Istasse Jean-François

Politique, Député wallon

Uccle 27/11/1950, Verviers 25/07/2021

 

Député wallon : 1995-1999 ; 1999-2004 ; 2004-2009 ; *2018-2019

 

Licencié en Droit de l’Université de Liège (1973) et disposant d’une maîtrise en Management public de l’École de Commerce Solvay (Université libre de Bruxelles), Jean-François Istasse milite de longue date dans les instances du parti socialiste. Affilié depuis 1969, président des Étudiants socialistes verviétois, secrétaire fédéral des Jeunes socialistes, il est élu conseiller communal de la ville de Verviers au moment de la fusion des communes. Régulièrement réélu, il fait partie de la majorité sous le maïorat de Hubert Parotte, puis de Henri Leclercq (1977-1982), et siège ensuite dans l’opposition jusqu’au soir des élections d’octobre 1994. De 1983 à 1989, il siège en tant que membre du RPSW, le parti socialiste et le Rassemblement populaire wallon ayant fait cause commune à Verviers lors du scrutin d’octobre 1982. De 1989 à 1994, il est le chef de file de l’opposition.

Permanent Setca-FGTB à Verviers (1973-1985), attaché au Cabinet de Jean-Maurice Dehousse,  ministre-Président de la Région wallonne (1983-1985), il devient conseiller à la Société provinciale d’Industrialisation (SPI) à Liège (1986), puis conseiller à la Cellule administrative provisoire du Ministère de la Région wallonne chargée de la mise en place de la Société wallonne des Distributions d’Eau (septembre 1986-janvier 1988), avant de réussir l’examen de recrutement du SPR et d’être engagé comme conseiller juridique à la SWDE (1er janvier 1988). Il est ensuite nommé au poste de directeur (1991-1995).

Conseiller provincial de Liège (1988-1995), le parcours politique de J-F. Istasse s’accélère au soir des élections communales d’octobre 1994 quand, lassé des libéraux d’André Damseaux, Melchior Wathelet se tourne vers le PS pour former le nouveau Collège. Président de la Fédération verviétoise du PS depuis 1992, J-F. Istasse négocie la formation de la nouvelle majorité et devient Premier échevin, en charge des Finances (1er janvier-1er octobre 1995). Suppléant lors du premier scrutin régional où les députés wallons sont élus directement (21 mai 1995), il est appelé à remplacer Yvan Ylieff désigné ministre fédéral. Prêtant serment au Parlement wallon (27 juin), J-F. Istasse se met en congé politique à la Société wallonne des Distributions d’Eau, cède son mandat de conseiller provincial, renonce à sa fonction d’échevin, les statuts du PS n’autorisant pas le cumul échevin-député (octobre 1995), et finalement abandonne aussi son mandat de conseiller communal et de chef de groupe quand il remplace Henri Mouton comme sénateur de communauté francophone (1998). Réélu comme candidat effectif le 13 juin 1999 et le 13 juin 2004, J-F. Istasse reste député wallon, sénateur de communauté et membre du Parlement francophone. En plus des débats sur les questions éthiques (« euthanasie ») et relatives à l’élargissement du droit de vote, il préside le groupe de travail qui entreprend de moderniser et de réécrire le texte de la loi sur les asbl.

Administrateur de la RTBf au début des années nonante, président de la Commission « médias et nouvelles technologies » au sein du PS, membre du Conseil d’administration de Télévesdre, dont il est l’un des fondateurs en 1979, J-F. Istasse préside, à partir du 20 septembre 2001, la Fédération des Télévisions locales de Wallonie et de Bruxelles, plus communément appelée Vidéotrame. Chef de groupe socialiste au Parlement de la Communauté française (15 juillet 2003), il est désigné comme président de l’assemblée communautaire, le 28 octobre 2004. Il devient ainsi le dix-neuvième président du Parlement de la Communauté française (2004-2009).

Contribuant avec Claude Desama au succès du PS au scrutin communal d’octobre 2006 à Verviers, J-F. Istasse fait partie du Collège communal en tant qu’échevin de la Culture, du Budget et des Finances. Du fait de l’incompatibilité du mandat communal avec celui de sénateur de communauté, il renonce à son mandat sénatorial (1er décembre 2006), où il n’est pas remplacé avant les élections du 10 juin 2007. Il reste député wallon et surtout président du Parlement de la Communauté française jusqu’en juin 2009. Premier candidat suppléant au scrutin wallon du 7 juin 2009, J-F. Istasse bénéficie de la prestation en allemand du député wallon Edmond Stoffels pour le remplacer au seul Parlement de la Communauté française, astuce institutionnelle imaginée par André Damseaux en 1995 et reconnue par une loi spéciale en mars 1996. Il reste l’un des vice-présidents de l’assemblée (juin 2009-2014). Président de la Commission de la Culture, de l’Enseignement et de la Santé, il préside aussi le Comité de pilotage des États généraux des médias d’information (45 séances, trois ateliers et une publication de près de 400 pages). Membre du bureau du Comité des Régions de l’Union européenne (2004-2017) pour lequel il rédige notamment un rapport sur une réforme de l’encadrement des services de médias audiovisuels, il est aussi membre effectif du Conseil parlementaire interrégional.

