Révolution et Empire

La dalle funéraire de Charles Goffin

Située dans le cimetière de Tintigny, dressée contre le mur de l’église, se trouve la dalle funéraire d’un ancien curé de la localité. D’une hauteur de 170 cm sur une largeur de 69 cm, elle a été gravée en 1854 et décorée d’une croix entourée de deux étoiles et de deux chandeliers d’église et décorée d’un calice surmonté de l’Hostie. À son pied se trouve un crâne. Il s’agit ici d’un programme traditionnel de l’iconographie funéraire liée à un membre du clergé. Dans la partie inférieure se trouve un cartouche gravé d’une inscription latine rappelant le sort réservé au prêtre suite à la Révolution : « À la mémoire du révérend Charles Goffin qui, aux époques calamiteuses, s’est exilé 15 mois dans l’île de Ré, puis pour 25 ans à Sainte-Marie, il est mort pieusement à Tintigny le 16 juillet 1854 à l’âge de 76 ans ».

 

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dalle funéraire de Charles Goffin
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La chapelle du domaine provincial de Wégimont

Au sein du domaine de provincial de Wégimont se trouve l’ancienne chapelle des Carmes, édifiée en 1643 par Catherine de Druyn pour y installer la sépulture de son époux, le baron Charles Ernest de Lynden. L’édifice est ensuite devenu le caveau de la famille d’Oultremont. Parmi les membres de la famille inhumés à cet endroit se trouve Ferdinand d’Oultremont, sous-lieutenant au 2e carabiniers en 1813. Une plaque commémorative, inaugurée en 1989 à l’initiative de la délégation de Belgique de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens, porte l’inscription suivante : « Dans cette chapelle repose le comte Ferdinand d’Oultremont tombé à Vitry-le-François le 23 mars 1814 ». La plaque rappelle la participation du défunt à la campagne de France de 1814 qui vit la chute et la première abdication de Napoléon.

 

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chapelle du domaine provincial de Wégimont
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La tombe de Charles de Thierry à Hermalle-sous-Argenteau

Dans le cimetière communal du village se trouve la tombe, récemment restaurée, de Charles de Thierry, chasseur à cheval de la Garde impériale de 1806 à 1811 puis capitaine au 5e hussards en 1813. Il poursuit ensuite sa carrière dans l’armée belge. La très belle stèle est décorée d’ornements militaires parmi lesquels un casque du 1er lanciers dans lequel il servit sous Léopold Ier, un sabre et des médailles. Dans la partie inférieure, son épitaphe : « Charles Ferdinand Eugène de Thierry, colonel au régiment des lanciers, décédé à Hermalle sous Argenteau le 9 février 1842 à l’âge de 54 ans. Qui vécut bien, qui aima bien, qui mourut bien (…) ».

 

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tombe de Charles de Thierry
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La chapelle Collard et la chapelle Gourdet

Située sur une hauteur au milieu des champs entre les villages de Grandvoir et Tournay se trouve la chapelle Collard qui garde aujourd’hui le souvenir d’une famille de notables de l’Empire. Né en 1752, Pierre-Joseph Collard se rallie dès 1795 à la République française, chose plus rare pour un habitant de l’ancien duché de Luxembourg. Il devient successivement juge de paix à Luxembourg, membre du conseil des Cinq-Cents entre 1797 et 1799, puis du corps législatif de 1799 à 1805. En 1811, il est nommé président du tribunal de première instance de Neufchâteau. Il poursuit sa carrière sous le régime hollandais jusqu’en 1820 avant d’abandonner la vie politique. Il meurt au château de Grandvoir en 1843. Son frère, Jean-Herman-Joseph Collard, se rallie lui aussi aux idées révolutionnaires et devient commissaire du Directoire à Neufchâteau puis sous-préfet de Neufchâteau de 1800 à 1811. Il est ensuite membre du corps législatif entre 1811 et 1814. Sur la route le menant à Grandvoir, il est brutalement assassiné le 3 décembre 1814, quelques mois après la chute de l’Empire. Tous deux sont inhumés dans la chapelle-crypte érigée en style néoclassique pour la famille Collard en 1843.

