Dinant

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5500

Site archéologique de la fortification de Hauterecenne ou "Camp romain" à Furfooz

Rue du Camp romain, 5500 Dinant (Furfooz)

Classé comme site le 18 juillet 1980
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Le site de Furfooz est caractérisé par une crête dominant La Lesse en contre-bas, position stratégique pour l’emplacement d’une fortification. Occupé probablement depuis la Préhistoire jusqu’au XIIIe siècle, c’est la période romaine qui attire toutes les attentions par la grandeur et la splendeur de l’implantation (murs de barrage, bains, nécropole…) ainsi que le passage entre l’antiquité et le Moyen Âge, processus durant lequel le rôle de Furfooz n’est pas à négliger. À cette époque, le site est protégé sur son flanc nord-ouest par un mur d’enceinte flanqué de tours et par deux murs de barrage précédés de retranchements, et sur son flanc sud-est par la falaise à pic. Le site comprenait également un donjon, un édifice romain ainsi que les thermes abandonnés et réutilisés comme nécropole lors de l’établissement d’une communauté germanique entre le IVe et le Ve siècle. Ses vestiges retrouvés nous permettent de comprendre le rôle de cette forteresse au Bas-Empire. Il s’agit de loger une garnison romanisée chargée de la défense de l’hinterland des frontières, une des missions clés de la politique de l’époque. Suite à cet épisode, une césure conséquente est remarquée où les occupants, vraisemblablement germaniques, n’ont plus connaissance des coutumes romaines. Il s’agirait d’une troupe à la solde de Rome venue s’installer dans la forteresse.

Ce passage choisi racontant l’occupation de ce site exceptionnel met en évidence sa longue occupation par des populations différentes aux cultures variées.

 

Site archéologique de la fortification de Hauterecenne ou "Camp romain" à Furfooz - Guy Focant © SPW

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Site archéologique de la fortification de Hauterecenne ou "Camp romain" à Furfooz - Guy Focant © SPW

Église de Foy-Notre-Dame

Rue des Claviats 4, 5504 Dinant (Foy-Notre Dame)

Classée comme monument le 1er février 1937
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (plafond à caisson)
Calvaire classé comme monument le 10 mai 1982
Classée comme site le 20 décembre 1982

L’église de Foy-Notre-Dame a été construite sur un emplacement célèbre pour son pèlerinage, apparu dès le XVIIe siècle. En 1609, un bûcheron trouva dans un chêne près de « la métairie de Foy » une statuette de la Vierge. S’ensuivit alors de 1616 à 1617 une série de miracles reconnus par l’Église et un pèlerinage à Notre-Dame de Foy. Une première chapelle est bâtie en 1618, remplacée en 1624 par l’église actuelle. Le pèlerinage  entraîna bientôt la création de processions aux itinéraires jalonnés de potales. 

L’église est composée d’un unique vaisseau terminé d’un chœur à chevet pentagonal. Elle a été construite sur la base des plans de l’architecte M. Stilmant et restaurée en 1898-1900 par l’architecte A. Van Assche. La façade est ornée d’un portail cintré à bossages. Il est flanqué de pilastres supportant un entablement millésimé et un fronton. En son centre, le portail comporte une niche Renaissance qui abrite une copie de la statue de Notre-Dame de Foy (XXe siècle). La façade est également ornée de la devise et du blason de Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège. La tour est surmontée d’un clocheton carré, d’une tour-lanterne bulbeuse flanquée de quatre clochetons.

Le narthex est composé de trois arcades surbaissées supportées par des colonnes de type mosan. L’édifice est ouvert d’une série de hautes baies en anse de panier soulignées d’un cordon de pierre. Il est surmonté d’un plafond à caissons en chêne composé de 145 panneaux sculptés et peints par M. et J. Stilmant et G. Goblet datant de 1623. Ces panneaux illustrent des thèmes théologiques et apologétiques. Remarquons le mobilier d’influence Renaissance (maître-autel en marbre) ainsi que les autels latéraux en bois, le jubé, la chaire de vérité, les vitraux (XXe siècle), etc.

