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Paul Yvan

Militantisme wallon

Jemelle 03/05/1887, Macon-lez-Chimay 14/09/1949

Fonctionnaire de l’administration des postes, Yvan Paul est confronté aux conséquences concrètes des revendications flamandes dans son activité professionnelle. En 1910, il devient le secrétaire de la Ligue wallonne du Brabant. En 1911, il fonde La lutte wallonne, en collaboration avec Hector Chainaye et est l’un des membres fondateurs de l’Assemblée wallonne (1912-1914, 1919-1934). Ayant quitté la fonction publique au lendemain de la Grande Guerre, il se consacre au journalisme. Tournant le dos à l’option fédéraliste qu’il défendait jusqu’alors, il plaide pour une solution unioniste. Secrétaire général de la Fédération des Sociétés wallonnes de l’Arrondissement de Bruxelles, en décembre 1920, il renonce à ce poste pour devenir le directeur de La Défense wallonne, l’organe de l’Assemblée wallonne (1920-1933). Après sa démission de l’Assemblée wallonne, le 19 janvier 1933, il dit avoir perdu la foi dans une solution belge de la question wallonne et se prononce pour une réunion à la France. Tout en se consacrant à l’écriture, il est l’initiateur de l’érection à Rochefort du monument Lafayette, auquel il avait consacré une étude.

 

Sources

KESTELOOT Chantal, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, t. III, p. 1243-1244.

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Pater Arthur

Militantisme wallon, Politique

Braine-le-Comte 07/02/1883, Charleroi 09/05/1932

Rédacteur (1903), secrétaire de rédaction, puis directeur (1920) de La Gazette de Charleroi, député libéral de Charleroi (1921-1932), conseiller communal, Arthur Pater est venu tôt au Mouvement wallon. Membre de l’Assemblée wallonne (1912-1914, 1919-1932), membre de son Bureau permanent (1920), il appartient au courant fédéraliste.

 

Mandats politiques

Député (1921-1932)

 

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. III

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Olyff François

Politique

Roclenge-sur-Geer 15/06/1878, Liège 21/09/1954

Journaliste, fondateur de l’hebdomadaire Vallée du Geer (1904-1914), François Olyff tente de poursuivre ses activités durant la Grande Guerre, depuis Maastricht. Après l’Armistice, François Olyff devient le directeur des Nouvelles, est imprimeur, et se lance en politique, étant sénateur provincial libéral du Limbourg (1936-1939), puis sénateur (1939-1946). Membre fondateur de l’Assemblée wallonne (1912-1914, 1919-1940), fondateur d’une section des Amitiés françaises, ce défenseur inconditionnel de la langue française se refusera toujours à remettre en cause l’unité belge.
 

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. III

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Neujean Xavier

Militantisme wallon, Politique

Liège 25/02/1865, Liège 12/01/1940

Docteur en Droit de l’Université de Liège, avocat, conseiller communal libéral de Liège (1903-1927), conseiller provincial (1904-1912), Xavier Neujean est élu député en 1912 et siège à la Chambre des représentants jusqu’en 1932. Ministre des Chemins de fer, de la Marine, des Postes et Télégraphes (1920-1925), il est nommé ministre ad interim des Sciences et des Arts (24 octobre-16 décembre 1921) en remplacement de Jules Destrée. Bourgmestre de la ville de Liège (1927-1940), ministre d’État (1932), il a été l’un des membres fondateurs de l’Assemblée wallonne où il représente le courant unioniste, avant de s’orienter progressivement vers le courant fédéraliste. Président d’honneur du Comité franco-wallon pour le 14 juillet à Liège, il collabore au journal L’Action wallonne et est président de la section de Liège des Amis de l’Art wallon (1919-1940).

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Liège (1903-1940)
Conseiller provincial de Liège (1904-1912)
Député (1912-1932)
Ministre (1920-1925)
Bourgmestre de la ville de Liège (1927-1940)
Ministre d’État (1932)

 

Sources

JAMINON Sophie, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. II, p. 1171-1172
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV, p. 290

Mockel Albert

Culture, Littérature, Militantisme wallon

Ougrée-lez-Liège 27/12/1866, Ixelles 30/01/1945

Événement rare : un poète de 20 ans invente le nom de son pays… Cette formule de Marcel Thiry convient parfaitement pour identifier Albert Mockel, mais elle ne doit pas le réduire à cette seule action remontant à 1886.

