Busquin Philippe

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Feluy 6/01/1941

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995
Ministre wallon : 1981-1985 ; 1988

Licencié en Physique de l’Université libre de Bruxelles (1962), professeur à l’École normale de Nivelles et assistant en Médecine à l’Université libre de Bruxelles (1962-1977), diplômé en Philosophie (1970) et porteur d’une licence spéciale en Environnement (1976), militant socialiste, syndical et wallon, il est élu conseiller provincial socialiste du Hainaut en 1974, puis conseiller communal de Seneffe (1976) et devient d’emblée Premier échevin, en charge des Travaux publics (1977-1982). Président du Bureau économique du Hainaut, il accède brièvement à la Députation permanente du Hainaut (1977-1978) et est désigné à la présidence de l’Institut des Radioéléments de Fleurus. C’est cependant à la Chambre des représentants qu’il va accomplir l’essentiel de sa carrière.

Député de l’arrondissement de Charleroi élu en 1978, il peut d’emblée mettre en application une partie du programme du Mouvement populaire wallon où il avait milité au début des années soixante. Représentant du PS au Conseil économique régional de Wallonie (1980-1983), le député vote les lois d’août 1980 et participe aux travaux du nouveau Conseil régional wallon, où il siègera durant quinze ans (1980-1995).

En octobre 1980, il se voit confier ses premières responsabilités ministérielles : au sein du gouvernement belge, il est ministre francophone de l’Éducation nationale (1980-1981) et, à ce titre, est membre de l’Exécutif de la Communauté française ; il attache son nom au décret sur les radios libres. En 1981, il hérite de surcroît du portefeuille du ministère de l’Intérieur.

Ministre du Budget et de l’Énergie dans le premier gouvernement wallon autonome (1981-1985), il met l’accent sur les économies d’énergie, impose aux fournisseurs d’énergie des livraisons garanties minimales (« minimelec ») et préserve les finances wallonnes des nouveaux obstacles mis sur sa route. Après un passage dans l’opposition à tous les niveaux de pouvoir où il exerce un mandat, Ph. Busquin retrouve brièvement un ministère wallon, en charge de l’Économie, des PME et de l’Emploi (1988), avant d’être aspiré dans le gouvernement Martens VIII, en charge des Affaires sociales (1988-1992). À son actif, réforme de la loi sur les mutuelles, réforme de l’Ordre des médecins, révision du contrôle de l’Inami, informatisation de la Sécurité sociale et surtout gestion de son déficit et lutte contre les abus. La détermination d’un ministre attentif à la prospective et à la dimension européenne conduira certains à l’affubler du surnom d’Indiana Jones (ou Indiana Busk) des finances publiques.

La décision de Guy Spitaels de présider le gouvernement wallon propulse Philippe Busquin à la tête du PS (1992-1999). Il lui reviendra notamment de négocier les majorités gouvernementales en 1992, 1995 et 1999, d’encadrer la réforme de l’État de 1993, et de faire face aux rebondissements judiciaires de multiples affaires qui touchent alors des mandataires socialistes. Durant l’été 1992, il propose aussi un plan ambitieux et novateur pour l’École officielle, qui renverse un certain nombre de tabous.

Ministre d’État (1992), vice-président de l’Internationale socialiste (1992), bourgmestre de Seneffe (1995-1999), Ph. Busquin quitte la Chambre (1979-1995) pour le Sénat (1995-1999) : il réalise alors le meilleur score du collège français. Après avoir notamment mis La Wallonie en projets, il opte pour le Parlement européen. Élu eurodéputé (1999), il devient Commissaire européen, en charge de la Recherche scientifique dans l’équipe Prodi (1999-2004). Il occupe ainsi une fonction fondamentalement politique et stratégiquement importante pour une Europe désireuse de rester à la pointe de l’évolution et de disposer d’un potentiel de recherche comparable aux États-Unis. « La recherche, c’est le moteur du développement économique et de la croissance ».

En 2004, Ph. Busquin devient député européen et est membre de la Commission de l’Industrie, de la Recherche et de l’Énergie du Parlement européen (2004-2009). Président du comité de gestion de l’Institut géographique national (2004), membre de l’Office scientifique et technologique du Parlement européen, président de l’Institut des Radioéléments (2007), il publie, avec François Louis, un ouvrage intitulé Le déclin de l’empire scientifique européen (2005). Président de la Commission « Recherche » de l’Institut Émile Vandervelde, son expérience européenne n’est pas étrangère à l’éclosion d’un Plan Marshall qui met l’accent sur des pôles de compétitivité.

De retour sur le plan communal et régional, il retrouve la fonction de bourgmestre de Seneffe après le scrutin de 2006, préside le Groupe Wallonie-Bruxelles (2007-2008) et accepte de se présenter, en 2009, à la fois au scrutin européen et aux élections régionales dans la circonscription de Charleroi, afin de soutenir la liste PS conduite par Paul Magnette. Trente et un ans après sa première élection comme député, Ph. Busquin demeure une machine à voix et permet au PS de décrocher un 5e fauteuil à Namur. Prônant le rajeunissement des mandataires, il renonce à exercer ce mandat de député wallon qui revient à Serdar Kilic. Il met un terme définitif à sa carrière politique en renonçant à se représenter au scrutin communal de 2012 à Seneffe. Il reste cependant fort actif sur le plan européen, belge et wallon, en raison de son expertise en matière d’innovations et de recherches scientifiques ; il préside divers organismes et associations.

 

Mandats politiques

Conseiller provincial du Hainaut (1974-1978)
Conseiller communal de Seneffe (1977-2012)
Échevin (1977-1982)
Député permanent du Hainaut (1977-1978)
Député (1979-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1995)
Ministre belge (1980-1981)
ministre de l’Exécutif de la Communauté française (1980-1981)
Ministre de l’Exécutif régional wallon (1981-1985, 1988)
Ministre (1988-1992)
Ministre d’État (1992)
Bourgmestre (1995-1999)
Sénateur (1995-1999)
Député européen (1999)
Commissaire européen (1999-2004)
Bourgmestre (2006-2012)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 79-84