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Château de Walzin

Rue de Walzin, 5500 Dinant (Walzin)

Classé comme site  le 19 juillet 1997
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Installé à l’aplomb d’un large promontoire rocheux que vient lécher un méandre de la Lesse, le château de Walzin a de tout temps frappé les esprits, dont celui de Victor Hugo qui en a laissé un dessin daté de 1863. Construit à partir du XIIIe siècle, le château n’a plus guère de caractère médiéval, en dehors de la tour d’angle en fer à cheval (XVe siècle) ; elle possède encore quatre canonnières. Le reste de l’édifice a été fortement modifié, surtout entre 1930 et 1932. L’option prise a été d’adopter une architecture traditionnelle et de procéder à une unification stylistique. Mais plus que l’architecture, c’est l’environnement naturel du château qui demeure exceptionnel.

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Collégiale Notre-Dame de Dinant

Rue Adolphe Sax, 5500 Dinant

Classé comme monument et site le 23 septembre 1988
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

L’édifice actuel, érigé dans le premier style gothique (XIIIe siècle), adopte un plan en croix latine avec un sanctuaire à déambulatoire sans absidioles. L’élévation de la nef est à trois registres avec un élégant triforium à remplage flamboyant. La voûte de la nef et celle du transept ont été réalisées après le sac de la ville par les troupes bourguignonnes (1466). L’avant-corps possède deux tours dont la partie centrale est couronnée d’un clocher bulbeux.

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WIERTZ Antoine

Monument Antoine Wiertz, réalisé par Victor De Haen, 30 août 1908.

Les signes de la présence d’Antoine Wiertz (1806-1865) à Dinant sont nombreux. L’artiste avait conservé un rapport particulier avec sa ville natale et, à son décès, une trentaine de ses toiles ainsi que son cœur embaumé furent légués à la cité mosane. L’idée d’élever à sa mémoire un monument de prestige fit l’objet d’une souscription publique. En raison du peu de succès rencontré, elle fut abandonnée : Le Triomphe de la Lumière, cette statue de 45 mètres de haut dont avait rêvé Wiertz, ne verra jamais le jour tout en haut du rocher qui surplombe la Meuse et la ville, devant la Citadelle. En 1905, la revue Wallonia reprend une idée de Henry Carton de Wiart qui suggère que les collections du musée Wiertz, à Ixelles, soient exposées à Dinant, dans une salle permanente, qui pourrait prendre place dans une fabrique en amont du pont principal qu’il faudrait exproprier. Finalement, c’est à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Wiertz que la décision est prise par de réaliser un projet plus modeste, mais néanmoins d’envergure : un Comité présidé par Jules Leblanc est mis en place (1906) pour définir le monument et choisir le statuaire.
Le monument inauguré le 30 août 1908 est l’œuvre du sculpteur bruxellois Victor de Haen (1866-1934) qui signe là un imposant ensemble. Posée sur un piédestal haut de 5 mètres et constitué de blocs bruts de rochers du pays, la statue en bronze (haute de 3 mètres) montre Wiertz debout, en plein travail, un pinceau dans la main droite, sa palette de couleurs dans l’autre. Le visage du peintre paraît inspiré et prêt à s’attaquer à une des immenses toiles dont il avait le secret. S’étant attaché à représenter les plis d’une cappa florentine dans laquelle est drapé le peintre, le sculpteur de Haen a placé des livres à ses pieds, ainsi qu’une tête de cheval renversée sur la partie arrière. En contre-bas, une femme vêtue d’un voile très léger (un bronze lui aussi de trois mètres) semble à la fois prendre la pose et être en train de sculpter un petit sanglier, qu’elle tient dans sa main gauche levée, tandis qu’elle tient son outil dans la main droite. En étant fort attentif, on distingue sur la face avant du rocher, sculptée dans la pierre, la mention suivante :

