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Église Saint-Berthuin, ancienne abbatiale de Malonne

Les origines de Malonne remontent au VIIe siècle lorsque saint Berthuin y fonda une abbaye qui garda la mainmise sur la localité jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. À partir du XIe siècle, Malonne devint terre liégeoise et constitue de ce fait une enclave dans les terres du comté de Namur. Malgré cette appartenance principautaire, l’abbé de Malonne conservât le pouvoir sur les plans paroissial, judiciaire et administratif.

L’église paroissiale Saint-Berthuin est l’ancienne abbatiale reconvertie. Elle est une construction d’esprit baroque dont le vaisseau, plus modeste, s’inspire de l’église Saint-Loup de Namur. L’édifice actuel a été construit aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sa tour carrée, enserrée dans des bas-côtés de faible hauteur, est datée de 1655 et coiffée d’une flèche baroque octogonale, cantonnée de quatre clochetons. L’entrée se fait dans le collatéral nord par un grand portail baroque encadré de colonnes toscanes portant un fronton interrompu surmonté de trois niches, dont celle du centre porte une coquille et les armes de l’abbé Jean Stapleaux (1649-1673). Un long chœur s’est greffé sur une courte nef centrale dans la première moitié du XVIIIe siècle.

L’intérêt principal de l’église se trouve à l’intérieur. La nef est rythmée par des colonnes en marbre gris et calcaire à abaques carrés. Le grand arc triomphal est daté : « D.O.M. / Gloria / 1653 ». Sur le vaisseau principal, les voûtes d’ogives sur doubleaux stuqués retombent sur des consoles datées au premier doubleau « Anno 1661 ». Le plafond de bois est recouvert de caissons peints. Dans le chœur, les stucs classiques sont datés de 1722. Elle renferme également un superbe mobilier classique parmi lequel de très beaux confessionnaux. Au fond du sanctuaire, la chapelle baptismale conserve des vantaux Renaissance de la première moitié du XVIe siècle sur lesquels figurent les armoiries polychromes de Charles Quint et d’Érard de la Marck, que l’on peut dater entre 1523 et 1538.
 

Fond de Malonne 129 (à proximité)
5020 Malonne

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Classée comme monument le 30 mars 1962

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château-ferme de Loyers

Cet ensemble jadis fortifié dessine un quadrilatère en briques et pierre bleue dont le château ferme le côté nord-ouest. La bâtisse primitive a sans doute été élevée en 1606, avant d’être reconstruite aux XIXe-XXe siècles en style traditionnel, à l’exception de la tour de l’angle ouest et sa toiture à bulbe, la façade nord-est et celle côté cour. Seules d’origine, ces façades sont marquées par la transition entre les styles Renaissance et baroque. Autrefois précédée d’un perron, la porte du bel étage a été transformée au XIXe siècle mais conserve sa décoration d’origine : pilastres, arcade aveugle dans un panneau à crossettes, draperies et d’ailerons, écoinçons avec diamants. Elle est surmontée d’un fronton triangulaire coiffé de sphères, encadrant des armoiries. 

Dans la cour s’élève une bâtisse dont la partie gauche remonterait au XVe siècle. La construction a sans doute été doublée au début du XVIIe siècle vers le nord-est. Des bâtiments agricoles du tout début de ce siècle subsistent l’aile sud-ouest, dont les fondations baignent dans l’eau, ainsi que l’aile sud-est, marquée par un porche jadis défendu par un pont-levis. Un pont de pierre mène à une porte en partie bouchée, percée dans l’aile sud-ouest. Celle-ci date, côté cour, des XVIIIe-XIXe siècles, à l’exception de la partie centrale, d’origine. Toute l’aile nord-est est occupée par une grange en long de la première moitié du XIXe siècle dont le pignon est daté de 1595.

Rue Bossimé 20-22
5101 Namur (Loyers)

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Classé comme monument et site (ensemble et terrains environnants) le 24 avril 1987

Institut du Patrimoine wallon

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Ancien presbytère de Lives-sur-Meuse

Rebâtie vers 1775, cette grosse bâtisse en moellons calcaire est représentative du style classique. Elle comporte deux niveaux sur caves et est largement éclairée vers l’ouest et vers la Meuse, respectivement par cinq et deux travées de fenêtres bombées à clé et à queues de pierre.

La longue façade tournée vers l’église n’est dotée que de deux travées semblables et d’une porte d’entrée néoclassique. Celle-ci est datée de 1860 sur le linteau droit. La corniche de pierre en cavet est surmontée d’une bâtière d’ardoises à croupe, à coyau et pourvue de lucarnes à croupe. Perpendiculaires à la face ouest se trouvent des annexes du XIXe siècle. Digne des hôtels particuliers namurois, l’intérieur est rehaussé d’un escalier d’origine et d’un salon décoré de stucs représentant allégories et trophées, signés en 1784 de la main de Carlo Domenico Moretti.