Lors du scrutin communal d’octobre 2012, le PS perd près de 8%. Paradoxalement, il reste le premier parti sur la place de Verviers, mais est renvoyé dans l’opposition, le partenaire MR acceptant de signer un nouveau pacte de majorité avec le cdH. Dernier sur la liste, J-Fr. Istasse redevient conseiller communal, dans l’opposition. En mars 2013, quand Muriel Targnion démissionne de son mandat de sénatrice de communauté, Jean-François Istasse la remplace. Durant les quelques mois qui terminent cette courte législature, il adopte parmi beaucoup d’autres textes législatifs l’ensemble des dispositions de la 6e réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la transformation profonde du Sénat en une assemblée des entités fédérées, l’accroissement tangible de l’autonomie fiscale des Régions, la nouvelle loi de financement des communautés et des régions, ainsi que le transfert d’importantes compétences, notamment en sécurité sociale, vers les entités fédérées. Deuxième suppléant lors du scrutin régional du 25 mai 2014 dans la circonscription de Verviers (2.692 vp), sans perspective parlementaire, Jean-François Istasse pense alors se consacrer exclusivement à Verviers et à ses hobbys.

Passionné d’égyptologie et du Japon (il est fan du groupe japonais AKB48), il donne des conférences sur ces sujets, mais aussi sur la comptabilité et le fonctionnement des asbl ; il a d’ailleurs contribué à deux ouvrages sur la manière de gérer concrètement ces associations. Membre du Comité de surveillance d’Ethias (2007-2021), administrateur ou président de plusieurs associations culturelles verviétoises (Télévesdre, Centre culturel, Maison de la Laïcité, « Jazz à Verviers », Concours international d’Art lyrique, Centre touristique de la Laine et de la Mode, PAC, chorale la cigale, etc.), le conseiller communal mène une opposition décidée au Collège cdH-MR présidé par Marc Elsen, en appelant à un renversement rapide de majorité. À la mi-octobre 2015, c’est chose faite. Suite au dépôt d’une motion de défiance collective, un nouveau pacte de majorité est signé entre le cdH et le PS. Bien qu’à l’origine de ce changement de majorité, Marc Elsen décide de ne pas conserver son mandat de bourgmestre et la socialiste Muriel Targnion lui succède. J-F. Istasse quant à lui redevient échevin, en charge de la Culture, du Patrimoine, de l’Enseignement et de l’Accueil extrascolaire. Avec la nouvelle reconnaissance du Centre culturel, le sort du Grand Théâtre est l’une des priorités du 6e échevin qui entend aussi porter une nouvelle politique muséale (création de l’espace Biolley) et faire de Verviers un pôle musical. Classé patrimoine exceptionnel de Wallonie en 2017, le Grand Théâtre fait l’objet d’un projet de rénovation en intérieur et extérieur, avec une extension de 1200m² (avant-projet adopté en janvier 2018), comprenant un espace-rencontre, la fin des travaux étant programmée pour 2026.

Sixième candidat effectif sur la liste du PS aux communales d’octobre 2018, il réalise le 7e score (539 vp), un résultat qui lui permet de continuer à siéger au conseil communal, où il est le chef du groupe PS, mais pas de briguer un échevinat. Dans le même temps, l’élection de Véronique Bonni à la tête de la commune de Dison lui rouvre les portes du Parlement de Wallonie ; il était le suppléant de celle qui, en vertu du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, choisit de devenir bourgmestre de Dison et renonce à son mandat wallon. Pour les sept derniers mois de la législature, J-F. Istasse représente la circonscription de Verviers au Parlement de Wallonie. 

Lors du triple scrutin du 26 mai 2019, il n’est plus candidat. Cependant, la vie politique communale verviétoise connaît de très nombreux soubresauts et, dans l’un des scénarios imaginés pour sortir de cet imbroglio, J-F. Istasse accepte celui où lui est attribuée la fonction de bourgmestre de Verviers, avec le soutien d’une majorité composée du MR, du cdH, du Nouveau Verviers et d’une partie du PS (21 septembre 2020). Son mandat est cependant éphémère car, début octobre, le Conseil d’État suspend la motion de méfiance mixte portée par la majorité alternative. C’est l’ancienne majorité dirigée par Muriel Targnion qui retrouve provisoirement le chemin du Collège, J-F. Istasse redevenant conseiller communal. Une longue maladie a raison de ses efforts en juillet 2021.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Verviers (1977-1998)
Conseiller provincial de Liège (1988-1995)
Échevin (1995)
Député wallon (1995-2009)
Sénateur de communauté francophone (1998-2006)
Président du Parlement de la Communauté française (2004-2009)
Conseiller communal (2006-07/2021)
Échevin (2006-2012)
Député du Parlement communautaire francophone (2009-2014)
Sénateur de communauté (03/2013-2014)
Échevin (11/2015-2018)
Député wallon (12/2018-2019)
Bourgmestre de Verviers (09/2020-10/2020)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 331-332
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-06/2024
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 1995 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 
Cumuleo (-2023)