Lebrun Michel
Politique, Député wallon, Ministre wallon
Namur 31/01/1949
Député wallon : 1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995 ; 1995* ; 1999-2004 ; 2004-2009 ; 2009-2014
Ministre wallon : 1995-1999
Licencié en Philologie classique de l’Université catholique de Louvain (1970), professeur de français et de latin au Collège Notre-Dame et Saint-Lambert à Herstal, et à l’École abbatiale de Maredsous, Michel Lebrun est actif dans les milieux catholiques. En octobre 1976, il est élu conseiller communal à Viroinval et, d’emblée, devient échevin, en charge des Sports, de la Culture, de la Jeunesse et du Tourisme, avant d’être renvoyé dans l’opposition (1983-1994).
Attaché de Cabinet auprès d’Alfred Califice, ministre des Pensions (1980), puis d’Amand Dalem, ministre wallon (1985-1988), régulièrement suppléant lors des élections, il entre à la Chambre des représentants en octobre 1987 au moment où Émile Wauthy est nommé gouverneur de Namur. L’intérim est de très courte durée (13 octobre-6 novembre), mais Michel Lebrun obtient la confiance des électeurs de l’arrondissement de Dinant-Philippeville en 1987, et va durablement siéger tant à la Chambre qu’au Conseil de la Communauté française et au Conseil régional wallon jusqu’en 1995, avant d’opter pour le Parlement wallon où il est régulièrement élu depuis l’élection directe des députés wallons.
Chef de groupe PSC à la Chambre (juin 1988-janvier 1992), garant pour son parti du vote des réformes institutionnelles de 1988-1989, il prend fermement position pour défendre les intérêts wallons dans la crise sur les licences d’exportation d’armes (septembre 1991). Dès 1992, il devient ministre de la Communauté française, en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, des Relations internationales et de l’Aide à la jeunesse (6 janvier 1992-21 mai 1995). Dans l’équipe présidée par Bernard Anselme, il est le seul représentant du PSC et il partage l’enseignement avec Elio Di Rupo. Porteur d’un ambitieux projet de réforme de l’enseignement secondaire, préconisant une Communauté française plus petite mais plus forte, recentrée sur ses fondamentaux, M. Lebrun contribue à l’émergence d’un accord entre partis francophones, puis à la finalisation des accords de la Saint-Michel et de la Saint-Quentin, dont il vote les dispositions en 1992 et 1993, en tant que député. S’engageant fermement dans une réforme des écoles supérieures et des universités, ainsi que de leur système de financement, le ministre Lebrun va soulever contre ses mesures de fortes levées de bouclier. Face à la détermination des organisations étudiantes notamment, il perd le soutien de ses homologues socialistes et est contraint de terminer la législature sans achever lui-même les réformes entreprises. Ses successeurs adapteront et finaliseront les décrets Lebrun sous la législature suivante. À ce moment, après avoir fait partie des 75 premiers députés élus directement au Parlement wallon, il a pris en charge des fonctions ministérielles au sein du gouvernement wallon (1995-1999). Il est en charge de l’Aménagement du territoire, de l’Équipement et des Transports.
Au cours d’une législature politiquement chahutée, le ministre porte plusieurs dossiers à leur terme, dont l’uniformisation des titres de transport du TEC, l’adoption du CWATUP, la création de l’Agence wallonne des télécommunications, et la définition ainsi que l’adoption du Schéma de développement de l’espace régional (SDER). Il contribue aussi à l’implantation des institutions wallonnes à Namur.
Contraint à l’opposition dans le nouveau Saint-Gilles (1999-2004), M. Lebrun devient secrétaire du bureau du Parlement wallon (1999-2004). Dans le même temps, il ceint l’écharpe de Viroinval qu’il avait conquise en octobre 1994. Bourgmestre empêché en raison de ses fonctions ministérielles, il est maïeur effectif de juillet 1999 à décembre 2000. En recul en octobre 2000, il doit concéder la victoire et la présidence du collège à Jean-Marc Delizée, et devient Premier échevin, en charge des Travaux (2001-2006). En octobre 2006, dans la mesure où le cdH perd l’un de ses trois sièges dans la représentation du Collège, Michel Lebrun choisit de renoncer à sa fonction, témoignant symboliquement de sa volonté de ne plus pratiquer le cumul des mandats.
Vice-président du Parlement wallon durant la législature 2004-2009, il devient, à partir de 2009, l’un des deux secrétaires du bureau du Parlement wallon, dont la présidente, Émily Hoyos, était l’une des responsables du mouvement étudiant dans les années 1990... Il est remplacé à cette fonction par Dimitri Fourny à l’initiative de son président de parti (septembre 2013). Comme il l’avait annoncé, il met un terme à sa vie parlementaire en mai 2014, après 27 années consacrées exclusivement aux entités fédérées. Il reste actif au niveau communal (conseiller communal) et européen : depuis 1994, il siège au Comité des Régions auprès de l’Union européenne et c’est à ce titre qu’il est invité à succéder à Ramon Luis Valcarcel Siso à la présidence du Comité des Régions de juin 2014 à mars 2015.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 364-368
Mandats politiques
Échevin de Viroinval (1977-1982)
Député (1987-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1987-1995)
Ministre communautaire (1992-1995)
Bourgmestre empêché (1995-1999)
Député wallon (1995)
Ministre wallon (1995-1999)
Député wallon (1999-2014)
Chef de groupe au PW (1999-2000)
Bourgmestre (1999-2000)
Échevin (2001-2006)
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