A
WIERTZ

Entouré de végétations maîtrisées, l’ensemble monumental constitue en lui-même une sorte de rond-point, situé aujourd’hui à quelques mètres des bords de la Meuse et à deux pas de l’Athénée. L’attitude donnée par le sculpteur correspond assez bien au surnom de Wiertz, « le philosophe au pinceau », ainsi qu’à son côté un peu fantasque, voire théâtral.
Artiste excessif et complexe, surdoué sans aucun doute, Antoine Wiertz (1806-1865) exalte les sujets antiques de manière grandiloquente. Marginal, isolé volontaire, « seul portraitiste wallon vraiment romantique » (Vandeloise), Wiertz signe de multiples portraits qu’il ne respecte pas lui-même, considérant qu’il s’agit pour lui simplement de gagner sa vie. Ses croquis et préparations sont multiples, de même que les textes d’un artiste finalement très cérébral, comme en témoignent ses œuvres « sociales » voire « politiques » des années 1850 inspirées par son amour de la justice et sa croyance dans le progrès. Pamphlétaire (Napoléon aux enfers), son génie frôle parfois la folie. Outre ses fresques et ses portraits, Antoine Wiertz était aussi sculpteur comme en témoigne son projet Le Triomphe de la Lumière qui n’est pas sans évoquer la plus tardive statue de la Liberté de Bartholdi.
Quant à Victor de Haen, il n’a jamais connu Wiertz, étant né l’année qui avait suivi le décès du Dinantais. Fils du sculpteur Jacques Philippe de Haen, il reçoit une longue formation à l’Académie de Bruxelles (1882-1892) et surtout le Prix de Rome 1894. Œuvrant sur le chantier de la décoration du Botanique, à Bruxelles, avec Charles Van der Stappen et Camille Meunier notamment, ainsi que sur le chantier de l’arcade du Cinquantenaire, de Haen excelle dans les portraits, les bustes et les figures, qu’ils soient parfaitement ressemblants ou allégoriques. Auteur de plusieurs monuments aux victimes de la Grande Guerre (Saint-Trond par ex.), il signe une production personnelle de rares bronzes en petits formats fort appréciés, d’inspiration Art nouveau.
L’inauguration du monument Wiertz fut à l’image du personnage : compliquée et, à l’inverse d’un tel événement, discrète ; certes, le ministre des Beaux-Arts s’était fait représenter et, au nom des autorités locales, le bourgmestre Ernest Le Boulengé a pris la parole devant un public local nombreux – il discuta la question de savoir si Wiertz était païen ou chrétien et conclut en faveur du second –.  Certes, une fanfare entonna la Brabançonne depuis un bateau « Dinant-Tourisme » ancré au milieu du fleuve et des coups de canon furent tirés. Mais un différend était né entre le statuaire et le Comité patronnant l’initiative. Plusieurs motifs avaient envenimé leurs relations, si bien que le sculpteur ne fut point invité à l’inauguration. L’atmosphère s’en trouva plombée.
La question de l’emplacement fut un premier problème. Le statuaire bruxellois avait conçu son œuvre et ses proportions en fonction d’un environnement précis : la petite place proche de la vieille collégiale. Mais les Dinantais en décidèrent autrement et choisirent la place de Meuse où, indépendamment de maisons sans style, s’élevait un kiosque à la taille une demi fois plus grande que la statue, provoquant (selon de Haen) un sentiment d’écrasement, tandis que la profondeur de la vallée de la Meuse n’offrait aucun repère et rendait le monument étriqué (toujours selon de Haen). Par ailleurs, les Copères exigèrent du sculpteur qu’il couvre au minimum d’un voile la poitrine dénudée de la jeune femme placée au pied du maître ; un ministre intervint même dans la discussion afin que la représentation soit « chaste et sage ». Enfin, le Comité dinantais exigea que Wiertz porte un chapeau à la Rubens. Dans la description laissée par Gérard Harry (Figaro, 30 août 1908), le Wiertz statufié et inauguré le dimanche 30 août 1908 est décrit comme coiffé d’un feutre provoquant à la Rubens, le maître idéalisé par l’artiste dinantais. Cependant, de chapeau, de Haen ne voulait pas et il a tenu tête…
Plusieurs années plus tard, la statue Wiertz va quitter son emplacement originel sur le quai de Meuse, en contrebas de la tour Montfort, environnement que plusieurs cartes postales de l’Entre-deux-Guerres ont immortalisé. Le monument est déplacé à l’autre bout de la ville, sur la même rive de la Meuse, mais 4 kilomètres plus loin, à Bouvignes.

