SPW

Orgues de l'église Saint-Lambert à Jodoigne

Due à l’architecte Émile Coulon dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’église dédiée à saint Lambert se compose, dans son état actuel, d’un sobre vaisseau néoclassique à trois nefs et cinq travées, et d’une tour de pierre blanche pour environ la moitié de son élévation. Cette tour, plus ancienne et, en cela, témoin de nombreuses vicissitudes depuis la fondation du lieu de culte original, détruit dans la première moitié du XIVe siècle, porte les millésimes 1732 au-dessus d’un portail baroque coiffé de l’effigie du saint patron, et 1755 sur l’élévation en brique. Le mobilier se compose notamment d’une chaire de belle facture. Un parc a remplacé, à la fin du XIXe siècle, le cimetière qui entourait l’église.

Le bâtiment est surtout remarquable pour l’orgue classé qu’il abrite. Celui-ci, construit en 1869 et placé en tribune face au chœur, est l’œuvre des facteurs Louis et Florian Gheude de Nivelles. Il est encore actuellement d’origine, si ce n’est pour une pièce de tuyauterie, remplacée au début du XXe siècle. Le buffet a été réalisé par Joseph Gibert, de Nivelles également. L’instrument, composé de trois tourelles encadrant des plates-faces, a été restauré en 1948 et est resté fonctionnel depuis.

Place de l’Église
1370 Jodoigne
 

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Orgues classées comme monument le 29 août 1990

Institut du Patrimoine wallon

SPW

Couvent des Sœurs grises de Jodoigne

L’établissement des Sœurs grises ou Hospitalières de l’Ordre de Saint-François à Jodoigne remonte à 1512, lorsque l’évêque de Liège, Érard de la Marck les autorise à prendre en charge un hôpital attesté dès le XIVe siècle. En 1515, le bailli de Wasseiges, Jacques de Glymes, leur fait construire, face à l’hôpital et contre les murailles, un bâtiment conventuel et une chapelle dédiée à saint Nicolas. 

Supprimé en 1798 dans la foulée des événements suivant la Révolution française, seuls quelques vestiges du couvent, sous la forme d’un soubassement biseauté et de traces de fenêtres, sont encore visibles sur le parking de la rue du Sergent Sortet. L’emplacement des bâtiments conventuels est actuellement occupé par un édifice du XIXe siècle qui a abrité l’ancienne école moyenne de Jodoigne.

Rue du Sergent Sortet
1370 Jodoigne

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Classé comme monument le 16 novembre 1982

Institut du Patrimoine wallon

J. Tordoir

Ferme des Boues à Jodoigne

L’ancienne ferme des Boues, dite aussi maison de l’Escaille, était à l’origine une ferme en quadrilatère, datée par un ancrage incomplet des années 1630. 

Construite non loin de la Grand-Place en petit appareil de pierre de Gobertange, cette longue bâtisse à deux niveaux et soubassement marqué a été modifiée au XIXe siècle. Ces transformations se traduisent par un rehaussement général en brique et une modification de la pente de la toiture, particulièrement visibles sur le pignon en escalier. Après avoir abrité les locaux de l’école normale des garçons et ensuite de l’école communale des filles à la fin du XIXe siècle ou hébergé le commissariat de police, le bâtiment a retrouvé ses fonctions de logement. Construit lui aussi au XVIIe  siècle, un porche-colombier en brique et pierre blanche complète l’ensemble.

Rue des Marchés 10-14
1370 Jodoigne

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Classée comme monument le 30 juin 1993, mesure partiellement abrogée le 10 septembre 2013

Institut du Patrimoine wallon

Château Pastur

Édifice de style classique portant plusieurs millésimes de la première moitié du XVIIIe siècle, le château Pastur - qui tire son nom de celui du notaire dont il fut la propriété au XIXe siècle -, abrite l’Administration communale de Jodoigne. Le bâtiment dans son état actuel est le résultat de la transformation radicale d’une bâtisse antérieure, maintes fois remaniée au fil des siècles. Les vestiges de celle-ci sont vraisemblablement conservés dans une aile en retour, greffée sur le plan en U raccourci de l’ensemble actuel. 

