Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam
Stèle George GARNIR
Au détour d’un sentier, dans le parc du Waux-Hall, à Mons, une stèle rend discrètement hommage à George Garnir (1868-1939) que l’on identifie généralement comme le fondateur de l’hebdomadaire Pourquoi Pas ? Il est en effet exact qu’en 1910, avec Léon Souguenet et Louis Dumont-Wilden, Garnir a fait partie du trio de fondateurs de ce magazine politique et de société, qui a traversé quasiment tout le XXe siècle avant de s’éteindre en 1989. À l’époque de cette création, Garnir a déjà acquis le statut d’écrivain. Docteur en Droit et en Sciences politiques de l’Université libre de Bruxelles, avocat, il côtoie dès les années 1880 les Severin et Mockel qui le mettront sur les rails de la littérature et de la poésie. Considéré comme « un conteur wallon authentique », l’écrivain – reconnu pour une certaine drôlerie et la bonne humeur de ses ouvrages – sera durablement inspiré par son Condroz d’origine, tout en s’intéressant « aux mœurs bruxelloises ». Abandonnant le pseudonyme initial de George Girran, il supprimera le S final de son prénom lorsqu’il se fera un nom dans la littérature et le journalisme.
Né à Mons où son père travaillait alors en tant du fonctionnaire des Chemins de Fer, Garnir a passé l’essentiel de son existence à Bruxelles, mais a toujours cultivé le souvenir des racines condruziennes de sa famille (originaire du village d’Ocquier). Il vénéra aussi la ville de Mons qui occupe une place toute particulière dans le cycle des Gardedieu (Tartarin est dans nos murs, 1927 ; Le Commandant Gardedieu, 1930 ; Le Crépuscule de Gardedieu, 1932). Comme Schaerbeek qui a donné le nom de Garnir à l’une de ses rues, la ville de Mons a tenu à honorer l’écrivain en acceptant la stèle dans le parc du Waux-Hall, érigée à l’initiative des Amitiés françaises de Mons, au printemps 1939 : souffrant, Garnir doit renoncer à assister à l’inauguration ; il devait décéder quelques mois plus tard.
Un médaillon figurant le profil gauche de l’écrivain est inséré dans la partie supérieure d’une pierre de granit. Une inscription simplifiée rappelle son lieu de naissance, en respectant l’orthographe de son nom de plume :
« George Garnir
Né à Mons le 12-4-1868 »
Le monument a été réalisé par Godefroid Devreese (1861-1941). Fils du sculpteur Constant Devreese, ce Courtraisien a été formé à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles auprès d’Eugène Simonis illustre représentant de la sculpture liégeoise, puis de Charles Van der Stappen. Remarqué très tôt pour son talent, cet ami et collaborateur de Victor Horta qui est deuxième du Prix de Rome 1885, s’est installé à Bruxelles depuis 1881, où il fait toute sa carrière. Outre de nombreux Salons en Belgique comme à l’étranger, il puise son inspiration dans l’antiquité, réalise des bustes tant d’intérieur que d’extérieur, des fontaines, avant de se spécialiser aussi comme médailleur à la fin du XIXe siècle (plus de 400 médailles), tout en continuant à recevoir de nombreuses commandes publiques. Parmi ses principaux monuments figure celui des Éperons d’Or, inauguré à Courtrai en 1906. Mais Devreese partage aussi avec Garnir, Souguenet et Gavage notamment, un engagement en faveur de la préservation de la nature, des monuments et des sites ; avec d’autres écrivains et artistes, tous trois ont été parmi les promoteurs des journées des arbres, si bien que, régulièrement et même grâcieusement, Devreese signe les médaillons de ses amis.
Sources
Paul DELFORGE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 700
Paul DELSEMME, dans Biographie nationale, t. 44, col. 505-523
Denise CLUYTENS-DONS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 364-366
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 471
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, mai-juin 1939, n°113, p. 142
Parc du Waux-Hall
7000 Mons
Paul Delforge
Diffusion Institut Destrée © Sofam
Monument Roland de LASSUS
Statue à la mémoire de Roland de Lassus, réalisée par Barthélemy Frison, 23 mai 1853.
