G. Focant

Maison de maître, rue Beugnies, 2-4

Entre la fin du 17e siècle et la première moitié du 18e siècle, Ath est bombardée à plusieurs reprises et victime d’un siège mené par les Français en 1745. Après un redressement économique intervient la reconstruction, grâce aux nouveaux profits engendrés par les marchands et bourgeois de la ville qui souhaitaient disposer d’une nouvelle demeure d’apparat. 

Le prestige du siècle de Louis XIV à travers l’Europe permet alors à de nouvelles influences stylistiques de parvenir dans nos régions. Une partie du Hainaut voit se développer un style architectural dit « tournaisien », caractérisé par une réduction de l’utilisation de la pierre dans l’ornementation des façades. La pierre de taille est reléguée aux soubassements, aux chaînages d’angles et des baies. Le plus souvent, le reste de la maçonnerie de brique est recouvert d’un enduit. Cette demeure fait partie d’une série de belles maisons de maître du 18e siècle ayant fait l’objet d’une mesure de classement dans les années 1980 et d’une restauration par la suite. 

Les numéros 2 et 4 constituent en réalité une seule maison à l’époque, d’allure monumentale, tandis que les deux maisons voisines adoptent une allure plus sobre. Restaurée au début des années 1990, elle comporte des briques chaulées et est ornée d’un oculus ovale au-dessus de la porte d’entrée.

Rue Beugnies 2-4
7800 Ath

carte

Classée comme monument le 17 mars 1980

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant

Ancienne Brasserie Langie

L’imposant immeuble de l’ancienne brasserie Langie comprend deux constructions : la première, située à l’angle de la rue Saint-Martin, a été édifiée à la fin du 16e siècle ; la seconde a été érigée entre 1736 et 1740. L’ensemble est caractéristique du style classique de l’époque : utilisation de briques enduites et de pierre de taille. L’aile plus ancienne témoigne encore d’influences gothiques et renaissantes, alors que l’autre partie exhibe une façade classique d’inspiration Louis XV. L’entrée principale assure la séparation entre les deux immeubles et les deux styles. Il s’agit d’une porte cochère surmontée d’un balcon orné d’un beau garde-corps en fer forgé. Un second balcon du même type se trouve au-dessus de l’entrée piétonne de la rue des Bouchers. 

Acheté et agrandi en 1736 par Guillaume Ducorron, l’ensemble reste dans les biens de sa famille jusqu’à sa vente au marchand de charbon Isidore-Joseph Pilette en 1800. Son fils, Louis-Joseph, cède le bien au maître brasseur Victor Langie en 1879. Les lieux abritent dès lors une brasserie avant d’être reconvertis en simple dépôt de bière en 1939 tout en restant la propriété de la famille. Stéphane Langie vend en 1982 le bien à la ville d’Ath qui entreprend sa restauration et sa transformation en habitations en 1992-1993.

Grand-Rue des Bouchers
7800 Ath

carte

Classée comme monument le 13 novembre 1990

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Maison de maître, rue du Noir Bœuf 3

Une série de belles maisons de maître du 18e siècle ont fait l’objet d’une mesure de classement dans les années 1980 et d’une restauration dans les années 1990. La majorité d’entre elles se trouvent dans la rue de Beugnies toute proche. 

Cette maison, bien que malheureusement percée d’une porte de garage, a conservé sa façade d’inspiration classique érigée au milieu du 18e siècle sur deux niveaux, rythmée par cinq travées de briques enduites et de pierre de taille pour les angles, les linteaux et le soubassement. La porte d’entrée est surmontée d’un balcon orné d’un beau garde-fou en fer forgé typique de l’époque. Cet édifice comme bien d’autres est le témoin de la reconstruction de la ville après des temps difficiles. 

Entre la fin du 17e siècle et la première moitié du 18e siècle, Ath est bombardée à plusieurs reprises et victime d’un siège mené par les Français en 1745. 

Après un redressement économique intervient la reconstruction, grâce aux nouveaux profits engendrés par les marchands et bourgeois de la ville qui souhaitaient disposer d’une nouvelle demeure de prestige.

Rue du Noir Bœuf 3
7800 Ath

carte

Classée comme monument le 17 mars 1980

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Vestiges du Mont-Féron

Tout au long de son histoire sous l’Ancien Régime, Ath est une ville fortifiée de première importance. Cette Bonne Ville du comté de Hainaut protège les frontières de l’État au Moyen Âge face aux possessions des comtes de Flandre. Outre deux enceintes communales érigées à l’époque médiévale, la position fortifiée est modifiée par Vauban à la fin du 17e siècle, détruite par les Français en 1745 et relevée par les Hollandais entre 1815 et 1826. Les plans de la nouvelle place forte sont dressés par l’architecte athois Jean-Baptiste Mottrie et le Hollandais Krayenhoff. Parmi les réalisations de cette époque se trouve le fort du Mont-Féron, ouvrage pentagonal aménagé en 1824 sur une hauteur dominant la ville. 

