SPW - G. Focant
Parc de Mariemont
Résidences secondaires des gouverneurs généraux des Pays-Bas depuis Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint – qui donna son nom au domaine –, différents châteaux se sont succédé au fil des siècles sur ce site, jusqu’au bâtiment moderne actuel. Celui-ci remplace la demeure des Warocqué, incendiée en 1960, et abrite le musée royal de Mariemont, riche des collections d’art occidental et oriental de cette famille d’industriels.
Le parc contient une importante collection dendrologique en Wallonie, avec des espèces rares (pécanier – noix de Pécan –, pommier d’Amour de 4,28 mètres de circonférence, etc.), un vaste jardin d’hiver et une belle roseraie.
Chaussée de Mariemont 100
7140 Mariemont (Morlanwelz)
Classé comme site le 3 septembre 2003
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
SPW - G. Focant
Ancien château comtal de Mons
Développée autour d’une butte, Mons a longtemps constitué la forteresse principale du comté de Hainaut. Le bâtiment le plus ancien de l’ensemble, remplaçant vraisemblablement une motte repérée en fouilles, abrite l’entrée du château, au rez-de-chaussée et à l’étage, une chapelle. Dans cette configuration fréquente dans les fortifications antérieures au XIIIe siècle, la chapelle se distinguait par la présence de vestiges de fresques romanes, remplacés par des copies.
Les sources mentionnent un remaniement de la forteresse à la fin du XIIe siècle. La fin du XIIIe siècle marque une seconde phase de réaménagement de la fortification, à laquelle correspondent une partie des murailles, la tour César ainsi qu’une autre, découverte en fouilles. L’entrée du site est alors précédée d’un dispositif plus conséquent composé d’une herse et de défenses appropriées. À cette époque, l’enceinte comtale est englobée dans celle de la ville, sans accès direct vers l’extérieur.
Perdant peu à peu sa fonction militaire, le donjon est démantelé sous les archiducs Albert et Isabelle. Le château comtal, supplanté visuellement par le beffroi, érigé non loin au XVIIe siècle, conservera sa vocation de siège administratif jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, avant d’être transformé en hospice.
La fin du XIXe siècle voit la destruction des murailles et la transformation des alentours en parc paysager. Ce n’est qu’à partir de 1984 que des travaux de restauration complétés de fouilles archéologiques sont entrepris.
Square du Château
7000 Mons
Classé comme monument le 22 octobre 1973, le 18 août 1982 et comme site le 16 décembre 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Hôtel de Ville de Mons
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Succédant à la maison de la paix sise déjà au même endroit aux abords du marché, l’hôtel de ville de Mons est le seul en Wallonie de style gothique. Sa construction est entamée en 1459 notamment avec le concours de l’architecte Mathieu de Layens (qui œuvrait alors à la collégiale Sainte-Waudru) sur le modèle de l’hôtel de ville de Louvain. En 1477, l’explosion de l’arsenal voisin endommage l’édifice ; l’interruption du chantier laissera le bâtiment initial inachevé.
Certaines annexes furent ajoutées dans le courant du XVIIe siècle comme la chapelle Saint-Georges et l’aile qui contient la salle des mariages, remarquable par son plafond stuqué de 1682. Une partie de l’espace intérieur fut réaménagé en style néogothique. Un porche donne accès à une cour intérieure entourée de bâtiments du XVe au XVIIIe siècle. Le campanile de 1718 contient encore la cloche communale de 1390 et le petit singe du Grand Garde porte bonheur à celles et ceux qui le caressent de la main gauche.
La décoration intérieure de l’édifice est également remarquable : tapisseries de Bruxelles, boiseries du XVIIe siècle, plafonds à caissons et de nombreuses toiles à sujets historiques. Appelée aujourd’hui « salle des commissions », la salle des Gobelins était autrefois dénommée ainsi en raison des cinq tapisseries qu’elle conserve. Ayant pour thème des scènes champêtres, elles ont été tissées avant 1707.
