IPW
Ferme de Ponty à Bouge
La ferme de Ponty a appartenu, depuis au moins 1370, au Grand-Hôpital de Namur, comme le rappelle une pierre représentant un lépreux, insérée à gauche du logis et libellée « Cest graingne e maison e cheruvaige / appartient a l’hospitalx des grandemalades / de la ville de Namur faic lan 1587 ».
Les bâtiments actuels dessinent un vaste quadrilatère en moellons calcaires, sans doute de la première moitié du XVIIIe siècle. On y accède à l’est par un portail cintré à clé, dont les montants chainés ont sans doute été exhaussés. À droite côté cour, le logis de deux niveaux est reconnaissable à un étage en briques remplaçant un étage en moellons. Autres éléments modifiés au cours du temps, les percements et l’extension perpendiculaire qui datent du XXe siècle. D’anciennes étables subsistent au nord et à l’ouest mais là également, des percements plus récents ont été pratiqués. Un passage charretier traverse cette aile ouest, dans l’axe de l’entrée. Une grange en long a été élevée au XIXe siècle côté sud. Les remises agricoles sont en revanche d’origine, à l’exception de leurs façades côté cour, aménagées au XIXe siècle. Un fournil en moellons chaulés du XVIIIe siècle dont la porte présente des jambages à queues de pierre complète les installations, en dehors du périmètre de l’ensemble.
Chaussée de Louvain 513
5004 Bouge (Namur)
Classée comme monument et site (ensemble formé par la ferme et les terrains environnants) le 4 août 1983
Institut du Patrimoine wallon
G. Focant - SPW
Tour Marie Spilar
Construite de 1388 à 1390 par le maître maçon Henri Mérial, cette tour tire son nom de la propriété derrière laquelle elle fut bâtie, appartenant à une certaine Marie Spilar. La tour constitue un des vestiges de la troisième enceinte urbaine, au même titre que les tours Saint-Jacques (actuel beffroi, rue du Beffroi) et Baduelle ou de la Monnaie (rue Basse Marcelle).
Il s’agit d’une construction massive en calcaire de plan semi-circulaire précédé d’une travée droite. Le rez-de-chaussée est presque aveugle, ajouré seulement par trois meurtrières, l’une de front, les deux autres flanquant les anciennes courtines (murailles reliant deux tours de fortification) dont les amorces subsistent à l’est et à l’ouest. Une porte en plein cintre s’ouvre au niveau de l’ancien chemin de ronde.
Les deux étages sont percés en quinconce de trois fenêtres étroites. La tour a été restaurée en 1949 par les architectes Jean et Jules Lalière.
Rue de la Tour 7
5000 Namur
Classée comme monument le 10 novembre 1955
Institut du Patrimoine wallon
IPW
Immeuble, rue Saint-Nicolas n° 59
D’après la tradition orale, cette construction était jadis millésimée de 1737 sur un cartouche remployé rue des Tanneries n° 7. Bien qu’elle remonte au deuxième tiers du XVIIIe siècle, cette bâtisse est restée parfaitement homogène, à l’exception des deux lucarnes de la bâtière.
La façade, sur soubassement en grand appareil, est quadrillée par des cordons plats. Ceux-ci relient entre eux les cordons d’angle, les seuils, traverses, linteaux et montants des ouvertures.
Les baies, divisées par des croisées moulurées en tore, sont ornées, au niveau de leur intersection, d’un élément cubique.
La porte d’entrée s’élève sous un linteau bombé et est entourée d’un encadrement au dessin accentué par un listel, dont les montants sont amortis sur une pointe de diamant.
Rue Saint-Nicolas 59
5000 Namur
Classée comme monument le 29 aout 1980
Institut du Patrimoine wallon
Guy Focant
Hospice d'Harscamp
L’ensemble forme, avec l’église Notre-Dame, l’ancien couvent des franciscains – devenus Récollets en 1637 –, ordre installé à Namur depuis le XIIIe siècle. Supprimé après la Révolution, l’établissement est vendu en 1807 à la commission des Hospices de Namur, pour y réaliser le vœu d’Isabelle d’Harscamp.
Situés à côté de l’imposante église Notre-Dame, les bâtiments conventuels ont en grande partie été démolis en 1974.
Donnant sur le parvis de l’église, l’entrée est matérialisée par l’inscription « Hospice d’Harscamp » qui domine l’avant-corps d’une façade néoclassique en briques et pierre bleue du début du XIXe siècle. Au-delà, les bâtiments sont répartis autour d’un cloître de la fin du XVIIIe siècle où certains vestiges rappellent la fondation de 1224.