Né d’un père directeur d’usine et président du conseil provincial de Liège, Albert Mockel entreprend des études à l’Université de Liège ; malgré ses excellents résultats en droit, la littérature et l’étude du grec l’attirent davantage. À la tête d’un petit groupe d’étudiants, il passe de L’Élan littéraire à une autre revue dont il change le nom. Encouragé par son ami Charles de Tombeur, Mockel lance La Wallonie, revue symboliste dont le premier numéro sort le 18 juin 1886. Si la revue fait preuve d’une universalité littéraire qui l’inscrit dans l’histoire de la poésie française, Mockel pressent surtout la naissance d’un large et riche mouvement littéraire propre au pays wallon. Périodique d’avant-garde, La Wallonie (1886-1892) est le lieu de rencontre des symbolistes français et belges ; elle accueille les plus grands noms de la littérature française de la fin du XIXe siècle : Mallarmé, Verlaine, Moréas, Van Lerberghe, Maeterlinck, Severin, Stuart Merril, Viélé-Griffin…

À cette revue, Mockel impose une ligne de conduite stricte : il s’agit de garder envers et contre tous l’âme wallonne de tout contact pernicieux et de développer le culte de la latinité. Une vraie bataille littéraire oppose La Wallonie aux groupements traditionnalistes, considérés par lui comme en retard d’une génération. Mockel est un symboliste de la première heure. Ses écrits sont nourris de l’esthétique mallarméenne et des idées du romantisme allemand, Schopenhauer, Wagner. Comme la musique, la poésie doit devenir le langage de l’idéalité, de l’ineffable et exprimer le rythme intérieur de l’âme.

À partir de 1890, Albert Mockel s’installe en France, où il est attaché à la rédaction du Mercure de France et assiste régulièrement aux mardis de Mallarmé dont il est un admirateur inconditionnel. C’est de Paris qu’il dirige La Wallonie dont le dernier numéro paraît, en plein succès, en 1892, selon la volonté de ses fondateurs : une revue jeune ne peut être vieille et donc ne peut durer plus de sept années. Théoricien du symbolisme, Albert Mockel reste un authentique représentant du vers-librisme, dont la production, peu abondante, est d’autant plus appréciée. Poète, essayiste, il reçoit le Prix quinquennal de Littérature 1935 pour l’ensemble de son œuvre ; conférencier, il est aussi critique pour de nombreux journaux à Paris et à Liège (Durendal, La Plume, L’Express, etc.).

Chantre de la Wallonie, écrivain mêlé au milieu littéraire de Paris, il se fait éveilleur de la conscience wallonne en prônant une formule fédéraliste pour la Belgique : « la séparation administrative complète de la Flandre et de la Wallonie, avec un Parlement pour chacune d’elles et l’union des deux petits états sous une chambre fédérale dont ils éliraient chacun la moitié… » (avril 1897). Rejetant toute intrusion des Wallons dans les choix que pourraient opérer les Flamands, il contribue à la transformation du programme du mouvement wallon qui abandonnera progressivement son caractère anti-flamingant pour formuler des revendications précises.

En 1912, à la suite du Congrès wallon de juillet et de la Lettre au roi, il relève le défi de Jules Destrée visant à créer le premier parlement de la Wallonie. Membre fondateur de l’Assemblée wallonne où il est l’un des délégués de Liège (octobre 1912), Albert Mockel s’y montre un autonomiste déterminé (1912-1940). Compositeur d’un Chant de la Wallonie (1911), dont il a écrit les paroles et la musique, il présente l’Esquisse d’une organisation fédéraliste de la Belgique (1919), qui est l’un des premiers projets fédéralistes wallons. Président d’honneur des Amis de l’Art wallon, Albert Mockel est l’un des tout premiers membres de l’Académie de Langue et de Littérature françaises (1920-1945), fondée par le ministre Jules Destrée. Avec ce dernier et Maurice Desombiaux, Albert Mockel relance les Amitiés françaises après la Grande Guerre et sera membre de la Ligue d’Action wallonne aux vues autonomistes.