Organisé le 1er novembre 1893 après une réception donnée par le bourgmestre, le quatrième Congrès wallon s’ouvre sous la présidence d’Ernest Discailles. Les congressistes ouvrent leurs travaux par une définition des buts du Congrès wallon : combattre le mouvement flamingant, tout en respectant les droits des populations flamandes; rechercher les moyens de résoudre équitablement la question des langues; favoriser la diffusion de la langue française dans tout le pays; encourager la littérature et l’art dramatique wallons. Comme lors des trois précédents Congrès, les discussions sont essentiellement culturelles. Après le Congrès de 1893, le tournant vers la revendication politique n’aura lieu que lors du Congrès de Liège de 1905. En effet, celui-ci devait initialement se réunir à Verviers en 1894 mais, suite à des tensions internes autour de la contradiction apparente entre les revendications wallonnes et le désir de conserver l’unité nationale, il ne fut jamais organisé. Il faudra attendre douze ans avant de voir à nouveau la tenue d’un Congrès wallon. L’hôtel de ville de Mons accueillera également la réception d’ouverture du premier Congrès international des Amitiés françaises, organisée dans la salle des Gobelins, dans la soirée du 21 septembre 1911.
Grand-Place 22
7000 Mons
Classé comme monument le 30 mai 1936
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Château des comtes de Marchin
Le château actuel est l’héritier d’une forteresse médiévale installée sur un piton rocheux dominant de 58 m la vallée du Hoyoux. Il est au centre d’un domaine de 450 ha, érigé en réserve naturelle, et d’un parc de 38 ha.
Construit à partir de 1655 en brique et pierre calcaire par Jean-Gaspard-Ferdinand, comte de Marchin, le château de Modave est constitué d’un corps central accosté de deux ailes en saillie.
La salle des Gardes et le vestibule sont ornés de stucs représentant la généalogie des constructeurs. Les stucs du salon d’Hercule et du salon des Gobelins – du nom de ses trois tapisseries bruxelloises – ont pour thème les aventures d’Hercule.
En 1706, le château est acquis par le baron Arnold de Ville qui a mis au point la machine de Marly, qui permettait d’élever les eaux de la Seine jusqu’à Versailles, en s’inspirant de la machine inventée par Renkin Sualem pour alimenter les fontaines de Modave.
Rue du Parc
4577 Modave
Classé comme monument et site le 25 octobre 1946
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Hôtel de Ville de Liège
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Bâtiment d’importance et lieu de pouvoir depuis le Moyen Âge, l’hôtel de ville de Liège garde lui aussi plusieurs traces, liées à Joseph-Clément de Bavière (1694-1723), sous l’épiscopat duquel le bâtiment fut édifié.
Héritier du Conseil de la cité installé sur la place du Marché dès le XIIIe siècle et d’un hôtel de ville bâti au début du XVe siècle, l’édifice fut construit de 1714 à 1718 après la destruction de l’ancienne maison gothique par les troupes françaises du maréchal de Boufflers en 1691. Surnommé « La Violette », le bâtiment est édifié en briques et calcaire sur trois niveaux.
Accessible par un imposant escalier à double rampe et triple volée, le vaste hall d’entrée est orné de huit colonnes, de quatre pilastres en pierre noire et d’une tribune soutenue par quatre atlantes en chêne (1717/1718). Il comporte de nombreux salons richement décorés dont la majestueuse salle du Conseil communal et l’ancienne salle des mariages, décorées de stucs, marbres, tapisseries et toiles peintes.
S’il est le lieu du pouvoir communal où siègent les deux bourgmestres de la ville, le souvenir du prince est toutefois très présent. Les armoiries des deux bourgmestres Michel-Nicolas de Lohier et Louis-Lambert de Liverlo présentes dans un fronton millésimé de 1718, date de la première réunion des bourgmestres, côtoient ainsi, au centre, celles du prince-évêque. Les armes de Joseph-Clément de Bavière, comportant elles aussi le blason azur et argent de Bavière ainsi que deux lions, sont encadrées par l’aigle bicéphale impériale et, comme il se doit, par la représentation de la couronne, de la crosse et de l’épée. Le fronton actuel est une copie conforme de l’original, réalisé par Oscar Berchmans en 1923-1924. Les armes de Joseph-Clément se retrouvent également à l’intérieur, sur la balustrade du vestibule. La coupe du corps central montre en effet les armoiries du prince-évêque. L’édifice conserve enfin l’ancienne tribune épiscopale, située dans l’actuelle salle du Conseil communal.
Liège, ancienne capitale d’État, a toujours joué un rôle moteur dans le Mouvement wallon et son hôtel de ville a été le témoin de nombreux événements importants.