Commandité par le comte de Romrée, le château, alors dénommé château de la Comté, doit son aspect à l’architecte Verreucken, maître d’œuvre en outre de l’ancien hôtel de Ville situé sur la Grand-Place. Parementées de pierre de Gobertange, comme tant d’autres édifices de Jodoigne, les façades sont encadrées de robustes tourelles carrées coiffées de toitures à bulbe. Un fronton triangulaire à oculus domine les deux niveaux de neuf travées de la façade principale, ornée d’un porche mouluré. Un parc clôturé agrémente les abords de ce bel ensemble.

Rue du Château, 13
1370 Jodoigne

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Classé comme monument le 25 novembre 1971

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Vestiges des remparts de Jodoigne

Le passé médiéval de Jodoigne est lié au comté de Brugeron, une des nombreuses composantes nées du morcellement du pagus de Hesbaye au Xe siècle. Possession du duc de Brabant Godefroid III en 1182, la seigneurie de Jodoigne bénéficia d’une charte d’affranchissement accordée par son successeur Henri Ier en 1194. Celui-ci confirma également l’échevinage en 1211 et ouvrit ainsi la voie à l’édification de remparts fortifiés entre 1211 et 1224. Le prince installa une ville neuve au pied du château et au nord de l’ancien centre domanial de Saint-Médard. Au même moment, Jodoigne devint le siège d’un des deux baillages institués par le duc dans l’actuel Brabant wallon. La ville connut une relative prospérité commerciale à partir du XIIIe siècle et devint une ville de marché importante.

Les guerres de religion entamèrent le déclin suite aux incendies et destructions de 1568, 1578 et 1588, des épidémies dont la ville fut victime en 1597 et 1632 et comme cela fut le cas pour la plupart de nos régions, des campagnes dévastatrices de Louis XIV dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

L’enceinte fut redressée en 1646 et de nombreuses constructions sortirent de terre à cette époque. De cette campagne de reconstruction, Jodoigne a conservé une belle unité architecturale et présente toujours de nombreuses façades en pierre de Gobertange, matériau régional de prédilection. Les murailles enserraient l’ancien château primitif érigé à l’emplacement de l’actuel château Pastur, la Grand-Place ou place du Marché et le bourg médiéval, laissant notamment à l’extérieur l’église Saint-Médard, bien inscrit au patrimoine exceptionnel de Wallonie.

Plusieurs tours des fortifications qui en comptaient huit ou neuf ont été détruites à la demande de Joseph II à la fin du XVIIIe siècle. Les portes et remparts furent rasés en 1821 et l’avant-dernière tour disparut en 1901.

Les plus importants tronçons conservés, situés à l’arrière du n° 4 de la rue Saint-Jean, concernent une tour semi-circulaire et une portion relativement conséquente de rempart. D’autres vestiges de cette fortification de moellons divers et pierre de Gobertange se rencontrent à l’arrière du n° 13 de la rue du Château, à l’arrière des numéros 1 à 11 de la rue de la Grande Montagne ainsi qu’aux numéros 8a, 9 et 10 de la Grand-Place (au cœur de la propriété de la Vicomté) et enfin, rue du Sergent Sortet, à l’arrière du n° 25 ou ancien château Ghobert.

Rue Saint-Jean, 4 (à l’arrière)
1370 Jodoigne

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Classés comme monument le 7 juillet 1976

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien hôtel de Ville de Jodoigne

L’ancien hôtel de Ville, abritant actuellement des associations et services culturels, n’est pas le premier édifice de Jodoigne doté de cette fonction. Une maison commune est en effet renseignée comme étant en mauvais état dans la seconde moitié du XVIe siècle. 

L’édifice actuel de style classique, désigné communément hôtel des Libertés, date de la première moitié du XVIIIe siècle ainsi que l’indiquent deux millésimes de 1733 et 1734. Il est dû, tout comme le château de la Comté ou château Pastur, situé rue du Château, à une commande du comte de Romrée à l’architecte Verreucken, suite à l’incendie de la Grand-Place survenu en 1710. 

