Cockerill Charles-James

Socio-économique, Entreprise

Haslingden 02/05/1787, Aix-la-Chapelle 08/05/1837


Fils de William Cockerill, frère aîné de John, Charles-James est un pionnier de la révolution machiniste dans le bassin de Liège. Comme son frère, il a quitté l’Angleterre en 1802 et a développé ses connaissances techniques dans les ateliers de son père à Verviers puis à Liège. En 1813, les deux frères épousent deux sœurs originaires d’Aix-la-Chapelle et reçoivent l’usine liégeoise en cadeau de mariage, ainsi qu’un important capital à investir. Ensemble, ils achètent l’ancien château des princes-évêques, à Seraing (1817), et c’est là que va naître la plus importante usine métallurgique d’Europe. Ensemble, ils y établissent successivement un atelier de construction mécanique (1819), une fonderie, une « fabrique de fer » (1820-22) et un haut fourneau au coke (1822-1823), ce dernier étant construit par l'Anglais David Mushett.

Ayant revendu ses participations en 1823, Charles-James s’écarte de la voie suivie par son frère pour investir à Stolberg, qui n’est alors qu’un quartier de la ville d’Aix-la-Chapelle. Prenant des participations dans les mines de charbon allemandes, il pousse leur exploitation à une échelle jamais atteinte. Pour favoriser le transport, il n’hésite pas à faire construire sa propre route (qui porte toujours son nom aujourd’hui). Il contribue ainsi au développement industriel de cette région allemande, ainsi qu’à celui du site minier de Plombières dont il obtient la concession en 1828.

Contrairement à son frère qui multiplie ses participations dans des entreprises couvrant de nombreux secteurs d’activité, Charles-James recherche une sécurité dans des placements fonciers, ce qui ne l’empêche pas d’être un grand amateur de courses de chevaux. Installé dans un château à Behrensberg près d'Aix-la-Chapelle (c’est là que son père, William, meurt en 1832), il possède une filature de laine peignée équipée avec les machines les plus modernes du moment, sorties de ses ateliers de Seraing. À sa mort, en 1838, une Société anonyme rassemble ses avoirs sous le nom de SA Société métallurgique de Stolberg.

 

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Histoire. Économies. Sociétés, t. I, p. 328, 330, 338, 346
Michel ORIS, dans POTELLE Jean-François (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000, p. 127
Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 351