La dislocation de l’Empire romain d’Occident, au moment du royaume de Syagrius (464-486)

Sous les coups répétés des invasions germaniques, l’empire romain se disloque. Le dernier empereur d’occident, Romulus Augustule, est déposé en 476 par Odoacre. En l’absence d’un réel pouvoir central, l’aristocratie tente de maintenir le « système » à son profit, tandis que les « fédérés » se sentent déliés de leurs obligations militaires. Chacun aspire à davantage d’autonomie.
Au centre de la Gaule, descendant d’une illustre famille aristocratique et fils d’Ægidius, Syagrius résiste encore à la poussée des Francs Saliens grâce à quelques soldats romains. Comme Odoacre, Syagrius va rechercher auprès de l’empereur d’orient la légitimité d’être désigné en tant que successeur des empereurs d’occident. Mais le choix d’Odoacre pousse Syagrius à proclamer l’indépendance de son domaine, qui s’étend alors entre Loire et Somme et comprend la ville de Soissons, siège du pouvoir. Surnommé « le roi des Romains » par l’historiographie, Syagrius est battu par Clovis en 486. Intégré dans le royaume franc, son État n’existe plus : avec la disparition de ce dernier vestige qui pouvait prétendre à une filiation avec l’empire romain, l’Europe occidentale présente un visage tout neuf, tandis que résiste glorieusement l’empire romain d’orient.

Référence
H41


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)