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Stèle von ZASTROW

À l’entrée du cimetière de Belgrade se trouve la stèle du colonel prussien Heinrich von Zastrow, tué le 20 juin 1815 en combattant l’arrière-garde de Grouchy. Il s’agit ici d’un monument commémoratif, les restes du défunt reposant au cimetière allemand de Lommel. Entouré d’une petite haie de buis, le monument se présente sous la forme d’un bloc de calcaire surmonté d’un casque militaire antique. 

Il est décoré de croix et de feuilles de lierre et est gravé d’une inscription difficilement déchiffrable en allemand : 

« Heinrich von Zastrow, Oberst und Commandeur des koeniglich preussichen Infanterie Regimentes Colberg er fiel an der Spitze (seiner Truppen in Kampfe fürs Vaterland) an 20 juni 1815 » (« Heinrich von Zastrow, supérieur et commandeur de l’infanterie royale du régiment prussien Colberg, il tomba (ses troupes dans la lutte pour la patrie) le 20 juin 1815 »). 

Récemment, une nouvelle plaque a été apposée devant le monument : 

« Grabmal des Heinrich von Zastrow, Oberst un Kommandeur des königlich preussischen Infanterieregimentes nr. 9 gefallen vor Namur in Kampf gegen Napoleonische Truppen unter Marschall Grouchy am 20 Juni 1815 » (Le monument funéraire de Heinrich von Zastrow, supérieur commandant du régiment d’infanterie royal prussien nº 9 tombé devant Namur dans la lutte contre les troupes napoléoniennes du maréchal Grouchy le 20 juin 1815). 

Il s’agit aujourd’hui du seul monument commémorant les combats de 20 juin 1815. Le monument aux morts français érigé dans le cimetière de Belgrade en 1857 a été détruit depuis.

 

Cimetière de Belgrade
Rue Adolphe Mazy 15
5001 Belgrade

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Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Stèle DEMULDER et monument MERCER


 

La stèle du capitaine Mercer à Braine-l’Alleud. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

 Deux monuments commémoratifs se trouvent non loin l’un de l’autre, sur le chemin des vertes bornes à Braine-l’Alleud. Le premier rend hommage au lieutenant de cavalerie Augustin Demulder, affecté au 5e régiment de cuirassiers. Né à Nivelles en 1775, il est tué au cours des charges menées contre les carrés alliés par le maréchal Ney. 

Inauguré le 20 juin 1986, le monument est constitué d’une stèle de pierre bleue portant l’inscription suivante : 

« En mémoire du lieutenant Augustin Demulder du 5e cuirassiers, né à Nivelles en Brabant en 1775, chevalier de la Légion d’honneur, blessé à Eylau 1807, à Essling 1809, à Hanau 1813, tué à Waterloo, et en mémoire de tous les cavaliers qui chargèrent avec lui le 18 juin 1815. Cette pierre a été placée par le Waterloo comitee en association avec la société belge d’études napoléoniennes, 1986 ». 

Un second monument rappelle l’endroit où se trouvait la batterie du capitaine Alexandre Cavalie Mercer pendant la bataille de Waterloo. Membre du Royal horse artillery company, il commandait la batterie Dickson en l’absence de son supérieur. 

La stèle porte l’inscription suivante : 

« This stone marks the last position of G. Troop, Royal Horse Artillery, commanded by Captain A.C. Mercer. During the battle of Waterloo, 18 june 1815, from here the troop took a conspicuous part in defeating the attacks of the French cavalry » 

(Cette pierre marque la dernière position des troupes de la Royal Horse Artillery, commandée par le capitaine Mercer. Pendant la bataille de Waterloo, 18 juin 1815, la troupe prit une part remarquable en défaisant les attaques de la cavalerie française).

