Marcourt Jean-Claude

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Awans 16/10/1956

Ministre wallon : 2004-2009 ; 2009-2014 ; 2014-2017*
Député wallon : 2014* ; 2019-2024
19e Président du Parlement de Wallonie : 2019-2022*

Licencié en Droit de l’Université de Liège (1979), avocat inscrit au barreau de Liège, Jean-Claude Marcourt se spécialise en Droit des Affaires et conseille le PS dans le dossier de la restructuration de la sidérurgie liégeoise. Attaché de Cabinet auprès de Willy Claes (1988), il est désigné au Cabinet de Bernard Anselme lorsque celui-ci devient ministre-Président de l’Exécutif régional wallon (1988-1992), puis devient le chef de Cabinet de Guy Mathot, ministre wallon des Affaires intérieures (1992-1994), avant de retrouver Bernard Anselme, comme chef de Cabinet adjoint. Après les scrutins du 21 mai 1995, il devient l’un des deux chefs de Cabinet de Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre wallon et francophone, en charge du Budget et des Finances (1995-1998). En janvier 1998, il quitte le Cabinet « Van Cau » pour devenir le chef de Cabinet d’Elio Di Rupo, vice-Premier ministre au fédéral et en charge de l’Économie et des Télécommunications (janvier 1998-juillet 1999). En juin 1999, J-Cl. Marcourt devient le chef de Cabinet de Laurette Onkelinx, vice-Première ministre fédérale, en charge de l’Emploi. En juillet 2003, il est confirmé dans ses fonctions de Chef de Cabinet auprès de Laurette Onkelinx, cette fois affectée à la Justice.

Représentant de la Région wallonne au Conseil d’administration de Cockerill depuis juin 1995, dans celui de Meusinvest – où il est vice-président – depuis 1996, il est désigné en 1999 à la présidence de la nouvelle Société publique de Gestion de l’Eau (SPGE). Administrateur de la Société de gestion du circuit de Spa-Francorchamps (2003), de la Société régionale d’investissement, J-Cl. Marcourt détient aussi, dans le privé, un poste d’administrateur du Groupe Forrest International. Considéré comme un proche des milieux syndicaux, principalement de la FGTB wallonne, étiqueté de la mouvance liégeoise de Guy Mathot, Jean-Claude Marcourt cherche surtout à rallier l’ensemble des forces vives socialistes liégeoises autour d’un projet commun, quand il préside « le Forum liégeois de la rénovation » au sein du PS et quand il lance des États-Généraux du PS liégeois (automne 2003).

Lors de la formation du gouvernement wallon en juillet 2004, le conseiller de l’ombre entre dans la lumière quand il se voit confier les portefeuilles de l’Économie et de l’Emploi. Huitième extra-parlementaire à devenir ministre dans un gouvernement wallon, Jean-Claude Marcourt reçoit de surcroît le Commerce extérieur à partir d’octobre 2005, puis le Patrimoine à partir de juillet 2007. Entre-temps, l’homme de l’appareil a participé à son premier scrutin en octobre 2006 et a été élu conseiller communal à Liège (2.294 voix de préférence), mandat renouvelé en octobre 2012 (3.363 vp) et en octobre 2018 (2.261 vp).

Contribuant à la pacification de la Fédération liégeoise du PS, observateur actif dans le dossier de la sidérurgie liégeoise ballotée entre crise mondiale et décisions du groupe Mittal, le ministre Marcourt est surtout un des principaux initiateurs et le moteur du Plan Marshall. Mettant l’accent sur la simplification, le décloisonnement, la communication et surtout la créativité, souhaitant susciter l’émergence de projets et d’idées innovantes, il dépose un ambitieux plan stratégique « Création d’emplois et d’activités » (mai 2005) dont certains volets constituent les axes d’un plan mobilisateur, surnommé Marshall, en référence au plan adopté par le président américain Harry Truman pour aider à la reconstruction de l’Europe (1948-1952), même s’il ne s’agit pas du même mécanisme. Le « Plan d’actions prioritaires pour l’avenir wallon » conduit à l’émergence de pôles de compétitivité et à la restructuration d’un certain nombre d’outils économiques régionaux. Pérennisant la politique de clustering, le ministre de l’Économie charge par ailleurs une commission surnommée « Zénobe », composée de personnalités indépendantes, de fournir des conclusions destinées à nourrir le programme de la prochaine législature, en projetant la Wallonie à l’horizon 2020.

