de Sélys Longchamps Walthère
Politique
Liège 21/12/1846, Les Planches ou Territet (Suisse) 31/12/1912
Fils cadet de Michel Edmond de Sélys Longchamps et frère de Raphaël, Walthère étudie le Droit à l’Université de Liège et en devient docteur en 1870. Comme son père, il s’intéresse aussi aux Sciences, qu’il étudie à l’Université de Liège où il décroche aussi un diplôme. Dans la famille de Sélys, il est le premier Docteur en Sciences.
Dans les années 1870, il séjourne à Paris où il suit les cours du Museum, du Collège de France et de la Sorbonne. En 1872, il a la chance de participer à une expédition au Brésil et d’y accompagner notamment le professeur Van Beneden. Il en ramènera des notes, qui seront publiées, et qui témoignent que l’intérêt de Walthère de Sélys est davantage tourné vers la politique que vers les sciences, même s’il ramène de nombreux témoignages et observations bien utiles à son père.
Quand il quitte Paris, il s’installe d’abord à Bruxelles, puis vient s’établir à Halloy (Ciney) au milieu des années 1880, dans la propriété dont a hérité sa mère au décès du géologue J-B. d’Omalius (grand-père maternel de Walthère).
Favorable au suffrage universel, Walthère de Sélys est curieux de philosophie, d’histoire politique ; il se constitue une importante bibliothèque où J-J. Rousseau occupe une bonne place. Anticlérical, défenseur des idées libérales progressistes, il ne cache pas qu’il soutient fortement les revendications ouvrières depuis le printemps wallon de 1886. Il est aussi surnommé le Tolstoï du Condroz en raison de ses actions en faveur des paysans de sa région.
En 1896, il se présente au suffrage capacitaire des électeurs, tempéré par le vote plural : candidat en province de Namur, il est élu au Sénat où il retrouve ainsi son père qui y exerce ses quatre dernières années. Réélu régulièrement à partir de 1900 dans la circonscription électorale de Namur-Dinant-Philippeville, Walthère de Sélys Longchamps est membre du comité de patronage du Congrès wallon qui se tient à Liège en 1905. Il est présent à celui de Bruxelles en 1906 et est repris dans la liste des adhérents au Congrès wallon qui se tient début juillet 1912 à Liège.
En raison de son décès subi fin juillet 1912, on ne sait s’il aurait été parmi les fondateurs de l’Assemblée wallonne en octobre. À l’annonce de sa disparition, Louis Bertrand lui rend un vibrant hommage dans Le Peuple, tandis que Le Soir rappelle qu’il fut « un anti-flamingant convaincu ».
Sources
Paul DELFORGE, Jean-Pol HIERNAUX, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2003, cédérom
Histoire du Sénat de Belgique de 1831 à 1995, Bruxelles, Racine, 1999, p. 400
http://nl.wikipedia.org/wiki/Walth%C3%A8re_de_Selys_Longchamps (s.v. décembre 2014)
Paul BRIEN, dans Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 1965, p. 78-84
Institut Destrée, Paul Delforge