 

Chemin des Vertes Bornes
1420 Braine-l'Alleud

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles, KIK-IRPA

Stèle Édouard de MERCX de CORBAIS

Dans le choeur de l’église Saint-Étienne de Seilles se trouve une stèle à la mémoire du chef d’escadron Édouard de Mercx de Corbais. Officier au service de l’Autriche entre 1805 et 1809, il passe au service de l’empire français comme capitaine au 8e chevau-légers lanciers et prend part à la douloureuse campagne de Russie au cours de laquelle il est grièvement blessé et fait prisonnier. Transféré à Saratov, sur la Volga, il parvient à s’échapper le 4 août 1813, après 9 mois de captivité et à rejoindre le QG impérial à Dresde. 

Napoléon le promeut chef d’escadron pour sa bravoure. Il participe ensuite aux batailles de Kulm, Pirna, Leipzig et Hanau, où il est une fois encore blessé. En 1814, il prend part à la bataille de Paris avant le premier exil de l’empereur. Il rejoint ensuite l’armée néerlandaise et sert en Belgique dans les rangs de l’armée des Pays-Bas pendant la campagne de 1815. 

Édouard de Mercx de Corbais est inhumé dans la sépulture de famille, dans le cimetière jouxtant l’église.

 

Eglise Saint-Etienne
Rue Warnier 3
5300 Andenne (Seilles)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Stèle aux grognards

Le 31 mai 2009 a été inaugurée une stèle en hommage aux grognards de l’Empire ayant pris part à la bataille de Ligny. Décorée d’une aigle impériale, elle a été offerte par Ben Weider et a été réalisée grâce à la contribution des « Amis de Ligny » et de l’association pour la conservation des monuments napoléoniens. 

On peut y lire l’inscription suivante : 

« Hommage aux valeureux grognards de l’empereur, artisans de sa dernière victoire. Ligny, 16 juin 1815. Ce monument est un don de Ben Weider, président de la société napoléonienne internationale. Les amis de Ligny. ACMN ».

Rue Pont Piraux
5140 Sombreffe

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Frédéric MARCHESANI, 2014

 J. Tordoir

Statue Louis SEUTIN

Dans le petit square situé devant la gare figure une statue représentant Louis Seutin. Né à Nivelles le 19 octobre 1793, il entame sous l’Empire des études de médecine à l’école de l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles. Rattrapé par la conscription, il est enrôlé comme chirurgien-aide-major dans les armées napoléoniennes et pratique son métier en 1813 et 1814 sous les ordres de Dominique Larrey, baron d’Empire et chirurgien en chef de la Grande Armée. Il est alors chargé de soigner les blessés de diverses batailles menées en Allemagne. Licencié du service militaire après la chute de l’Empire, il rentre en Belgique en 1814 pour y poursuivre sa carrière. L’année suivante, pendant la bataille de Waterloo, il travaille pour les forces hollando-belges dans une clinique improvisée non loin du champ de bataille. Il y détient le record d’amputation sur une journée, avec pas moins de 32 opérations du genre réalisées à partir de 11 heures du matin ! Il devient par la suite médecin en chef de l’armée belge en 1831, médecin du roi en 1834, professeur de clinique opératoire à l’université de Bruxelles, sénateur de 1853 à 1862 et est fait baron par Léopold Ier. Il décède à Bruxelles le 29 janvier 1862.

Le monument, inauguré le 21 juin 1903 par le prince Albert, est l’œuvre du sculpteur Jean-Joseph Hérain. On y trouve un buste en bronze du chirurgien portant un costume civil et une toge académique sur son épaule droite. Il est situé au sommet d’une haute stèle de pierre bleue sur laquelle se trouvent les armoiries de la ville de Nivelles et l’inscription « Au baron Seutin, chirurgien, sa ville natale ». Au pied du monument, une statue de femme lourdement drapée en bronze personnifie la Science émergeant de la nuit. Le monument contient le coeur de Seutin, légué à la ville de Nivelles par le chirurgien dans son testament.