Tête de liste au scrutin européen du 7 juin 2009, Jean-Claude Marcourt (155.409 vp) assure trois eurodéputés au PS (29,1%), mais ne siège pas au Parlement européen où il est élu (remplacé par Marc Tarabella), car il est désigné dans le gouvernement wallon de Rudy Demotte comme vice-Président, ministre de l’Économie, du Commerce extérieur et de la Coordination des pôles de compétitivité. Porteur d’une double casquette, il est aussi ministre du côté du gouvernement de la Communauté, chargé de l’Enseignement supérieur : il entreprend un vaste programme de réforme dont la première partie, structurelle, occupe toute la législature. à l’automne 2013 entre en vigueur le « décret paysage » qui redéfinit l’enseignement supérieur et l’organisation académique des études, avec comme objectif principal de permettre aux étudiants de mieux étaler leurs études.

Du côté wallon, le « M. Marshall wallon » exerce d’importantes compétences au sein d’un gouvernement qui s’est ouvert au mouvement Écolo. La première conséquence est rapidement visible avec la création d’un 6e Pôle de compétitivité dans le cadre d’un Plan désormais nommé Marshall 2.vert. Comme dans la législature précédente, le ministre Marcourt tente de maximiser les efforts publics en vue d’assurer le redéploiement économique de la Wallonie. Un investissement de 2,75 milliards d’€ est annoncé. De multiples mesures et des dynamiques nouvelles sont lancées contribuant à créer de l’emploi et à aider les acteurs (aides directes aux entreprises, financement de chercheurs et de formations – Plan Langue –, création de zones d’activité économique, mesures visant à favoriser l’internationalisation des secteurs d’activités wallons, etc.). Sont encore mis en place Creative Wallonia qui a développé plusieurs projets, un Master Plan TIC Wallonie, terre d’excellence numérique, les projets NEXT-économie circulaire et Smart Park-économie d’énergie, tandis que les autorités wallonnes se préoccupent aussi de la question de la transmission d’entreprises, et de soutenir l’esprit d’entreprendre, l’économie sociale et les technologies nouvelles. Par contre, en fin de législature, deux projets portés par le ministre Marcourt ne passent pas la rampe parlementaire : le décret sur les implantations commerciales et le décret « expropriation d’entreprises ».

En 2011, quand l’Indien Mittal ferme la phase à chaud, la question de l’avenir de la sidérurgie liégeoise s’impose plus que jamais à l’agenda du ministre wallon qui explore de nombreuses pistes (appel à l’Europe, création d’une task force, mise en demeure, recherche d’outils juridiques et de repreneurs, élaboration d’un décret expropriation, « nationalisation », etc.) ; alors que le cdH refuse le décret « expropriation », l’idée de consulter l’Europe est venue trop tard ; finalement, l’année 2014 s’achève sur des négociations, en présence des syndicats, afin que soient trouvées les moins pires conditions d’une inéluctable restructuration.

