Château Pastur
Édifice de style classique portant plusieurs millésimes de la première moitié du XVIIIe siècle, le château Pastur - qui tire son nom de celui du notaire dont il fut la propriété au XIXe siècle -, abrite l’Administration communale de Jodoigne. Le bâtiment dans son état actuel est le résultat de la transformation radicale d’une bâtisse antérieure, maintes fois remaniée au fil des siècles. Les vestiges de celle-ci sont vraisemblablement conservés dans une aile en retour, greffée sur le plan en U raccourci de l’ensemble actuel.
Commandité par le comte de Romrée, le château, alors dénommé château de la Comté, doit son aspect à l’architecte Verreucken, maître d’œuvre en outre de l’ancien hôtel de Ville situé sur la Grand-Place. Parementées de pierre de Gobertange, comme tant d’autres édifices de Jodoigne, les façades sont encadrées de robustes tourelles carrées coiffées de toitures à bulbe. Un fronton triangulaire à oculus domine les deux niveaux de neuf travées de la façade principale, ornée d’un porche mouluré. Un parc clôturé agrémente les abords de ce bel ensemble.
Rue du Château, 13
1370 Jodoigne
Classé comme monument le 25 novembre 1971
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant - SPW
Donjon de Villeret
La commune de Jemeppe-sur-Sambre compte sur son territoire deux édifices héritiers des défenses du comté de Namur.
Le donjon de Villeret, entre les châteaux brabançons de Corroy, Sombreffe, Tongrinne et Mielmont, est cité pour la première fois en 1278. Il a été construit au cours du XIIIe siècle en calcaire, grès et dolomie de couleur gris-violacé. Il tient son nom de la terre namuroise sur laquelle ses propriétaires, la famille de Hobereaux, se sont installés, les « Villeret ». Après avoir appartenue directement aux comtes de Namur, la seigneurie de Villeret est progressivement inféodée aux XIIIe et XIVe siècles. Le comte reste toutefois seigneur hautain du lieu jusqu’en 1626.
La tour d’habitation est probablement érigée dans la première moitié du XIIIe siècle par le chevalier Ybert de Villeret, vassal du seigneur de Morialmé, « homme » du comte de Namur. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le seigneur de Morialmé ou le comte lui-même ne soit intervenu dans la construction de la place. La maison forte, aujourd’hui à l’abandon, est érigée en grès et calcaire et est caractérisée par son coffre rectangulaire de trois niveaux fondés sur une cave voûtée.
La haute tour devait, selon les sondages archéologiques, avoir une hauteur de 13 m et un plan rectangulaire de 12,20 m sur 8,90 m. Elle comportait trois niveaux et a été adjointe d’une cave au début des Temps modernes. Actuellement, l’on accède au rez-de-chaussée par une porte de plein pied avec la cour; La pièce est ouverte par des archères-niches et surmontée de deux voûtes d’arêtes séparées par un arc doubleau. Les étages sont accessibles par des volées d’escaliers superposées dans la paroi occidentale. Les niveaux sont percés de fenêtres à doubles banquettes, comportent une cheminée, ainsi que des niches, des latrines, une chapelle domestique… Certains éléments (par exemple les montants de la cheminée) ont été reconstitués sur base des observations archéologiques ainsi que des anciennes photographies et d’autres (les plafonds et la toiture) ont été restitués dans des matériaux contemporains.
Le donjon de Villeret se démarque des autres maisons fortes de Wallonie par l’importance exceptionnelle accordée à la lumière et au confort. Il est l’exemple le mieux conservé d’un habitat seigneurial médiéval en Wallonie.