Dans la chapelle Gourdet se trouve une dalle commémorative mentionnant les noms de soldats de l’armée napoléonienne tués au cours des campagnes d’Espagne et de Russie comme l’indique leur épitaphe : « Louis Gourdet, tué au siège de Saragosse l’an 1809, âge de 21 ans, et son frère Henri Gourdet mort l’an 1812 pendant la campagne de Russie, âge de 21 ans ». L’édifice a été érigé par la famille aux alentours de 1860.

 

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chapelle Collard et chapelle Gourdet
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La croix de Jean-Joseph Cartiaux à Vedrin

Le long de la rue François Lorge à Vedrin se trouve une croix couverte fort élémentaire. En bois, elle comporte une petite plaque sur laquelle est simplement inscrit : « Jean-Joseph Cartiaux, prisonnier à l’île de Cabrera de 1808 à 1814 ». Ce discret monument commémoratif nous renseigne sur une des facettes moins bien connues de la période napoléonienne. En 1808, alors que l’armée française se trouve en Espagne, l’empereur doit faire face à une insurrection dans le sud du pays, dans la ville de Baylen. Face à la puissance de résistance espagnole, le général Dupont de l’Étang est contraint à la capitulation le 24 juillet 1808. Cette grande victoire espagnole constitue aussi le premier échec important des armées napoléoniennes et montre que la France n’est pas invincible. Le traité signé prévoit le rapatriement des troupes françaises à Rochefort mais déplaît aux Anglais et suscite l’indifférence de Napoléon qui n’apporte aucune aide aux prisonniers français. Tout d’abord dispersés dans les campagnes espagnoles, les soldats français sont faits prisonniers après la victoire de la Grande Armée à Madrid en décembre 1808 et enfermés dans des bateaux ancrés dans la rade de Cadix pendant quatre mois. Ces prisonniers sont ensuite transférés à Cabrera, une petite île de l’archipel des Baléares, au sud de Majorque. Ce sont 2 979 sous-officiers et soldats qui y débarquent le 2 mai 1809, suivis de 1 248 autres prisonniers le 9 mai et d’un troisième contingent le 11 mai. On estime le nombre total de prisonniers emmenés à Cabrera entre 1809 et 1814 à 11 800 hommes. L’île, un désert de cailloux, ne possédait ni maison ni eau. Les prisonniers y survivent dans des conditions miséreuses pendant de nombreuses années. À la fin du régime impérial français, un premier convoi délivre les prisonniers les plus malades le 16 mai 1814. Une semaine plus tard, le restant des 3 700 survivants est transporté à Marseille. Parmi eux, un soldat belge des armées napoléoniennes, discrètement commémoré au bord d’une route de la campagne namuroise.

 

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croix de Jean-Joseph Cartiaux
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Le mausolée de monseigneur Pisani de la Gaude

Second évêque concordataire de Namur, Joseph Pisani de la Gaude repose dans la cathédrale Saint-Aubain. Né à Aix-en-Provence en 1743, avocat dans un premier temps, il embrasse la carrière ecclésiastique sous l’influence de son oncle, l’évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, et est ordonné prêtre en 1773. Il devient rapidement vicaire du diocèse de son oncle avant d’être nommé évêque de Vence en 1783. Chassé de son siège épiscopal par les révolutionnaires en 1791, il s’exile en Italie (Nice, Rome, Venise et Pesaro). Suite à la pacification religieuse apportée par le Concordat de 1801, il peut rentrer en France mais se retrouve sans emploi : la réorganisation des diocèses voulue par Napoléon a fait disparaître le diocèse de Vence.

À Namur, un premier évêque concordataire avait été nommé par Napoléon en 1802. Il s’agit ici aussi d’un Français. Né en Moselle, Claude de Bexon ne supporte pas sa charge bien longtemps et démissionne en septembre 1803. Suite à cette démission, l’ancien évêque de Vence est nommé à ce poste le 3 février 1804 par Bonaparte et confirmé par le pape le 28 mai suivant. Le diocèse est en crise et doit gérer une sorte de schisme local mené par les Stévenistes. Pisani prend possession de son diocèse le 15 août et entame son action, caractérisée par la reconstruction et la réorganisation de la vie pastorale. Fait baron d’Empire, il poursuit son travail après la chute du régime et meurt à Namur le 23 février 1826.