Démantelé comme le reste des fortifications de la ville, il n’en subsiste qu’un alignement de trente-trois casemates sur les 117 d’origine. Construites en briques et voûtées, elles sont aujourd’hui complètement enterrées. Quatre d’entre elles sont accessibles depuis les bâtiments de l’ancienne gendarmerie. Un long tunnel assurait la liaison entre le fort et la ville : il a été percé par le contournement de la ville et l’entrée située au pied de la rue du Fort a été grillagée.

Chaussée de Tournai 70
7800 Ath

carte

Classés comme monument le 16 août 1978

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Ancien Mont-de-piété d'Ath

Au 16e siècle est érigée une belle bâtisse nommée « maison du Lombard ». Construite en briques et calcaire, cette maison a disparu dans sa majorité pour ne conserver aujourd’hui que sa façade, intégrée dans un immeuble contemporain. Elle est caractérisée par son portail gothique en arc brisé, surmonté d’une niche en pierre encadrée de colonnettes et surmontée d’un fleuron. À droite du portail se trouve une pierre de remploi décorée d’un écu portant les lettres D.M., la date de 1676 et une figure d’homme entourée d’une couronne de laurier. 

La maison devient au 17e siècle le siège du mont-de-piété d’Ath, organisme de prêt sur gage qui a pour mission de faciliter les prêts d’argent, notamment en faveur des plus démunis. La transformation du lieu s’inscrit dans un plan global de construction de ce type d’établissements au début du 17e siècle dans la région. 

Wenceslas Cobergher, architecte attitré des archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, est nommé au début du siècle « surintendant général des monts-de-piété ». On lui doit la mise en place de quinze institutions dans les Pays-Bas, dont la première ouvre ses portes à Bruxelles en 1618. Auteur à la même époque de l’hôtel de ville d’Ath, Cobergher ne dessine pas de bâtiments pour la ville hennuyère : le mont-de-piété s’installe dans un édifice existant.

Rue du Spectacle 10
7800 Ath

carte

Classé comme monument le 20 août 1982

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles Kik-Irpa

Bastion de Flandre

Suite aux nombreux affrontements entre les troupes de Louis XIV et celles du roi d’Espagne au 17e siècle, la ville d’Ath entre dans les possessions françaises suite au traité d’Aix-la-Chapelle de 1668. Le roi confie alors à Vauban le soin d’ériger des fortifications pour protéger cette place forte située aux frontières du royaume. Le célèbre ingénieur se rend sur place dès le 16 juin 1668 afin d’établir son projet. Les travaux débutent la même année et sont achevés en 1672. De forme octogonale, cette place forte compte huit bastions. 

Trois nouvelles portes sont créées : celles de Mons, de Tournai et de Bruxelles. Redevenue espagnole par la suite puis autrichienne, la place forte est détruite par les Français en 1745 avant d’être reconstruite par les Hollandais dans le second quart du 19e siècle. Parmi les ouvrages de Vauban subsistent le pont à la herse, une ancienne porte d’eau située non loin d’ici, et le bastion de Flandre, une importante butte qui a conservé son parement de calcaire sur le flanc droit. Appelé également « Butte Rousseau » ou « Bosse Rousseau ». Celui-ci se situe à l’angle des boulevards Rousseau et Deneubourg, là où se trouvait autrefois un des bastions de la forteresse dont ils épousent le tracé.

Boulevard Hubert Rousseau

7800 Ath

carte

Classé comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Pont à la herse, à Ath

Tout au long de son histoire sous l’Ancien Régime, Ath est une ville fortifiée de première importance. Cette Bonne Ville du comté de Hainaut protège les frontières de l’État au Moyen Âge face aux possessions des comtes de Flandre. 

Outre deux enceintes communales érigées à l’époque médiévale, la position fortifiée est modifiée par Vauban à la fin du XVIIe siècle, détruite par les Français en 1745 et relevée par les Hollandais entre 1815 et 1826. Tous les remparts sont toutefois démantelés à partir de 1854. 

Plusieurs vestiges d’importance sont néanmoins encore aujourd’hui les témoins de ce passé défensif. Le pont à la herse surmonte un ancien débouché navigable d’un bras de la Dendre. C’est une porte d’eau aménagée dans une courtine du front nord des fortifications françaises du XVIIe siècle. Maçonnée en moellons de calcaire, il s’agit d’un tunnel voûté et légèrement coudé. 

Du côté ville subsistent les traces d’une petite pièce d’habitation. Cette ancienne porte ainsi que le bastion de Flandre tout proche ont souffert des sièges qui ont affecté Ath à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Ils constituent les rares vestiges des travaux entrepris par Vauban. 

Reprise par les Espagnols et devenue autrichienne en 1713, la ville est plusieurs fois attaquée par les Français qui ordonnent la destruction des anciennes places fortes des Pays-Bas autrichiens après le siège de 1745.

