Bruxelles kik-irpa
Pont à la herse, à Ath
Tout au long de son histoire sous l’Ancien Régime, Ath est une ville fortifiée de première importance. Cette Bonne Ville du comté de Hainaut protège les frontières de l’État au Moyen Âge face aux possessions des comtes de Flandre.
Outre deux enceintes communales érigées à l’époque médiévale, la position fortifiée est modifiée par Vauban à la fin du XVIIe siècle, détruite par les Français en 1745 et relevée par les Hollandais entre 1815 et 1826. Tous les remparts sont toutefois démantelés à partir de 1854.
Plusieurs vestiges d’importance sont néanmoins encore aujourd’hui les témoins de ce passé défensif. Le pont à la herse surmonte un ancien débouché navigable d’un bras de la Dendre. C’est une porte d’eau aménagée dans une courtine du front nord des fortifications françaises du XVIIe siècle. Maçonnée en moellons de calcaire, il s’agit d’un tunnel voûté et légèrement coudé.
Du côté ville subsistent les traces d’une petite pièce d’habitation. Cette ancienne porte ainsi que le bastion de Flandre tout proche ont souffert des sièges qui ont affecté Ath à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Ils constituent les rares vestiges des travaux entrepris par Vauban.
Reprise par les Espagnols et devenue autrichienne en 1713, la ville est plusieurs fois attaquée par les Français qui ordonnent la destruction des anciennes places fortes des Pays-Bas autrichiens après le siège de 1745.
Boulevard Alphonse Deneubourg
7800 Ath
Classé comme site le 4 octobre 1974
Institut du Patrimoine wallon
;Jo Van Hove
Château-ferme de Roly
Au 11e siècle, la terre de Roly est divisée en deux fiefs relevant de seigneurs différents. Le premier appartient à l’abbaye de Florennes et le fief de la Tour de Rolier appartient à la famille seigneuriale de Roly jusqu’au 18e siècle. Il passe ensuite dans la famille de Groesbeeck qui le conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
L’ancienne demeure seigneuriale, un château-ferme, se situe en bordure de la place principale du hameau et témoigne de l’important passé médiéval du lieu. Cet important complexe castral est encore partiellement bordé de fossés et rassemble dans ses murs le château proprement dit, une chapelle et une vaste ferme. Il retrace l’évolution de la manière d’habiter depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque classique.
L’ensemble est dominé par la masse importante d’un donjon rectangulaire érigé probablement au 13e siècle ; on y trouve encore des traces d’archères. À partir de cet élément ancien se développe le château en lui-même, érigé en quadrilatère autour d’une cour pavée au milieu du 16e siècle.
D’autres aménagements sont entrepris par les propriétaires successifs jusque dans la seconde moitié du 18e siècle. Beaucoup plus vaste que le château, la ferme clôturée a été érigée entre le 16e et le 19e siècle ; on y accède par deux entrées opposées. On y trouve deux tourelles rondes dont l’une d’elles abritait vraisemblablement une bergerie. Les propriétaires actuels mènent depuis 1995 de nombreux travaux de restauration tout en respectant l’esprit des lieux.
Place de Roly 8
5600 Roly
Classé comme monument le 16 octobre 1975
Institut du Patrimoine wallon
Jo Van Hove
Vestiges des fortifications de Sautour
La seigneurie liégeoise de Sautour fut détenue successivement par un grand nombre de familles au cours des siècles : cependant, aucune ne résida jamais dans le château. La forteresse, citée dès 1155, appartenait à l’évêque de Liège. Elle joua un rôle de première importance pour la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse de par sa situation à quelques encablures de Philippeville, possession namuroise puis française. La forteresse était commandée par un capitaine et avait le statut de ville franche dont les habitants devaient assurer la garde et participer à la défense.