La fin de la vie de Mockel est assombrie par le souvenir de la perte de son fils engagé dans l’aviation française (1918) et par une certaine indigence matérielle. Il quitte Paris (1937) et prend résidence à Saint-Josse où il avait conservé une maison ; il est nommé conservateur du Musée Wiertz en 1940.

Sources

Albert Mockel parmi nous, numéro spécial des Cahiers du nord, n°58-60, 1946
Albert Mockel, Catalogue de l’exposition organisée au centre culturel d’Ixelles, Fondation Plisnier, 1967
Annuaire de l’Académie ravale de langue et de littérature françaises, Bruxelles, 1954 
CHAMPAGNE Paul, Essai sur Albert Mockel, Paris, 1922 
Hommage à Albert Mockel, dans Marginales, décembre 1966
La Vie wallonne, n° 394-395, 1986, n° spécial Albert Mockel
La Wallonie, Albert Mockel et ses amis, Catalogue de l’exposition organisée pour le centenaire de la revue, Liège (Chiroux), 1986
OTTEN Michel, Albert Mockel. Esthétique du symbolisme, Bruxelles, 1962 
PIRON A., Le centenaire d’Albert Mockel, dans Nouvelle Revue wallonne, t. 17
WARMOES Jean, Exposition du centenaire de la naissance d’Albert Mockel, Bruxelles, 1966
WARMOES Jean, Albert Mockel. Le centenaire de sa naissance, Bruxelles, Bibliothèque royale Albert 1er, 1966
Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Culture), Bruxelles, t. II, p. 399-402

Œuvres principales

Nombreux textes dans La Wallonie (1886-1892)

Essais
Les Fumistes wallons, 1887
Stéphane Mallarmé, un héros, 1898
Charles Van Lerberghe, 1904
Émile Verhaeren, poète de l'énergie, 1917

Recueils de poésies
Chantefable un peu naïve, 1891
Propos de littérature, 1894
Clartés, 1901
Contes pour les enfants d'hier, 1908
La Flamme stérile, 1923
La Flamme immortelle, 1924
Correspondance avec André Gide (posthume, 1975)
M59    Albert Mockel (s.d.) – Photo extraite de La Vie wallonne, janvier 1925, p. 213.

Magnette Charles

Politique

Virton 03/02/1863, Liège 18/10/1937

Avocat, bâtonnier du Barreau de Liège (1917-1918), juriste distingué, orateur brillant, frère de l’historien Félix Magnette et père de Paul Magnette, Charles est aussi l’un des fondateurs du journal L’Express, grand maître du Grand Orient de Belgique, député libéral radical de l’arrondissement de Liège (1894-1900), sénateur provincial (1906-1932), président du Sénat (1928-1932) et ministre d’État (1925). Membre-fondateur de l’Assemblée wallonne, il lui apporte, pendant un quart de siècle, une collaboration constante (1912-1914, 1919-1937).
 

Mandats politiques

Député (1894-1900)
Sénateur provincial (1906-1932) 
Ministre d’État (1925)
Président du Sénat (1928-1932)

 

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. II
Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005

Lorand Georges

Militantisme wallon, Politique

Namur 14/05/1860, Aix-les-Bains 31/08/1918

Avocat, homme politique et publiciste, Georges Lorand incarne le courant radical au sein du Parti libéral. Député libéral de Virton (1894-1900) puis de Neufchâteau-Virton (1900-1918), défenseur résolu du suffrage universel, président de la Ligue des Droits de l’Homme, il devient l’un des premiers délégués du Luxembourg à l’Assemblée wallonne de 1912 à 1914. Le secrétaire général lui confie d’ailleurs la présidence de la Commission des Affaires étrangères. Le 1er janvier 1918, il est nommé par le gouvernement du Havre comme membre du Conseil des ministres.

