Patrimoine préindustriel ou industriel

Moulin de la Biesmelle

Rue des Commères 10, 6536 Thuillies, Belgique

Classement comme monument le 15 janvier 1990

Tout comme de nombreux villages de la région, Thuillies était une possession de la riche abbaye de Lobbes au Moyen Âge. C’est l’abbé qui y exerçait les droits seigneuriaux et rendait la justice dans la ferme de la Cour. Depuis cette époque, l’activité économique est centrée sur l’élevage et l’agriculture, grâce à la présence d’importantes fermes abbatiales. Le moulin, toutefois érigé plus tard, vers 1850, a connu son heure de gloire de par sa présence fréquente sur des calendriers touristiques de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il a remplacé d’autres édifices plus anciens, le premier moulin de l’entité étant cité dans les textes en 868. Utilisant les eaux de la Biesmelle, l’ouvrage est parfaitement conservé et a été érigé en moellons peints sur deux niveaux et demi. L’étage est éclairé par cinq fenêtres à linteau droit, surmontées de cinq ouvertures en forme de demi-lune. Les roues à aube métalliques du moulin ont, elles aussi, été conservées. Il s’agit aujourd’hui d’une propriété privée qui ne se visite pas.

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Forge et menuiserie de la carrière Wincqz

Rue Mademoiselle Hanicq 32-40, 7060 Soignies, Belgique

Classement comme monument le 24 juin 1992

Plus d’un siècle après l’arrivée de Jean Wincqz à Soignies, la famille est devenue une des plus importantes de la région. Pierre Joseph Wincqz (1811-1817) symbolise à lui seul la réussite de cette dynastie de tailleurs de pierre et de carriers. Vers le milieu du 19e siècle, il conquiert sans cesse de nouveaux marchés en Belgique, en France et aux Pays-Bas, mais aussi en Égypte ou en Amérique du Sud. De 1852 à sa mort, il est bourgmestre de Soignies et est élu sénateur en 1857. Ses réussites professionnelles et politiques lui permettent de hisser sa famille au premier rang de la haute bourgeoisie industrielle belge de l’époque. La « grande carrière » Wincqz fut le premier site d’exploitation de la pierre bleue de Soignies et est constituée d’un important ensemble de bâtiments. Parmi ceux-ci se trouvent une forge et une menuiserie qui, avec le magasin à huile et clous, la remise à locomotive et le pavillon du treuil, formaient les ateliers de l’entreprise. Le forgeron occupait une place de premier plan dans la carrière au 19e siècle : il était chargé de la fabrication et de l’entretien des nombreux outils métalliques utilisés par les tailleurs de pierre (pointes ou broches, ciseaux, massettes…). Il s’occupait aussi de ferrer les chevaux et de réparer les machines. Le menuisier quant à lui réalisait les maquettes en bois en vue du moulage de toutes les pièces de fonte. Son travail était fortement lié à celui du forgeron avec qui il travaillait en complémentarité.

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Pavillon du treuil

Rue Mademoiselle Hanicq 32-40, 7060 Soignies, Belgique

Classement comme monument le 24 juin 1992

Parmi les familles de carriers, celle des Wincqz connut un destin exceptionnel et son patronyme devint rapidement synonyme de réussite. Vers 1720, Jean Wincqz quitte Feluy (Seneffe) pour s’installer à Soignies. Son fils Grégoire, maître tailleur de pierre, devient maître de carrière et marchand. En 1785, il introduit la première machine à feu dans les carrières de la région. Lui et son fils Thomas laissèrent de très nombreuses marques sur plus de 270 bâtiments répartis dans 80 localités du Hainaut, du Brabant et de Flandre. Après la chute de Napoléon, Grégoire-Joseph Wincqz, fils de Thomas, modernisa l’entreprise qu’il avait héritée de son père. Il construisit une scierie et profita de l’arrivée du chemin de fer pour assurer l’avenir de l’entreprise. Son fils Pierre Joseph Wincqz dirigea, au plus fort de la Révolution industrielle, quatre carrières. La « grande carrière » Wincqz fut le premier site d’exploitation de la pierre bleue de Soignies et est constitué d’un important ensemble de bâtiments. Parmi ceux-ci se trouve le pavillon du treuil qui occupait une position centrale au sein de la grande carrière au 19e siècle. C’est ici qu’étaient installés la machine à vapeur et le treuil destinés à assurer la traction des blocs remontant un plan incliné qui assurait la liaison entre le fond du siège d’extraction et la surface. Le bâtiment a par la suite été surélevé et transformé lors de la construction de la forge et de la menuiserie adjacentes.