Guv VANDELOISE, La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, 506-514
Serge LE BAILLY DE TILLEGHEM, Louis Gallait (1810-1887). La gloire d’un romantique, Bruxelles, Crédit communal, 1987, p. 14-15
Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 135
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 393
Jacques STIENNON, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Daniel CONRAADS et Dominique NAHOÉ, Sur les traces de 14-18 en Wallonie, Namur, IPW, 2013, p. 128
Wallonia, t. XIII, 1905, p. 258-259
Le Figaro, 30 août 1908 (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k288199b/f3.textePage.langFR)
La Meuse, 29 et 31 août 1908 ; L’Indépendance belge, 10 septembre 1908 ; Het Laatste Nieuws, 1er et 7 septembre 1908 ; L’Avenir du Luxembourg, 2 et 6 septembre 1908
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 353

 

Monument Antoine Wiertz (Bouvignes, Dinant)

Monument Antoine Wiertz (Bouvignes, Dinant)

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place de Meuse (30 août 1908) puis square du 13e de Ligne (date inconnue) – 5500 Bouvignes (Dinant)
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WIERTZ Arthur
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Monument Antoine Wiertz (Bouvignes, Dinant)
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PIRE Dominique

Plaque commémorative sur la maison natale de Dominique Pire, date inconnue.

Le nombre de Wallons ayant reçu le Prix Nobel se compte sur les doigts d’une main : dans l’ordre chronologique, Jules Bordet (1919), Dominique Pire (1958) et, ensemble, Albert Claude et Christian de Duve (1974). Hormis quelques noms de rue, on chercherait presque en vain des lieux où ces personnalités historiques font l’objet d’un hommage dans l’espace public wallon. Certes, depuis les années 1960, Bordet est commémoré à Soignies. Quant à Dominique Pire (1910-1969), son souvenir semble pâtir d’une ambiguïté « originelle ». Né à Leffe, dans l’entité de Dinant, où il a vécu ses vingt premières années, le père Pire a parcouru le monde tout en faisant du Couvent de la Sarte, à Huy, son nouveau point d’ancrage, établissant, de surcroît, à Tihange, son Université de la Paix en 1960. Si les autorités hutoises avancent l’idée de créer au sein du fort de Huy un espace dédié aux Prix Nobel (1998-1999), lorsqu’est commémoré le 40e anniversaire de l’attribution du prix au Père Pire, c’est à une initiative privée que l’on doit, cinq ans plus tard, la création d’un espace de paix et de méditation dédié à Dominique Pire, dans son village natal de Leffe.

Entre-temps, une plaque a été apposée sur sa maison natale

 

ICI EST NÉ LE 10 FÉVRIER 1910   (1969)
LE R. PÈRE DOMINIQUE GEORGES PIRE
PRIX NOBEL DE LA PAIX 1958

« SON AMOUR DES HOMMES
N’AVAIT PAS DE FRONTIÈRES »

 

À l’occasion du 45e anniversaire de la remise du Prix Nobel au père Dominique Pire, une série d’activités sont organisées à Dinant, plus précisément à Leffe, à l’initiative de l’association « Espère en Mieux » (et les historiens Jacques Olivier et Claudy Burnay), en collaboration avec le Centre culturel régional de Dinant et le soutien de l’abbaye de Leffe. Outre une importante exposition, un « espace de paix et de méditation » est ainsi officiellement inauguré, le 28 septembre, devant un parterre de personnalités (dont l’ambassadeur de Norvège), à côté de l’église Saint-Georges, à l’endroit où se trouvait le vieux cimetière de Leffe ; la stèle rénovée du père Pire y voisine avec neuf panneaux didactiques. Une entrée se fait par le square Dominique Pire. Saccagé durant l’été 2012, l’espace a été remis en état l’année suivante et n’est plus accessible sans surveillance.

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse

 

Plaque Dominique Pire (Dinant)

Plaque Dominique Pire (Dinant)

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Adresse : 
113 rue Saint Pierre – 5500 Dinant
Titre alternatif : 
PIRE Dominique
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Plaque Dominique Pire (Dinant)
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DE GAULLE Charles

Statue à la mémoire du caporal Charles de Gaulle, réalisée par Guido Clabots, 15 août 2014.
 

