Code postal
7000

Guy Focant

Grand Hospice ou ancien hospice de Cantimpret

Le Grand Hospice est installé sur le site de l’ancien béguinage de Cantimpret fondé au milieu du XIIIe siècle par Marguerite de Constantinople (comtesse de Flandre et de Hainaut de 1244 à 1280) et dont subsiste encore l’ancienne chapelle, visible à l’arrière. Ce vaste ensemble adopte la forme d’un bâtiment néoclassique bâti de 1829 à 1831 en deux niveaux sur haut soubassement, en briques et pierre. Le rythme rapide des nombreuses fenêtres – pour la plupart dotées d’un encadrement mouluré en relief – qui percent ces trois niveaux superposés est rompu, pour les deux premiers, par un portail monumental bordé de colonnes toscanes supportant un entablement dorique.
    
Restauré, le Grand Hospice abrite aujourd’hui les services extérieurs de Hainaut I de la direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement, du Patrimoine et de l’Énergie.

Place du Béguinage 16
7000 Mons

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Classé comme monument le 13 janvier 1989

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant - SPW

Tour Valenciennoise

La défense de la capitale du comté était en premier lieu caractérisée par son château comtal, point névralgique des constructions défensives de la cité 16. Au XIIe siècle, une première enceinte confère à Mons son aspect de ville. Une nouvelle enceinte fut édifiée entre 1290 et 1395, au fur et à mesure de l’important accroissement de la population et des activités commerciales au Moyen Âge. En 1691, la ville et ses défenses furent détruites par les troupes de Louis XIV et reconstruites par Vauban. Malmenée entre France et Autriche tout au long du XVIIIe siècle, la ville redevint définitivement autrichienne en 1749. En 1781, l’empereur Joseph II décida du démantèlement des fortifications montoises.

Si l’histoire militaire et défensive de Mons connût encore des rebondissements sous les régimes hollandais et belge, l’histoire de ses fortifications médiévales et modernes s’éteint définitivement avec l’Ancien Régime. Très peu de traces témoignent aujourd’hui de ce passé de place forte. Située à proximité du nouveau palais de justice, la tour Valenciennoise peut être considérée comme le plus important témoin encore debout. Cette massive tour cylindrique a été inaugurée en 1359 et élevée en moellons de grès. Rabaissée d’un bon tiers par la suite, elle constitue le seul vestige de l’enceinte dite « de Jean d’Avesnes », érigée tout au long du XIVe siècle et englobant la ville au-delà des murs du XIIe siècle sur près de 5 km.

Évoluant avec leur temps, les murailles ont été renforcées au XVe siècle par des bastions et, aux XVIe et XVIIe siècles, par des ouvrages extérieurs, au fil des interventions des ingénieurs militaires français, autrichiens puis hollandais. Le XIXe siècle a finalement raison de ces ouvrages défensifs puisque les portes sont démolies en 1815 et l’enceinte, dès 1861.

La configuration d’origine de la tour, peut-être couverte en terrasse, ne fait l’objet d’aucune certitude, bien qu’elle soit le plus souvent représentée ou décrite, notamment par Vauban à la fin du XVIIe siècle, comme surmontée d’une toiture en poivrière ou conique. Après 1865, la tour est englobée dans l’infrastructure des casernes de cavalerie qui occupent le site. Le démantèlement progressif de ces bâtiments, entamé dans les années 1950, la laisse privée de tout contexte militaire. 

La tour Valenciennoise conserve de nos jours deux niveaux couverts de voûtes et percés de meurtrières et de baies plus larges. Ses murs épais de 4 m ont certainement contribué à son sauvetage. Elle a fait l’objet de fouilles archéologiques en 2001 et d’une importante restauration entre 2005 et 2009.

Rue des Arbalestriers 72 
7000 Mons

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Classée comme monument le 4 novembre 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Immeuble dit Au Blanc Lévrier

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

L’immeuble dit Au Blanc Levrie ou Levrier, en raison de l’enseigne représentant par deux fois un lévrier, se distingue par une façade édifiée en pierres bleues dans la première moitié du XVIe siècle, à une époque où la pierre était réservée aux constructions militaires, civiles ou religieuses et aux habitations de quelques familles aisées. Élevé par une famille de négociants en produits de luxe, il possède encore une structure et un décor gothique où pointent quelques éléments propres au XVIe siècle : globe, collier de la Toison d’Or, etc. La façade n’a cependant pas conservé entièrement son caractère original. 