Constitué dans la salle du Conseil communal le 16 novembre 1913, le Comité d’Action wallonne regroupe plusieurs associations parmi lesquelles les Amitiés françaises de Liège, la Ligue wallonne de Liège ou l’Union des femmes de Wallonie. En différend avec l’Assemblée wallonne, le Comité verra naître en son sein en 1923 la Ligue d’Action wallonne de Liège, plus radicale. Au fil des années, les deux associations finiront par se confondre.
L’hôtel de ville fut également le théâtre privilégié d’un événement symbolique de la plus haute importance pour les Wallons qui résistèrent à l’envahisseur en 1914 dans les forts de la ceinture liégeoise : le 24 juillet 1919, en présence des Souverains, les autorités communales recevaient la Légion d’Honneur des mains du Président français en personne, Raymond Poincaré. Cette cérémonie fut également l’occasion pour les Amitiés françaises de Liège de remettre une épée au Maréchal Foch, sur laquelle étaient ciselés un coq et le perron liégeois.
L’Assemblée wallonne, qui se réunira à deux reprises à Liège dans l’Entre-deux Guerres, est le premier organisme wallon unifié. Sorte de parlement du Mouvement wallon, elle est créée en 1912 et étudie toutes les questions en rapport avec la Wallonie. Issue du Congrès wallon du 7 juillet 1912, elle fonctionne en constituant des commissions chargées de réfléchir chacune sur un thème différent. Sans couleur politique, elle se réunit deux fois par an sous la présidence de Jules Destrée. Volontairement inactive au cours de la guerre au contraire des mouvements flamingants les plus radicaux, elle se retrouve à Liège le 27 avril 1919 et élimine tout collaborateur qui se trouverait parmi ses membres. L’hôtel de ville de Liège accueille encore l’Assemblée wallonne le 27 mai 1922, en plein débat politique sur la flamandisation de l’Université de Gand.
À partir de 1924, il accueille la réception des fêtes de Wallonie et des discours d’une grande importance politique y sont prononcés. Le bourgmestre et les autorités se réunissent alors sur le balcon devant la foule massée place du Marché et, après les discours, assistent au passage d’un cortège folklorique. La séance matinale du troisième Congrès wallon, le 20 novembre 1892, se déroule dans l’ancienne salle des mariages. Les Congrès tenus à Liège sont l’occasion d’une réception d’ouverture ou d’une soirée où les autorités communales convient les congressistes. Ce fut notamment le cas à l’occasion du premier congrès de la Concentration wallonne le 27 septembre 1930, à l’invitation du bourgmestre Xavier Neujean.
Place du Marché
4000 Liège
Classé comme monument le 13 novembre 1942
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Château des princes de Croÿ
L’origine du château est liée à celle d’une construction fortifiée du XIe siècle. Elle sera réaménagée au XVIe siècle par Adrien de Croÿ et détruite en bonne partie au milieu de ce siècle. Des vues du tout début du XVIIe siècle montrent en effet, en l’état, une demeure composée d’un corps de logis et de deux tours radicalement différentes du château actuel, résultat de transformations achevées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
L’édifice, qui n’est pas sans évoquer un certain classicisme à la française, mêle à la fois des sources d’inspiration locales (mélange de brique et de pierre) et germanique (tendance à l’horizontalité). Il en résulte un plan en U, composé d’une aile principale et d’ailes latérales bordant une cour d’honneur. La jonction entre ces ailes et la façade s’opère de manière originale au gré de constructions convexes placées en encoignure. La partie centrale du bâtiment, qui dispose d’un avant-corps à balcon et dôme au centre d’une composition symétrique, accueille un vestibule montrant quelques vestiges de l’édifice antérieur ainsi qu’un majestueux escalier d’honneur décoré à profusion, de même que la cage d’escalier ou le lanternon qui l’éclaire, au décor de style rocaille. Pièce remarquable, le grand salon constitue enfin un témoin remarquable de la décoration du XVIIIe siècle.
Grand Place 1
7070 Le Roeulx
Classé comme monument le 25 novembre 1963 (château) et 11 août 1981 (orangerie, façades et toitures des communs)
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Château de l'Estriverie à Bois-de-Lessines
Le château de l’Estriverie est pour la première fois mentionné à la fin du XIIIe siècle comme « maison » appartenant à Jean d’Audenaerde. Cette dernière se situait alors dans la seigneurie de la famille de Lestriverie, seigneurie dont le château tire aujourd’hui son nom. Décrite au XVe siècle comme une « maison et thour sur une motte enclose d’eau et de fossés », cette maison forte a été construite à l’emplacement du château à motte du XIIIe siècle. Elle est agrandie au XVIe ou XVIIe siècle et devient un château de type traditionnel en L, doublé d’un second ensemble en forme de L composé des dépendances.
