IPW
Caserne des Sept-Fontaines
Cet imposant bâtiment en briques et pierre calcaire est l’unique témoin des trois casernes construites sous Louis XIV. Édifiée en 1681, la caserne doit son nom à la proximité de la porte des Sept-Fontaines, un des accès à la ville. L’appellation prendrait son origine d’une source qui jaillissait à cet endroit, la sainte fontaine.
Derrière un muret, la caserne déroule ses vastes bâtiments : trois niveaux et vingt-huit travées. Le rez-de-chaussée était jadis utilisé comme écurie, tandis que les étages accueillaient les cavaliers. La caserne est caractérisée par son rez-de-chaussée en pierre de Tournai et par ses étages de type tournaisien (alternance de briques et pierre calcaire). La sobriété de l’ensemble est animée par le rythme de la façade ponctuée de travées plus large, abritant les cages d’escalier ainsi que de bandeaux horizontaux continus.
Les douze portes sont caractérisées par un arc surbaissé et un encadrement en pierre appareillée en harpe. L’ensemble est couvert d’une toiture en bâtière de tuiles percée de lucarnes à croupe, caractéristiques du XVIIe siècle. Restaurée à la fin du XXe siècle, la caserne des Sept-Fontaines est aujourd’hui occupée par des logements et des bureaux.
Rue Frinoise 33
7500 Tournai (Belgique)
Classée comme monument le 29 octobre 1991
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Pont des trous à Tournai, et l'ensemble formé par le pont et ses alentours
Le pont des Trous est un des emblèmes tournaisiens les plus célèbres. Il s’agit d’une porte d’eau fortifiée de la seconde enceinte communale datant, pour sa plus grande partie, du XIVe siècle. Ce pont enjambant l’Escaut reliait les portions de rempart de la rive gauche et de la rive droite.
Le pont des Trous est formé de deux tours, en réalité des portes qui permettaient l’accès à la ville médiévale, reliées par une galerie. De plan circulaire, les tours présentent une face bombée vers l’extérieur de la ville et une autre rectiligne tournée vers l’intra-muros. Ce caractère est une adaptation stratégique qui consiste à n’offrir aux ennemis qu’une façade sans point d’accroche et avec moins d’angles morts. Certaines archères sont d’ailleurs augmentées d’un étrier, percement en forme de bouteille destiné à améliorer la défense des bases du rempart, ainsi que d’un orifice circulaire, témoin de l’adaptation de l’enceinte aux armes à feu.
Durement touché par la Deuxième Guerre mondiale, l’arche centrale a été détruite. Le pont a été restauré et intégralement rehaussé de 2,40 mètres, et son arche centrale élargie au cours d’une opération très technique. Cette modification était destinée à améliorer et faciliter la navigation fluviale, en constante évolution.
Quai Donat-Casterman
7500 Tournai
Classé comme monument (pont et partie des quais) et site (alentours) le 6 mai 1991
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Tour du Cygne, vestige de la première enceinte communale
La tour du Cygne est un des témoins de la première enceinte communale de Tournai (XIIe siècle) qui encerclait la ville médiévale. L’enceinte sera abandonnée au profit de la seconde enceinte communale (XIIIe-XIVe siècles) et les anciens remparts seront réutilisés.
Son principal intérêt archéologique et militaire consiste en son plan de base quadrangulaire et en son élévation circulaire. Lors de l’aménagement de la première enceinte, les tours ont été construites selon un plan carré. Toutefois, ce système présentait des défauts militaires importants, tels que des angles morts assez conséquents empêchant une défense optimale de la tour et des remparts, si bien que la Ville décide d’améliorer ses tours en privilégiant un plan circulaire qui minimise les angles morts. Cette transition militaire a été démontrée grâce aux fouilles archéologiques menées au Fort Rouge (rue Perdue) et à la tour des Dominicains (réduit des Dominicains).
Les deux parties bien distinctes de la tour du Cygne ont été construites dans le même matériau (pierre de Tournai) et présentent des percements d’époques différentes. La partie basse comprend une baie moderne, tandis que la partie haute conserve l’emplacement de ses créneaux ainsi que des consoles triangulaires qui servaient de support aux mantelets (volets en bois qui occultaient les créneaux).
Rue du Cygne ou rue des Fossés 19
7500 Tournai
Classée comme monument le 12 décembre 1947
Institut du Patrimoine wallon
SPW - G. Focant
Ancien donjon et maison seigneuriale d'Anhaive
Cet ensemble est constitué d’un donjon et d’une maison seigneuriale du XVIe siècle, flanquée d’une tourelle d’escalier. Il était jadis complété par une ferme du XVIIIe siècle, en partie détruite.