Tête de liste PS dans la circonscription de Liège au scrutin régional du 25 mai 2014, Jean-Claude Marcourt se présente en fait pour la première fois à un rendez-vous électoral wallon. Avec 38.460 voix de préférence, il réalise le meilleur score tous partis confondus, en dépit de la montée en puissance du « PTB-Go ! », le PS liégeois (32,2%) envoyant cinq représentants à Namur (-1). Quand PS et cdH forment la nouvelle majorité wallonne (été 2014), Jean-Claude Marcourt retrouve un portefeuille dans le gouvernement présidé par Paul Magnette. Suite à la 6e réforme de l’état, la Wallonie dispose de nouvelles compétences et d’un budget global qui passe de 8,5 à 13 milliards d’€. Vice-Président du gouvernement wallon, Jean-Claude Marcourt est ministre de l’Économie, de l’Industrie, de l’Innovation et du Numérique. Du côté du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles présidé par Rudy Demotte, il reste en charge de l’Enseignement supérieur et obtient en plus la Recherche et les Médias. Cela n’empêche pas le mandataire de continuer à revendiquer la régionalisation de l’Enseignement, de la Culture et des autres compétences de la Communauté française, en tout cas de « remettre à plat les compétences entre francophones ».

En charge du nouveau Plan Marshall 4.0 (2,9 milliards € en 5 ans), le ministre wallon qui a tiré le bilan de Marshall 2.vert concentre désormais des centaines d’investissements et de projets davantage sur l’innovation et la formation. Il donne aussi de nouvelles impulsions en faisant en sorte d’améliorer les convergences entre la politique wallonne et la politique européenne, via la programmation 2014-2020 des fonds européens (Feder et Fonds social européen), un des axes structurants de la DPR (2,5 milliards €). Lancé au printemps 2015, ce Plan Marshall 4.0 est l’un des axes majeurs du gouvernement à majorité rouge romaine de Paul Magnette. Porteur du Small Business Act, un dispositif majeur en faveur des petites entreprises, le ministre Marcourt entend relever le défi du redressement économique wallon, de la transformation de son modèle industriel et de la création d’emplois en s’appuyant sur six pôles de compétitivité (Biowin, MecaTech, Skywin, GreenWin, Logistics in Wallonia, Walagrim). Depuis 2006, les différents Plans Marshall ont injecté plus d’un milliard € pour restructurer le tissu industriel, l’ouvrir aux nouvelles technologies (matériaux composites, impression en 3D, etc.) et aux marchés en croissance (biotechnologies, développement durable, aéronautique, etc.) ; les six pôles rassemblent à l’été 2017, 930 entreprises, dont 78 % de PME, dans des secteurs d’activité considérés comme l’avenir de la Wallonie. Insistant sur le concept d’économie circulaire (programme Next), le ministre entend ainsi rapatrier en Wallonie des productions qui ont quitté l’Europe. Conscient de l’importance de multiplier les dispositifs de formation pour soutenir les projets neufs et prometteurs, il choisit aussi d’accélérer la création de start-up et de promouvoir l’entrepreneuriat. S’emparant des nouvelles compétences transférées par la 6e réforme de l’état, le ministre fait voter le décret « implantations commerciales » (février 2015) ; à l’été 2016, il met en place le Prêt Coup de Pouce. Avec une attention soutenue en faveur de la numérisation de l’économie wallonne, le Conseil du Numérique est mis en place, ainsi que la plate-forme Digital Wallonia. Par ailleurs, d’importantes décisions continuent d’être prises pour amortir la fermeture de la sidérurgie liégeoise, notamment, tandis qu’un nouveau drame social et économique surprend la région avec l’annonce de la fermeture du site industriel de Caterpillar, à Charleroi (31 août 2016). Dès 2017, des zones franches sont créées, alors que le site de Caterpillar est acquis par la Région pour un € symbolique (mars 2017).