Chaussée de Liège 768
5101 Lives-sur-Meuse (Namur) 

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Classé comme monument le 4 novembre 1976 (presbytère) et le 5 septembre 1978 (murs du jardin) et comme site (église, presbytère, jardin, dépendances et cimetière) le 5 septembre 1978

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Église Saint-Quentin de Lives-sur-Meuse

Ce petit édifice aux volumes compacts a été construit dans la deuxième moitié du XVIe siècle à partir d’un noyau plus ancien qui subsiste dans le chœur et peut-être dans la tour. On peut en effet déceler au chevet les traces d’un chœur datant probablement des XIIIe-XIVe siècles, clairement surélevé au XVIIIe siècle. La lourde tour carrée est dotée d’un portail primitif condamné. Celui-ci montre une mouluration gothique qui s’amortit sur des colonnettes prismatiques et dont le larmier s’appuie sur des culots à bustes d’homme et de femme. La tour, recouverte d’un pavillon d’ardoises à coyau, abrite des fonts baptismaux du XVIe siècle. Dans l’axe, le portail classique est daté à la clé « IHS / 1752 ». Les collatéraux sont éclairés par des fenêtres dont les remplages trilobés sont en partie refaits. 

L’intérieur est rythmé par de grandes arcades brisées, reposant sur de sveltes colonnes à base octogonale et à chapiteau mosan doté de feuilles de plantain. La peinture des murs et les voûtes d’ogives en bois qui s’appuient sur des culots à feuilles de plantain dont la plupart ont été refaits datent du XIXe siècle. Cet édifice a été restauré en 1875 par l’architecte F. Golenvaux.

Chaussée de Liège
5101 Namur (Lives-sur-Meuse) 

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Classée comme monument le 1er février 1937

Institut du Patrimoine wallon

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Immeuble, boulevard de la Meuse, 78-80

Cette maison de maître classique, en briques enduites et calcaire, est harmonieusement composée. Elle comporte une façade à double corps de deux niveaux, dont les cinq travées d’ouverture sont dotées de linteau bombé à clé et encadrées de harpes. Elle est datée de 1772 sur la traverse en accolade de la porte. La belle toiture d’ardoises présente des croupettes sur frise redentée où se distribuent deux étages de lucarnes à croupe.

Boulevard de la Meuse 78-80
5100 Jambes 

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Classé comme monument le 30 septembre 1981

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Ancienne ferme d'Anhaive

De l’ancienne ferme jouxtant jadis le donjon et la maison seigneuriale d’Anhaive, il ne subsiste qu’une dépendance, remontant probablement au XVIIe siècle. 

Au XIXe siècle, cette ferme en calcaire a été subdivisée et les ouvertures fermées du côté de l’ancien manoir. Le logis, l’étable et la grange sont rassemblés sous une même bâtière. La façade présente un double corps de trois travées de percements à linteau droit. 

À l'intérieur, les quatre cheminées en pierre bleue d’origine sont également classées. Un deuxième logis a été aménagé dans la partie gauche, accessible par une entrée latérale portant le millésime de 1930 tracé dans le cimentage.

Chaussée de Liège 313
5100 Jambes

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Classée comme monument et site (ferme et terrains environnants) le 12 juin 1981

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien donjon et maison seigneuriale d'Anhaive

Cet ensemble est constitué d’un donjon et d’une maison seigneuriale du XVIe siècle, flanquée d’une  tourelle d’escalier. Il était jadis complété par une ferme du XVIIIe siècle, en partie détruite. 

Autrefois cerné de douves, le donjon en calcaire de Meuse remonte au Bas Moyen Âge et résulte de deux campagnes de construction. Le rez-de-chaussée est traditionnellement attribué à Jean de Flandre, prince-évêque de Liège vers 1290 et fils du comte de Namur, Guy de Dampierre. Les parties hautes et la toiture en pavillon à la Mansart dateraient des XVe et XVIIIe siècles.

La maçonnerie de moellons irréguliers des parties inférieures est particulièrement bouleversée, notamment au nord. Presque aveugle à l’origine la construction est percée, à l’est, d’une porte postérieure. D’autres percements en différents endroits de l’élévation sont venus s’y ajouter. Une latrine de pierre en encorbellement sur consoles occupe la face nord. Les aménagements intérieurs se composent d’une tourelle d’escalier à vis ou de cheminées à la décoration intéressante. 