Autrefois cerné de douves, le donjon en calcaire de Meuse remonte au Bas Moyen Âge et résulte de deux campagnes de construction. Le rez-de-chaussée est traditionnellement attribué à Jean de Flandre, prince-évêque de Liège vers 1290 et fils du comte de Namur, Guy de Dampierre. Les parties hautes et la toiture en pavillon à la Mansart dateraient des XVe et XVIIIe siècles.
La maçonnerie de moellons irréguliers des parties inférieures est particulièrement bouleversée, notamment au nord. Presque aveugle à l’origine la construction est percée, à l’est, d’une porte postérieure. D’autres percements en différents endroits de l’élévation sont venus s’y ajouter. Une latrine de pierre en encorbellement sur consoles occupe la face nord. Les aménagements intérieurs se composent d’une tourelle d’escalier à vis ou de cheminées à la décoration intéressante.
La demeure seigneuriale date pour sa part de 1535, comme le rappelle le blason qui occupe la clé de la porte de la tourelle d’angle. Construite en pierre bleue et briques, elle se compose de deux niveaux sous une haute bâtière, éclairés de baies modifiées au fil du temps et conserve de belles cheminées. Une annexe contemporaine a été ajoutée au début des années 2000, lors de la restauration de l’ensemble actuellement valorisé par le syndicat d’initiative de Jambes.
Place de Jean de Flandre 1
5100 Jambes (Namur)
Classé comme monument (donjon) le 31 décembre 1943
Institut du Patrimoine wallon
G. Focant - SPW
Tour Marie Spilar
Construite de 1388 à 1390 par le maître maçon Henri Mérial, cette tour tire son nom de la propriété derrière laquelle elle fut bâtie, appartenant à une certaine Marie Spilar. La tour constitue un des vestiges de la troisième enceinte urbaine, au même titre que les tours Saint-Jacques (actuel beffroi, rue du Beffroi) et Baduelle ou de la Monnaie (rue Basse Marcelle).
Il s’agit d’une construction massive en calcaire de plan semi-circulaire précédé d’une travée droite. Le rez-de-chaussée est presque aveugle, ajouré seulement par trois meurtrières, l’une de front, les deux autres flanquant les anciennes courtines (murailles reliant deux tours de fortification) dont les amorces subsistent à l’est et à l’ouest. Une porte en plein cintre s’ouvre au niveau de l’ancien chemin de ronde.
Les deux étages sont percés en quinconce de trois fenêtres étroites. La tour a été restaurée en 1949 par les architectes Jean et Jules Lalière.
Rue de la Tour 7
5000 Namur
Classée comme monument le 10 novembre 1955
Institut du Patrimoine wallon
© SPW - G. Focant
Porte de Sambre et Meuse à Namur
Ce portail baroque en calcaire est à présent totalement isolé en bordure de la Sambre. Il a été dessiné en 1728 par l’architecte namurois Denis-Georges Bayar. Son encadrement est creusé en gorge et présente des bossages rustiques un-sur-deux. La clé saillante, marquée du lion des armoiries de la ville se détache sous un important fronton courbe. Celui-ci est interrompu par une coquille dans laquelle deux vieillards couchés sur le fronton versent de l’eau, symbolisant ainsi le confluent de la Sambre et de la Meuse. On peut apprécier les volutes latérales qui datent du XXe siècle.
Rue du Pont 25
(à l’arrière)
5000 Namur
Classé comme monument le 15 janvier 1936
Institut du Patrimoine wallon
G. Focant - SPW
Tour Baduelle ou de la Monnaie
La tour Baduelle fait partie des vestiges de l’enceinte urbaine du XIVe siècle, tout comme les tours Saint-Jacques (actuel beffroi sis rue du Beffroi) et Marie Spilar (rue de la Tour).
En retrait de la rue, cachée par un bâtiment, cette tour semi-circulaire est composée d’une haute base en moellons et d’un étage appareillé. La porte et la fenêtre en briques des niveaux inférieurs de la façade sud, seule à être visible, sont tardives. Au dernier niveau, une fenêtre, soigneusement appareillée, est d’origine.
Il est possible de déceler les traces de l’aménagement interne primitif : la voûte en cul-de-four du premier niveau, les portes d’accès aux courtines (murailles reliant deux tours de fortification), les meurtrières au deuxième ou les bases des piédroits d’une cheminée au troisième.