De nos jours subsiste une façade néoclassique du début du XIXe siècle, érigée en brique et pierre bleue sur cinq travées de deux niveaux. Au centre se trouve un petit cloître en quadrilatère construit à la demande des Récollets à la fin du XVIIIe siècle. Chacun de ses côtés est constitué de sept travées d’arcades en plein cintre. Parallèlement à la Meuse est également conservée une aile de la première moitié du XVIIIe siècle de vingt-sept travées.
En 1789, en plein troubles révolutionnaires à Paris, le couvent accueille pendant quelques jours le comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X, alors en fuite. En août 1792, c’est également à cet endroit qu’est brièvement retenu La Fayette, arrêté peu de temps auparavant à Rochefort.
Rue Saint-Nicolas 2
5000 Namur
Classé comme monument (aile parallèle à la Meuse) et comme site (bâtiments et jardins) le 19 avril 1977
Institut du Patrimoine wallon
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Ancienne maison des tanneurs de Namur
Le nom de cette longue artère rappelle la présence dans le quartier de nombreux bateliers dont saint Nicolas est le patron. Le n° 1, ancienne maison des tanneurs, autre profession très présente dans le quartier, est une construction traditionnelle en brique cimentée et pierre bleue. Elle remonte au XVIe siècle, mais a été surhaussée et dotée d’une nouvelle façade dans la première moitié du XVIIIe siècle, avant d’être remaniée au rez-de-chaussée au XIXe ou XXe siècle.
Du côté de la place Borlée, le pignon est ajouré par deux fenêtres gothiques moulurées, privées de leur croisée. À l’angle droit du rez-de-chaussée, on peut admirer une petite niche Renaissance en pierre faiblement trilobée. Elle est encadrée par deux pilastres ornés portant un vase et sommée d’une tête d’ange ailée.
Rue Saint-Nicolas 1
5000 Namur
Classée comme monument le 20 octobre 1978
Institut du Patrimoine wallon
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Ancien hôtel le Bidart
L’ancien hôtel le Bidart est un bel hôtel de maître en U datant de la première moitié du XVIIIe siècle.
Sa façade principale conserve un certain traditionalisme par les cordons de pierre ravalés qui strient les deux niveaux à hauteur des seuils.
À gauche se trouve un grand portail Louis XIV à écoinçons guillochés. Au-dessus de celui-ci, la corniche est cantonnée de piédestaux ainsi que de volutes fleuries sommées de vases, et la fenêtre est accostée d’ailerons sous un fronton incurvé profondément mouluré. La corniche du haut est elle ornée de billettes, c’est-à-dire de courts demi-cylindres ornementaux. La longue bâtière présente des lucarnes à croupes, à l’exception de la travée classique au fronton triangulaire du XIXe siècle.
Dans la cour, les ailes abritent à droite les services et à gauche des remises à voiture. D’autres dépendances ont été reliées vers 1800 par un passage en encorbellement.
Certains éléments intérieurs sont également intéressants : les escaliers XVIIIe siècle de l’aile droite et de l’aile gauche, la cheminée XVIIIe siècle et le plafond de la pièce de droite au premier étage de l'aile principale, ainsi que la cheminée XIXe siècle et le plafond au rez-de-chaussée de l'aile principale (un ancien magasin).
Rue Saint-Jean 4-6
5000 Namur
Classé comme monument le 28 mars 1995
Institut du Patrimoine wallon
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Église Saint-Jacques à Namur
Appelé hôpital d’Outremer, c’est-à-dire de Terre Sainte, il s’agit d’un relais du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, qui remonterait au XIIIe siècle. Situé hors de l’enceinte urbaine, il est devenu progressivement un asile de nuit ainsi que, de temps à autre, un hôpital pour les soldats étrangers, géré par le magistrat de la Ville. La confrérie des frères de la Miséricorde, fondée spécialement pour aider les condamnés à mort, a racheté cet ensemble en 1755 et a tout reconstruit. Il a été supprimé à la Révolution française et repris par la Commission des hospices civils, qui a ensuite revendu les bâtiments en 1908 aux Oblates du Sacré-Cœur de Montluçon, dites à Namur « les dames de Saint-Jacques ».
