Califice Alfred
Politique, Député wallon, Ministre wallon
Mélen 2/10/1916, Charleroi 10/03/1999
Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985
Ministre wallon : 1974-1977 ; 1977-1978
1er Ministre-Président wallon : 1974-1977
Diplômé en Sciences administratives de l’École provinciale de Liège (1936), combattant durant la Campagne des 18 jours, employé communal (1941), puis aux ACEC (1943-1945), il est fort actif dans les milieux chrétiens syndicaux et politiques. Membre de l’UDB (1945) puis du PSC, secrétaire permanent de la Confédération des syndicats chrétiens de la fédération de Charleroi-Thuin (1946-1965) et membre du bureau national (1947-1965), président de la Fédération hennuyère des Syndicats chrétiens (1947-1965), militant de Rénovation wallonne, vice-président du MOC Charleroi (1964), il enseigne à l’École libre de service social de Charleroi (1956-1962) et à l’École provinciale de service social de Châtelineau (1959-1962).
De tendance démocrate chrétienne et militant wallon, Alfred Califice succède à Oscar Behogne dans le mandat de député de l’arrondissement de Charleroi (1965). Régulièrement réélu à la Chambre (1965-1978), il est aussi membre du Parlement européen (1968-1972), avant de siéger quelques années comme sénateur (1979-1985). Pressant les dirigeants du PSC à prendre en compte des problèmes wallons, il vote à la fois l’importante révision de la Constitution de 1970, la régionalisation provisoire de 1974 et les lois d’août 1980.
Représentant du PSC au Conseil économique régional de Wallonie (1971-1975), il devient Secrétaire d’État adjoint au ministre des Travaux publics dans le gouvernement Eyskens-Cools II, et est en charge du Logement et de l’Aménagement du Territoire en Région wallonne (1972). Il devient ensuite ministre des Travaux publics dans les gouvernements Leburton (1973-1974). Dans les gouvernements Tindemans (1974-1977), il est ministre de l’Emploi et du Travail, du Logement et de l’Aménagement du territoire, ainsi que des Affaires wallonnes : témoignage de sa volonté de voir émerger une entité wallonne autonome, il préside le Comité ministériel des Affaires wallonnes (1974-1977), qui préfigure les gouvernements wallons à venir. Il est le premier à présider un exécutif wallon. La confection d’un premier budget wallon et les décisions prises par la coalition PSC-PLP-RW rendent crédible la création d’un niveau de pouvoir régional wallon.
Ministre de la Prévoyance sociale, tout en conservant le secrétariat d’État aux Affaires sociales wallonnes (1977-1978), il siège désormais comme membre du CMAW, dont la présidence est confiée à Guy Mathot. Il reste titulaire de la Prévoyance sociale et des Pensions dans les gouvernements Martens I et II (1979-1980). Sous Martens III, il est ministre de la Santé publique et de l’Environnement (1980). Durant cette période, l’article 107 quater est partiellement adopté et, en conséquence, le sénateur Califice peut siéger au nouveau Conseil régional wallon (1980-1985).
Nommé ministre d’État (décembre 1983), Alfred Califice achève sa carrière politique en octobre 1985, sans jamais avoir siégé dans l’opposition. Il demeure président de la Fédération de Charleroi des Mutualités chrétiennes de 1981 à 1990, et président de la très active Union chrétienne des pensionnés (1983-1999). Discrètement mais fermement, il a contribué à faire avancer l’idée wallonne dans son parti et à l’ancrer dans les institutions belges. Par l’exercice de la présidence du Comité ministériel des Affaires wallonnes, il a démontré que la Wallonie n’était pas réservée au seul Parti socialiste et qu’elle pouvait être dirigée des représentants d’autres partis.
En septembre 2012, à titre posthume, il a été élevé au rang d’Officier du Mérite wallon.
Sources
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 86-89
Mandats politiques
Député (1965-1978)
Secrétaire d'Etat (1972)
Ministre (1972-1980)
Ministre-président du CMAW (1974-1977)
ministre du CMAW (1977-1978)
Sénateur (1979-1985)
Membre du CRW (1980-1985)
Collection privée, Paul Delforge