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Ancienne grande scierie de la carrière Wincqz

Rue Mademoiselle Hanicq 32-40, 7060 Soignies, Belgique

Classement comme monument le 24 juin 1992

La « grande carrière » Wincqz fut le premier site d’exploitation de la pierre bleue de Soignies et est constitué d’un important ensemble de bâtiments. Parmi ceux-ci se trouve la grande scierie, bel exemple du développement accéléré du site après l’installation d’une voie ferrée. Construit en 1843, ce large et élégant volume était destiné à abriter des armures de scierie,  machines utilisées pour débiter verticalement un bloc de pierre en tranches plus ou moins épaisses et de grand format. L’expansion des carrières de Soignies doit beaucoup au développement de cette nouvelle technique, ainsi qu’à la diversification du marché. L’utilisation de « chars à blocs » pour le transport et la manipulation de la matière première explique les larges baies percées dans les pignons de cette bâtisse. Les grandes fenêtres des murs latéraux sont destinées à l’éclairage de l’atelier. La cheminée garde le souvenir de la machine à vapeur, utilisée pour l’entraînement des armures, et qui était soutenue aux angles par quatre colonnes en fonte. Les blocs étaient amenés devant les lames qui étaient actionnées par cette machine à vapeur, probablement située contre la cheminée. Enfin, le sol comportait des rigoles qui permettaient l’évacuation de l’eau utilisée lors du sciage.  La grande scierie est le bâtiment emblématique du site : un soin tout particulier a notamment été accordé à la réalisation des encadrements des baies.

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Anciens bureaux de la carrière Wincqz

Rue Mademoiselle Hanicq 32-40, 7060 Soignies, Belgique

Classement comme monument le 24 juin 1992

La « grande carrière » Wincqz fut le premier site d’exploitation de la pierre bleue de Soignies et est constitué d’un important ensemble de bâtiments. Parmi ceux-ci se trouvent les anciens bureaux, construits par la famille Wincqz en 1847 afin d’y abriter l’administration de la grande carrière. On y trouvait les employés, les comptables ou encore les dessinateurs. Le bâtiment est caractérisé par la présence d’un monolithe monumental de 8 m de haut sur 2,53 m de large et 18 cm d’épaisseur. Ce bloc de pierre avait été sculpté, gravé et ciselé dans le but de faire la promotion de l’industrie sonégienne d’extraction de la pierre à l’exposition internationale de Paris en 1855. De bas en haut se trouvent l’emblème héraldique du pays, le « Lion Belgique », surmonté de la couronne royale, le millésime 1855 et l’inscription : « Belgique. Carrières de P.J. Wincqz à Soignies ». Cette pierre est une véritable carte de visite tendant à montrer les qualités du matériau, l’habileté des ouvriers, la puissance des engins de levage et de manutention, les grandes qualités des tailleurs de pierre, des sculpteurs et des graveurs. Le bâtiment est un des principaux témoins de la réussite et du dynamisme de la famille Wincqz, originaire de Feluy, qui connut un destin extraordinaire au 19e siècle, synonyme de réussite tant industrielle et financière que politique et sociale.