Réalisé en 1826 par le sculpteur Philippe Parmentier, son monument funéraire représente le défunt dans ses habits épiscopaux, couché, le bras droit reposant sur deux coussins. Au-dessus figurent les armoiries de l’évêque représentant un arbre surmonté de deux étoiles. Elles sont accompagnées de sa devise « Gemino sub sydere tuta » (en sûreté sous les deux étoiles). Le gisant et les armoiries sont sculptés dans du marbre blanc et situés sur un haut socle de marbre noir, le tout situé dans une niche. Une longue inscription latine figure sur le socle du monument : « Æternae memoriae ill[ustrissi] mi ac R[everendissi]mi D[omi]ni D[omi]ni Caroli-Francisci-Joseph Baronis de Pisani de la Gaude Episcopi qui per XXII anni Ecclesiam Namurcen[sem] pie sapitenter feliciterq[ue] rexit et operibus bonis virtutisbus[que] in obdorm[itiona] die XXIII februari MDCCCXXVI ÆT[ATE] LCCCII R.I.P. » (« À l’éternelle mémoire […] de Charles-François-Joseph, baron de Pisani de la Gaude, évêque qui, avec sagesse et bonheur a dirigé pendant 22 années l’Église de Namur, mort le 23 février 1826 […] »).

 

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mausolée de monseigneur Pisani de la Gaude
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La chapelle Saint-Jacques de Beaulieu à Havré

La chapelle Saint-Jacques fait office de chapelle castrale pour la famille Duval de Beaulieu. Il s’agit d’un petit édifice de plan rectangulaire construit au début du XIIIe siècle mais lourdement remanié au début du XIXe siècle afin de le transformer en chapelle funéraire. On y adjoint ensuite un porche néo roman vers 1890. On y trouve entre autres les boiseries du couvent des Dominicains de Mons, démoli peu après la Révolution pour y ériger l’hôtel particulier de Constant Duval de Beaulieu. Le domaine appartient à une famille de haute noblesse, dont les membres s’illustrent sous l’Empire et deviennent comtes Duval de Beaulieu en 1809.

Plusieurs membres de la famille enterrés dans la chapelle ont joué un rôle sous le régime français. Constant Duval de Beaulieu (1751-1828) est maire de Mons entre 1800 et 1815. Dieudonné Duval de Beaulieu (1786-1844) occupe de nombreux postes administratifs importants sous l’Empire, notamment auditeur du Conseil d’État en 1806 et intendant de la province de Burgos en 1809. Il poursuit une carrière politique sous les régimes hollandais et belge. Édouard Duval de Beaulieu de Blaregnies (1789-1873) entre au service de la France en 1804 et prend part aux campagnes impériales (Prusse, Pologne, Espagne, Russie). Il est décoré sur le champ de bataille de La Moskova et nommé officier de la Légion d’honneur à Leipzig en 1813. Sous la Restauration, il rejoint les troupes des Pays-Bas et donne sa démission en 1819.

 

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chapelle Saint-Jacques de Beaulieu
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Le cimetière de Mons

Pierre François Blondel

Un haut monument néoclassique de facture traditionnelle abrite la sépulture de la famille Blondel-Guillochin. Posé sur un socle de trois niveaux, il est orné en son sommet d’une croix posée sur un globe et de feuilles d’acanthes. Des plaques de marbre comportent les épitaphes des défunts parmi lesquelles celle-ci : « D.O.M. Ici reposent les corps de Mr Pierre François Blondel, avocat général à la cour impériale de Douai (…) pieusement décédé à Hyon le 22 août 1854 à l’âge de 56 ans (…) ».