La toiture et la charpente semblent en effet dater du XVIIIe siècle et remplacent sans doute un pignon sur rue. La transformation de l’édifice en surface commerciale au XIXe siècle a entraîné d’autres modifications importantes touchant principalement le rez-de-chaussée. Une réhabilitation réalisée dans la seconde moitié du XXe siècle a néanmoins permis d’analyser les détails architecturaux préservés afin de restituer les parties manquantes. 

Ce travail s’est avéré assez aisé pour les étages mais plus difficile pour le rez-de-chaussée, déjà profondément modifié. Le parti choisi s’est porté sur l’intégration des manques selon un schéma simplifié par rapport aux éléments originaux afin de conserver une vue d’ensemble harmonieuse tout en individualisant les éléments rapportés, parfois contemporains. Ce chantier, initié en 1981, s’est vu primé pour son approche globale du monument.

Grand-Place 35
7000 Mons

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Classé comme monument le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

 SPW - G. Focant

Orgue de l'église paroissiale Saint-Nicolas-en-Havré à Mons

L’église Saint-Nicolas, dans son état primitif, date de la première moitié du XVe siècle. Seule la tour surmontée d’une flèche élancée témoigne encore de l’architecture de cette époque. Le reste de l’édifice a, en effet, été reconstruit au tout début du XVIIIe siècle dans le style baroque, dans lequel se déploient pignons à volutes et porche monumental.

Le mobilier, principalement du XVIIIe siècle (maître-autel baroque, stalles et chaire de vérité de style Louis XV) est rehaussé par la présence d’un orgue remarquable de la seconde moitié du XIXe siècle, conçu par François-Bernard Loret et reconstruit dans sa composition actuelle par Pierre Schyven. Dirigé par trois claviers, il se compose de quatre tourelles se détachant des plates-faces dans une composition symétrique. 

Cet orgue est le dernier d’une série d’instruments qui se sont succédé sur la tribune occidentale, ce qui explique qu’il occupe un buffet de style Louis XVI de la fin du XVIIIe siècle, aménagé et richement sculpté pour l’orgue précédent.

Rue d’Havré 107
7000 Mons

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Classé comme monument le 15 avril 1939
Patrimoine exceptionnel de Wallonie  (buffet et orgue)

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien château comtal de Mons

Développée autour d’une butte, Mons a longtemps constitué la forteresse principale du comté de Hainaut. Le bâtiment le plus ancien de l’ensemble, remplaçant vraisemblablement une motte repérée en fouilles, abrite l’entrée du château, au rez-de-chaussée et à l’étage, une chapelle. Dans cette configuration fréquente dans les fortifications antérieures au XIIIe siècle, la chapelle se distinguait par la présence de vestiges de fresques romanes, remplacés par des copies.

Les sources mentionnent un remaniement de la forteresse à la fin du XIIe siècle. La fin du XIIIe siècle marque une seconde phase de réaménagement de la fortification, à laquelle correspondent une partie des murailles, la tour César ainsi qu’une autre, découverte en fouilles. L’entrée du site est alors précédée d’un dispositif plus conséquent composé d’une herse et de défenses appropriées. À cette époque, l’enceinte comtale est englobée dans celle de la ville, sans accès direct vers l’extérieur. 

Perdant peu à peu sa fonction militaire, le donjon est démantelé sous les archiducs Albert et Isabelle. Le château comtal, supplanté visuellement par le beffroi, érigé non loin au XVIIe siècle, conservera sa vocation de siège administratif jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, avant d’être transformé en hospice. 

La fin du XIXe siècle voit la destruction des murailles et la transformation des alentours en parc paysager. Ce n’est qu’à partir de 1984 que des travaux de restauration complétés de fouilles archéologiques sont entrepris.

Square du Château
7000 Mons

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Classé comme monument le 22 octobre 1973, le 18 août 1982 et comme site le 16 décembre 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Sainte-Élisabeth de Mons

L’église Sainte-Élisabeth est un édifice de styles gothique et baroque comportant un campanile. Elle a été construite à l’emplacement d’un hôtel appartenant à une veuve pieuse qui légua son bien pour y élever une chapelle dédiée à sa patronne, sainte Elisabeth.