Au milieu du XIXe siècle, Mons, chef-lieu du Hainaut, n’a pas encore décidé quelle serait la première statue érigée dans l’espace public. L’initiative d’un tel monument n’est pas politiquement neutre. Jeune État né d’une révolution, la Belgique cherche à asseoir son autorité auprès des masses en mettant en évidence « ses » héros du passé. Déjà quelques « peintres d’histoire » ont commencé à s’inspirer d’événements du passé « belge » et les parlementaires ont décidé « d’honorer la mémoire des grands hommes belges » en encourageant toute initiative pour que fleurissent des statues dans l’espace public. D’emblée s’imposent comme « héros nationaux » : Pépin de Herstal, Thierry d’Alsace, Baudouin de Constantinople, Jean Ier de Brabant, Philippe le Bon et Charles Quint. Tandis que l’hôtel de ville de Bruxelles se couvre de près de 300 statues (entre 1844 et 1902), la façade du nouveau Palais provincial de Liège en accueille une quarantaine (entre 1877 et 1884). Chef de Cabinet, en charge de l’Intérieur (1847-1852), Charles Rogier invite chaque province à élever un monument digne des gloires nationales dans son chef-lieu. Dans le Hainaut, Roland de Lassus sera le premier personnage historique statufié dans l’espace public.
Ce natif de Mons est considéré comme la plus grande figure de la musique de la deuxième moitié du XVIe siècle. Enfant de chœur à l’église Saint-Nicolas de Mons, sa voix a enchanté plusieurs grandes cours d’Europe. Parti très tôt pour l’Italie, il se rend ensuite en Angleterre, se fixe un moment à Anvers, avant d’être engagé comme ténor par le duc de Bavière (1556) et d’être nommé maître de chapelle à Munich (1563-1594). Compositeur prolifique, il ne cesse d’alimenter les plus importants éditeurs d’Europe, à l’heure où l’imprimerie en est à ses débuts. En étant le premier à « commercialiser » ses « chansons » et sa musique religieuse, de Lassus sort des sentiers battus et, partout, il est accueilli comme « le prince des musiciens ». Sa notoriété n’avait pas échappé à Philippe Bosquier (Mons 1562, Avesnes 1636) : écrivain et prédicateur montois, ecclésiastique cultivé, personnage introduit auprès de plusieurs cours d’Europe, Bosquier fut le premier à suggérer aux magistrats de Mons, dans le premier tiers du XVIIe siècle, d’élever une statue de bronze en l’honneur de Roland de Lassus. À l’époque, il ne fut pas écouté.
Deux siècles plus tard, lors du Salon de Mons (juin 1846), un jeune sculpteur tournaisien présente quatre bustes, dont celui de Roland de Lattre, nom que le poète, bibliothécaire et polémiste montois Adolphe Mathieu (1804-1876) tente d’imposer pour désigner le Roland de Lassus. En ce milieu du XIXe siècle, les autorités locales nourrissent en effet plusieurs projets de monument et les défenseurs de Roland de Lassus se mobilisent. Ainsi, en 1849, une souscription est lancée par un jeune cercle de musique, la Société Roland de Lattre. En novembre 1850, un modèle en carton est présenté aux Montois ainsi qu’à une Commission appelée à décider de l’emplacement et du sujet. Le projet va passionner les Montois car, dans le même temps, un projet concurrent s’affiche : une statue dédiée à Baudouin de Constantinople. Finalement, avec le soutien de la Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut, la ville de Mons organise « un concours pour l’érection d’une statue en bronze honorant « Roland de Lattre » (1532-1594) » et c’est le jeune sculpteur tournaisien présent à Mons en 1846 qui l’emporte : apprenti-mouleur à la Manufacture de faïence de Tournai, Barthélemy Frison (1816-1877) a déjà été distingué par plusieurs prix à la suite de la formation en sculpture qu’il a suivie à l’Académie de Tournai. Remarqué à Paris où il suit une formation dans l’atelier privé de Ramey-Dumont, il y expose et reçoit des lauriers de l’Académie des Beaux-Arts ; diverses œuvres monumentales pour la ville de Paris lui permettent de vivre de son art dans la capitale française.
En 1851, le projet de Frison est retenu et, en juin 1852, la commission se rend à Paris pour examiner le modèle exécuté par l’artiste. La fonte est réalisée à Paris, chez Carnot en janvier 1853 et le 23 mai, il est inauguré en grandes pompes. La Grand Place de Mons a été abandonnée : la statue est installée sur la place du Parc. Sur le piédestal, une inscription rappelle que de Lassus a été :
« Prince des Musiciens de son temps »
La réalisation montoise procure une notoriété nouvelle à l’artiste : Barthélemy Frison poursuit sa carrière entre Paris et Tournai. Ses œuvres – le plus souvent en marbre – rencontrent beaucoup de succès lors des Salons et Expositions, tout en recevant des commandes officielles à Tournai, à Bruxelles comme à Paris. Ainsi, en 1866, il réalise le buste du violoniste Amédée Frison pour le cimetière Sud de Tournai.