 

Square communal Louis Seutin
Avenue de Burlet 3
1400 Nivelles

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Sépulture de Charles VAN DER BURCH

Au chevet de l’église Sainte-Aldegonde d’Écaussinnes-Lalaing se trouve la tombe de la famille van der Burch, dans laquelle se trouve Charles Albert Louis Alexandre Henri van der Burch. Né à Aubry-du-Hainaut en France le 24 avril 1779, il est l’aîné de trois frères et intègre rapidement la sphère royale en étant page de Louis XVI. 

À la différence de ses deux frères cadets, Charles n’entre pas au service de l’empereur et ne prend pas part aux campagnes militaires d’Empire, en signe d’attachement à l’Ancien Régime. Il épouse en 1796 Marie Félicité de Rodoan, apparentée au baron von Vincent, gouverneur général autrichien des provinces belges du 5 mai au 30 juillet 1814. Au cours de la campagne de France, il reçoit le 13 février 1814 la permission de créer un régiment de cavalerie de la part de Charles-Auguste de Saxe-Weimar, commandant en chef des troupes alliées en Belgique. Ce régiment porte le nom de « chevau-légers van der Burch » et son créateur en devient colonel dès le 14 février 1814. Le régiment prend le nom de « chevau-légers belges » le 1er septembre et son commandement est confié le 17 novembre au lieutenant-colonel Mercx de Corbais. 

Il poursuit ensuite une carrière d’importance : aide de camp de Guillaume Ier d’Orange, chevalier de l’ordre de Saint-Vladimir de Russie, commandeur de l’ordre du lion néerlandais puis chevalier de l’ordre de Léopold. Il décède au château d’Écaussinnes le 4 mars 1854. Sa pierre tombale est ornée de ses armoiries et d’une longue épitaphe : « Ici repose le corps de Charles Albert Louis Alexandre Henri, comte van der Burch et d’Hubersart, lieutenant général, commandeur de l’ordre du lion Belgique, chevalier des ordres de Léopold et de Saint-Vladimir de Russie. 

Il fut aide de camp de S.M. Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, commandant militaire de la province de Brabant, président de l’ordre équestre de la province de Hainaut, membre de la première chambre des États-Généraux du royaume des Pays-Bas, conseiller militaire à la haute cour militaire du royaume de Belgique (…) ».

7190 Ecaussinnes

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles, KIK-IRPA

Pyramide TRANCHOT

Après la paix de Lunéville de 1801, les régions situées à l’ouest du Rhin deviennent françaises. Napoléon donne ensuite rapidement l’ordre d’effectuer des relevés des territoires situés sur la rive gauche du fleuve, dans le but de réaliser une nouvelle cartographie. 

L’entreprise est confiée à l’astronome Joseph Tranchot, colonel dans le corps des ingénieurs géographes. Son bureau est établi à Aix-la-Chapelle entre 1801 et 1807, à Trèves ensuite jusqu’à la chute du régime. Au cours de leurs 12 années de travail, les ingénieurs-géographes font des relevés topographiques des trois quarts du territoire initialement prévu.

Le site de la Baraque Michel conserve une trace de cette campagne. Proche du signal de Botrange, la « pyramide Tranchot » marque un point géodésique choisi par l’astronome pour l’établissement de sa carte en 1801. La borne, en forme de pyramide tronquée, est taillée dans le calcaire et porte, sur une de ses faces, l’inscription « Botrange / A / Tranchot » au-dessus de laquelle sont gravés un triangle et trois cercles imbriqués les uns dans les autres.

Baraque Michel
4950 Waismes

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Plaque A.-J. Théroigne de MERICOURT

Anne-Josèphe Théroigne dite de Méricourt, née à Marcourt en 1762, est une des figures liégeoises de la Révolution française. Menant une vie de bohème pendant de nombreuses années, elle se trouve à Rome lorsqu’elle apprend ce qui se prépare en France. Mise au courant des événements, elle prend la route pour gagner Paris, quelques jours après l’ouverture des États généraux. Théroigne devient alors une spectatrice enthousiasmée de la Révolution, assistant fidèlement aux séances de l’Assemblée constituante à Versailles. 

