Révolution et Empire

La ferme de Martinrou

Située chaussée de Charleroi, la ferme de Martinrou est un grand quadrilatère en brique et calcaire remontant au XVIIe siècle. De cette époque est uniquement conservée une aile d’étables. Un beau portail du XVIIIe siècle ouvre sur une cour pavée et donne accès au logis, rebâti dans un style néo-traditionnel pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans la nuit du 15 au 16 juin, l’édifice et ses annexes abritent l’avant-garde de la cavalerie française.

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
ferme de Martinrou
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

Le siège de la Banque nationale

Dès le 15 juin 1815, les Français se trouvent aux abords de Charleroi. Des combats ont lieu à Jumet et Gilly contre les troupes prussiennes alors qu’arrive l’empereur. Vers midi, Napoléon établit son premier quartier général au château Puissant, demeure de la veuve d’un maître de forges, qui a été détruit depuis. Il se rend ensuite dans la ville haute où il rencontre les maréchaux Ney et Grouchy, auxquels il confie respectivement le commandement de l’aile gauche et de l’aile droite de l’armée. Ney dirige les troupes lors de la bataille des Quatre-Bras, Grouchy se bat à Ligny. L’empereur passe la nuit du 15 au 16 juin à cet endroit ; il y est l’hôte de Catherine d’Heusy et de son fils, Ferdinand Puissant. En 1871, la demeure est vendue à la Banque nationale de Belgique, qui fait démolir le château en 1912 pour y ériger un nouveau bâtiment. Afin de rappeler la destinée des lieux au cours de la campagne de 1815 une plaque commémorative a été apposée sur la façade de la banque à l’initiative de la société belge d’études napoléoniennes le 21 septembre 1952. Décorée de l’aigle impériale et du chiffre de Napoléon, on peut y lire « Ici s’élevait le Château Puissant dans lequel, deux jours avant Waterloo, Napoléon Ier, Empereur des Français, établit son quartier général la nuit du 15 juin 1815 ». Le mur portant cette plaque a depuis été détruit, la plaque a été enlevée et non encore replacée.

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
siège de la Banque nationale
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

L'ancienne auberge Vincent

Siège d’une auberge en 1815 et situé place Verte, l’édifice abrite aujourd’hui un fleuriste. C’est à cet endroit que le comte de Bourmont installe son quartier-général le 14 juin 1815. Né le 2 septembre 1773, Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont, entre dans l’armée en 1788. Il prend part à la bataille de Valmy en 1792 et à celle de Wissembourg l’année suivante. Accusé d’être royaliste, il est arrêté et emprisonné au Temple de 1801 à 1804 après une évasion qui le conduit au Portugal. Rentré en France en 1808, il rejoint l’armée d’Italie en 1810 puis prend part aux campagnes de 1813 et 1814. Sous la première Restauration, il est placé à la tête de la 6e division militaire et rejoint le maréchal Ney pendant les Cent-Jours. Craignant pour l’indépendance nationale, il se rallie à Napoléon bien que royaliste. Le 23 avril 1815 est prononcée la déchéance des Bourbons, décision de l’empereur qui fait définitivement basculer le comte de Bourmont : alors qu’il se trouve à Florennes, il décide le 15 juin 1815, à la veille de la bataille de Ligny, d’abandonner son commandement et de déserter en compagnie de son état-major.

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
ancienne auberge Vincent
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

La ferme de Dansonspenne à Fontaine-Valmont

Exploitation agricole créée au IXe siècle par les moines de l’abbaye de Lobbes, elle passe à l’abbaye d’Aulne en 1171. L’ensemble est reconstruit aux XVIe et XVIIe siècles et réorganisée aux XVIIIe et XIXe siècles. L’édifice, imposant, est aujourd’hui distribué en trois groupes de bâtiments. Le premier, à l’est, est constitué d’une chapelle, d’une ancienne métairie et d’un logis ; les deux autres, au sud et au nord, sont composés de diverses dépendances. En route pour la campagne de Belgique, le maréchal Ney y passe la nuit du 14 au 15 juin 1815. Né en Lorraine en 1769, Michel Ney figure dans la première promotion des maréchaux d’Empire nommés par Napoléon en 1804. Duc d’Elchingen, prince de la Moskova, il a participé aux guerres révolutionnaires et à de prestigieuses campagnes sous l’Empire (Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland, Smolensk, la Moskova, la Bérézina ou encore Leipzig parmi d’autres). Après avoir pris part à la campagne de France, il se rallie aux Bourbons sous la Restauration mais rejoint le camp de l’empereur pendant les Cent-Jours. Il retrouve Napoléon en Belgique et participe aux batailles des Quatre-Bras et de Waterloo en juin 1815. Ce ralliement à l’empereur lui vaut d’être arrêté sous la seconde restauration : il passe en conseil de guerre et est fusillé le 7 décembre 1815 à Paris.