 

Mandats politiques

Député (1894-1918)
Membre du Conseil des ministres (1918)


Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. II

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Gilbert Oscar

Militantisme wallon

Wanfercée-Baulet 28/10/1871, Charleroi 09/1923

Directeur de l’hôpital civil de La Louvière, pharmacien, Oscar Gilbert est l’un des pionniers du socialisme dans le pays de Charleroi. Membre-fondateur et président de la Ligue wallonne et anti-flamingante de l’arrondissement de Charleroi (1912), il est l’initiateur de la première célébration de la Fête de la Wallonie en 1913. Délégué de l’arrondissement de Charleroi à l’Assemblée wallonne (1912-1914, 1919-1923), il privilégie l’action concrète des Ligues à l’autorité de l’Assemblée wallonne. Durant la Première Guerre mondiale, réfugié à Paris, il préside l’Union wallonne de France. 

 

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2001, t. II

Destrée Jules

Militantisme wallon, Politique

Marcinelle 21/08/1863, Bruxelles 02/01/1936

Considéré comme l’éveilleur de la conscience wallonne en raison notamment de La Lettre au roi sur la séparation administrative de la Wallonie et de la Flandre et de sa présidence de l’Assemblée wallonne (1912), Jules Destrée fut aussi l’un des tout premiers socialistes élus au Parlement (1894) et désignés comme ministre (1919).

Docteur en Droit de l’Université libre de Bruxelles (1883), stagiaire chez Edmond Picard, Jules Destrée fréquente les écrivains de la Jeune Belgique, ainsi que des peintres et sculpteurs (1885-1886), mais ce sont les événements de 1886 qui orientent à tout jamais la vie de l’esthète bourgeois. Touchant l’ensemble du bassin industriel wallon, les émeutes de la misère ouvrière sont réprimées avec violence et le jeune avocat est appelé à défendre l’un des syndicalistes de l’Union ouvrière ; sans succès. Par contre, il fait acquitter les suspects du pseudo « Grand Complot », traînés devant les Assises (1889). Il franchit un pas supplémentaire en s’engageant sur le terrain politique. 

Soutenant les ouvriers en lutte pour le suffrage universel, il crée la Fédération démocratique de Charleroi en 1892 et, en 1894, à l’occasion des premières élections législatives au suffrage universel masculin tempéré par le vote plural, il figure parmi les 28 premiers parlementaires du POB, tous élus en Wallonie. Les électeurs de l’arrondissement de Charleroi lui feront régulièrement confiance jusqu’à son décès, en 1936. Auteur avec Émile Vandervelde – qu’il a connu à l’ULB – de l’ouvrage Le Socialisme en Belgique (1898), Jules Destrée s’affirme comme l’un des ténors du socialisme wallon, défenseur du suffrage universel, d’une législation sociale et de l’instruction obligatoire. Ses interventions parlementaires sont unanimement saluées. Son souci de lutter contre l’injustice l’amène à prendre position en faveur de l’égalité entre Flamands et Wallons.

L’affirmation du sentiment wallon chez Destrée apparaît comme une réponse à une dynamique belge et flamande, injuste et oppressante pour les Wallons. Il répétera de façon constante et incessante son souci de voir la Belgique se maintenir malgré l’originalité de ses composantes, mais il affirme son identité wallonne et son appartenance à la civilisation française. Faire prendre conscience d’elle-même à la Wallonie, s’appuyer sur la France et sa culture, rendre l’autonomie aux communes et aux provinces sont ses objectifs lorsqu’il accepte de patronner les manifestations culturelles et artistiques de l’Exposition de Charleroi (1911), lorsqu’il fonde et préside la Société des Amis de l’art wallon (1911-1936), et lorsqu’il écrit la Lettre au Roi (15 août 1912). Quand est créée l’Assemblée wallonne (1912), premier Parlement informel de la Wallonie, Jules Destrée est désigné à sa tête comme secrétaire général (1912-1914, 1919) : son objectif est d’étudier la meilleure formule de décentralisation, voire de fédéralisation de la Belgique afin de défendre les intérêts wallons.

Durant la Grande Guerre, chargé de mission par le gouvernement belge en exil, le socialiste contribue au ralliement de l’Italie dans le camp des alliés. À Pétrograd, le ministre plénipotentiaire établit un contact avec les forces socialistes antibolchéviques. Au lendemain de l’Armistice et des premières élections au suffrage universel, le POB est associé pour la première fois à un gouvernement. Jules Destrée est désigné comme Ministre des Sciences et des Arts (1919-1921) et, en peu de temps, fait adopter une série de mesures de protection des artistes et de leurs œuvres (rénovation du Prix de Rome, création de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises) et d’accompagnement à l’instruction obligatoire (loi sur les bibliothèques) en permettant l’accès gratuit à la culture pour le plus grand nombre.