Narcisse Capiaumont

Une haute colonne enrobée dans un drap funéraire abrite la sépulture d’un soldat des campagnes de la République. Le monument est posé sur un socle de trois niveaux dont la base présente un fronton triangulaire sur lequel s’inscrit une médaille de la Légion d’honneur. L’épitaphe du défunt est gravée sur le socle à l’avant du monument : « Monument élevé à la mémoire de Monsieur Narcisse Albert Philippe Capiaumont, chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur, décédé à Mons le 19 décembre 1847 à l’âge de 76 ans. Il fit les campagnes de 1792 et 1793, en qualité de capitaine, et fut blessé à la bataille de Jemappes. Une prière s’il vous plaît, pour le repos de son âme ».

Le monument des frères Duvivier

La tombe des frères Duvivier au cimetière de Mons © D. Timmermans La tombe des frères Duvivier au cimetière de Mons © D. Timmermans

Parmi les très belles sépultures présentes au cimetière de Mons se trouve l’imposant monument funéraire des frères Duvivier, très certainement une des plus belles tombes napoléoniennes hors de France. Réalisée par l’entrepreneur Émile Hoyaux, elle est l’œuvre de l’architecte Charles Damas Vincent (1820-1888). L’originalité de ce mausolée réside dans le fait qu’il est basé sur la notion de fratrie, thème moins fréquent dans l’architecture et la symbolique funéraires. Ignace-Louis Duvivier est capitaine adjudant-major aux chevau-légers polonais de la Garde impériale en 1807, chevalier de l’Empire en 1810 et major du 4e chasseurs à cheval en 1811 ; il sert entre autres en Russie et en Saxe. En 1814, il est nommé adjudant-commandant, chef d’état-major de la division Pajol. Lors de la campagne de 1815, il s’éloigne toutefois des armées napoléoniennes et commande le 8e hussards dans l’armée des Pays-Bas sous les ordres de Wellington. Son frère, Vincent Duvivier, est sous-lieutenant. Il sert au 3e dragons pendant la campagne d’Égypte avant d’être nommé capitaine en 1800. Il devient ensuite chef d’escadron au 21e dragons et participe aux célèbres batailles d’Austerlitz, Iéna et Eylau. Il est admis à la retraite en 1807.

Le monument comporte un grand nombre d’inscriptions parmi lesquelles les noms de nombreuses batailles auxquelles ont participé les frères Duvivier : Liège, Benthein, Arcole, Les pyramides, Aboukir, Saint-Jean d’Acre, Mont Thabor, Héliopolis, Marengo, Austerlitz, Iéna, Eylau, Somosierra, Wagram, Moscowa, Leipzig, Paris et Waterloo. De part et d’autre du monument se trouvent les épitaphes des défunts : « Vincent Marie Constantin Duvivier, lieutenant-général officier des ordre [de] Léopold et de la Légion d’honneur, chev[alier]de 4e classe [de l’]ord[re] mil[itaire] de Guillaume Ier, né à Mons le 12 décembre 1774, y décédé le 8 novembre 1851 » ; « Ignace Louis baron Duvivier, lieutenant-général grand-officier de l’ord[re] de Léopold, commandeur de l’ord[re] de la Légion d’honneur, chev[alier]de 3e classe [de l’] ord[re] mil[itaire] de Guillaume Ier, né à Mons le 13 mars 1777, y décédé le 5 mars 1853 ». L’iconographie du monument est elle aussi des plus riches. À gauche, aux côtés des épitaphes de Vincent et Ignace Duvivier, on trouve des attributs militaires avec des feuilles de chêne et de laurier et une évocation de la carrière des défunts : culasse de canon, boulet, écharpe d’officier, chapka (Ignace a servi dans un régiment polonais), casque et cuirasse d’officier de cuirassier, Légion d’honneur, carabine de cavalerie, sabre d’officier de dragons. On y voit également plusieurs hampes de drapeaux : un français avec aigle impériale, un belge avec le lion, un islamique au croissant pour évoquer la campagne d’Égypte et la hampe à fer de lance. À droite, sous les épitaphes de Charles et Auguste, avocat et officier municipal, figurent des symboles relatifs à la justice, à la politique, au développement économique et industriel : épis de blé, roue dentée, balance, toque de juge, tables de la Loi.