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
ferme de Dansonspenne
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

L’ancien château des Caraman-Chimay

L’hôtel de ville de Beaumont, situé sur la Grand-Place, partage avec l’institut de la Trinité-Notre-Dame les locaux d’une ancienne propriété achetée en 1805 par les Riquet-de Caraman, propriétaires des châteaux de Chimay et de Beaumont. La maison communale est totalement enserrée par l’ancien hôtel princier. La façade principale a été reconstruite en style néogothique entre 1853 et 1855 mais l’arrière de l’édifice conserve des parties plus anciennes, ouvertes sur un beau parc. Venu de France, Napoléon s’apprête à entrer en Belgique alors que ses armées reprennent Thuin dans le but de se diriger vers Charleroi. Le 14 juin 1815, il est à Beaumont, aux portes de notre pays. Il passe la nuit dans le château des Caraman-Chimay. En 1992, une plaque surmontée d’un aigle a été apposée sur la façade, à gauche de l’entrée, par la section belge des amitiés internationales napoléoniennes : « Ici l’empereur Napoléon Ier passa la nuit du 14 au 15 juin 1815 ». À l’étage, dans le bureau de la direction, se trouve une autre plaque commémorative : « Napoléon Bonaparte a couché dans cette chambre dans la nuit du 14 au 15 juin, c’est ici qu’il donna ses ordres à ses généraux et prit ses dispositions pour se porter au devant des armées alliées 4 jours avant la bataille de Waterloo ».

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
ancien château des Caraman-Chimay
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

L'hôtel d’Ansembourg et l’ancien hôtel de l’Aigle noire

Construit entre 1738 et 1741 par un riche banquier liégeois, l’hôtel d’Ansembourg, situé au no 114 de la rue Féronstrée, possède une façade classique en brique et calcaire. Son riche intérieur est caractéristique des arts décoratifs liégeois du XVIIIe siècle dont il en constitue un des plus beaux exemples : tapisseries, mobilier, cuirs peints, plafonds en stucs. Acquis par la ville de Liège en 1903, l’hôtel de maître abrite aujourd’hui le musée des Arts décoratifs ou musée d’Ansembourg.

Dans les premiers jours de la débâcle de 1814, l’hôtel accueille Jean-Baptiste Bernadotte. L’entrée de troupes russes et prussiennes dès les premiers jours de l’année a mis fin au régime français à Liège : le préfet Micoud d’Umons a rejoint la France début janvier, laissant le département de l’Ourthe sans administration. Né en 1763, maréchal d’Empire, Bernadotte est proche de Napoléon au début de l’Empire avant de s’en éloigner. Élu roi de Suède en 1810 sous le nom de Charles XIV, il se rapproche de la Russie et de la Prusse. C’est alors qu’on lui fait miroiter le trône de France qu’il arrive à Liège, le 27 février 1814. Accueilli par les vivats de la foule, il se rend à l’hôtel d’Ansembourg accompagné de sa suite où il donne audience aux autorités du département (ou ce qu’il en restait). Durant son long séjour chez nous, il assiste à diverses réjouissances parmi lesquelles un concert à l’Émulation. Il assiste également à un bal à l’hôtel de l’Aigle noire, situé plus haut dans la rue Féronstrée mais dont la façade a aujourd’hui été lourdement remaniée. C’est dans cet hôtel que logent les officiers généraux et supérieurs. C’est également à cet endroit que Bernadotte rencontre le maréchal Blücher et le comte Henry de Stolberg-Wernigerode, chargé par la Prusse d’administrer les territoires libérés de l’occupation française à la suite des guerres de 1812-1814. Il quitte Liège le 8 mars pour Bruxelles, d’où il prend la route de Paris. Après la restauration officielle des Bourbons sur le trône de France, Bernadotte retourne à Stockholm où il décède sur le trône le 8 mars 1844.

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
hôtel d’Ansembourg et l’ancien hôtel de l’Aigle noire
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

Le monument des frères Debève

Le cimetière de Chéremont à Wavre compte au nombre de ses sépultures le monument commémoratif des frères Debève. L’aîné, Jean-Baptiste, est né le 10 septembre 1788 à Bois-de-Lessines. Il participe à de nombreuses campagnes de l’Empire et est naturalisé Français le 14 février 1825 et fait chevalier de la Légion d’honneur la même année. Resté au sein de l’armée française, il meurt à Douai le 27 septembre 1843 où il est inhumé. Son frère Benoît-Joseph, né le 14 août 1793, est chasseur à cheval de la garde et décoré de la médaille de Sainte-Hélène. Il est décédé et enterré à Wavre en 1873. Le monument n’est donc pas une sépulture mais bien un monument commémoratif. Il se présente sous la forme d’une haute colonne reposant sur un socle carré, surmontée d’une urne funéraire et décorée de la croix de la Légion d’honneur. On y trouve les épitaphes des deux frères : « J.-B. Debève, capitaine de cavalerie, chevalier de la Légion d’honneur » et « B.J. Debève, chasseur de la garde impériale décoré de la médaille militaire de Sainte-Hélène ». On y trouve aussi les noms de célèbres batailles auxquelles ils ont pris part : Austerlitz, Iéna, Eylau, Waterloo…

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
monument des frères Debève
Auteur de la fiche : 

