À partir de l’arrivée au pouvoir d’Adolphe Hitler (1933), l’Allemagne se couvre d’un réseau serré de camps de concentration. Au début, ils sont destinés à « rééduquer » des Allemands – communistes, intellectuels rebelles, délinquants, homosexuels, etc. – le plus souvent envoyés là sans procès et sans peine déterminée. Rares sont ceux qui en seront libérés. Livrés à la SS qui en assure la gestion, les camps sont souvent construits par les internés eux-mêmes, qui sont employés à de multiples autres tâches épuisantes.
Avec l’entrée en guerre de l’Allemagne nazie contre ses voisins, arrivent des soldats ennemis (les prisonniers de guerre sont traités séparément dans les stalags (pour les soldats) et les oflags (pour les officiers) comme le montre une autre carte), mais surtout des résistants condamnés ou ramassés, des juifs, des tsiganes, des slaves, etc. À partir de 1941, les camps se transforment en gisements de travailleurs exploités au seul profit de la SS qui fournit, à bas prix, à l’industrie allemande une main-d’œuvre organisée en kommandos opérationnels.
Lorsqu’est lancée la solution finale (été 1941), un certain nombre de camps développe des structures annexes qui deviennent des lieux d’extermination pour les Juifs d’Europe. La première chambre à gaz fonctionne à Auschwitz dès septembre 1941. Tout en étant à proximité l’un de l’autre, camps de concentration et camps d’extermination répondent à des objectifs différents dans l’esprit des nazis, mais tous ont conduit à la mort des millions d’innocents. Dans le Militärbefehlshaber Belgien und Nordfrankreich, la SS disposait de deux lieux d’incarcération, le fort de Breendonck et la forteresse de Huy. D’autres prisons ont renfermé des civils – résistants ou non – condamnés par l’occupant allemand ; parfois, ces prisonniers eurent la chance de regagner leur domicile ; le plus souvent, ces lieux d’enfermement n’étaient qu’une étape de transition avant l’expédition dans les camps allemands.
Référence
HiG114 ; VDL71
Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)