18e siècle et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, l’abbaye rassemble entre ses mains ces trois seigneuries. 

Sur la place principale, non loin de l’église, se trouve le château-ferme de Neuville, ample ensemble clôturé en calcaire dont les bâtiments agricoles ne sont pas antérieurs aux 19e et 20e siècles. Le robuste logis seigneurial et une tour d’angle datent toutefois des 16e et 17e siècles bien qu’ayant été sérieusement restaurés en 1976. 

Le château a été construit par la famille d’Auxbrebis dont les membres détenaient la charge de grand bailli d’Entre-Sambre-et-Meuse et qui vendirent le tout à l’abbé de Florennes en 1737. À l’entrée du complexe se trouvent les vestiges d’une tour circulaire d’un niveau percée de trois arquebusières en marbre rose, issu de carrières autrefois en activité dans la région. 

Au fond de la cour se situe l’imposant logis, probablement construit en trois temps et conservant à l’intérieur des aménagements de style Louis XIV parmi lesquels un escalier et un plafond stuqué.

Place de Neuville 9
5600 Neuville-le-Chaudron

carte

Classé comme monument le 18 février 1981

Institut du Patrimoine wallon

 Jo Van Hove

Église Saint-Jean-Baptiste de Neuville-le-Chaudron

Dès le Moyen Âge, la localité de Neuville était partagée entre trois seigneuries dont l’une appartenait aux influents seigneurs-abbés de Florennes. Cette importante abbaye du comté de Namur parvient à rassembler les trois fiefs au XVIIIe siècle et devenir ainsi l’unique seigneur du coin. 

Non loin de l’ancien château-ferme construit par la famille Auxbrebis se trouve l’église paroissiale dédiée à saint Jean-Baptiste. Cet édifice de style classique a été construit entre 1757 et 1760 par Jean-Baptiste Chermanne, prolifique architecte du comté de Namur auquel nous devons encore bon nombre d’églises. 

Une tour carrée, percée d’un portail mouluré et surmonté d’un fronton triangulaire, précède une nef de quatre travées ainsi que le chœur. L’intérieur est couvert de voûtes décorées de stucs de style Louis XV dont un cartouche orné d’une colombe portant un rameau et l’inscription « Pacifice 1760 », devise de Dom Maur Bertrand, abbé de Florennes, seigneur du lieu à l’époque. Le chœur abrite un maître-autel de style Régence du début du XVIIIe siècle ; le reste de l’église conserve du mobilier de la même époque (autels latéraux, stalles et confessionnaux). Les fonts baptismaux d’allure gothique datent du XVIe siècle et sont placés sur un socle roman plus ancien. Parmi les statues présentes, celles des saints Paul de Tarse, Pierre et Jean-Baptiste datent de 1760 et sont contemporaines de la consécration du sanctuaire.

Place de Neuville
5600 Neuville-le-Chaudron

carte

Classé comme monument le 19 septembre 1997

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Église Saint-Martin de Fagnolle

Siège d’une importante seigneurie depuis le Moyen Âge, Fagnolle devient un village essentiellement agricole après la fin de l’Ancien Régime. Il conserve un habitat largement tributaire du XVIIIe siècle resté très homogène. Entourée par le cimetière, la petite église dédiée à saint Martin occupe à peu près le centre de la localité. 

Les murs de clôture du champ des morts sont déjà exceptionnels : les pilastres d’entrée sont en effet datés « Anno 1762 » sur les sphères qui les couronnent ! L’église est un petit édifice de calcaire érigé du XVIe au XIXe siècle, souvent remanié, composé d’une seule nef de deux travées et d’un chœur de même largeur. 

La nef date probablement de la seconde moitié du XVIe siècle mais a déjà été restaurée en 1725 comme l’indique une inscription sur la façade. Cette restauration a été menée grâce à la réutilisation de pierres du château fort alors en ruines. La façade est reconstruite en 1827 en réutilisant une belle porte gothique du XVIe siècle que l’on prétend provenir également du château. 

À l’intérieur sont conservés un autel à retable du XVIIe siècle avec des statues des saints Victor et Charles Borromée, deux calvaires en bois des XVIe et XVIIe siècles et plusieurs pierres tombales du XVIIIe siècle.

Rue Culot-d’en-Bas
5600 Fagnolle

carte

Classée comme monument et comme site le 29 août 1988

Institut du Patrimoine wallon