Enfin, le monument comporte à l’arrière d’autres inscriptions dédicatoires dont une à la mémoire de Philippe-Ghislain Duvivier, capitaine au 20e dragons. Celle-ci figure au dos du monument et évoque la mémoire de ce soldat mort en Égypte le 14 prairial an VII. Un quatrième frère, avocat, est lui aussi commémoré. Bien que n’ayant pas suivi la voie militaire comme ses frères cadets, Charles Duvivier poursuit sa carrière administrative au sein des institutions françaises, comme le précise son épitaphe : « Charles-Maximilien Hubert Duvivier, avocat, administrateur du dépa[rtem]ent de Jemmape [sic], officier municipal à Mons, agent du caissier de l’État, né à Mons le 8 mai 1767, y décédé le 5 octobre 1846 ».

Charles Antoine Joseph Fontaine de Fromentel

Le monument néoclassique de la famille Fontaine de Fromentel comporte un panneau gravé d’une épitaphe et est surmonté d’une pierre sculptée aux armes de la famille. Garde d’honneur de Napoléon, le défunt a notamment pris part aux batailles de Leipzig, Hanau, Montmirail et Château-Thierry. Son engagement militaire lui permet de recevoir le grade de lieutenant sur le champ de bataille, la croix de la Légion d’honneur et la médaille de Sainte-Hélène. Après la chute de l’Empire, il entre en politique. Il est conseiller communal de Mons de 1836 à 1867, échevin de 1840 à 1867 et officier d’état-civil. « Priez pour le repos de l’âme de Charles Antoine Joseph Fontaine de Fromentel, ancien échevin de la ville de Mons, chevalier des ordres de Léopold, Légion d’honneur, décoré de la médaille de Sainte-Hélène, né le 30 août 1793, décédé le 22 décembre 1875. R.I.P. ».

Michel Joseph Hennekinne

Michel Joseph Hennekinne occupe de hautes fonctions administratives sous le régime français tout en étant parallèlement agent municipal puis communal sous la République, l’Empire et le régime hollandais. Il repose sous un monument néoclassique orné de flambeaux, décoré de couronnes et surmonté d’une croix. Il porte l’épitaphe suivante : « À la mémoire de Michel Joseph Hennekinne, receveur général du département de Jemappes, né à Mons le 17 juillet 1757, décédé le 19 janvier 1829 ».

Jean-Antoine Malherbe

La sépulture de Jean-Antoine Malherbe au cimetière de Mons © D. Timmermans La sépulture de Jean-Antoine Malherbe au cimetière de Mons © D. Timmermans

Non loin du monument Duvivier se trouve une autre sépulture, celle de Jean-Antoine Malherbe, né à Cornesse, non loin de Verviers, en 1782. Lieutenant en 1809, il devient capitaine d’état-major en 1812. Au cours des campagnes napoléoniennes, il sert à Smolensk, à la Moscowa, à Malojaroslavetz, au passage de la Bérézina, au siège de Thorn et au blocus d’Hambourg. Il est nommé chef de bataillon le 30 mars 1814. Sa tombe a récemment été restaurée par l’association pour la conservation des monuments napoléoniens. Elle est constituée d’un gros bloc de granit surmonté d’une urne funéraire, décoré de sabliers ailés et gravé de l’inscription suivante : « Jean Antoine Malherbe, lieutenant général, né à Cornesse (Liège) le 27 septembre 1782, décédé à Mons le 21 décembre 1858 ».

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cimetière de Mons
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La tombe des frères Duvivier au cimetière de Mons © D. Timmermans
La sépulture de Jean-Antoine Malherbe au cimetière de Mons © D. Timmermans
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La tombe de Christophe Jacmin à Gérouville

Dans le cimetière communal de Gérouville se trouve la tombe d’une autre figure wallonne des armées napoléoniennes. Christophe-Charles Jacmin, caporal en 1804 puis sergent-major, sert au 32e de ligne en Autriche, en Prusse, en Pologne et en Espagne entre 1808 et 1814. Promu sous-lieutenant en 1812 et lieutenant en 1813, il a probablement intégré la Garde impériale pendant les Cent-Jours : « Charles Jacmin, officier de la Garde impériale, chevalier de la Légion d’honneur, 1779-1842 ». Originaire de Verdun, il s’installe à Gérouville en 1825 et meurt à Arlon en 1842.