Boulevard Alphonse Deneubourg
7800 Ath

carte

Classé comme site le 4 octobre 1974

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Calvaire de l'église Saint-Martin d'Ath

Daté de 1675, ce calvaire faisait à l’origine partie d’un chemin de croix installé sur les fortifications de la ville. Il a été placé dans ce renfoncement situé à côté de l’église Saint-Martin en 1754. Il s’agit d’un ensemble de style Renaissance composé d’un Christ en croix entouré de la Vierge, de saint Jean et des deux larrons en croix. La croix sur laquelle repose le Christ est haute de 6,7 m et est ornée de médaillons représentant les quatre évangélistes. L’ensemble comptait également des cavaliers romains, disparus au 19e siècle, et une statue de Marie-Madeleine, détruite en 1922. 

Déjà restauré dans les années 1930, le calvaire a profité d’une importante remise en état par l’Institut royal de Patrimoine artistique. Démonté en 1980, il n’est réinstallé qu’en 1994 et dépourvu de la représentation de la mise au tombeau, présentée aujourd’hui à l’intérieur de l’église. Datée entre 1480 et 1520 et provenant aussi des remparts, elle est installée sous le calvaire à l’initiative de la confrérie de la Passion, en 1754 également. On y trouve le Christ au tombeau entouré de Joseph d’Arimathie, de Marie-Madeleine, de la Vierge, de saint Jean, de deux saintes femmes et de Nicodème. Restauré de 1947 à 1959 à l’IRPA, présenté ensuite au musée d’Histoire et de Folklore, il est restauré à nouveau entre 2005 et 2009 avant de réintégrer l’église.

Rue Saint-Martin 10
7800 Ath

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Classé comme monument le 10 novembre 1941

Institut du Patrimoine wallon

Bruxelles kik-irpa

Église Saint-Julien d'Ath

Héritière d’un sanctuaire connu depuis 1076, l’église Saint-Julien se trouve au centre de la ville neuve créée en 1166 à l’initiative du comte de Hainaut. 

Une nouvelle église y est érigée en style gothique entre 1395 et 1415 et une imposante tour lui est adjointe à partir de 1462. Une haute flèche culminant à 90 m de hauteur et flanquée de quatre clochetons est ajoutée en 1465 ; celle-ci est détruite par une tempête en 1606. Un incendie provoqué par la foudre en 1817 endommage à nouveau sérieusement l’édifice : la partie centrale de l’édifice est entièrement détruite. Seules sont conservées la façade occidentale et sa tour, la structure du chœur, la sacristie de 1725 et la chapelle de la Bonne Mort datée du XVIe siècle. 

Ces éléments d’origine ont fait l’objet d’une mesure de classement, au détriment du reste de l’édifice, reconstruit en style néoclassique entre 1819 et 1822. Principal et plus ancien lieu de culte de la ville, l’église Saint-Julien abrite des œuvres d’art de grande qualité, le plus souvent du XIXe siècle. Dans le chœur se trouve un important ensemble de peintures réalisées au XIXe siècle par Lambert Mathieu. Parmi le mobilier installé à la suite de l’incendie de 1817 se trouvent des stalles en chêne (1870), une chaire de vérité néoclassique et des confessionnaux de style Empire (1825) et de beaux fonts baptismaux de marbre blanc (1835).

Square Saint-Julien

7800 Ath

carte

Classée comme monument le 10 novembre 1941

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien refuge de l'abbaye de Ghislenghien

Sous l’Ancien Régime, les abbayes possédaient dans des villes plus ou moins proches de leur lieu de vie des bâtiments, nommés refuges, dans lesquels les moines et moniales pouvaient loger et se reposer. 

En 1645, l’abbesse du couvent des bénédictines de Ghislenghien achète une demeure dans la rue Haute afin d’y établir le refuge de sa congrégation. 

La maison est vendue comme bien national après l’annexion française de 1795 et devient en 1818 la demeure de Pierre Hannecart, maire d’Ath sous Napoléon. Ses héritiers occupent la bâtisse jusqu’à sa vente en 1952 à un particulier qui souhaite la diviser en appartements. 

Afin d’éviter une défiguration de la bâtisse, un groupe de passionnés du patrimoine obtient son classement et empêche des travaux qui n’auraient que peu respecté l’ensemble. 

L'ancien refuge est propriété de la ville depuis 2004. La façade côté rue aurait été érigée au XVIe siècle, très bien entretenue par la suite jusqu’en 1944 lorsqu’un bombardement endommage le porche d’entrée. Il s’agit d’un bel exemple du style traditionnel combinant la pierre et la brique, d’inspiration gothique. Le premier étage est orné de médaillons en forme de carré ou de losange qui évoquent la Renaissance. Ils offrent un décor composé d’une niche reposant sur deux colonnes et dans laquelle se trouvent des personnages difficilement identifiables. À l’intérieur, les planchers sont toujours d’origine et les poutres soutenant le plafond du premier étage sont ornées de sculptures d’inspiration classique.

L'ancien refuge est propriété de la ville depuis 2004. Restauré, le lieu accueille, depuis 2020, la Maison de la Laïcité du pays d'Ath.

Rue Haute 27
7800 Ath

carte

Classé comme monument le 3 août 1956

Institut du Patrimoine wallon