Alors qu’une série de projets de la majorité PS-cdH suscite certaines frictions, le président du cdH, Benoît Lutgen, lance un appel au changement, le 19 juin 2017, en dénonçant la gouvernance des socialistes. Depuis plusieurs mois, en effet, des affaires de ma-gouvernance (Nethys-Publifin, le Samusocial du bourgmestre bruxellois Yvan Mayeur, etc.) reviennent sans cesse au-devant de l’actualité médiatique. Le 28 juillet 2017, une motion de défiance constructive est adoptée au Parlement de Wallonie par une courte majorité alternative MR-cdH. Le gouvernement de Paul Magnette est renversé et remplacé par un gouvernement conduit par le libéral Willy Borsus. Il s’agit d’une première dans l’histoire politique de la Wallonie ; pour Jean-Claude Marcourt, cette décision met un terme à plus de 156 mois de présence, ininterrompue, dans un exécutif wallon, soit la plus longue présence ministérielle depuis la création des institutions wallonnes. Et toujours en charge de l’économie. Dans le contexte tendu du renversement de la majorité wallonne, les témoignages de tous bords sont nombreux pour rendre hommage au travail du père du Plan Marshall wallon (été 2017).

Privé de fonctions ministérielles à Namur, Jean-Claude Marcourt reste cependant ministre dans le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles où aucun changement n’intervient, en dépit de la volonté du cdH. Avant de quitter Namur, le ministre crée encore le chèque éco-circulaire, qui vient compléter le dispositif des chèques-entreprises (juillet 2017) ; le but est de rassembler en un guichet unique virtuel les aides de premier niveau en couvrant l’ensemble du cycle de vie d’un projet entrepreneurial, de la création à la transmission de l’entreprise, tout en simplifiant radicalement les processus de gestion de ces aides.

Parallèlement à la reprise politique de septembre est organisé le tout premier examen d’entrée imposé aux étudiants de médecine et dentisterie (8 septembre 2017) ; mesure prise par le ministre Marcourt en 2016 et adoptée par le Parlement (29 mars 2017), cet examen est destiné à régler définitivement le problème récurrent des numéros Inami octroyés au compte-gouttes par le fédéral ; fin novembre 2018, Jean-Claude Marcourt et Rudy Demotte envoient une longue missive (8 pages) au Premier ministre fédéral Charles Michel, rappelant tous les efforts consentis par la Fédération Wallonie-Bruxelles et dénonçant les nouvelles exigences de la ministre de la Santé, accusée de relancer la guerre des numéros Inami. Par ailleurs, après avoir accordé une augmentation des moyens pour l’enseignement supérieur, le ministre lance un nouveau financement pour le programme « Excellence of science » (EOS) et apporte une augmentation du budget recherche de 15%. Pour le ministre Marcourt, la Wallonie pourrait ainsi devenir la première Région d’Europe à atteindre l’objectif des 3% du PIB consacré à la recherche, conformément à la stratégie de Lisbonne. Ayant incité les télévisions locales à davantage de collaboration, il met en œuvre le dossier de la radio numérique. Jusqu’à la fin de la législature, le ministre s’attèle à la mise en œuvre du « décret paysage » et reste occupé par une autre réforme lancée en 2012, celle de l’allongement de la durée des études des enseignants (instituteurs et régents) de 3 à 5 ans. Prévue pour 2016, l’entrée en vigueur de la formation initiale des enseignants est reportée à septembre 2019, avec un allongement des études à 4 ans (2017). Finalement, c’est la ministre MR Valérie Glatigny qui l’appliquera lors de la rentrée scolaire de septembre 2023. Dans la dernière ligne droite de la législature 2014-2019, le ministre Marcourt arrache le décret relatif à la fusion des établissements universitaires privés, UCL et ULB (décembre 2018).

Occupant la dernière place sur la liste PS aux élections communales d’octobre 2018 (6e score du PS), J-Cl. Marcourt reste conseiller communal à Liège et devient le chef du groupe socialiste. Lors du scrutin wallon du 26 mai 2019, il confirme son statut de tête de liste en réalisant 28.807 voix de préférence, soit le meilleur score de la circonscription liégeoise tous partis confondus, réalisant à lui seul 5.000 voix de plus que tout le cdH, l’ancien partenaire de majorité. Néanmoins, le PS « liégeois » souffre des « affaires » et s’il conserve cinq représentants à Namur, il réalise son score le plus médiocre (28,43%) depuis la première élection directe des députés wallons, le 21 mai 1995, loin des 42% de 2004 par exemple. N’ayant pas caché son désir de devenir ministre-Président wallon, Jean-Claude Marcourt négocie la formation d’un gouvernement wallon (été 2019) et, quand se met en place la majorité arc-en-ciel, sous la présidence d’Elio Di Rupo, il est désigné au perchoir de l’assemblée wallonne, tout en recevant mission de poursuivre les négociations pour la formation du gouvernement fédéral, avec Paul Magnette.