Le 15 août 1914, le jeune lieutenant français Charles de Gaulle est blessé à Dinant lors de combats qui précèdent de quelques jours le terrible massacre de plus de 600 civils dinantais, le 23 août 1914. À l’occasion des multiples commémorations du centenaire de la Grande Guerre, les autorités locales de Dinant ont décidé, notamment, de rendre hommage à celui qui deviendra par la suite l’homme du 18 Juin, incarnera la France libre, avant d’être, à deux reprises, président de la République. C’est à quelques mètres de l’endroit où il a été blessé en 1914 que la statue est inaugurée le 15 août 2014, en présence de Bernard de Gaulle (91 ans), le neveu du Général, ainsi que du petit-fils de Konrad Adenauer, le premier chancelier de l’Allemagne devenue république et fédérale. Au-delà de la blessure d’un jeune lieutenant français, c’est la réconciliation et le rapprochement entre les peuples que doit avant tout symboliser le monument.
Avant ce projet, Dinant avait déjà honoré la mémoire de Charles de Gaulle (1890-1970) par l’apposition d’une plaque commémorative sur le pont, deux fois reconstruit, qui porte aussi son nom. Le projet de 2014 a été encadré par les autorités communales, le Comité 14-18 et a bénéficié du soutien officiel de la Fondation Charles de Gaulle à Paris et du Cercle d’études Charles de Gaulle de Belgique, tandis qu’une souscription internationale avait été lancée. Depuis de longues années, l’idée avait germé dans l’esprit de Christian Ferrier, vice-président du Centre d’études Charles de Gaulle de Belgique, et ancien directeur des écoles communales. Un premier projet fut abandonné en raison du montant demandé par un artiste français préempté pour réaliser l’œuvre en cuivre. Par contre, l’offre de Guido Clabots (1949-) fut jugée réalisable et ce sont par conséquent des artisans locaux qui ont représenté de Gaulle en uniforme de lieutenant, mettant en évidence, par la même occasion, un savoir-faire ancestral, puisque l’atelier Clabots est le dernier à produire de la dinanderie dans la cité mosane. Haute de 2,5 mètres, la statue présente dès lors la double singularité de représenter de Gaulle à l’âge de 24 ans et d’être réalisée en cuivre.
Tombé dans cet art particulier quand il était tout petit, Guido Clabots a vu pendant des années son père diriger un atelier de dinanderie à Uccle, avant de se lancer lui-même dans le métier et d’assurer ainsi une tradition familiale qui en est à sa 3e génération. Ajusteur-monteur en 1967 chez Mecap à Bruxelles, Guido Clabots devient ensuite batteur, polisseur et repousseur ; passé maître, il est chargé de diriger l’atelier de Dinant à partir de 1976 et, vingt ans plus tard, quand Mecap décide de se séparer de son atelier mosan, Guido Clabots reprend les activités sous la forme d’une nouvelle société, « Dinanderie G. Clabots ». Aux articles « traditionnels » s’ajoute une activité de fabrication de garnitures de toiture. Le monument de Gaulle est une production exceptionnelle qui témoigne du savoir-faire de l’entreprise et de son patron.

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Daniel CONRAADS et Dominique NAHOÉ, Sur les traces de 14-18 en Wallonie, Namur, IPW, 2013, p. 122
http://www.dinanderie-clabots.be/historique.asp (s.v. mars 2015)

 

Statue Charles de Gaulle (Dinant)

Statue Charles de Gaulle (Dinant)

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pont Charles de Gaulle – 5500 Dinant
Titre alternatif : 
DE GAULLE Charles
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Statue Charles de Gaulle (Dinant)
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DEFOIN Maurice

Monument à la mémoire de Maurice Defoin, réalisé par l’architecte Édouard Frankinet père et le sculpteur Alex Daoust, 21 ou 27 avril 1928.
 