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Ancienne grande carrière Wincqz

Rue Mademoiselle Hanicq 32-40, 7060 Soignies, Belgique

Classement comme monument et ensemble architectural le 24 juin 1992

La « grande carrière » Wincqz fut le premier site d’exploitation de la pierre bleue de Soignies et est constitué d’un important ensemble de bâtiments. À l’extrémité de la rue Wincqz se trouvent douze maisons construites pour abriter les tailleurs de pierre dont les plus anciennes datent du 18e siècle et la plus récente de 1843. Construits vers le milieu du 19e siècle, les bâtiments d’exploitation de la carrière témoignent de la réussite et du dynamisme du grand industriel Pierre-Joseph Wincqz. La grande scierie date pour sa part de 1843 et conserve en partie une haute cheminée qui témoigne de la présence d’une machine à vapeur. C’est à cet endroit que les grands blocs de pierre étaient débités avant d’être taillés. Le long de la rue Mademoiselle Hanicq, les anciens ateliers rassemblaient la forge, les outils nécessaires au travail de la pierre, les ateliers de réparation des machines, la menuiserie et un magasin d’huile et de clous. Les Wincqz avaient également construit un bâtiment destinés à abriter leurs bureaux en 1847. Cet édifice est orné d’un grand monolithe de 8 m de haut, sculpté, gravé et ciselé dans le but de faire la promotion de l’industrie du travail de la pierre à l’exposition internationale de Paris en 1855. Enfin, à une centaine de mètres, on aperçoit le bâtiment érigé en 1894 pour y abriter la centrale électrique. L’ensemble, en cours de restauration, abritera prochainement le centre des métiers de la pierre à l’initiative du Forem, de l’IPW et de l’IFAPME.

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Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert

Esplanade du Val, 4100 Seraing, Belgique

Classement comme monument et comme site le 26 novembre 1973

De l’église abbatiale et du cloître du Val-Saint-Lambert ne subsistent que peu des vestiges. Seule l’aile orientale a été conservée suite aux destructions opérées à la Révolution et pendant la réaffectation de l’ensemble en site industriel au 19e siècle. Remarquable, ce bâtiment est également le dernier témoin de la première phase de construction de l’abbaye au 13e siècle, bien que remanié en 1718 lors de travaux d’aménagement d’un dortoir et en 1767 avec la prolongation du quartier du boursier. Autrefois recouverte d’ardoises violettes de Fumay (Ardennes françaises) et aujourd’hui de tuiles, il s’agit d’une impressionnante construction de grès et de calcaire. Le rez-de-chaussée gothique est ouvert de gauche à droite d’une série de baies à l’arc plus ou moins brisé. Toutes contemporaines de la construction au 13e siècle, elles desservent l’ancienne salle du chapitre, le parloir, l’escalier et le couloir. À l’étage, une série de fenêtres a été percée en 1718 sous l’abbatiat de Benoît Bragard afin d’assurer un meilleur éclairage au dortoir situé à cet endroit du bâtiment. Les armoiries de cet abbé du Val-Saint-Lambert sont conservées sur une dalle millésimée située au pignon sud de l’édifice. Appuyé au pignon nord cette fois, le quartier du boursier, daté de 1767, abritait les « services économiques » de l’abbaye. Plus au sud se trouve la maison des étrangers, une ample construction de 1629 destinée à loger les visiteurs de passage. Enfin, sur les hauteurs du site se trouve un joli belvédère érigé en 1789 par Dom Grégoire Falla, dernier abbé du Val.

 

Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert © G. Focant

 

Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert © G. Focant

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Ancien cloître de l'abbaye du Val-Saint-Lambert © G. Focant
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Palais abbatial du Val-Saint-Lambert