Le château de Mielmont à Onoz, siège d’une seigneurie hautaine citée depuis 1125, est construit à la frontière de l’ancien duché de Brabant. La première mention du château apparait en 1189 suite à la prise de la forteresse de Mielmont par le comte de Hainaut Baudouin V, en lutte contre le comte de Namur Henri l’Aveugle. Uniquement foncière aux origines, la seigneurie se développe lorsqu’en 1289, le comte de Namur y détient personnellement la justice et les principaux droits seigneuriaux. En 1418, le comte Jean III octroie les droits hautains au seigneur de Mielmont. Le complexe castral est érigé sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Orneau et est protégé à l’est par un fossé. L’ensemble, en moellons de calcaire ponctué de tours, est construit entre le XIIe et le XXe siècle autour d’une cour triangulaire ouverte sur la vallée. La masse carrée d’un haut donjon coiffé d’un bulbe sommé d’un clocheton constitue le seul témoin des constructions d’origine, ainsi que le tracé polygonal de l’enceinte. L’aile sud est reconstruite au XVIe siècle ; d’importants travaux sont réalisés de 1870 à 1875.
Malgré son allure résidentielle héritée de l’Époque moderne, le complexe castral actuel conserve toutefois une physionomie défensive hérité du Moyen Âge de par son site et de par la solidité de ses murailles.
Rue de Villeret 9
5190 Saint-Martin (Jemeppe-sur-Sambre)
Classé comme monument et site le 5 septembre 1978
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Château de Vêves
La forteresse de Vêves date essentiellement du XIIIe siècle. Ayant une forme pentagonale ponctuée de cinq tours circulaires, son enceinte suit l’assise rocheuse directement sous-jacente. La plus haute des tours, dite « du guet » ou appelée abusivement « donjon » (38 m), flanque le seul accès à la cour, qui conserve les traces des gonds de la porte d’entrée et la rainure obturée de la herse.
Dans la cour intérieure, la liaison entre le logis médiéval originel et l’aile du XVIe siècle se fait par une rare galerie ouverte en colombage avec les pans-de-bois en croix de Saint-André. L’aile sud-est, quant à elle, fut aménagée au XVIIIe siècle selon le goût de cette époque.
Rue de Furfooz 3
5561 Houyet (Celles)
Classé comme monument le 17 septembre 1941
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Château de Deulin
Érigé entre 1758 et 1786, le château présente, en dehors des communs, un plan général en U.
Le corps de logis principal possède un avant-corps surmonté d’un fronton triangulaire. Il est doté d’un décor du XVIIIe siècle remarquable.
Le vestibule d’entrée rococo est orné de stucs représentant les quatre éléments. Le salon jaune est décoré de stucs néoclassiques avec des motifs évoquant les saisons et les quatre éléments.
Mais la pièce la plus intéressante du château est la salle à manger dont l’intégralité des murs est couverte de quatorze toiles de 1764 représentant, dans un cadre rococo, des trophées et des natures mortes de chasse avec différents attributs de chasse.
Rue du Château
6990 Hotton (Fronville)
Classé comme monument le 26 février 1981
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
SPW - G. Focant
Site archéologique des ruines du château fort d'Herbeumont
Herbeumont faisait partie jusqu’au XIIIe siècle d’une entité territoriale dont le cœur était occupé par le centre de l’ancien fisc carolingien, Orgeo, relevant du comté de Chiny. En 1268, Herbeumont devient une seigneurie autonome. Ce changement de statut amènera avec lui la volonté de construire un château à Herbeumont.
La forteresse s’installe sur l’extrémité d’une crête de schiste dominant la Semois et commandant un passage étroit reliant la France et le Nord. Dès le début des travaux, le château prend une forme trapézoïdale et regroupe six tours ainsi qu’un donjon rectangulaire dirigeant l’entrée du château. La basse-cour est encerclée d’un rempart en terre, tandis que la haute-cour est protégée d’un châtelet d’entrée, de douves et d’un pont à moitié mobile.