De style gothique les travaux ont débuté en 1516. L’église est consacrée en 1588. En 1714, un incendie la détruit totalement. Elle est ensuite reconstruite partiellement en style baroque entre 1714 et 1730 par C. J. de Bettignies. La façade baroque de l’édifice est en pierre et briques. Elle est composée d’une tour, flanquée de deux tourelles d’escalier, et ornée dans les écoinçons d’une représentation d’un chevalier-triton et d’une dame-sirène. La tour de plan carré s’élève sur trois niveaux et est décorée en façade d’un entablement à ressaut et fronton brisé, annexé de pots à feu. Ce niveau est couronné d’une baie aveugle dont les angles sont écornés, d’un encadrement à enroulements et d’un fronton marqué du chronogramme « 1686 ». Le dernier étage, composé d’une fenêtre de même type, est composé d’un fronton triangulaire ouvert d’un oculus et surmonté d’une balustrade d’où émerge le campanile. Ce dernier, construit entre 1719 et 1721, est surmonté de lanterne et lanternon, le tout couronné d’un bulbe crucifère.

L’église est caractérisée par son ampleur (62 m sur 29 m). Elle comporte trois nefs rythmées par seize piliers gothiques bordés de chapelles. La nef est ouverte par des baies hautes ornées de mises en plomb du XVIIIe siècle. Le chœur, daté de 1730, comporte trois travées et un chevet à trois pans. Il est annexé de deux chapelles et est ouvert par des baies gothiques et des fenêtres au chevet. Le chœur et la nef sont couverts par une toiture en bâtière d’ardoises, tandis que les bas-côtés sont surmontés de toitures barlongues à croupes et coyaux.

Le 24 novembre 1794, trois commissaires de l’administration municipale de Mons choisissent l’église Sainte-Élisabeth, située à l’entrée de la rue de Nimy, non loin de l’hôtel de ville et de l’hôtel de la préfecture, pour y installer un temple de la Loi. Dès le lendemain, des travaux sont entrepris : les signes de la religion sont ôtés du frontispice, les autels enlevés, les confessionnaux transformés en guérites à l’entrée de l’église pour y installer des sentinelles. Les articles de la Déclaration des droits de l’homme sont inscrits en grands caractères sur les piliers de la nef et le drapeau tricolore est suspendu à la voûte. Dans le chœur sont inscrites les tables de l’acte constitutionnel de la République française. L’inauguration du temple a lieu le 21 janvier 1795, jour anniversaire de la mort du roi de France.

Les Montois ne voyaient pas ces bouleversements d’un bon œil et, des années durant, les paroissiens de Sainte-Élisabeth militent pour le rétablissement du culte catholique dans leur église. Le 5 janvier 1797, l’administration centrale du département de Jemappes autorise, par intermittence, la pratique du culte décadaire et celle du culte catholique dans l’église. Le 13 avril suivant, le temple est définitivement transféré dans la chapelle Saint-Georges, contiguë à la maison communale. Les paroissiens rebénissent Sainte-Élisabeth et procèdent immédiatement à son nettoyage : toute trace d’un « culte républicain » disparaît pour de bon.

Rue de Nimy 18
7000 Mons

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Classée comme monument le 15 février 1938 (campanile de l’église) et le 29 mai 1952 (église)

Institut du Patrimoine wallon

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Minières néolithiques de Spiennes

Site d’exploitation minière de silex entre 4400-4200 et 3000-2500 avant J.-C., Spiennes occupe une place prépondérante parmi les centres européens d’extraction de cette pierre – ce qui lui vaut d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco –, non seulement en raison de la présence d’habitats successifs à proximité des mines, mais aussi en raison de la variété de techniques minières utilisées. 

Certaines revêtent même un caractère spectaculaire comme l’extraction par affaissement de dalles entières permettant la production, en partie « exportée » jusque dans le Nord de la France, de lames et de haches de grande dimension.

Rue du Point du Jour
7032 Mons (Spiennes)

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Classé comme site archéologique le 7 novembre 1991
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (2000)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant-SPW

Beffroi de Mons

 

Beffroi de Mons - Guy Focant © SPW

Remplaçant une première tour construite dans l’enceinte du château comtal, le beffroi de Mons a été érigé entre 1661 et 1669 en style baroque, le seul de ce style en Belgique. Haut de 87 m, il est surmonté d’un élégant toit à bulbe central avec lanterneau cantonné de quatre petits bulbes d’angle. 