Le premier monument public de la ville de Mons suscite cependant railleries et ricanements. Certains ne reconnaissent pas de qualités au musicien, d’autres s’amusent à ne retenir que quelques taches dans la vie du personnage, alors que l’on se moque aussi de l’orthographe « Roland Delattre » gravée dans le socle de la statue, car l’école favorable à « Roland de Lassus » a déjà démontré la justesse de ses arguments.
Aujourd’hui, ce monument a disparu. La statue a en effet été fondue par l’occupant allemand, dans les derniers mois de la Première Guerre mondiale. Un autre existe cependant, situé au pied de la collégiale Sainte-Waudru ; il s’intitule « Cantoria » et l’hommage au musicien est gravé dans la tranche du socle de quelques centimètres qui soutient le bronze de trois choristes réunis pour interpréter une partition de Roland de Lassus.
Ferdinand LOISE, dans Biographie nationale, t. 11, col. 386-418
Alphonse WAUTERS, Mathieu, dans Biographie nationale, t. 14, col. 33-44
J-B. VAN DEN EEDEN, dans Biographie nationale, t. 44, col. 439
J. DELECOURT, dans Biographie nationale, t. 2, col. 741
Jean WUILBAUT, Mons 1853-1868. Controverses autour de la statue de Baudouin de Constantinople, dans Annales du Cercle archéologique de Mons, Mons, 1988, t. 73, p. 1-45
Serge LE BAILLY DE TILLEGHEM, dans Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 402-403
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 593
La Vie wallonne, III-IV, 1970, n°331-332, p. 546-547
Place du Parc
7000 Mons
Paul Delforge
SPW - G. Focant
Moulin de l'ancienne abbaye de Saint-Denis en Broqueroie
L’ancien moulin de l’abbaye de Saint-Denis, installé le long de l’Obrœcheuil, se compose d’un important logis de type tournaisien daté de 1777 par ancres et bordé d’annexes, venu compléter une dépendance millésimée de 1711. Une annexe de la deuxième moitié du XIXe siècle ferme la cour en biais. Mis en vente en 1977 avec l’abbaye, le site est racheté par des particuliers qui y instaurent une coopérative d’habitat groupé avec, dès le départ, la vocation de participer à la vie culturelle locale. C’est ainsi que cette dernière annexe a été réaffectée en salle de spectacle.
Le logis de deux niveaux est accessible par un perron à double volée et une porte à linteau en arc surbaissé, comme les baies. Des corbeaux supportent une bâtière surmontée de lucarnes, dont une remplace un monte-charge. Deux annexes plus basses, chacune avec ses spécificités, encadrent le logis. Les ouvertures en sont, en grande partie, remaniées, tout comme les façades arrière de ces trois éléments, moins homogènes.
L’intérêt de l’ensemble relève également des éléments techniques conservés. Le plus spectaculaire est un ancien pont-barrage construit en moellons au XVIIe siècle. Cet intéressant ouvrage d’art relie les deux versants de la vallée en son point le plus encaissé et se compose de trois arches en arc surbaissé retombant sur de petites piles.
Rue de la Filature 37
7034 Mons (Saint-Denis)
Classé comme monument (moulin avec machinerie et bâtiment annexe) le 1er mars 1984
Classé comme site (ensemble formé par le moulin, sa cascade et les abords) le 16 août 1978
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Chapelle Saint-Macaire d'Obourg
Dominant la localité et les tilleuls qui l’entourent, cet édifice de tradition gothique, en briques et pierre bleue, a été consacré en 1616.
Il est constitué d’une simple nef terminée par un chevet à trois pans, jadis complétée d’un porche dont on ne peut déceler que les traces. Deux fenêtres cintrées et grillagées éclairent la nef et deux autres occupent les pans obliques du chevet. Une corniche en encorbellement sur dents-de-scie supporte enfin une toiture d’ardoises surmontée d’un clocheton hexagonal à croix fleurdelisée.
Datant l’édifice, le linteau de la porte est sculpté aux armes de Henri de Buzegnies, abbé de Saint-Denis-en-Brocqueroie, dont dépendait jadis une bonne partie du territoire d’Obourg. Cet édicule rappelle ainsi la reconnaissance d’Henri de Buzegnies pour la guérison de sa sœur lors de l’épidémie de peste de 1615.