Après la création de la place forte de Philippeville en 1555, Sautour fut délaissée et son entretien ne fut plus assuré. Établi au sommet d’un promontoire rocheux, le château se dresse sur le flanc occidental de la colline. Ville médiévale fortifiée sur un site de hauteur, Sautour a dû voir son tracé médiéval fixé aux 13e et 14e siècles. De nos jours, nous distinguons encore intra muros une tour médiévale de plan carré qui témoigne d’une implantation bien plus vaste encore. En ruines comme le reste des fortifications, ce donjon ne s’élève plus que sur deux niveaux. Beaucoup de demeures du haut du village ont été reconstruites dans les ruines de la forteresse.
Parmi les vestiges, signalons les restes d’une dizaine de tours de l’enceinte, au nord et la porte dite « Romaine » ou « Postiène » à l’est qui était une des entrées de la ville.
5600 Sautour
Classés comme monument le 1er février 1937 et comme site le 30 mars 1992
Institut du Patrimoine wallon
Jo Van Hove
Château-ferme de Samart
La première mention de l’existence d’un seigneur à Samart remonte à 1090 avec le chevalier de Saint-Médard. À l’époque, le village entre dans les biens de la famille de Morialmé, possédant une forteresse dans le village du même nom, non loin de Florennes. La seigneurie est confiée à la famille de Saint-Mard qui conserve le château jusqu’au 16e siècle, avant de le céder aux Auxbrebis. En 1590, la famille brabançonne de Glymes acquiert le bien et le conserve jusqu’à la Révolution.
Non visitable, ce château-ferme est un remarquable ensemble clôturé édifié du 16e au 19e siècle par ses propriétaires successifs. Il est dominé au centre par la masse du logis seigneurial et constitue le siège d’une enclave liégeoise en terres namuroises. Cet ancien donjon gothique, élevé par Jacques Auxbrebis, se compose d’un solide volume cubique et d’une tourelle octogonale. Il est daté de 1552 comme nous le renseigne une inscription située au-dessus de l’entrée.
Les anciennes étables, accolées au logis et érigées aux 17e, 18e et 19e siècles, ont été réaménagées en habitation par les propriétaires actuels qui ont mené une brillante restauration de l’ensemble à partir de 1978.
À côté de l’église, devant le donjon, se trouve une aile d’entrée caractérisée par une tour-porche décorée des armoiries des Glymes de Brabant et t’Serclaes datées de 1667. À droite du porche, une annexe construite par la suite est percée de nombreuses arquebusières. De l’autre côté du porche se trouvent les étables, construites au 17e siècle.
Place Saint-Médard
5600 Samart
Classé comme monument le 4 novembre 1976
Institut du Patrimoine wallon
Jo Van Hove
Anciennes casernes d'infanterie de Philippeville
Le 1er octobre 1555, plus de cinq mille hommes creusaient les fondations d’une ville nouvelle, la place forte de Philippeville. Conçue par l’architecte Sébastien Van Noyen à la demande de la gouvernante générale des Pays-Bas espagnols Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, la ville devait faire face à la menace des armées françaises d’Henri II qui venaient assiéger Mariembourg. La situation stratégique de la nouvelle place barrant la route de l’Entre-Sambre-et-Meuse en fit rapidement un bastion fort convoité et Philippeville ne demeura espagnole qu’à peine plus d’un siècle.
En application des clauses du Traité des Pyrénées en 1659, la place forte passa à la France qui la conserva jusqu’en 1815. La grande majorité des édifices militaires conservés actuellement datent de l’occupation française de la ville. Au centre de l’îlot délimité par les rues de la Roche et de la Petite Roche se trouve la Cour des Cavaliers, située à proximité immédiate de l’emplacement de la caserne de cavalerie et des écuries aujourd’hui disparues et transformées en parking.
L’immeuble du numéro 4 de la Cour et les maisons voisines forment les anciennes casernes d’infanterie, érigées dans la seconde moitié du 17e siècle et formées par deux ailes en L ponctuées par trois grosses bâtisses carrées. Les bâtiments principaux, de 12 m sur 12 m, sont élevés sur deux niveaux et ont été divisés en habitations particulières.
Rue de la Petite Roche 12
5600 Philippeville
Classées comme ensemble architectural le 23 septembre 1997
Institut du Patrimoine wallon
SPW - G. Focant
Ancien hôpital militaire de Philippeville
Fondée en 1555 par les Espagnols, la forteresse de Philippeville conserve longtemps une présence et un rôle militaires.
Passée sous domination française en 1659 puis hollandaise en 1815 avant d’intégrer la Belgique après la Révolution de 1830, la ville est encore fortement marquée par son histoire de place forte.
Les fortifications sont déjà partiellement démantelées par les Hollandais en 1820 et disparaissent entièrement en 1853. Une présence militaire subsiste toutefois jusqu’en 1970.
La physionomie de la ville est de nos jours largement tributaire du XVIIIe siècle ; le plan radioconcentrique de la place forte est encore sensiblement apparent dans le tracé des rues du centre au départ de la place d’Armes.
Parmi les bâtiments militaires érigés sous domination française se trouve un ancien hôpital, également appelé hôpital de la caserne. Déterminant une cour triangulaire avec un ancien mur de l’arsenal et un mur de clôture, il s’agit d’une construction de la seconde moitié du XVIIe siècle, une des premières entreprises par les Français. L’édifice adopte un plan en L dont l’aile située à front de rue est peut-être plus récente (début du XVIIIe siècle) et a été modernisée dans la tradition classique au XIXe siècle.
Ces bâtiments étaient autrefois occupés par le 10e de Ligne.
Rue de l’Hôpital 6
5600 Philippeville
Classé comme monument le 21 avril 1988
Institut du Patrimoine wallon
Bruxelles kik-irpa
Chapelle Notre-Dame des Remparts de Philippeville
Le 1er octobre 1555, plus de cinq mille hommes creusaient les fondations d’une ville nouvelle, la place forte de Philippeville. Conçue par l’architecte Sébastien Van Noyen à la demande de la gouvernante générale des Pays-Bas espagnols Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, la ville devait faire face à la menace des armées françaises d’Henri II qui venaient assiéger Mariembourg.
La situation stratégique de la nouvelle place barrant la route de l’Entre-Sambre-et-Meuse en fit rapidement un bastion fort convoité et Philippeville ne demeura espagnole qu’à peine plus d’un siècle. En application des clauses du Traité des Pyrénées en 1659, la place forte passa à la France qui la conserva jusqu’en 1815. Le plan de cette forteresse, baptisée du nom du nouveau roi d’Espagne Philippe II, est radioconcentrique.
Cet état de fait est encore visible aujourd’hui dans le tracé des grands boulevards qui adoptent celui des anciens remparts et dans le tracé des rues en étoile au départ de la place d’Armes. La grande majorité des édifices militaires conservés actuellement datent de l’occupation française de la ville, comme cela est le cas pour la chapelle Notre-Dame des Remparts.
Située autrefois dans le bastion est des remparts, il s’agit d’un ancien magasin à poudre érigé au 17e siècle et dont les murs font 2,70 m d’épaisseur. Cette réserve de munitions a été transformée en lieu de culte sur les plans de l’architecte Lohest en 1922. Des fenêtres néogothiques ont ainsi été percées en façade.
Boulevard de l’Enseignement
5600 Philippeville
Classée comme monument et comme site le 13 janvier 1989
Institut du Patrimoine wallon
Jo Van Hove
Ancienne "Caserne des Fours
Fondée en 1555 par les Espagnols, la forteresse de Philippeville conserve longtemps une présence et un rôle militaires. Passée sous domination française en 1659 puis hollandaise en 1815 avant d’intégrer la Belgique après la Révolution de 1830, la ville est encore fortement marquée par son histoire de place forte.
Les fortifications sont déjà partiellement démantelées par les Hollandais en 1820 et disparaissent entièrement en 1853. Une présence militaire subsiste toutefois jusqu’en 1970.