Ayant quitté la tête de l’Assemblée wallonne quand il devient ministre, Jules Destrée reste attentif à la résolution de la question wallonne et se rallie à l’idée de l’homogénéité linguistique de la Flandre et de la Wallonie, refusant de se mêler des francophones de Flandre. Partisan de la formation d’États-Unis d’Europe, il tente d’apporter une solution au problème des nationalités par le Compromis des Belges - étape vers le fédéralisme - qu’il signe avec le socialiste flamand Camille Huysmans (1929). Ses actions en faveur de la Wallonie, de la culture et du monde ouvrier ne l’empêchent pas d’entretenir ses dons de littérateur. Critique d’art, il rend à de le Pastur ses racines tournaisiennes ou évoque le Maître de Flémalle (1930). Conteur (Les Chimères, 1889), il parle aussi de lui-même (Mons et les Montois, 1933). Politique, il alimente la pensée socialiste (Introduction à la Vie socialiste, 1929), relate ses expériences (Les fondeurs de neige, 1920) ou livre ses réflexions (Wallons et Flamands, 1923).

Sources

Philippe DESTATTE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2000, t. II, p. 483-490
Philippe DESTATTE, Destrée, Extrait de Hervé HASQUIN (dir.), Dictionnaire d’histoire de Belgique, Vingt siècles d’institutions, Les Hommes, les faits, Bruxelles, Didier Hatier, 1988, p. 157-158
Georges-H. DUMONT, dans Nouvelle Biographie nationale, Bruxelles, t. V, p. 117-123

Mandats politiques

Député (1894-1936)
Conseiller  communal de Marcinelle (1904-1910)
Échevin (1904-1910)
Ministre des Sciences et des Arts (1919-1921)

Delaite Julien

Militantisme wallon, Politique

Liège 30/01/1868, Liège 01/09/1928

Pharmacien et chimiste formé à l’Université de Liège (1894), directeur d’un laboratoire d’analyses chimiques agréé par l’État, Julien Delaite se passionne également pour l’étude du dialecte wallon. Membre titulaire de la Société liégeoise de Littérature wallonne dont il assume le secrétariat de 1889 à 1905, il participe au renouveau dialectal et, dans le prolongement, donne une dimension à son engagement politique dans les rangs du parti libéral. Président fondateur de la Ligue wallonne de Liège, le 9 mai 1897, président des congrès wallons de 1905, 1912 et 1913, il réfléchit très rapidement à une formule fédéraliste pour résoudre la question belge et l’adopte résolument à partir de 1912. Il est l’un des premiers militants wallons à rédiger un projet fédéraliste. 

En 1912, à la suite du Congrès wallon de juillet dont il est le principal organisateur et après la Lettre au roi, il relève le défi de Jules Destrée visant à créer le premier parlement pour la Wallonie. Membre fondateur de l’Assemblée wallonne, il est l’un des délégués de Liège (1912-1914, 1919-1921) Il est aussi conseiller communal de Liège et conseiller provincial (1904-1921). Durant la Première Guerre mondiale, respectant la trêve de l’Union sacrée, Julien Delaite n’exerce aucune fonction au sein du Mouvement wallon et ne prend aucune position publique. Rejoignant l’Action wallonne et son programme fédéraliste après la guerre, homme d’action et de réflexion, Julien Delaite doit incontestablement être considéré comme un des pères du mouvement wallon.

Sources

CARLIER Philippe, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2000, t. I, p. 429-430
Un siècle de projets fédéralistes pour la Wallonie. 1905-2005, Charleroi, Institut Jules-Destrée, 2005
Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Histoire, Économie, Société), Bruxelles, t. II, p. 194
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV, p. 482
PIRON Maurice, Biographie nationale, 1956-1957, t. 29, col. 530-533

Mandats politiques

Conseiller communal de Liège (1904-1921)
Conseiller provincial (1904-1921)