Portrait de Théroigne de Méricourt conservé au Musée de la Vie wallonne à Liège © Bruxelles, KIK-IRPA

À Paris, elle est connue sous les surnoms de « la belle Liégeoise » ou de « muse de la politique » : elle tient salon, donne des conseils et crée un cercle de propagande révolutionnaire. Parmi les personnages qui fréquentent son salon, on retrouve de grandes figures de la Révolution parmi lesquelles Camille Desmoulins et Fabre d’Églantine. Avec l’aide de Charles-Gilbert Romme, elle crée ensuite le « club des amis de la loi », qui est par la suite incorporé dans le club des Cordeliers auquel adhère Théroigne. 

Pendant quelques mois, elle revient dans sa région natale, en 1790, avant de gagner Liège, où elle est arrêtée par les Autrichiens en 1791. Emprisonnée au Tyrol, elle est libérée par la suite et retrouve Paris à la fin de l’année 1791. Le 26 janvier 1792, elle entre dans le club des Jacobins et se range du côté des républicains jusqu’à son retrait de la vie politique à la fin de l’année 1793. Ayant perdu la raison après une humiliation publique, elle est hospitalisée le 11 décembre 1794 et entame une longue descente dans la folie profonde jusqu’à son décès à la Salpêtrière le 8 juin 1817.

Aujourd’hui, son village natal a modestement rendu hommage à la fille du pays, figure atypique de la Révolution française. Sur la place du village, à deux pas de l’église, se trouve une plaque commémorative sur laquelle sont gravés ces mots : « Théroigne de Méricourt est née à Marcourt le 13 août 1762 (…) elle a participé à la Révolution française et à la propagation de la justice et du bon droit. »

6987 Marcourt (Rendeux)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Plaque Général LETORT

Le 15 juin 1815, Napoléon se trouve à Charleroi et est protégé par des escadrons de service de sa garde, placés sous le commandement de son aide de camp, le général Louis Michel Letort. Dans l’après-midi, le général se lance à l’assaut de deux carrés prussiens entre Gilly et Farciennes. Rapidement maîtrisés, les Prussiens fuient vers Farciennes et Lambusart. Mais, dans la bataille, le général est blessé d’une balle dans le ventre. Transporté dans une maison de l’actuelle ville basse, il décède malgré les soins qu’on lui procure. 

Une plaque commémorative, installée sur la façade de l’immeuble situé au n° 88 du boulevard Tirou, lui rend hommage : « Le Général Comte Letort, Aide de Camp de l’Empereur Napoléon Ier, est mort dans cette maison le 16 juin 1815. »

 

Boulevard Tirou 88
6000 Charleroi 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles, KIK-IRPA

Pierre tombale Ghislain AIGRET

Né le 26 janvier 1793 à Bioul, Ghislain Aigret entame sa carrière militaire en 1812 en tant que conscrit. Il intègre le 1er régiment d’artillerie à pied de Strasbourg. Devenu par la suite canonnier au corps impérial d’artillerie, il est porté déserteur le 14 février 1814 à Maestricht et réformé en 1815 par le conseil de milice. Il conserve néanmoins le droit de revendiquer sa participation aux campagnes de 1813 et 1814. 

Il meurt à Denée le 21 mai 1868 après avoir reçu de Napoléon III la médaille de Sainte-Hélène. Sa dalle funéraire est encastrée dans un mur de l’église Saint-Rémy de Denée ; le reste de la tombe semble perdu. On y lit une inscription difficilement déchiffrable : « Sous cette tombe reposent M. Ghislain Aigret, décoré de la médaille de Sainte-Hélène (…) ».

5537 Dénée (Anhée)

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Frédéric MARCHESANI, 2014