Les monuments en hommage à Jules-Joseph de Sayve

Dans le parc communal de Clabecq se trouve un monument des plus originaux. Il s’agit d’une colonne de pierre ornée d’une tête de cheval et des inscriptions « Bayard » et « La Moscowa ». Ce monument commémoratif indique l’endroit de la sépulture de la monture de Jules-Joseph de Sayve, chef d’escadron au service du prince Eugène de Beauharnais, membre de la famille impériale, fils adoptif de Napoléon et vice-roi d’Italie. Avec lui, Sayve participa aux campagnes de 1809 en Italie, Autriche et Hongrie et à la campagne de Russie en 1812. Au cours de la bataille de la Moscowa, son cheval le sauva de la mort au passage de la Bérézina. De retour en Belgique, il fut choyé par son maître avant d’être enterré à cet endroit. Le chef d’escadron repose quant à lui dans l’enclos familial au cimetière de Clabecq.

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
monuments en hommage à Jules-Joseph de Sayve
Auteur de la fiche : 

Les cimetières du sud et du nord de Tournai

Les cimetières de la ville de Tournai abritent plusieurs monuments funéraires de personnages liés au régime français. Dans le cimetière du sud se trouvent les sépultures suivantes :

  • Louis-Lamoral de Clément de Taintignies, né à Féchain (Nord de la France) le 5 août 1789, page à la cour de France, lieutenant dans le 1er hussards, officier d’ordonnance de Napoléon et chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Décédé à Tournai le 24 avril 1834 ;
  • Louis-Charles Benjamin van der Burch, né à Aubry-du-Hainaut, dans le fief familial, le 18 juin 1786. Entré au service de l’armée comme ses frères, il sert dans le 27e chasseurs à cheval. Sous l’Empire, il termine sa carrière au grade de capitaine en 1813 et est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il meurt à Bruxelles le 20 mai 1847. Il repose dans un monument entouré d’une grille en fer forgé et entouré des armoiries familiales ;
  • à droite de la sépulture précédente se trouve la tombe de Jean-Baptiste Louis Joseph Deleplanque, volontaire au 2e chasseurs à cheval à partir de 1805. Il prend part aux batailles d’Iéna, Pułtusk, Eylau et au siège de Saragosse. Il est blessé au siège de Leipzig puis devient aide de camp du général Pajol pendant la campagne de 1815. Il est à nouveau blessé à la bataille de Waterloo et est décoré de la Légion d’honneur. Il termine sa carrière au grade de général de l’armée belge et repose aujourd’hui sous un obélisque décoré d’ornements militaires. Ce monument funéraire a été récemment restauré par l’association pour la conservation des monuments napoléoniens ;
  • Camille Ysebrant de Lendonck (1799-1863), sous-lieutenant au 4e bataillon belge pendant les campagnes de 1814 et 1815 ;
  • Charles-Henri Joseph de Rasse, né à Tournai le 3 décembre 1774, chevalier d’Empire, maire et bourgmestre de la ville de 1804 à 1818. Sous le régime français, il met en place un corps de police municipal et un service d’incendie. Il contribue à l’amélioration de la ville par la construction de nouvelles routes et la création de parcs. Il décède à Tournai en janvier 1818.

Dans le cimetière du nord, on peut observer deux autres sépultures :

  • Léopold Charles Lamoral van de Kerckhove d’Hallebast, né à Velaines le 30 juillet 1796. Colonel de cavalerie sous l’Empire et médaillé de Sainte-Hélène, il est également fait officier de l’ordre de Léopold sous le régime belge. Il décède à Tournai le 23 mai 1876 ;
  • Jean Joseph Xavier Stienon, colonel sous l’Empire, chevalier de la Légion d’honneur et décoré de la médaille de Sainte-Hélène, décédé à Tournai le 20 juin 1869 à l’âge de 90 ans.

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
cimetières du sud et du nord de Tournai
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

Le monument Clesse à Rossignol

La pierre tombale d’un autre prêtre réfractaire se trouve aujourd’hui encastrée dans un mur de l’église Saint-Nicolas. La dalle funéraire a été sculptée dans l’ardoise en 1841. Elle se présente sous la forme d’un haut bloc d’ardoise surmonté d’un fronton triangulaire sur lequel est sculptée une croix. Le bloc est pour sa part décoré d’un calice et d’une hostie, et gravée de l’épitaphe du défunt : « Ici repose le corps de […] Clesse, curé de Rossignol. Né à Tintigny le 4 juin 1763, ordonné prêtre à Trèves le 10 7bre 1789. Il fut confesseur de la foi en refusant de prêter le serment exigé par la loi du 10 fructidor en V [sic]. Condamné à l’exil perpétuel, il fut déporté à l’ile de Rhé [sic]. Rendu à la liberté en 1800, il revint dans son pays où il exerça dignement le S[ain]t ministère et mourut à Rossignol le 10 juillet 1841. Pleuré comme un père par ses paroissiens qu’il aimait comme ses enfants. R.I.P. ».

 

Map

Carte : 
Titre alternatif : 
monument Clesse
Catégorie : 
Auteur de la fiche : 

Pages

S'abonner à RSS - Révolution et Empire