Ce n’est qu’à la fin du XIVe siècle que des premières transformations sont réalisées ; la courtine méridionale est ainsi épaissie et percée d’une poterne. Au tournant entre le XVe et le XVIe siècle, le château s’adapte à l’artillerie et au travail de sape, et se dote de deux unités d’habitat successives, on y retrouve entre autres une cheminée monumentale ornée de sculptures. Au XVIIe siècle, la forteresse est complétée par des écuries, fours, fournil, puits, greniers et fenils, preuve de l’occupation finale du site jusqu’à son abandon en 1656.
Rue de la Plite 33
6887 Herbeumont
Classé comme site le 24 octobre 1938 et comme monument le 7 août 1989
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Château de Freÿr et ses jardins
Sur la rive gauche de la Meuse, face aux célèbres rochers de Freÿr, se dresse le château du même nom. D’origine médiévale, il relève du comté de Namur et s’inscrit dans un site naturel des plus remarquables. Ce petit fief relevant du baillage de Bouvignes appartient à la famille de Blize à partir de 1289 et a pour vocation de défendre l’accès du comté de Namur devant un passage d’eau qui le sépare de la principauté de Liège (en face se trouve la seigneurie liégeoise d’Anseremme). Il est ensuite vendu au comte de Namur en 1345 avant d’être placé en engagère dès 1378 et de passer entre diverses mains. Possession de la famille de Beaufort-Spontin de 1423 à 1836, le fief ne cesse de se transformer au fil des siècles. Le château est détruit au cours de la guerre entre Charles Quint et Henri II en 1554, tout comme la place forte de Bouvignes et de nombreuses possessions namuroises.
Un nouveau bâtiment est édifié à partir de 1571, toujours selon le modèle défensif : un quadrilatère renforcé de tours d’angle. La terre de Freÿr est érigée en baronnie en 1674 par le roi Charles II. En 1675, il sert de lieu de réunion pour la signature du traité de commerce dit « de Freÿr » entre les représentants de Louis XIV et de Charles II d’Espagne.
Le château se compose aujourd’hui d’ailes en U flanquées de quatre tours cylindriques ; il allie la brique, la pierre calcaire et l’ardoise dans un style des plus classiques. La cour est fermée par de belles grilles de style Louis XV.
L’important complexe castral est également connu pour ses remarquables jardins en bord de Meuse qui constituent un témoignage exceptionnel de l’art classique français. La terrasse, agrémentée d’orangers parfois vieux de 250 ans, de bassins rectangulaires et d’un quinconce de tilleuls palissés, est surplombée de six chambres de verdure en haies de charme et du pavillon «Frédéric Salle » avec coupole, folie rococo érigée en 1774 et 1775, décoré de stucs des célèbres Moretti et ayant reçu la visite en 1784 de l’archiduchesse Marie-Christine, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens et fille de Marie-Thérèse d’Autriche, comtesse de Namur.
Le château de Freÿr possède également quelques pièces intéressantes, tels le grand vestibule (vers 1625), sur deux niveaux, et l’escalier d’honneur qui tous deux présentent des murs décorés de toiles peintes représentant des scènes de chasse et d’animaux.
Freÿr 12
5540 Hastière (Waulsort)
Classé comme monument le 3 août 1956 et le 17 avril 1997
Classé comme site le 3 août 1956
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Château-ferme d'Haltinne
Le château-ferme d’Haltinne est bâti sur le fief dit « des fossés », propriété de Gérard de Groesbeeck depuis 1635. La propriété passe ensuite aux mains de Gérard de Mérode, est incendiée en 1674 et en 1684, remise en état par Jean-Hubert de Tignée, vendue aux Goer de Herve qui posséderont le château jusqu’en 1814.
Le château suit un plan quadrangulaire. Les quatre ailes de deux étages sont flanquées de tours d’angles carrées à trois niveaux. L’accès s’opère par une tour-porche placée au centre de l’aile orientale. Remarquons les traces du pont-levis qui s’élevait jadis devant la porte (battée du tablier, glissière obturées). L’angle sud-est, signalé par une hauteur de toiture plus importante, était occupé par le logis seigneurial. Les autres ailes abritaient les dépendances agricoles nécessaires à tout château-ferme.