Quand il remplace Christophe Collignon à la présidence du Parlement de Wallonie (13 septembre), Jean-Claude Marcourt devient le 19e titulaire de cette fonction, depuis le libéral Franz Janssens, alors président du Conseil régional wallon provisoire (en novembre 1974). En tant que président de l’assemblée, lui reviennent de plein droit la présidence de la Conférence des présidents de groupe au Parlement de Wallonie, la présidence du Bureau élargi, ainsi que la présidence d’une série de Commissions : Questions européennes, Coopération, Contrôle des dépenses électorales. Président du Comité mixte Assemblée nationale du Québec-Parlement de Wallonie, il siège encore au Conseil parlementaire interrégional, ainsi qu’à la Conférence des Assemblées législatives des Régions d’Europe (CALRE) ; il en devient le président en 2022. Il apporte aussi la contribution de la Wallonie au processus de consultation de la Conférence sur l’avenir de l’Europe (2020-2022).

Dès le début de la législature, en accord avec la plupart des chefs de groupe, Jean-Claude Marcourt contribue à la modification du Règlement du Parlement de Wallonie : abrogation de la notion de député empêché, avancement de la rentrée du Parlement au premier mercredi de septembre et amélioration de certaines modalités de contrôle du Gouvernement. Il introduit aussi le droit, pour l’auteur d’une pétition, d’être entendu par l’assemblée wallonne (septembre 2020) ; le 28 octobre 2020, il défend et fait adopter une proposition initialement déposée en 2016 par S. Hazée et H. Ryckmans, qui permet à l’assemblée wallonne de constituer, d’initiative ou à l’initiative des citoyens, des commissions délibératives mixtes composées de 10 parlementaires et de 30 citoyens tirés au sort pour débattre d’une problématique et élaborer des recommandations (ROI). 

Quand la pandémie de la Covid-19 nécessite des mesures d’urgence et que le Parlement de Wallonie accorde des pouvoirs spéciaux à son Gouvernement, il préside de plein droit la « Commission spéciale chargée de contrôler l’action du gouvernement wallon dans le cadre de la crise sanitaire de la Covid-19 » (15 avril-17 juin 2020). Il fait aussi adopter une série de mesures pour que soient assurés l’encadrement légal et le bon fonctionnement démocratique de toutes les structures publiques durant la période de confinement. Il est à nouveau le président de la « Commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie », dans ses différents aspects : sanitaires, économiques, financiers et sociaux. Cette Commission spéciale se réunit de juillet à novembre 2020. Il avait d’ailleurs été l’un des signataires des résolutions visant à créer ces Commissions.

Lors du 40e anniversaire du Parlement de Wallonie, peu après la pose de la première pierre de la nouvelle Maison des Parlementaires (octobre 2020), J-Cl. Marcourt « appelle la Wallonie à travailler, oser, inventer et entreprendre pour donner à la population les atouts pour vivre dignement et librement » et il se dit prêt « à veiller à ce que le Parlement de Wallonie, fort de ses prérogatives et conscient de ses devoirs, prenne pleinement sa part dans cette conquête ».

