Coëme Guy
Politique, Député wallon, Ministre wallon
Bettincourt 21/08/1946
Député wallon : 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991 ; 1992-1995
Ministre wallon : 1981 ; 1988
6e Ministre-Président wallon : 1988
Licencié en Sciences politiques de l’Université de Liège (1968), attaché auprès du bureau politique du PSB (1970-1974), conseiller communal de Waremme élu en 1970, Guy Coëme devient immédiatement échevin en charge de la Jeunesse, de la Culture et du Troisième Âge (1971-1974). Dans le même temps, il est élu au Conseil provincial de Liège et quand il est désigné député permanent, il renonce à son mandat scabinal (1974). Pendant sept ans, il est en charge de l’enseignement provincial liégeois (1974-1980). Président de la Société de Développement régional de Wallonie (1978), Guy Coëme participe à la création de la Société régionale d’Investissement pour la Wallonie (SRIW), dont il devient administrateur (1979-1980). Par ailleurs, il est le représentant du Conseil provincial de Liège au Conseil économique régional de Wallonie (1975-1980).
Choisi par Guy Spitaels, il abandonne le niveau provincial pour le niveau régional quand il remplace Élie Deworme au poste de Secrétaire d’État aux Affaires wallonnes au sein des 4e et 5e Exécutifs de la Région wallonne (1981). Il est le premier extra-parlementaire à être désigné à une fonction ministérielle wallonne.
Élu député de l’arrondissement de Huy-Waremme en 1981, il va siéger de manière ininterrompue au Conseil régional wallon ainsi qu’au Conseil de la Communauté française et à la Chambre des représentants, jusqu’en juin 1995. Proportionnellement, les résultats électoraux de Guy Coëme sont régulièrement les meilleurs du pays wallon.
À Waremme, redevenu échevin en 1983, il succède à Edmond Leburton en 1987, à la tête de la commune. Président du Comité permanent des Fédérations wallonnes du PS (1983-1988) et, de facto, vice-président du PS, Guy Coëme devient le ministre-Président du nouvel exécutif wallon, durant toute la période nécessaire à l’émergence d’un gouvernement national, soit 96 jours (3 février-9 mai 1988). Dans l’équipe Martens VIII, il est ministre de la Défense nationale (1988-1992), et le tout premier socialiste wallon à qui est confiée cette compétence. Dans un contexte international nouveau, il va imposer une vraie cure d’amaigrissement aux forces armées belges.
En 1992, G. Coëme devient vice-Premier ministre et ministre des Communications et des Entreprises publiques dans le gouvernement Dehaene ; il est le chef de file du PS.
Mis en cause dans le dossier judiciaire relatif au contrat d’achat de 46 hélicoptères Agusta en 1988, le vice-premier ministre Guy Coëme se résout à démissionner en janvier 1994, entraînant à sa suite Guy Spitaels et Guy Mathot. En raison de son statut au moment des faits qui lui sont reprochés, il est envoyé d’office en Cassation, première du genre hormis le cas du général-baron Chazal, ministre de la Guerre, pour cause de duel avec un député ; c’était en 1865. Les noms d’Agusta et d’Inusop vont désormais mobiliser le temps de G. Coëme qui a pu conserver ses mandats parlementaires, et retrouver son mandat de bourgmestre (1994). Lors des scrutins de 1994 et 1995, il n’est pas sanctionné par l’électeur et il opte pour la Chambre fédérale.
Condamné dans le procès Inusop (1996), il doit cette fois renoncer à tous ses mandats politiques. En 2000, la Cour européenne des droits de l’homme estimera que l’arrêt rendu dans l’affaire Inusop était inéquitable. Entre-temps, la Cour de Cassation a jugé dans Agusta-Dassault, et le volet « Carapace ». Acquitté dans le volet Agusta, G. Coëme est condamné dans le volet Dassault (deux ans avec sursis et cinq ans d’inéligibilité). En 2005, la Cour de Strasbourg rejettera son recours dans cette affaire.
Écarté de la vie politique, il rebondit comme employé de l’asbl April, l’Association de Promotion des Intercommunales liégeoises (1996) avant de créer sa propre société de consultance, Canyon consulting. Administrateur-délégué de l’April (1997-2007), il attend avec impatience le moment où il pourra revenir en politique. Le scrutin régional de juin 2004 montre qu’il n’a rien perdu de sa popularité dans son arrondissement de Huy-Waremme. Suppléant, il ne siège pas à Namur. Son retour n’est effectif qu’en 2006, moment où il retrouve l’hôtel de ville de Waremme. Bourgmestre de Waremme (2006-2012), il est aussi élu député fédéral dans la circonscription provinciale liégeoise en 2007, et réélu en juin 2010. Il ne se présente pas au scrutin communal d’octobre 2012 et annonce dans le même temps qu’il met un terme à sa carrière politique en démissionnant de son mandat de député fédéral (remplacé par Christophe Lacroix).
Sources
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 104-108 – Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Mandats politiques
Conseiller communal de Waremme (1971-1996)
Échevin (1971-1974)
Conseiller provincial de Liège (1971-1981)
Député permanent (1974-1981)
Membre de l’Exécutif régional wallon (1981)
Député (1981-1995)
Membre du Conseil régional wallon (1981-1995)
Échevin (1983-1987)
Bourgmestre (1987-1988, 1994-1996)
Ministre-Président de l’Exécutif régional wallon (1988)
Ministre (1988-1994)
Vice-Premier ministre (1992-1994)
Député fédéral (1995-1996)
Conseiller communal (2006-2012
Bourgmestre (2006-2012)
Député fédéral (2007-2012)
Institut Destrée, Paul Delforge