Sur la rive droite de la Meuse, au pied du Rocher Bayard, apparaît sur la gauche de la N95 en venant de Givet un monument honorant la mémoire d’un motocycliste dinantais. Son nom, Maurice Defoin (1894-1927), ne doit pas être confondu avec celui d’Alphonse Defoin que porte la rue où est installé le monument. Marchand de bois de son état, conseiller communal libéral de Dinant élu en 1926, Maurice Defoin partageait surtout une forte passion pour la course motocycliste. C’est au volant d’une Gillet qu’il trouve accidentellement la mort, le 2 octobre 1927, à hauteur de Profondeville, alors qu’il se rend à Bruxelles pour participer à la dernière manche du Rallye national Gillet (Coleau). Co-fondateur de l’Union Motor Dinant, Defoin est immédiatement honoré, quelques mois après son décès, par la création d’une compétition portant son nom (le Grand Prix Maurice Defoin à partir du printemps 1928) et par l’inauguration d’une stèle dont la réalisation a été confiée à l’architecte Édouard Frankinet père (1877-1937) et au sculpteur Alex Daoust (1886-1947). Outre le médaillon présentant le profil droit du pilote avec son casque et ses lunettes de motocycliste, le sculpteur a réalisé un bas-relief allégorique où la mort munie de sa faux vient ôter la vie au « motard ». Entre le médaillon et le bas-relief, la pierre en granito est également sculptée sur sa face avant, illustrant le blason du club motocycliste. Quant à la partie supérieure de la pierre, elle est recouverte d’une sorte de dôme, tandis les quatre angles légèrement arrondis sont recouverts de décorations allégoriques coulées dans le bronze.
Dessinateur talentueux, Alexandre Daoust s’est pris de passion pour la sculpture quand il enseignait les mathématiques à l’Abbaye de Maredsous. Diplômé sur le tard pour pouvoir enseigner le dessin dans les Écoles moyennes de l’État, il accomplit toute sa carrière, comme professeur de dessin, à l’Athénée de Dinant (1920-1946). En parallèle, le co-fondateur de l’Université populaire de Dinant enseigne aussi à l’École industrielle de Dinant. Durant toute la période de l’Entre-deux-Guerres, Daoust s’attèle à ressusciter et à rénover l’art de la dinanderie. Quant à sa propre sculpture, elle se dégage du côté « académique » de ses débuts, pour exprimer son amour de la Wallonie, de ses habitants, de son terroir et de ses traditions. Destiné à immortaliser l’assaut aussi héroïque que vain de quelques « pantalons rouges » lancés à l’attaque de la Citadelle, son remarquable monument L’Assaut, au cimetière français de Dinant, lui ouvre de nouvelles portes (1927). C’est par conséquent vers un artiste local à la notoriété naissante que se sont tournés les promoteurs du monument. Continuant à sculpter des œuvres d’inspiration personnelle, Daoust répond aux demandes de particuliers comme à celles émanant des pouvoirs publics. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il se lance dans un projet qu’il mûrit depuis longtemps : « réaliser un ensemble d’œuvres sculpturales (reliefs, statues) et fusains dont le thème serait d’essence tout à fait wallonne », qu’il intitulerait L’Âme wallonne et qui serait installée à Liège. De ce projet ambitieux, il n’aura l’occasion de réaliser que la partie centrale, « Noël de Wallonie » (1946-1947).
Quant à Édouard Frankinet, né Theux en 1877, il a étudié la sculpture et l’architecture à Saint-Luc, à Liège, avant de faire une partie de sa carrière à Bruxelles (1900-1907) où il se laisse gagner par les principes du Modern Style. En 1907, il s’installe à Dinant où il échappe de peu aux massacres d’août 1914, mais pas à la déportation. Avec Arthur Defoin et Léon Sasserath notamment, il fait partie des 416 civils emmenés en Allemagne, sans enquête, interrogatoire ni jugement. Les otages dinantais sont maintenus en détention à Cassel pendant trois mois, avant d’être relâchés. En novembre 1914, l’architecte Frankinet retrouve Dinant en état de ruines. Il ne peut être que préoccupé par la reconstruction de la cité mosane pour laquelle il nourrit plusieurs projets. Après l’Armistice, il est étroitement associé au relèvement de Dinant, contribuant notamment à l’aménagement de la Grand-Place, à la (re)construction du Casino, du Musée communal ou de l’Église Saint-Nicolas. Dans la vallée de la Meuse, entre Hastière et Namur, plusieurs villas en style Renaissance mosane doivent aussi leur existence aux plans de cet architecte.