Rue Saint-Macaire
7034 Mons (Obourg)
Classée comme monument le 21 août 1980
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Ancienne abbaye de Bélian à Mesvin
L’entrée méridionale du village de Mesvin est signalée par la présence de prairies ceintes d’un mur de clôture en briques et pierre blanche du pays. Ces prairies et vergers servent de cadre aux anciens bâtiments de l’abbaye de Bethléem, dite de Bélian, fondée au XIIIe siècle par le chanoine de Saint-Germain de Mons, Gautier ou Wauthier Hard(o)uin. Cette fondation accueillera des religieuses augustines jusqu’en 1796.
Les bâtiments conventuels tels qu’ils ont traversé le temps se composaient d’une demeure classique de la seconde moitié du XVIIIe siècle, vestige du quartier de l’abbesse, aménagée en habitation de plaisance au début du XIXe siècle et réaménagée à la fin du même siècle. D’autres dépendances encore debout ont été englobées dans des bâtiments de ferme au XIXe siècle, transformés, à cette époque, en brasserie-distillerie. Certaines de ces anciennes dépendances ont depuis été transformées en habitations.
Rue de Bélian 3 et chaussée de Maubeuge 451
7022 Mesvin (Mons)
Classée comme site le 30 septembre 1981
Institut du Patrimoine wallon
G. Focant - SPW
Stèle commémorative "Le Coq"
Depuis 1890, l’idée de réaliser une commémoration de la bataille de Jemappes était dans l’air. Cette bataille, remportée par la jeune République française le 6 novembre 1792 sur les armées autrichiennes, avait permis la victoire de la République et, à terme, le rattachement de nos régions à la France.
Un comité, dans lequel se trouvait Jules Destrée, fut constitué en mai 1909 et sélectionna le sculpteur arlonnais Jean-Marie Gaspar, le plus grand spécialiste de la sculpture animalière à l’époque. Le monument consiste en un obélisque de granit de 16 m de hauteur. À son sommet un coq en cuivre qui symbolise la puissance de la France révolutionnaire, tourné vers l’est, immense et aux lignes élégantes, se dresse vers le ciel, les ergots en bataille et le cou gonflé par le cri qu’il pousse.
Il fut inauguré avec faste en 1911 en présence de quelque cent mille personnes. La sculpture fut détruite par les Allemands dès le 24 août 1914, et un nouveau coq réalisé par le sculpteur Charles Samuël fut installé sur l’obélisque en 1922.
Épargné par la seconde occupation, il trône toujours en haut du monument, aujourd’hui au cœur d’une cité sociale.
Place du Coq ou Butte du Campiau
7012 Jemappes
Classée comme monument le 4 novembre 1976
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Château d'Havré
L’état de ruines qui le caractérise laisse difficilement percevoir l’ampleur d’un monument qui remonte aux XIVe et XVe siècles. Son histoire mouvementée mena à de larges reconstructions et adaptations au goût du jour, de la fin du XVIe au début du XVIIe siècle, jusqu’à créer cet ensemble ceinturé de larges douves irriguées par la Haine.
Un châtelet défendu par deux tours semi-circulaires permettait d’accéder à une cour en forme de trapèze limitée aux angles par trois tours carrées et une tour octogonale, au sud-est. Dite « tour d’Enghien », cette dernière, reposant sans doute sur des substructions plus anciennes, est coiffée d’un bulbe. Des courtines et une aile d’habitation, à l’est, reliaient ces tours. Revêtue d’éléments tirés de l’architecture Renaissance, l’aile d’habitation était séparée en deux par une chapelle polygonale. Cette aile et les tours surmontées de leurs cheminées en briques sont les seuls éléments encore partiellement debout. Une ferme du XVIIe siècle, disparue, occupait le flanc sud. Vendu en 1792, le château est racheté en 1807 par A. de Croÿ avant d’être laissé à l’abandon à la fin du même siècle. Il devient vers 1920 la propriété du chanoine Puissant qui le revend à la Province de Hainaut. En 1930 une grande partie des bâtiments s’écroule suite à l’affaissement du sol lors de travaux miniers.
L’asbl Les Amis du Château des Ducs d’Havré poursuit la consolidation du site depuis 1978. Une roseraie de 6 000 m2 a été créée en 1999-2000.