Revêtu en façade, à la manière de nombreux édifices locaux, de pierre de Gobertange, l’ancien hôtel de Ville est accessible par un perron central à garde-corps en fer forgé. Sa façade principale dispose de deux niveaux de cinq travées, clairement différenciés par un traitement particulier des surfaces tantôt en bossage, tantôt en petit appareil. Un fronton triangulaire à oculus ovale se détache de la haute toiture. 

L’édifice bénéficia d’une restauration menée par J. Clément dans l’entre-deux guerres.

Grand-Place, 1
1370 Jodoigne

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Classé comme monument le 26 novembre 1973

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chapelle Notre-Dame du Marché

Repérable grâce à sa tour coiffée d’un original clocher à flèche torse datant de la première moitié du XVIIe siècle, la chapelle Notre-Dame dite également chapelle du Marché est située sur la Grand-Place, ancienne place du Marché. Édifiée intra-muros au XIVe siècle grâce à la générosité des Bourgeois et des Métiers de la ville, elle est construite dans la pierre locale de Gobertange et se compose d’une tour de quatre niveaux, d’une nef unique à deux travées et d’un chœur à abside polygonale. Un portail d’entrée, de style gothique, s’insère dans une structure ogivale surmontée d’une haute fenêtre. Passé ce portail et la tour occidentale, la jonction entre celle-ci et la nef est marquée par un arc ogival, tout comme les quatre fenêtres qui éclairent la nef ou celles, lancéolées qui ornent le chœur. Le sol est pavé d’un damier où alternent pierre de Gobertange et calcaire de Meuse. Réaménagée, modifiée et agrandie à diverses reprises – suite notamment à un incendie au XVIIe siècle - jusqu’au XVIIIe siècle, la chapelle a fait l’objet d’une restauration globale achevée en 2011.

Le mobilier se compose, entre autres, d’un maître-autel baroque dédié à Notre-Dame du Rosaire, réalisé en 1716 par Guillaume Castagne de Namur. L’autel latéral gauche est consacré à la Vierge tandis que celui de droite, consacré à sainte Rita était dédié à l’origine à saint Roch, protecteur invoqué en temps d’épidémies. La chapelle conserve enfin un monument remarquable, un cénotaphe en pierre bleue surmonté des gisants du comte Winand de Glymes et de son épouse Michelle de Yedeghem, décédés dans la seconde moitié du XVIIe siècle et représentants, avec les de l’Escaille, d’importants lignages locaux. Occupant à l’origine le chœur puis la nef, celui-ci a été replacé lors de la restauration dans l’annexe remplaçant la sacristie.

 

Chapelle Notre-Dame du Marché - Guy Focant © SPW

Grand-Place, 42
1370 Jodoigne

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Classée comme monument le 24 décembre 1958

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Ferme de La Ramée à Jodoigne

Les bâtiments de l’ancienne abbaye de moniales cisterciennes, fondée en 1207 et transférée à Jodoigne vers 1215, datent du XVIIIe siècle. Vendus à la Révolution, ils sont largement détruits, à l’exception d’une des ailes du quartier de l’abbesse. La ferme et la grange, attenantes, remarquables constructions du XVIIIe siècle, ont également survécu. La grange, une des plus grandes du pays, offre une impressionnante vue sur une immense charpente posée sur des colonnes. L’ensemble est reconverti en centre de séminaires et de réceptions, avec une salle de théâtre.

 

Ferme de La Ramée - Guy Focant © SPW

Rue de l'Abbaye 19
1370 Jodoigne (Jauchelette)

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Classée comme monument le 27 février 1980
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Médard de Jodoigne

L’église Saint-Médard est cédée, vers 1175, par les comtes de Duras aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. L’église actuelle, de style gothique, a été construite en matériaux locaux (grès et calcaire). Le chœur à chevet semi-circulaire, qui présente une élévation extérieure à deux niveaux avec des fenêtres basses en plein cintre sous une arcade murale, et le transept, qui s’ouvre sur deux absidioles, trahissent encore une influence romane. La construction s’achève au début du XIVe siècle avec les parties hautes de la nef et de la tour. Seules les voûtes des bas-côtés et des absidioles sont d’origine ; celles de la nef principale et du transept datent de 1759.