 

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tombe de Christophe Jacmin
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Le cimetière de Robermont

Le site du cimetière de Robermont était occupé par une abbaye sous l’Ancien Régime. Dès le 25 décembre 1792, les Français ordonnent aux religieuses de quitter leur établissement afin d’y installer les troupes républicaines. À l’approche des armées impériales au début de l’année 1793, les Français abandonnent les lieux. Le site est ensuite pillé par les habitants du coin. Les combats entre Français et Autrichiens en juillet 1794 finissent de ravager l’ancienne abbaye. Dans les locaux encore quelque peu salubres, les Français parquent ensuite des bestiaux destinés aux troupes, qui prennent possession des lieux au cours de l’hiver 1795. Les religieuses reviennent quelques mois dans leur monastère mais leur communauté est supprimée en 1796 et le couvent déclaré bien national. Le site de l’abbaye est vendu en 1797. La ville de Liège achète le jardin dans le but de l’utiliser comme cimetière : le lieu est bien localisé et met la ville à l’abri des maladies. Liège devance ainsi le décret impérial de 1804 en décidant de transférer les sépultures extra-muros. Dès le 27 janvier 1810, la municipalité doit arrêter un premier agrandissement du cimetière qui, aujourd’hui encore, est le plus grand cimetière communal. On y trouve de très belles sépultures dans un vaste parc arboré que l’on considère souvent, à raison, comme le « Père-Lachaise liégeois ». Parmi les personnalités inhumées à Robermont, on retrouve des révolutionnaires et des soldats d’Empire.

Englebert Botty

C’est au grenadier de la garde impériale, sorte d’armée dans l’armée composée des meilleurs éléments et qui avait le pas sur le reste de l’armée. Sa tombe, plus que modeste, comporte une petite plaque sur laquelle est gravée cette inscription laconique « Grenadier de la Garde impériale de la période 1792-1815 ».

Louis Brixhe

La sépulture de Louis Brixhe au cimetière de Robermont © IPW La sépulture de Louis Brixhe au cimetière de Robermont © IPW

Né à Spa en 1787, fils d’un révolutionnaire qui fut membre des Cinq-Cents, il entre à l’école militaire de Fontainebleau le 8 juin 1806. Il participe aux campagnes de Pologne dès 1806 et 1807. Devenu sous-lieutenant au 13e dragons, il sert en Espagne en 1809 et au Portugal en 1810. Il est promu lieutenant le 1er avril 1811 et fait chevalier de la Légion d’honneur par décret impérial du 28 juin 1813. Capitaine la même année, il participe à la campagne de Saxe puis à la campagne de France en 1814. Il quitte le service de la France après la chute de l’Empire. En octobre 1830, il est membre de la commission de guerre de la jeune Belgique et devient le premier colonel de la gendarmerie belge. Pensionné en 1835, il meurt à Liège le 4 décembre 1876. Enterré avec plusieurs membres de sa famille, sa sépulture est sobrement décorée d’un bloc de granit gravé d’inscriptions parmi lesquelles on retrouve celleci : « Louis G. M. Brixhe, général, décédé à Liège le 4 Xbre 1875 à l’âge de 80 ans ».

Eugène Crossée

Né le 5 novembre 1796 à Dolembreux, il s’engage dans les gardes d’honneur le 5 juillet 1813. Il participe à la campagne de Saxe la même année et à la campagne de France en 1814, après laquelle il quitte le service de l’Empire le 7 juin 1814. Il sert ensuite probablement les Pays-Bas et termine sa carrière comme général-major de l’armée belge. Il décède en activité le 27 août 1855. Il repose dans un très beau monument de petit granit de style néogothique sur lequel se trouve l’inscription : « À la mémoire de Crossée Jh Victor, général-major, officier de l’ordre de Léopold, né à Dolembreux le 5 novembre 1796, décédé au camp de Beverloo le 27 août 1855 ».