Rue Basse Marcelle 3
5000 Namur Belgique
Classée comme monument le 24 décembre 1958
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Caserne major Sabbe
Connu également sous le nom de caserne Guillaume, ce complexe construit entre 1824 et 1827 par l’architecte et ingénieur Rémi de Puydt, constitue le témoignage d’architecture militaire du régime hollandais le plus significatif de Belgique. Il sera rebaptisé « caserne major Sabbe » après la Première Guerre mondiale et connaît, dans l’Entre-Deux-Guerres, une phase de travaux qui en remodèle l’intérieur. Ce qui était toujours une caserne est peu à peu abandonné après 1945 et les locaux utilisés au gré de différentes affectations.
Cet imposant ensemble se compose d’ailes agencées autour d’un espace central formant un rectangle de quatre niveaux dont la superficie dépasse l’hectare avec ses 50 m de façade et 100 m de profondeur. Un portique monumental permet de rejoindre la cour intérieure par trois imposantes baies cintrées qui répondent aux arcades qui animent le rez-de-chaussée des façades donnant sur celle-ci. De minces fenêtres cintrées accentuent, sur trois étages, cette verticalité, contrebalancée par les bandeaux de pierre qui séparent les niveaux de briques recouvertes d’un badigeon jaune pâle.
Le complexe, restauré par la Fédération Wallonie-Bruxelles entre 1993 et 1995 en limitant drastiquement les interventions contemporaines sur les parties classées (cloison en verre dans les arcades, fenêtres de toit, badigeon, restauration des châssis d’origine peints en bordeaux), abrite depuis le Carré des Arts, à vocation culturelle. Il accueille dorénavant des événements et festivals ainsi, entre autres, que l’École supérieure des Arts de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou la chaîne de télévision Télé Mons-Borinage.
Rue des Sœurs Noires 4a
7000 Mons Belgique
Classée comme monument le 27 juillet 1983
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Casernes casematées de Mons
Le flanc sud-ouest de la place Nervienne, est occupé par la façade principale d’un des quatorze bastions qui constituaient l’enceinte de la ville construite par le régime hollandais. Élevée vers 1820, cette caserne devait à l’origine loger 2 000 hommes en cas de siège et résister aux bombardements. Aucun siège n’ayant eu lieu après sa construction, celle-ci a été utilisée comme magasins à fourrage ou dépôt de matériel militaire.
La façade principale, en briques badigeonnées et pierre bleue, longue de 168 m, est rythmée par douze larges arcades cintrées retombant sur des piliers bas, en pierre appareillée. Celles-ci abritent une porte bordée de deux baies qui donne accès à de longs volumes voûtés, de 5,50 m de hauteur pour 30 à 50 m de longueur. La corniche est constituée d’un simple bandeau vers la place et d’un profil en boudin sur les autres côtés. Ceux-ci se caractérisent par un profil en talus accusé et la présence d’une série de baies à harpes de pierre.
Un chantier de restauration des façades a été mené de 2003 à 2005. Celui-ci a permis de remplacer les parements et de les protéger par un badigeon, veillant ainsi à uniformiser l’ensemble.
Place Nervienne
7000 Mons Belgique
Classées comme monument le 3 avril 1979
Institut du Patrimoine wallon
Caserne Léopold
Témoin de l’importance de Mons comme ville de garnison, la caserne Léopold est construite en style néogothique vers 1889-1890. Elle accueillera plus de 1 000 hommes et 500 à 600 chevaux du 2e Régiment de Chasseurs à cheval, complété d’autres régiments à partir de 1933, dans des bâtiments en partie détruits en 1940.
De cet ensemble ne subsistent en effet que peu d’éléments. Parmi ceux-ci figurent deux anciens corps de garde, entièrement restaurés. Ceux-ci donnent accès, côté rue du Marché au Bétail rebaptisée rue des Droits de l’Homme, aux nouvelles Cours de Justice, un complexe de constructions audacieuses et de bâtiments existants concentrant en leurs murs les implantations judiciaires de la ville. La seconde entrée du complexe fait d’ailleurs face à la tour Valenciennoise, haut lieu du patrimoine qui a largement inspiré le projet. Autre élément préservé, le manège de la caserne Léopold est devenu le théâtre Le Manège. Débuté en 2003, ce projet urbain s’est clôturé en 2007.
Rue des Droits de l’Homme, 1 et Rue des Passages, 14-18
7000 Mons
Classée comme monument et ensemble architectural le 13 juillet 2001
Institut du Patrimoine wallon