 

Église Saint-Médard de Jodoigne - Guy Focant © SPW

Rue Saint-Médard
1370 Jodoigne

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Classée comme monument le 21 décembre 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Donjon de Villeret

La commune de Jemeppe-sur-Sambre compte sur son territoire deux édifices héritiers des défenses du comté de Namur.

Le donjon de Villeret, entre les châteaux brabançons de Corroy, Sombreffe, Tongrinne et Mielmont, est cité pour la première fois en 1278. Il a été construit au cours du XIIIe siècle en calcaire, grès et dolomie de couleur gris-violacé. Il tient son nom de la terre namuroise sur laquelle ses propriétaires, la famille de Hobereaux, se sont installés, les « Villeret ». Après avoir appartenue directement aux comtes de Namur, la seigneurie de Villeret est progressivement inféodée aux XIIIe et XIVe siècles. Le comte reste toutefois seigneur hautain du lieu jusqu’en 1626.

La tour d’habitation est probablement érigée dans la première moitié du XIIIe siècle par le chevalier Ybert de Villeret, vassal du seigneur de Morialmé, « homme » du comte de Namur. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le seigneur de Morialmé ou le comte lui-même ne soit intervenu dans la construction de la place. La maison forte, aujourd’hui à l’abandon, est érigée en grès et calcaire et est caractérisée par son coffre rectangulaire de trois niveaux fondés sur une cave voûtée.

La haute tour devait, selon les sondages archéologiques, avoir une hauteur de 13 m et un plan rectangulaire de 12,20 m sur 8,90 m. Elle comportait trois niveaux et a été adjointe d’une cave au début des Temps modernes. Actuellement, l’on accède au rez-de-chaussée par une porte de plein pied avec la cour; La pièce est ouverte par des archères-niches et surmontée de deux voûtes d’arêtes séparées par un arc doubleau. Les étages sont accessibles par des volées d’escaliers superposées dans la paroi occidentale. Les niveaux sont percés de fenêtres à doubles banquettes, comportent une cheminée, ainsi que des niches, des latrines, une chapelle domestique… Certains éléments (par exemple les montants de la cheminée) ont été reconstitués sur base des observations archéologiques ainsi que des anciennes photographies et d’autres (les plafonds et la toiture) ont été restitués dans des matériaux contemporains.

Le donjon de Villeret se démarque des autres maisons fortes de Wallonie par l’importance exceptionnelle accordée à la lumière et au confort. Il est l’exemple le mieux conservé d’un habitat seigneurial médiéval en Wallonie. 

Le château de Mielmont à Onoz, siège d’une seigneurie hautaine citée depuis 1125, est construit à la frontière de l’ancien duché de Brabant. La première mention du château apparait en 1189 suite à la prise de la forteresse de Mielmont par le comte de Hainaut Baudouin V, en lutte contre le comte de Namur Henri l’Aveugle. Uniquement foncière aux origines, la seigneurie se développe lorsqu’en 1289, le comte de Namur y détient personnellement la justice et les principaux droits seigneuriaux. En 1418, le comte Jean III octroie les droits hautains au seigneur de Mielmont. Le complexe castral est érigé sur un éperon rocheux dominant la vallée de l’Orneau et est protégé à l’est par un fossé. L’ensemble, en moellons de calcaire ponctué de tours, est construit entre le XIIe et le XXe siècle autour d’une cour triangulaire ouverte sur la vallée. La masse carrée d’un haut donjon coiffé d’un bulbe sommé d’un clocheton constitue le seul témoin des constructions d’origine, ainsi que le tracé polygonal de l’enceinte. L’aile sud est reconstruite au XVIe siècle ; d’importants travaux sont réalisés de 1870 à 1875.

Malgré son allure résidentielle héritée de l’Époque moderne, le complexe castral actuel conserve toutefois une physionomie défensive hérité du Moyen Âge de par son site et de par la solidité de ses murailles.

 

Rue de Villeret 9
5190 Saint-Martin (Jemeppe-sur-Sambre)

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Classé comme monument et site le 5 septembre 1978
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon