Dès la fin du XIXe siècle, des militants s’organisent pour défendre les intérêts de la Wallonie. Révélant la réalité wallonne, ils contribuent à créer les symboles identitaires adoptés par tous les Wallons, comme le drapeau, l’hymne ou la fête de la Wallonie. Cette leçon fait le point sur les origines et l’évolution du Mouvement wallon, dont l’action fédéraliste a eu une influence déterminante sur l’organisation actuelle de l’Etat.

La bataille de Waterloo, 18 juin 1815 (19h30)

Déboulant à l’est du champ de bataille, sans attendre, les Prussiens (IVe Corps) qui s’étaient rassemblés à hauteur de Wavre enfoncent les troupes françaises jusqu’à Plancenoit (16h30) ; les troupes de Lobau sont débordées et Plancenoit tombe (18h). Malgré un sursaut de la Jeune Garde, les Prussiens tiennent ; il faut deux bataillons de la Vieille Garde pour reprendre Plancenoit sur le coup de 19h. Les réserves utilisées là vont peser sur la suite de la bataille.
Au centre comme à l’ouest, les charges françaises se heurtent à la résistance héroïque et stratégique des hommes de Wellington. De surcroît, l’infanterie française n’est pas soutenue par la cavalerie et Reille n’attaque qu’à 18h30. La Haye tombe aux mains des Français commandés par Ney qui demande des renforts pour en finir avec les positions britanniques en position périlleuse. L’estocade est possible si elle est donnée immédiatement.
Préoccupé à l’est par les Prussiens, Napoléon tarde à réagir. Quand la Vieille Garde est autorisée à monter en ligne (19h30), il est trop tard. Wellington a eu le temps de renforcer son centre : sous les feux de de l'artillerie, de l'infanterie et de la cavalerie des coalisés, la Garde impériale est impuissante et recule, d’autant que le Ier Corps prussien de Zieten titille la position française à hauteur de Papelotte et que le IVe Corps reçoit de nouveaux renforts et reprend définitivement Plancenoit (20h).
À la vue de la retraite de la Garde impériale, le désordre s’installe dans les rangs français. La déroute s'amplifie quand Wellington lance l'ensemble de l'armée alliée en avant. Vers 22h00, Wellington et Blücher se rencontrent, à la ferme de la Belle-Alliance, selon la légende, probablement du côté de Genappe. Rentré à son QG alors que les troupes prussiennes se lancent à la poursuite de Napoléon, Wellington donne à la bataille le nom de l’endroit où il se trouve : Waterloo.

Le site du champ de bataille fait l’objet de commémorations régulières, les uns commémorant une victoire, les autres regrettant la tournure des événements. L’échec au temps de Marcel Thiry n’a rien à envier aux écrits de Victor Hugo.

Références
Wat - www_cm1815


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Mahieu Jules

Militantisme wallon

Wasmes 22/03/1897, Nice-La Brigue 11/07/1968

Issu d’une famille ouvrière de Wasmes, dans le borinage, Jules Mahieu est ordonné prêtre en 1922. Tolérant et ouvert, installé à Roux dans l’actuelle commune de Charleroi, il fait preuve d’une activité débordante. Lors des grèves de 1932, il organise ainsi un ravitaillement pour les ouvriers de sa paroisse, sans distinction d’opinion.

Officiant à Péruwelz au début des années trente, il entre en conflit avec le Boerenbond, qui agit pour préserver « l’authenticité flamande » des nombreux ouvriers ayant migré en Wallonie. Il noue très tôt des relations avec la Ligue wallonne de Charleroi et, sous divers pseudonymes, commence à collaborer à diverses revues wallonnes comme La Barricade, La défense wallonne et le Pays noir.

En 1933, l’évêque de Tournai prend connaissance de cette activité et décide de le sanctionner. Sans charge ni traitement, l’abbé Mahieu survit grâce au soutien de la Ligue wallonne de Charleroi. Prêtre courageux osant s’opposer au Boerendond, Jules Mahieu devient alors un symbole pour le Mouvement wallon. Fort de ce soutien, il continue d’écrire, utilisant toujours un pseudonyme, pour sensibiliser les catholiques à la question wallonne. Sa pensée est marquée par trois piliers : l’attachement de la Wallonie pour la France, le rôle des catholiques dans la problématique wallonne et la nécessaire union de tous pour sauver la Wallonie.

Le succès des rexistes aux élections de 1936 pousse Jules Mahieu à agir désormais au grand jour. Il fonde ainsi, le 14 juin 1936, à Waterloo, le Front démocratique wallon. Désormais interdit de célébrer les offices religieux, il devient le porte drapeau du Mouvement wallon et radicalise ses positions. C’est ainsi que, à la tête de la Concentration wallonne en 1937, il voit son mouvement opter pour le confédéralisme entre la Wallonie, Bruxelles et la Flandre qui ne seraient plus reliées que par une union réelle ou personnelle. Un des enjeux de cette prise de position est, notamment, de rompre avec la politique de neutralité hostile à la France et tolérante envers l’Allemagne hitlérienne.

Aux élections de 1939, la Concentration wallonne décide de porter l’action sur le plan politique et fonde le Parti wallon indépendant. Celui-ci ne rencontrera que très peu d’adhésion de la part des électeurs. Le 29 octobre de la même année, l’abbé Mahieu décide de se mettre au service de la France. Participant notamment à une chaîne d’évasion vers l’Espagne, il tente d’alerter sur le sort de la Wallonie.

Rétabli dans ses prérogatives ecclésiastiques, il devient membre du clergé français et officie sur la côte d’azur. Dissuadé par ses amis de revenir en Wallonie après la guerre, ayant acquis la nationalité française, il meurt à la Brigue en 1968, sans avoir revu sa terre natale. Resté en contact avec de nombreux militants wallons, il demeure une des figures de proue des militants wallons catholiques.

Jules Mahieu fut fait Officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.

Sources

Roland FERRIER & Paul DELFORGE, MAHIEU Jules, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 4315.
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Histoire, Economie, Société), Bruxelles, t. II, p. 322

 

Colleye Raymond

Culture, Journalisme, Militantisme wallon

Bruxelles 18/01/1890, Forest 09/04/1963

Connu aussi sous les pseudonymes de Raymond De Weerdt, de Henri Navarre, Saint-Séverin ou Wally, Raymond Colleye est journaliste et le fondateur de plusieurs revues littéraires et l’initiateur d’expériences journalistiques plus ou moins heureuses. Amené au Mouvement wallon par son père, Alfred Colleye, il est très tôt en contact avec le comte Albert du Bois, « le théoricien de l’irrédentisme français de Wallonie », dont il sera un fervent disciple.

Propagandiste dynamique, éditeur-imprimeur, Raymond Colleye milite via des revues, des journaux (L’Opinion wallonne, La Réforme, etc.) et des associations ; il prend aussi la tête de partis politiques qui présentent des candidats aux élections ; à partir de 1928, il est encore l’instigateur du pèlerinage annuel à Waterloo, qui, à la mi-juin, rassemble des Wallons autour du monument de l’Aigle blessé à Plancenoit. Particulièrement attentif à la défense des intérêts communs à la Wallonie et à la France, Colleye multiplie les contacts politiques à Paris, où il s’est réfugié durant toute la Première Guerre mondiale. 

L’idée d’une union douanière avec la France le séduit particulièrement. C’est aussi sous l’occupation de 14-18 qu’il noue ses premiers contacts avec les milieux flamands. Ils perdureront pendant l’Entre-deux-Guerres. C’est l’occasion pour Colleye d’élaborer l’un des nombreux projets fédéralistes wallons de l’époque (1919).
 

Sources

Philippe MURET, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 294-295

Mahieu Jules

Officier (Historique)

WASMES 27.03.1897 – LA BRIGUE (FRANCE) 11.07.1968

Issu d’une famille ouvrière de Wasmes, dans le borinage, Jules Mahieu est ordonné prêtre en 1922. Tolérant et ouvert, installé à Roux dans l’actuelle commune de Charleroi, il fait preuve d’une activité débordante. Lors des grèves de 1932, il organise ainsi un ravitaillement pour les ouvriers de sa paroisse, sans distinction d’opinion.

Officiant à Péruwelz au début des années trente, il entre en conflit avec le Boerenbond, qui agit pour préserver « l’authenticité flamande » des nombreux ouvriers ayant migré en Wallonie. Il noue très tôt des relations avec la Ligue wallonne de Charleroi et, sous divers pseudonymes, commence à collaborer à diverses revues wallonnes comme La Barricade, La défense wallonne et le Pays noir.

En 1933, l’évêque de Tournai prend connaissance de cette activité et décide de le sanctionner. Sans charge ni traitement, l’abbé Mahieu survit grâce au soutien de la Ligue wallonne de Charleroi. Prêtre courageux osant s’opposer au Boerendond, Jules Mahieu devient alors un symbole pour le Mouvement wallon. Fort de ce soutien, il continue d’écrire, utilisant toujours un pseudonyme, pour sensibiliser les catholiques à la question wallonne. Sa pensée est marquée par trois piliers : l’attachement de la Wallonie pour la France, le rôle des catholiques dans la problématique wallonne et la nécessaire union de tous pour sauver la Wallonie.

Le succès des rexistes aux élections de 1936 pousse Jules Mahieu à agir désormais au grand jour. Il fonde ainsi, le 14 juin 1936, à Waterloo, le Front démocratique wallon. Désormais interdit de célébrer les offices religieux, il devient le porte drapeau du Mouvement wallon et radicalise ses positions. C’est ainsi que, à la tête de la Concentration wallonne en 1937, il voit son mouvement opter pour le confédéralisme entre la Wallonie, Bruxelles et la Flandre qui ne seraient plus reliées que par une union réelle ou personnelle. Un des enjeux de cette prise de position est, notamment, de rompre avec la politique de neutralité hostile à la France et tolérante envers l’Allemagne hitlérienne.

Aux élections de 1939, la Concentration wallonne décide de porter l’action sur le plan politique et fonde le Parti wallon indépendant. Celui-ci ne rencontrera que très peu d’adhésion de la part des électeurs. Le 29 octobre de la même année, l’abbé Mahieu décide de se mettre au service de la France. Participant notamment à une chaîne d’évasion vers l’Espagne, il tente d’alerter sur le sort de la Wallonie.

Rétabli dans ses prérogatives ecclésiastiques, il devient membre du clergé français et officie sur la côte d’azur. Dissuadé par ses amis de revenir en Wallonie après la guerre, ayant acquis la nationalité française, il meurt à la Brigue en 1968, sans avoir revu sa terre natale. Resté en contact avec de nombreux militants wallons, il demeure une des figures de proue des militants wallons catholiques.

Jules Mahieu fut fait Officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.

Orientation bibliographique :

Roland FERRIER & Paul DELFORGE, MAHIEU Jules, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 4315.