Esplanade du Val, 4100 Seraing, Belgique

Classement comme monument et comme site le 26 novembre 1973

L’ancien palais abbatial, également appelé « château du Val », a été construit entre 1762 et 1765 à l’initiative de l’abbé Joseph de Harlez, commanditaire d’une reconstruction complète du complexe abbatial. Longtemps attribué à l’architecte Étienne Fayn, le bâtiment est toutefois l’œuvre du prolifique architecte liégeois Jean-Gilles Jacob. Le « château » voisinait alors avec l’église abbatiale, démolie en 1802, et abritait les appartements de l’abbé et des moines. Il se compose principalement de deux ailes, au nord et à l’ouest. Le pavillon d’angle nord-ouest, réservé à l’abbé, était d’une grande somptuosité. L’édifice est typique du style néoclassique en vogue à l’époque : rigueur et harmonie dans l’architecture des façades, utilisation mêlée de briques et de pierre calcaire.  Les façades sont également décorées de frontons triangulaires. En 1825, deux industriels rachètent le site (à l’abandon depuis une trentaine d’années) afin d’y installer une cristallerie. Celle-ci occupe d’abord les bâtiments existants. Très vite, cependant, des constructions industrielles plus fonctionnelles et des logements d’ouvriers s’implantent et envahissent progressivement les bâtiments abbatiaux. Dans sa phase d’occupation industrielle, le château a notamment accueilli les services administratifs, l’imprimerie, la bibliothèque et l’école de dessin de la cristallerie. En 1996, un projet de réaffectation du palais à des fins touristiques est étudié par la ville de Seraing et la Région wallonne. On y découvre aujourd’hui un espace muséal sur le cristal et le développement industriel de la cristallerie.

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Abbaye du Val-Saint-Lambert et son entrée monumentale

Esplanade du Val, 4100 Seraing, Belgique

Classement comme monument et comme site le 26 novembre 1973

Fondée dans le premier quart du 13e siècle par des moines venus de Signy, dans les Ardennes françaises, l’abbaye cistercienne du Val-Saint-Lambert a connu de multiples phases de construction. Les premiers bâtiments claustraux sont édifiés à partir du 13e siècle, parallèlement aux travaux de l’église, incendiée et reconstruite à plusieurs reprises. Une porte est construite au 16e siècle, une enceinte est érigée en plusieurs phases au 17e siècle et le dortoir des moines est aménagé en 1718. Sous l’abbatiat de Joseph de Harlez, une nouvelle abbaye est érigée à partir de 1750, quelques décennies avant la suppression de la communauté à la Révolution. Au 19e siècle, le site connaît une implantation massive de locaux industriels et l’abbaye est réaffectée en cristallerie. Cette manufacture de cristal jouit d’une réputation internationale de premier plan et fait la fierté de l’industrie serésienne pendant un long moment. Après un véritable âge d’or, la cristallerie régresse jusqu’à sa liquidation en 1975 et la création de la Manufacture des cristaux du Val-Saint-Lambert, dont l’actionnaire est la Région wallonne. Les ateliers existent toujours actuellement et occupent quelques dizaines d’ouvriers. L’entrée du site se fait par une porte monumentale située à front de rue et construite dans le troisième quart du 18e siècle, comme le reste des bâtiments en briques et calcaire. Elle est surmontée d’un fronton courbe aux armes de l’abbé Joseph de Harlez, commanditaire de son édification. La porte servait également de colombier pour l’abbaye.

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Fours bouteilles de la manufacture Royal Boch

Boulevard des Droits de l’Homme 19, 7100 La Louvière, Belgique

Classement comme monument le 25 août 2003

Parmi les éléments classés comme monument de l’ancienne faïencerie Boch figurent trois exceptionnels fours bouteilles. Ces fours ronds à tirage vertical sont protégés par un dôme en briques évoquant la forme d’une bouteille. Les fours de Boch ont été construits vers 1865-1870 et étaient disposés en batterie de trois à l’intérieur d’entrepôts, endroits plus commodes pour la préparation des objets à enfourner et défourner. La manufacture louviéroise en comptait neuf à douze exemplaires. La cuisson des céramiques était longue et laborieuse. Après chargement, les productions cuisaient pendant 48h, les fours étaient chauffés à 1 300°C au moyen de charbon et plusieurs heures de refroidissement étaient nécessaires avant de procéder au défournement. Une unique porte permettait à un « enfourneur » d’entrer dans le four pour y disposer les pièces à cuire. Celles-ci étaient placées dans des boites, empilées en colonnes avec un grand savoir-faire. Devenus obsolètes au début du 20e siècle, les fours bouteilles de La Louvière sont abandonnés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les trois fours aujourd’hui rescapés sont les derniers témoins belges de ce mode de cuisson typique de l’ère industrielle.

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