Jacques-Joseph Fabry

La tombe de Jacques-Joseph Fabry au cimetière de Robermont © IPW La tombe de Jacques-Joseph Fabry au cimetière de Robermont © IPW

Une des figures de la Révolution liégeoise est enterrée dans la parcelle 40. Mort le 11 février 1798 dans les derniers feux de la République, il était devenu bourgmestre d’une municipalité liégeoise dès le 18 août 1789. Farouche ennemi du prince-évêque, il prend le chemin de l’exil vers Bouillon puis Paris. De retour à Liège après l’entrée en ville du général Dumouriez en novembre 1792, il est nommé président du conseil municipal et devient membre de la convention nationale liégeoise, organe législatif révolutionnaire qui fut notamment à l’origine de la démolition de la cathédrale Saint-Lambert, et se prononce en faveur de la réunion du pays de Liège à la France. En février 1793, il préside pour quelques jours l’administration générale provisoire du pays de Liège avant le retour des troupes autrichiennes. Fabry doit à nouveau se réfugier à Paris avec d’autres révolutionnaires liégeois avant d’y revenir après la libération de Liège en juillet 1794. Observateur de la mise en place du régime français dans nos régions, il se retire pourtant de la vie politique. Sa monumentale sépulture gravée dans la pierre représente un tombeau de style classique, surmonté d’une croix et orné de l’inscription suivante : « Ici reposent les cendres de Jacques Joseph Fabry, ancien bourgmestre de la ville de Liège, décédé le 25 pluviôse an 6 (11 février 1798) (…) ».

Charles de Goeswin

Capitaine au service de l’Autriche puis de la France, il entre dans la Grande Armée et obtient la Légion d’honneur. Il devient lieutenant-colonel au service des Pays-Bas après la chute de l’Empire et prend sa retraite en 1823. Sa sépulture est constituée d’une croix de pierre entourée d’une petite grille en fer forgé. On y lit l’épitaphe suivante : « Ici repose le baron Charles Ernest de Goesvin [sic], colonel et chevalier de la Légion d’honneur, né à Liège le 7 février 1777, y décédé le 31 octobre 1858 ».

Jean-Nicolas L’Olivier

Insigne napoléonien qui référence les monuments d’Empire sur la tombe de Jean-Nicolas L’Olivier © IPW Insigne napoléonien qui référence les monuments d’Empire sur la tombe de Jean-Nicolas L’Olivier © IPW

Volontaire au service de Napoléon dès l’âge de 12 ans, il devient caporal, sergent, sous-lieutenant puis lieutenant de l’armée impériale. Blessé à la bataille de Wagram, il est à nouveau blessé et fait prisonnier en France pendant la campagne de 1814. Il parvient à s’enfuir et est décoré de la Légion d’honneur. En 1815, il se met au service de l’armée hollandaise et choisit le camp des patriotes en 1830. Son imposant tombeau de petit granit est entouré d’une grille en fer forgé et orné d’une plaque sur laquelle est gravée l’inscription suivante : « Ici reposent Monsieur Jean-Nicolas-Marie l’Olivier, lieutenant-général, commandant de la 3e division territoriale et d’infanterie, commandeur des ordres de Léopold, de la branche Ernestine de Saxe et de la Légion d’honneur (1792-1856) et son épouse (…) ».

La tombe de Jean-Nicolas L’Olivier au cimetière de Robermont © IPW La tombe de Jean-Nicolas L’Olivier au cimetière de Robermont © IPW

Jean Leboutte

Né à Liège le 6 décembre 1784, Jean Nicolas François Leboutte entre comme volontaire dans la jeune garde impériale le 10 septembre 1804 et devient grenadier d’élite. Il participe notamment aux batailles d’Austerlitz en 1805 et d’Iéna en 1807. Il fait ensuite les campagnes d’Espagne (1808, 1811-1812), d’Autriche (1809) et de Russie. Il devient capitaine en 1813 et participe à la campagne de Saxe la même année et à celle de France en 1814. Lors du premier exil de Napoléon, il reste dans l’armée française et est fait chevalier de la Légion d’honneur par Louis XVIII le 30 août 1814. Au retour de l’empereur, il participe aux diverses campagnes de 1815 et notamment à la bataille de Waterloo. Admis dans l’armée des Pays-Bas en 1818, il intègre ensuite l’armée belge dès le 23 octobre 1830. Aide de camp honoraire de Léopold Ier en 1831, il est promu général-major en 1841 et retraité en 1856 au grade de lieutenant-général. Il décède à Liège le 27 février 1867 après avoir reçu la médaille de Sainte-Hélène de Napoléon III. Sa tombe, des plus simples, est composée de grandes dalles de granit superposées en forme de cercueil. On y trouve l’inscription suivante : « À la mémoire de Jean-François-Nicolas Leboutte, lieutenant général, aide de camp honoraire du roi, décoré de la Croix de Fer, commandeur de l’ordre de Léopold, officier de la Légion d’honneur, médaillé de Sainte-Hélène ».