Chaussée du Roeulx 1101
7021 Mons (Havré)
Classé comme monument le 15 septembre 1936
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Chœur de l’église Saint-Martin d’Havré
Remarquable par son chœur, cette église de style gothique hennuyer de la deuxième moitié du XVIe siècle dresse sa silhouette de pierre et de briques au fond de la place d’Havré. Elle est dominée par une tour en grès de quatre niveaux remontant au XIIIe siècle, surmontée d’une haute flèche octogonale. Un portail en arc brisé donne accès aux trois nefs réunies sous une même bâtière d’ardoises et au transept éclairé par de grandes fenêtres gothiques.
Seul élément protégé de l’édifice, le chœur est percé de trois fenêtres similaires à celles du transept et dispose d’un cartouche gravé dans le mur du chevet « Par C.P. de Croy, A° 1569 ». Les voûtes à croisées d’ogives en briques et nervures en pierre du chœur et du transept diffèrent de celles de la nef, refaites, comme les nefs latérales, au XVIIIe siècle. Une campagne globale de restauration eut lieu en 1904 sous la direction de l’architecte tournaisien Constant Sonneville. L’édifice conserve en outre un riche mobilier de bois datant principalement du XVIIIe siècle.
Place d’Havré
7021 Mons (Havré)
Classée comme monument (chœur) le 26 novembre 1943
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Chapelle Notre-Dame de Bon Vouloir à Havré
La chapelle, édifiée entre 1625 et 1632 par les princes de Croÿ, seigneurs d’Havré, remplace un tilleul sur lequel était autrefois fixée une statuette de la Vierge. Accessible par une allée de tilleuls, l’édifice, en briques et pierre bleue sur un soubassement de grès, se compose d’une nef de trois travées et d’un chevet à pans, précédés d’un porche Renaissance à pilastres toscans. Celui-ci est doté d’un fronton brisé où domine la Vierge, elle-même surmontée, au-dessus du porche, par un cartouche aux armes des de Croÿ ainsi qu’un oculus. Élément remarquable, la corniche se compose de corbeaux de chêne à figures humaines. Un clocheton hexagonal et sa flèche surplombent la bâtière d’ardoises.
L’intérieur de l’édicule est coiffé d’une couverture en berceau lambrissé dont la charpente s’orne de têtes d’anges ou de sauriens. Celle-ci répond aux lambris de la nef qui encadrent des toiles de la seconde moitié du XVIIIe siècle relatant la vie de la Vierge ou les miracles qui se sont produits en ce lieu, ce dont témoignent de nombreux ex-voto des XVIIe et XVIIIe siècles. Y trouvant un écrin de qualité, le mobilier se compose notamment d’un autel Renaissance en marbres colorés, d’un jubé du XVIIe siècle à balustres et rinceaux ou encore de monuments funéraires en marbre des XVIIIe et XIXe siècles.
Rue E. Dewèze 97
7021 Mons (Havré)
Classée comme monument le 4 octobre 1974 et abords classés comme site le 17 décembre 1991
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant (SPW)
Chapelle Saint-Antoine en Barbefosse à Havré
Protégée dans un creux dessiné au cœur du bois d’Havré, cette intéressante chapelle gothique perpétue le souvenir d’un ermitage dédié à saint Antoine, remplacé à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle par Gérard d’Enghien, seigneur d’Havré, qui souhaita faire ériger ce petit sanctuaire non loin de son pavillon de chasse.
Il ne reste que peu de choses de l’édifice original, partiellement détruit sous Joseph II, sinon une nef de trois travées et un chevet à trois pans, en moellons de grès. Une sacristie quadrangulaire curieusement couverte d’une toiture en terrasse ornée de pots à feu Louis XVI lui est accolée. Le portail en anse de panier est élégamment encadré de colonnettes à chapiteaux à feuilles de chou reposant sur des bases prismatiques, un décor que dominent les armoiries des de Lattre de Bosqueau.
Cinq baies gothiques dont une porte le symbole du tau de saint Antoine scandent les parois tandis qu’une corniche à modillons supporte la haute toiture en zinc à clocheton carré qui adopte, à l’intérieur, la forme d’un berceau. Les nervures du chœur reposent pour leur part sur des culots sculptés et forment l’écrin d’un mobilier qui s’échelonne du XVe au XVIIe siècle.
Impasse de la Chapelle
7021 Mons (Havré)
Classée comme monument (avec un puits) et site (parcelle cadastrale englobant le chemin d’accès) le 25 juillet 1991
Institut du Patrimoine wallon