Après les pluies diluviennes de l’été 2021 qui ont frappé 209 des 262 communes de Wallonie, entraîné la mort de 39 personnes, provoqué des dégâts pour plusieurs milliards d’€ et transformé 100.000 personnes en sinistrés, une Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les causes et d’évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie est mise sur pied par le Parlement de Wallonie à la demande des chefs de groupe de tous les partis politiques. Dans l’histoire de l’assemblée wallonne, c’est la troisième fois qu’une telle Commission est créée. Du 2 septembre 2021 au 24 mars 2022, Jean-Claude Marcourt préside ses 26 réunions et 62 auditions, et contribue à la rédaction des 161 recommandations qui sont adoptées, le 31 mars 2022, par tous les députés wallons, à l’exception de ceux du PTB.

Le 9 mars 2022, à l’ouverture de la séance plénière du Parlement de Wallonie, son président condamne solennellement « l’agression militaire menée par la Russie en Ukraine ». Par ailleurs, avec ses collègues Gwenaëlle Grovonius (PS), Yves Evrard (MR), Rachel Sobry (MR), Jean-Philippe Florent (écolo) et Hélène Ryckmans (écolo), il fait adopter une proposition de résolution relative à la contribution du Parlement de Wallonie au programme de travail de la Commission européenne pour l’année 2023 dans le cadre du projet « Contribution des débats politiques au sein des parlements régionaux » du Comité européen des régions (4 mai 2022). Il porte encore le texte qui met en place une commission permanente destinée à renforcer le contrôle sur les budgets et les comptes du Parlement de Wallonie, au moment de l’affaire dite du greffier (novembre 2022). Le 21 décembre 2022, il est néanmoins emporté dans une tourmente médiatique qui le vise de plus en plus personnellement. Contraint de quitter sa fonction de président, il entraîne avec lui le Bureau du Parlement wallon dans une démission collective. 

Dans le dossier Nethys-Publifin et de son principal dirigeant Stéphane Moreau, en 2017, la presse avait prêté à Jean-Claude Marcourt un rôle indirect dans le contrôle politique de Nethys en raison de ses responsabilités à la tête des instances provinciales socialistes. Dans ses conclusions, la Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner la transparence et le fonctionnement du Groupe « Publifin » avait quant à elle épinglé un déficit de contrôle de sa part (juillet 2017). Dans le dossier du dépassement des dépenses de la Maison des Parlementaires et des expansions du Parlement de Wallonie, il n’y a pas de Commission d’enquête, mais à nouveau la presse pointe le manque de vigilance et de contrôle des présidents successifs et de l’ensemble des membres du bureau de l’assemblée wallonne.

A l’automne 2023, quand s’opère la scission du groupe Enodia, ex Nethys, Publifin et Tecteo, deux nouvelles structures indépendantes voient le jour, l’intercommunale Enodia, d’une part, Resa Holding de l’autre ; dans la nouvelle structure industrielle publique TransEnergie chargée d’accélérer la transition énergétique, J-Cl. Marcourt devient administrateur.

Achevant la législature wallonne, le député wallon annonce, dès la fin novembre 2023, mettre un terme à sa carrière parlementaire, n’étant plus candidat lors du triple scrutin du 9 juin 2024. 

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Liège (2006-2024)
Ministre wallon (2004-2009)
Député européen (2009)
Ministre wallon (2009-2014) et ministre communautaire (2009-2014)
Député wallon (2014)
Ministre wallon (2014-2017) et ministre communautaire (2014-2019)
Député wallon (2019-2024)
19e Président du Parlement de Wallonie : 2019-2022*

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 408-411
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024), dont Le Soir, 6 juin 2015, 14 février 2016, 27 août 2016, 16 février 2017, 31 juillet 2017, 28 novembre 2018, 22 avril 2019, 13 et 14 décembre 2022, 30 novembre 2023
L’Almanach 2013-2014 : 5 ans d’Olivier, cfr http://gouvernement.wallonie.be/sites/default/files/
nodes/story/6275-webplaquette201314def148-5x210mmcmjn.pdf    
https://www.parlement-wallonie.be/mise-en-place-dune-commission-denquete-parlementaire-2
https://clusters.wallonie.be/federateur/fr/ligne-du-temps-chaine-de-valeurs/liste-des-poles-de-competitivite

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)