Michel COLEAU, Dinant reine de la Meuse, Dinant 1994, p. 163, cité par  http://www.dinant.be/patrimoine/celebrites/autres/defoin-maurice (s.v. mars 2015)
André LÉPINE, 80 monuments insolites d'Entre-Sambre-et-Meuse, Cerfontaine, 1989, p. 9
http://racingmemo.free.fr/M%20COURSES%20INTER/MOTO%20BELGIQUE.htm
http://www.dinant.be/patrimoine/celebrites/art-&-culture/frankinet-edouard  (s.v. mars 2015)
Jean SERVAIS, Le sculpteur Alex Daoust, dans La Vie wallonne, 1947, n°238, p. 81-104
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 288

 

Monument Maurice Defoin (Dinant)

Monument Maurice Defoin (Dinant)

Map

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Adresse : 
au pied du rocher Bayard – 5500 Dinant
Titre alternatif : 
DEFOIN Maurice
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Monument Maurice Defoin (Dinant)
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DEVIGNE Benjamin

Monument  Benjamin Devigne, réalisé par les sculpteurs Colette et fils et par l’architecte Jean Fonder, 11 août 1912.

À Dinant, du côté droit de la rue Léopold, s’élève la rue de la Montagne de la Croix ; route escarpée, jalonnée de potales, celle-ci est le point de départ du chemin de pèlerinage à Notre-Dame de Foy. Au croisement des deux chaussées a été inauguré le 11 août 1912 un monument-fontaine rendant hommage à un sculpteur dinantais, Benjamin Devigne (1827-1894). Ce sont les anciens élèves de celui qui fut professeur à l’Académie de Dinant qui ont pris l’initiative du monument Devigne. Son buste en bronze culmine au sommet d’un ensemble en pierre tout en arrondi. La décoration du piédestal est relativement élaborée ; sur la face avant apparaît la dédicace :

A
BENJAMIN
DEVIGNE
1827-1894
SES
ELEVES
RECONNAISSANTS

Le piédestal lui-même repose sur une structure arrondie posée au cœur d’un bac, lui aussi arrondi, recevant l’eau projetée de la gueule ouverte de cinq petits « dragons ». Elle a fait l’objet d’une restauration en 1991.
Originaire de Dinant où son père apporte au jeune Benjamin un solide bagage artistique, il prend goût à la sculpture et part se perfectionner, à Bruxelles, dans l’atelier de l’éminent statuaire Guillaume Geefs. C’est cependant à Dinant que Benjamin Devigne fait sa carrière. Professeur de sculpture et de dessin, il devient ensuite directeur de l’école des Beaux-Arts de Dinant, entre 1873 et 1894. Sculpteur sur bois, spécialiste des autels et des chaires de vérité, Benjamin Devigne signe la monumentale chaire de vérité de l’église Saint-Loup à Namur qui s’inspire des paroles de l’Évangile selon Mathieu 19:14 : « Laissez venir à moi les petits enfants » (1876). Quelques années après la disparition du sculpteur Devigne qui avait été l’auteur des plans de restauration de la fontaine Patenier (1887), la ville de Dinant attribue son nom à une rue du quartier Saint-Pierre (1911), avant que ses anciens élèves ne lui élèvent le monument du pied de la Montagne de la Croix.
L’architecte de l’ensemble est Jean Fonder de Dinant et le sculpteur est Colette et fils de Liège.

http://www.dinant.be/patrimoine/celebrites/art-&-culture/devigne-benjamin (s.v. octobre 2013)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 461

Monument  Benjamin Devigne

Monument  Benjamin Devigne

Map

Carte : 
Adresse : 
au carrefour des rues Léopold et Montagne de la Croix – 5500 Dinant
Titre alternatif : 
DEVIGNE Benjamin
Image : 
Monument  Benjamin Devigne
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SAX Adolphe

Monument Adolphe Sax, 28 juin 2002.
Réalisé par Jean-Marie Mathot.

En dépit des destructions dont Dinant a été victime durant les deux guerres mondiales, le n°37 de la rue Adolphe Sax est considéré comme la maison natale du célèbre inventeur du saxophone. Afin de satisfaire la curiosité des nombreux touristes qui se pressent dans la cité mosane, surtout depuis l’année Sax 1994, l’année du centenaire de sa disparition, les autorités locales ont confié au sculpteur Jean-Marie Mathot le soin d’immortaliser Adolphe Sax en un monument significatif : assis sur un banc en bois, le bras appuyé sur le dossier, le héros local coulé dans le bronze tient sur ses jambes croisées son invention la plus célèbre. Réalisé dans des dimensions « réelles », l’ensemble est placé sur le trottoir et constitue une réelle attraction touristique, tout en étant un hommage moderne et pédagogique. En effet, la statue attire aussi les curieux vers le rez-de-chaussée du n°37 où un espace muséal dynamique est ouvert en libre accès. Derrière de grandes vitrines, au moyen d’objets et de panneaux descriptifs, le parcours de Sax est expliqué en plusieurs langues.