Au cours du XVIIe siècle, deux incendies endommagent le château et, au cours de la reconstruction, un nouveau bâtiment est ajouté en brique et pierre, finalement agrandi au milieu du XIXe siècle. Cet ajout est le témoin du réaménagement du château, à la base voué à des fonctions agricoles, en une demeure de plaisance. À cette époque, l’intérieur s’orne d’un décor exceptionnel (médaillons, trophées, stucs, marbre rouge, menuiseries intérieures, etc.). Pièce maîtresse de ce renouveau décoratif, l’escalier de style Louis XIII se distingue de manière exceptionnelle à l’échelle de la Wallonie par l’usage exclusif de la pierre bleue dans sa réalisation, balustres renflés compris.
Rue de Haltinne
5340 Gesves (Haltinne)
Classé comme monument et site le 11 août 1981
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Château de Corroy-le-Château
Le château de Corroy est une forteresse médiévale de plaine du XIIIe siècle. Il s’agit d’un vaste quadrilatère à quatre tours d’angle, avec un imposant châtelet d’entrée constitué de deux tours semi-circulaires.
Au XVIIIe siècle, le château est réaménagé. Le donjon et la courtine sud-est sont détruits pour laisser pénétrer le soleil et de vastes appartements sont créés.
Au XIXe siècle, de nouvelles interventions conduisent à l’aménagement de la salle à manger, dotée d’un imposant décor de marbres.
Rue du Château de Corroy
5032 Corroy-le-Château
Classé comme monument le 16 mars 1965
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Château de Morialmé
Le château de Morialmé a été construit par Ch. De Bryas, comte de Morialmé, au XVIIe siècle. Il est formé d’un quadrilatère en brique et calcaire dont l’accès s’opère par un portail à l’ouest. Le corps de logis, imposant et de style traditionnel, est bordé dès 1760, par deux ailes classiques. À ce premier quadrilatère est annexé un second ensemble, la ferme du château, également formé de quatre ailes.
Le corps de logis compte dix travées et deux niveaux en brique sur soubassement en pierre. Il s’ouvre dans l’axe par une porte en plein cintre à harpes saillantes et au vantail ancien. Les baies à croisées ou à traverse ont quant à elles été refaites vers 1977. L’édifice est couronné d’une toiture en bâtière à coyau percée de lucarnes à croupe. L’agencement intérieur est marqué par des détails gothiques tardifs et renaissants (profils de cheminées).
Les deux ailes classiques comportent deux niveaux fortement ouvert vers l’extérieur. L’aménagement intérieur est marqué par des décors en stucs dont les plus exceptionnels sont abrités dans la « salle d’armes » où l’on retrouve des stucs en reliefs majeurs représentant des trophées militaires ainsi que des motifs floraux et végétaux.
Rue du Château 228
5620 Florennes
Classé comme monument et site le 21 décembre 1979
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (salon dit « salle d’armes »)
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Château-ferme de Fernelmont
Le château-ferme de Fernelmont est un vaste quadrilatère entouré de larges douves humides. De l’époque médiévale ne demeure que l’imposant donjon-porche érigé vers 1300. Il s’agit d’un massif en calcaire percé d’un portail cintré axial cantonné de deux avancées hémisphériques. L’aménagement intérieur de ce donjon a conservé un équipement de qualité fait de latrines, de niches, d’éviers muraux, de fenêtres à banquettes, de deux cheminées et, surtout, d’un intéressant carrelage composé de petits carreaux en terre cuite vernissée. Le reste du château, en brique, date du XVIe siècle et la galerie toscane de 1621.
Depuis 1986, une association lui a redonné vie.
En 2022, le domaine a été mis en vente et cherchait un nouvel acquéreur.
Rue des Combattants 46
5380 Fernelmont (Noville-les-Bois)
Classé comme monument le 29 mai 1934
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Institut du Patrimoine wallon