Puissant symbole de l’autonomie communale, le beffroi n’abritait pourtant qu’une partie des fonctions normalement dévolues à ce genre d’édifice (tour de guet, horloge communale) ; les autres étaient localisées à l’hôtel de ville, situé sur la grandplace. Comme les autres beffrois belges et français, celui de Mons est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

 

Square des Gâdes
7000 Mons

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Classé comme monument le 15 janvier 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (1999)

Institut du Patrimoine wallon

SPW-Patrimoine-Guy Focant 

Maison Losseau

En plein centre de Mons, du nom de son propriétaire, l’avocat – bibliophile et numismate – montois Léon Losseau, la maison Losseau est une ancienne demeure du XVIIIe siècle réaménagée dans le style Art nouveau peu avant 1914. 

Chacune de ses pièces est dédiée à une fleur – chardon, iris, orchidée, magnolia, rose – qui fait alors l’objet de décorations multiples sur différents supports : en lambris, stucs ou peintures au pochoir aux murs ou aux plafonds, en parquet ou en mosaïque au sol, en marqueterie sur le mobilier, en vitrail pour les baies, en appliques de bronze, cuivre ou laiton pour les luminaires ou poignées de porte. 

Cette maison joint les procédés techniques les plus modernes aux raffinements artistiques les plus pointus.

Rue de Nimy 37
7000 Mons

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Classée comme monument le 19 avril 1982 et le 21 novembre 1983
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de Ville de Mons

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Succédant à la maison de la paix sise déjà au même endroit aux abords du marché, l’hôtel de ville de Mons est le seul en Wallonie de style gothique. Sa construction est entamée en 1459 notamment avec le concours de l’architecte Mathieu de Layens (qui œuvrait alors à la collégiale Sainte-Waudru) sur le modèle de l’hôtel de ville de Louvain. En 1477, l’explosion de l’arsenal voisin endommage l’édifice ; l’interruption du chantier laissera le bâtiment initial inachevé.

Certaines annexes furent ajoutées dans le courant du XVIIe siècle comme la chapelle Saint-Georges et l’aile qui contient la salle des mariages, remarquable par son plafond stuqué de 1682. Une partie de l’espace intérieur fut réaménagé en style néogothique. Un porche donne accès à une cour intérieure entourée de bâtiments du XVe au XVIIIe siècle. Le campanile de 1718 contient encore la cloche communale de 1390 et le petit singe du Grand Garde porte bonheur à celles et ceux qui le caressent de la main gauche.

La décoration intérieure de l’édifice est également remarquable : tapisseries de Bruxelles, boiseries du XVIIe siècle, plafonds à caissons et de nombreuses toiles à sujets historiques. Appelée aujourd’hui « salle des commissions », la salle des Gobelins était autrefois dénommée ainsi en raison des cinq tapisseries qu’elle conserve. Ayant pour thème des scènes champêtres, elles ont été tissées avant 1707.

Organisé le 1er novembre 1893 après une réception donnée par le bourgmestre, le quatrième Congrès wallon s’ouvre sous la présidence d’Ernest Discailles. Les congressistes ouvrent leurs travaux par une définition des buts du Congrès wallon : combattre le mouvement flamingant, tout en respectant les droits des populations flamandes; rechercher les moyens de résoudre équitablement la question des langues; favoriser la diffusion de la langue française dans tout le pays; encourager la littérature et l’art dramatique wallons. Comme lors des trois précédents Congrès, les discussions sont essentiellement culturelles. Après le Congrès de 1893, le tournant vers la revendication politique n’aura lieu que lors du Congrès de Liège de 1905. En effet, celui-ci devait initialement se réunir à Verviers en 1894 mais, suite à des tensions internes autour de la contradiction apparente entre les revendications wallonnes et le désir de conserver l’unité nationale, il ne fut jamais organisé. Il faudra attendre douze ans avant de voir à nouveau la tenue d’un Congrès wallon. L’hôtel de ville de Mons accueillera également la réception d’ouverture du premier Congrès international des Amitiés françaises, organisée dans la salle des Gobelins, dans la soirée du 21 septembre 1911.

Grand-Place 22
7000 Mons

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Classé comme monument le 30 mai 1936

Institut du Patrimoine wallon