On y rappelle notamment que ce maître de la clarinette devenu l’inventeur du saxophone a révolutionné le monde des instruments à vent. Déjà son père était facteur d'instruments et c’est entre fabrication d’instruments et apprentissage des sons, qu’Adolphe Sax (Dinant 1814 – Paris 1894) se révèle vite très doué. Après des cours à l’École de chant de Bruxelles (1830), il introduit déjà ses premiers changements techniques sur sa clarinette, déposant déjà des brevets (1835). Parti s’installer à Paris (1842), il met au point un ensemble de nouveaux instruments à touches dont la qualité conduit à les identifier en les assimilant au nom de leur fabricant. Vient ensuite un autre instrument (brevet déposé en 1846) qui assure la célébrité à son inventeur : le saxophone. En introduisant cet instrument dans son Chant sacré pour sextuor à vent, Hector Berlioz lui donne ses lettres de noblesse. Devenu industriel, Adolphe Sax devra sans cesse veiller à protéger ses inventions. Il passera de nombreuses heures dans des procès et à assurer la rentabilité de la société « Adolphe Sax et Cie ». Inventeur, industriel, professeur, Adolphe Sax est encore éditeur de musique, organisateur de concerts, chef de fanfare de l’opéra, le réorganisateur des musiques des régiments militaires français, et même nommé professeur au Conservatoire de Paris (1857), pour y diriger une classe nouvelle dédiée au saxophone.

Qui d’autre qu’un autre artiste de renommée internationale pouvait réaliser le monument dinantais ? Le Namurois Jean-Marie Mathot (Namur 1948) disposait du profil recherché. Après sa formation à l’Académie de Bruxelles à la fin des années 1960, il y est nommé professeur de sculpture et de modelage (1978). Il enseigne aussi à l’École des Arts de Braine-l’Alleud. Issu d’une famille de marbriers, il opte d’abord pour la peinture et le dessin avant de se tourner résolument vers la sculpture. Il a commencé par la création de figures en taille directe, avant de mener diverses expériences qui rompent ponctuellement avec sa production habituelle. Délaissant les représentations figuratives, il s’oriente vers « l’exploration des potentialités expressives de la matière ». Tour à tour, il intègre des pierres peintes dans ses compositions, il s’attaque à des « déchets » de carrière, s’essaye au travail du béton et de l’acier. Deux de ses œuvres ornent un rond-point à La Louvière et à Gembloux. Récompensé à diverses reprises (Prix Donnay, Prix Georges Van Zevenbergen, Prix de la Gravure au Festival de la Jeunesse à Auderghem, Premier Prix de la présélection au Concours International Musée 2000 à Luxembourg, Prix Eugène Delattre de sculpture et Prix Constant Montald de l'Académie Royale de Belgique), il est aussi  lauréat de la Fondation belge de la Vocation et de la Bourse triennale Maurice et Henri Evenepoel. Artiste expérimental, il signe plusieurs œuvres en acier Corten au moment où lui est passée la commande dinantaise. Cette œuvre est coulée dans les Ateliers des arts du feu, ASBL à finalité sociale de La Louvière.

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Ernest CLOSSON, Adolphe Sax, dans Biographie nationale, t. 21, col. 523-526
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 147
http://mathot-sculpture.be/
http://acabat.blogspot.be/2010/03/vitaminesarts-20-0309.html
http://commission-des-arts.wallonie.be/opencms/opencms/fr/integrations/createurs/mathot.html (s.v. mai 2014)

Monument Adolphe Sax – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Monument Adolphe Sax

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Carte : 
Adresse : 
Rue Adolphe Sax, 37, 5500 Dinant
Titre alternatif : 
SAX Adolphe
Image : 
Monument Adolphe Sax – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam
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