Le château est construit en brique, calcaire et grès sur deux niveaux. Il est coiffé de toitures en bâtière en ardoises supportées par une frise de corbeaux. Les façades sont marquées par un soubassement en moellons ou à plaquis calcaire. L’entrée est millésimée 1630 et est orné des armes des Cottrel, propriétaires du château aux XVIe et XVIIe siècles.
Classé, le château de l’Estriverie a gardé toute sa majesté et son caractère patrimonial. Sa cour d’honneur, ses douves, ses tourelles et ses toitures s’imposent toujours à l’œil du visiteur et marquent le paysage.
Rue des Gages
7866 Lessines (Bois-de-Lessines)
Classé comme monument le 7 juillet 1976
Institut du Patrimoine wallon
Domaine de Nysdam
Ce domaine, voisin de celui de Solvay, se situe sur la rive droite de l’Argentine. Bien plus ancien que ce dernier, le domaine de Nysdam est séparé de la forêt de Soignes dès la première moitié du XIVe siècle et transmis en 1335 à un fils bâtard du duc de Brabant. Dès cette époque, des étangs sont aménagés au départ d’un marais et exploités dès 1343 par le prieuré de Groenendael. Plusieurs fois reconstruit, le logis médiéval, érigé au milieu d’un plan d’eau, a été successivement transformé en demeure de plaisance, rebâtie en 1809 en bordure de ce plan d’eau avant d’être remplacée en 1875 par un château implanté sur le versant.
Abandonné depuis les années 1960, le domaine s’est rapidement dégradé, tout comme le bâtiment. En 1989, 58 ha sont rachetés par une société pour établir des bureaux à l’emplacement du château avec l’obligation de confier à un organisme de conservation de la nature la gestion de 45 ha du parc, créant ainsi la plus grande réserve naturelle du Brabant wallon.
1310 La Hulpe
Classé comme site le 13 janvier 1977
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant - SPW
Domaine Solvay
Tirant ses origines de la forêt de Soignes, le domaine Solvay est acquis en 1893 par l’industriel Ernest Solvay qui se contente de réaménager le château construit par son prédécesseur. Si le bâtiment acquiert sa physionomie actuelle grâce à l’intervention du fils d’Ernest, Armand, c’est le fils de ce dernier, Ernest-John, qui a aménagé le parc en en faisant l’écrin remarquable d’essences rares, de plantes délicates et d’animaux. Ouvert au public en permanence, le domaine abrite également la Fondation Folon.
Chaussée de Bruxelles
1310 La Hulpe
Classé comme site le 10 juin 1963
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
SPW
Château de Jodoigne-Souveraine
Dénommé également ancienne cense ou ancien hôtel de Glymes, du nom de la famille qui possédait sur le site un manoir maintes fois endommagé, le château de Jodoigne-Souveraine a été érigé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle par deux demi-frères, le comte Antoine-Joseph de Glymes et le baron Ernest-Joseph de Spangen. Un millésime de 1764 inscrit notamment sur un cartouche armorié sur la façade principale rappelle cette entreprise.
L’ensemble dessine un plan en U ponctué de trois tours et fait un large usage de la brique et des pierres blanche ou bleue. Le corps de logis, aux toitures complexes, occupe une position centrale, encadré par une aile se terminant par un pavillon d’entrée trapu, coiffé d’une toiture en pavillon à huit pans. Cette couverture orne également chacun des côtés de la dernière aile, de l’autre côté de la cour. Ce corps de bâtiment, daté de 1763, se distingue des autres par ses angles à pans rabattus en quart de cercle.
Outre les bâtiments, un point d’eau ainsi qu’une pépinière faisaient également partie du projet des commanditaires.
Au XIXe siècle, le domaine s’enrichit d’un parc, aménagé après avoir rasé plusieurs dépendances de la ferme. L’ensemble, tel qu’il se présente encore aujourd’hui, constitue un exemple particulièrement parlant d’une architecture mêlant logis seigneurial et ferme, dans la lignée des grands domaines fonciers hérités du Moyen Âge.
Chaussée de Charleroi, 165
1370 Jodoigne-Souveraine
Classé comme monument le 8 août 1944
Institut du Patrimoine wallon