Cet édifice classique a été construit en 1756-1757. De tradition Renaissance, la façade présente d’intéressants entablements à triglyphes et gouttes au rez-de-chaussée et superposant les ordres toscan et ionique. Le portail est doté de boiseries Louis XIV et porte dans l’imposte l’image de saint Jean Décollé, entourée par quatre têtes d’anges ailées.
L’intérieur date de manière générale du XVIIIe siècle. L’autel principal présente un Christ en croix, les autels latéraux des statues habillées de saint Jacques et de Notre-Dame du Pilier. On remarque une curieuse chaire de vérité signée ainsi qu’un confessionnal, datés respectivement de 1779 et de 1778, tandis que les orgues sont millésimées de 1711 et signées « Nicolas Salpeteur ». Le jubé est de style Louis XV.
Rue Saint-Jacques 28
5000 Namur
Monument classé le 25 novembre 1963
Institut du Patrimoine wallon
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Immeuble "Patria"
L’immeuble constitue un exemple, rare en Wallonie, du style Napoléon III. Éclectique par excellence, il se caractérise par sa monumentalité et une abondance décorative qui plaît à la bourgeoisie de l’époque. Présentant cinq travées sur deux niveaux, le bâtiment abrite deux grandes salles. Celle du rez-de-chaussée est occupée par une grande brasserie dont le plafond est rythmé de poutres stuquées. À l’étage s’étend une vaste salle des fêtes qui a en partie gardé sa polychromie d’origine et dont le plafond à caissons est délicatement ouvragé.
Jadis local associatif et siège de l’ancien cercle catholique Patria, qui y tint ses réunions dès 1873, ce bâtiment a joué un rôle important dans l’histoire politique de Namur et constitue un élément marquant dans l’ensemble de la place Saint-Aubain.
Place Saint-Aubain 3
5000 Namur Belgique
Classé comme monument le 25 juin 2010 (hormis la salle de restaurant du rez-de-chaussée, la cuisine, les sanitaires, la verrière et la cour arrière)
Institut du Patrimoine wallon
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Ancien évêché ou actuel Gouvernement provincial de Namur
L’ancien palais épiscopal, construit en 1728-1730 à l’initiative de l’évêque Thomas de Strickland, est devenu un bâtiment administratif après la Révolution française. Le plan en U de cette imposante construction classique est asymétrique dès l’origine.
Au centre de l’aile principale se détache le frontispice, et plus particulièrement son porche, ajouté par l’évêque de Lobkowitz (1772-1779). Celui-ci présente des arcades cintrées entre des pilastres ioniques, de ravissantes statues sur la balustrade en fer forgé, ainsi qu’un fronton courbe, où des armoiries ont fait place à une horloge. Au centre des ailes secondaires, on peut remarquer la porte moulurée ainsi que les consoles sculptées de la corniche. Au revers du mur de façade, une élégante galerie à tailloirs moulurés relie les deux ailes, clôturant la cour d’honneur. Sur les corniches se lisent des maximes en capitales dorées. La façade vers le jardin a malheureusement été dérochée.
À l’intérieur, un grand vestibule est entièrement décoré de stucs Louis XVI, signés et datés sur le panneau gauche du fond "Moreti fecit / 1773". On peut y voir les blasons des évêques Strickland et Lobkowitz. Au-delà, l’ancienne chapelle, occupée par la salle du Conseil provincial, est ornée de stucs Louis XVI, également signés "Moretti. Fecit" dans le médaillon central du plafond. On peut y découvrir plusieurs grands paysages du Namurois peints par Marinus, signés et datés de 1851 à 1863.
Place Saint-Aubain 2
5000 Namur
Classé comme monument le 15 janvier 1936
Institut du Patrimoine wallon
© SPW - G. Focant
Porte de Sambre et Meuse à Namur
Ce portail baroque en calcaire est à présent totalement isolé en bordure de la Sambre. Il a été dessiné en 1728 par l’architecte namurois Denis-Georges Bayar. Son encadrement est creusé en gorge et présente des bossages rustiques un-sur-deux. La clé saillante, marquée du lion des armoiries de la ville se détache sous un important fronton courbe. Celui-ci est interrompu par une coquille dans laquelle deux vieillards couchés sur le fronton versent de l’eau, symbolisant ainsi le confluent de la Sambre et de la Meuse. On peut apprécier les volutes latérales qui datent du XXe siècle.
Rue du Pont 25
(à l’arrière)
5000 Namur
Classé comme monument le 15 janvier 1936
Institut du Patrimoine wallon