La physionomie de la ville est de nos jours largement tributaire du XVIIIe siècle ; le plan radioconcentrique de la place forte est encore sensiblement apparent dans le tracé des rues du centre au départ de la place d’Armes.
Parmi les bâtiments militaires érigés sous domination française se trouve une ancienne caserne dite "des Fours". Elle a été érigée à la fin du XVIIIe siècle comme le précise une inscription située sous la corniche "Ci-dessous a été placée la 1re pierre le 5 mai 1785".
La caserne a été construite en style classique, en moellons de calcaire. Sous le régime belge, elle était le lieu de casernement du 7e de Ligne. À gauche se trouve l’ancien portail, partiellement en ruines et aujourd'hui muré. Le reste des bâtiments militaires, non classés, ont été démolis en 2006. Les anciennes cours intérieures et d’exercices font l’objet d’une protection comme site.
Rue de la Reine 9
5600 Philippeville
Classé comme monument et comme site le 10 juin 1982
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Ruines du château de Fagnolle
Terre franche située aux confins de la principauté de Liège sous l’Ancien Régime, Fagnolle appartient à la famille de Rumigny-Florennes à partir du 13e siècle. La première mention d’un seigneur remonte à Hugues Ier en 1249 ; la seigneurie est ensuite entrée dans le patrimoine des Enghien et des Barbençon. Le château tomba aux mains des Français en 1554 et fut repris l’année suivante par Guillaume le Taciturne qui le fit sauter tout en maintenant une garnison. La ruine du château épuise le village même, qui est abandonné en même temps que la forteresse. Le château devient possession des princes de Ligne au début du 17e siècle puis abandonné à nouveau en 1659.
En 1770, la terre de Fagnolle est érigée en comté d’Empire par Joseph II. Le château et la terre de Fagnolle ont sans conteste joué au Moyen Âge un rôle stratégique de premier plan dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse à l’époque où la forteresse devait défendre la trouée de l’Oise. Le château, édifié en calcaire, dessine un quadrilatère ponctué de quatre tours circulaires et cerné par des douves.
Le complexe, aujourd’hui en ruines, aurait été érigé au 13e siècle, probablement au moment de la première prise du titre de sire de Fagnolle par Hugues Ier de Rumigny. Les quartiers d’habitation dateraient de la seconde moitié du 14e siècle. Deux tours d’angle sont encore partiellement debout et présentent un bel appareil de moellons de calcaire ; au dos des remparts se trouvent les vestiges de bâtiments résidentiels.
Rue de l’Hospiteaux
5600 Fagnolle
Classé comme monument le 15 décembre 1970
Institut du Patrimoine wallon
Jo Van Hove
Tour de Moriensart
Sous l’Ancien Régime, la seigneurie de Mousty relève de celle de Tilly, proche de l’abbaye de Villers-la-Ville. Vers 1240, le seigneur Arnoul de Morel fait bâtir un imposant donjon de plan carré pour y installer la seigneurie de Moriensart. Établie aux confins du duché de Brabant, la forteresse servait à en protéger les frontières. Érigée en moellons de grès en style roman tardif dans la première moitié du 13e siècle, cette tour est surmontée d’une superstructure ajoutée au début du 17e siècle, lorsque le bien passe dans l’apanage de la famille espagnole des Coloma.
Cette structure est composée d’une toiture pyramidale d’ardoise encadrée par quatre tourelles d’angle polygonales et de trois lucarnes. Au pied de la tour se trouve la ferme du même nom, reconstruite après l’incendie de 1780 et dont une partie accueille des réceptions et séminaires. Il s’agit d’une ferme en carré typiquement brabançonne.
La tour de Moriensart est toujours habitée actuellement et ne se visite pas.
Rue de Moriensart
1341 Céroux-Mousty
Classée comme monument le 29 mai 1952
Non visitable
Institut du Patrimoine wallon