Pierre Raikem

Né le 9 novembre 1794 à Liège, il entame vraisemblablement sa carrière militaire dans les rangs de l’armée française en 1813 ou 1814. Il a plus que probablement servi sous l’Empire car Napoléon III lui a décerné la médaille de Sainte-Hélène. Il poursuit sa carrière au service des Pays-Bas (avec lesquels il prend part à la bataille de Waterloo), puis de la Belgique. Devenu officier de l’ordre de Léopold en 1851 et général-major en 1853, il est pensionné en 1857 et décède à Liège le 6 mai 1862. Sa sépulture est composée d’une simple stèle de petit granit gravée de l’inscription suivante : « Ici repose Pierre Joseph Raikem, général-major, décédé le 6 mai 1862 à l’âge de 68 ans (…) ».

Pierre Thuillier

1781-1850, soldat de la Grande Armée.

Jean-Charles van Landewyck

Né de père belge en 1794 à Valenciennes, il s’engage comme volontaire au 112e de ligne le 22 mars 1805. Blessé à deux reprises en Allemagne en 1813, il a le grade de sergent au moment de recevoir son congé de l’armée en 1814. Devenu colonel du 6e régiment d’infanterie de l’armée belge, il meurt en service le 30 octobre 1847. Sa pierre tombale, sculptée dans du petit granit, comporte la dédicace suivante : « Les officiers du 6e régiment d’infanterie à leur colonel van Landewyck Jean-Charles décédé le 30 octobre 1847 à l’âge de 55 ans. R.I.P. ».

Jean-Nicolas Wery

La sépulture de Jean-Nicolas Wery dans le cimetière de Robermont © IPW La sépulture de Jean-Nicolas Wery dans le cimetière de Robermont © IPW

Autre soldat de la Grande Armée, Wery devient soldat au 4e voltigeur en 1809 et fusilier-chasseur en 1812. Avec ce corps d’armée, il participe à la campagne de Russie avant de rejoindre le 2e régiment de chasseurs à pied de la Garde impériale. Il obtient la médaille de Sainte-Hélène des mains de Napoléon III qui avait décerné cet honneur à tous les anciens soldats de son oncle qui en faisaient la demande. Cette récompense est d’ailleurs mentionnée dans son acte de décès en 1859. La stèle, classique, est surmontée d’une croix et taillée dans le petit granit. On y trouve l’inscription suivante : « Ici reposent les restes mortels de Nicolas Joseph Wery, ancien soldat de l’Empire aux chasseurs de la Garde impériale, ayant suivi Napoléon Ier dans les désastreuses campagnes de Russie en 1812, 1813 et 1814. Décédé le 12 S[eptem]bre 1859 à l’âge de 71 ans. Il est regretté de sa famille et de ses amis ».

Plaque de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens apposée sur la tombe de Jean-Nicolas Wery © IPW Plaque de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens apposée sur la tombe de Jean-Nicolas Wery © IPW

 

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cimetière de Robermont
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La sépulture de Louis Brixhe au cimetière de Robermont © IPW
La tombe de Jacques-Joseph Fabry au cimetière de Robermont © IPW
Insigne napoléonien qui référence les monuments d’Empire sur la tombe de Jean-Nicolas L’Olivier © IPW
La tombe de Jean-Nicolas L’Olivier au cimetière de Robermont © IPW
La sépulture de Jean-Nicolas Wery dans le cimetière de Robermont © IPW
Plaque de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens apposée sur la tombe de Jean-Nicolas Wery © IPW
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