La demeure seigneuriale date pour sa part de 1535, comme le rappelle le blason qui occupe la clé de la porte de la tourelle d’angle. Construite en pierre bleue et briques, elle se compose de deux niveaux sous une haute bâtière, éclairés de baies modifiées au fil du temps et conserve de belles cheminées. Une annexe contemporaine a été ajoutée au début des années 2000, lors de la restauration de l’ensemble actuellement valorisé par le syndicat d’initiative de Jambes. 

Place de Jean de Flandre 1
5100 Jambes (Namur) 

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Classé comme monument (donjon) le 31 décembre 1943

anhaive.be

Institut du Patrimoine wallon

 SPW - G. Focant 

Pont de Jambes

Le pont de Jambes, autrefois appelé pont de Meuse, enjambe les deux rives de la Meuse au pied de la citadelle, reliant ainsi Namur à la plaine alluviale de Jambes. L’urbanisation de Jambes a, en effet, été déterminée par ce pont de sept arches de pierre.

Ouvrage cité depuis le XIIe siècle, le pont de Jambes faisait alors office de frontière entre le comté de Namur et la principauté de Liège, présente sur la rive opposée de la Meuse. La première mention du pont figure dans le registre des cens et rentes du comté de Namur de 1289. On y décrit un pont de pierre et de bois présentant en son milieu une tour avec une grosse porte et herse en fer, la tour de Beauregard, marquant la limite officielle entre les deux pays. 

Au début du XIVe siècle, on retrouve dans les comptes de la ville de Namur une description plus précise du pont. Il se composait, de la rive droite à la rive gauche, de huit piles en pierre pour se terminer par deux arches avec tablier de bois recouvert de pavement. La tour Beauregard s’élevait sur la septième pile et était protégée par un pont-levis défensif s’abaissant sur la huitième. Cette tour a été remplacée en 1760 par une clôture formée de deux pilastres en pierre disparus en 1828.

Le pont sous sa forme actuelle a été édifié du XVIe au XVIIIe siècle et restauré de 1961 à 1965, en l’adaptant, grâce à son arche centrale unique, au trafic fluvial moderne, portant le nombre d’arches à sept au lieu de huit. De part et d’autre de l’arche marinière se trouvent trois arches en faible tiers-point bien appareillées. Le pont fut également doublé en largeur en aval et son parement ancien fut remplacé.
 

5100 Jambes

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Classé comme monument et comme site (pont et ses abords) le 4 décembre 1989

Institut du Patrimoine wallon

IPW

Maison de la Pierre du Diable

La maison de la Pierre du Diable est une ancienne auberge. Cette construction de moellons de calcaire chaulés du deuxième tiers du XVIIIe siècle est prolongée vers l’arrière par deux petites ailes dessinant un U. La façade, relativement simple, présente deux niveaux de six travées de baies à linteau droit où se distingue le traitement particulier de la porte. Au-dessus de celle-ci se trouve en effet une dalle de remploi aux armes de l’Espagne, entourées du collier de la Toison d’Or. Cette dalle est gravée des lettres « C.M. » et millésimée de 1788. La façade a en outre bénéficié d’un rehaussement en briques décoré d’une frise dentée sous une bâtière d’ardoise. 

La bâtière se prolonge à l’arrière en appentis au-dessus d’étables surhaussées, en brique également, et de la petite cour intérieure. Un fragment d’une pierre tombale Renaissance datant du XVIe siècle surmonte la porte. 

À gauche dans le prolongement, se trouve une petite grange, de peu postérieure.

Rue de Dave 404
5100 Jambes (Namur) 

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Classée comme monument le 10 novembre 1983

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Immeuble, avenue Jean Materne, 82-84

Cette double maison d’habitation et de commerce signée de l’architecte Adolphe Ledoux constitue l’illustration parfaite de l’Art nouveau selon ce dernier. Ledoux combine en effet, dans un résultat éclectique des environs de 1910, éléments modernistes, classiques et régionalistes. Mêlant pierre et briques, la façade se distingue par ses deux larges baies cintrées englobant vitrines et portes au cœur d’un motif singulier. 
 

Les portes, surmontées d’une imposte qui n’est pas sans rappeler l’ogive, complètent des châssis à traverse sinueuse auxquels répond une résille de petits-bois chantournés. L’étage en briques rouges est rythmé par l’utilisation décorative d’une brique claire, sous les fenêtres et autour de leur arc outrepassé, en bandeaux de tailles diverses ou au niveau des trois lésènes qui encadrent le bâtiment et en marquent la division en deux parties. Ces lésènes se poursuivent en consoles qui rejoignent le chéneau de bois faisant la liaison avec la toiture et ses deux hautes lucarnes. Un traitement particulier est réservé à la lésène du centre qui repose sur une figure animale en pierre dans la tradition des enseignes urbaines.

Avenue Jean Materne 82-84
5100 Jambes

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Classé comme monument le 9 mars 1992

Institut du Patrimoine wallon