Moreau Robert
Politique, Député wallon, Ministre wallon
Tulle (France) 20/05/1915, Montigny-le-Tilleul 23/07/2006
Député wallon : 1980-1981
Ministre wallon : 1974-1977
Fils d’un syndicaliste actif et petit-fils d’un des fondateurs de la Maison du Peuple de Marcinelle, Robert Moreau est âgé de 14 ans quand il commence à travailler comme garçon de course aux ACEC de Charleroi, tout en complétant sa formation par des cours du soir. Employé toujours aux ACEC mais cette fois dans un bureau de dessin (1937), il y est également un actif syndicaliste. Membre du Mouvement syndical unifié d’André Renard (1943), permanent (1945), secrétaire régional FGTB à Charleroi (1947) il devient secrétaire provincial du Hainaut (1957-1962). Secrétaire national adjoint d’A. Renard (1954), Robert Moreau représente la Wallonie auprès de la direction de la fédération syndicale.
Secrétaire du Comité des Régionales wallonnes de la FGTB lors des grèves wallonnes de l’hiver ’60-’61, il démissionne de son mandat national à la FGTB et devient secrétaire du groupe syndical du Mouvement populaire wallon (avril 1961-décembre 1963), et l’un des bras droits d’A. Renard. Après le décès du leader wallon, R. Moreau opte pour l’action politique, démissionne du PSB et fonde le Front wallon pour l’Unité et la Liberté de la Wallonie (janvier 1964). Quelques mois plus tard, Robert Moreau parvient à se faire élire député dans l’arrondissement de Charleroi et, avec François Perin à Liège, est le premier parlementaire élu sur base d’un programme exclusivement wallon (1965). Co-fondateur du Parti wallon (1965) puis du Rassemblement wallon (1968), R. Moreau est régulièrement reconduit à la Chambre jusqu’en 1981.
Secrétaire général, puis président de la régionale de Charleroi du RW (1968-1980), le député Moreau vote à la carte les nouvelles dispositions de la Constitution (décembre 1970), non sans avoir adopté le projet de décentralisation économique de Freddy Terwagne (juillet).
En mars 1974, le RW quitte l’opposition pour soutenir le gouvernement Tindemans et surtout entamer le processus de régionalisation, même préparatoire. Lorsque François Perin est désigné comme ministre des Réformes institutionnelles et quitte de facto la présidence du Rassemblement wallon, c’est Robert Moreau qui fait office de président fédéral intérimaire (juin-octobre 1974). Après avoir adopté la loi de régionalisation préparatoire (1er août 1974), il est appelé à son tour à exercer des fonctions ministérielles. Membre du Comité ministériel des Affaires wallonnes présidé par Alfred Califice, il est Secrétaire d’État aux Affaires sociales wallonnes (4 octobre 1974-8 décembre 1976). Il convient d’observer que les affaires sociales ne figuraient pas dans la liste des matières « régionalisables » fixées par le groupe des XXVIII en 1969. De plus, le Comité ministériel des Affaires flamandes n’a pas d’équivalent dans cette compétence. Quand le ministre Perin démissionne en décembre 1976, R. Moreau est promu ministre des Pensions et des Affaires sociales wallonnes (8 décembre 1976-6 mars 1977). Son mandat est de courte durée : le 6 mars, les ministres Rassemblement wallon sont défenestrés par le Premier ministre qui, quelques jours plus tard, jette le gant, provoquant des élections anticipées.
Durant le printemps et l’été 1980, il joue son rôle de membre de l’opposition et rejette les propositions de lois portant sur la réforme de l’État. Lors du vote à la Chambre (4 août), fidèle à la position du RW, il vote contre les lois qui donnent pourtant naissance au pouvoir politique régional wallon. Néanmoins, il s’en vient siéger à Wépion, lorsque le nouveau Conseil régional wallon se réunit pour la première fois le 15 octobre 1980. Il participe à ses travaux durant les quelques mois qui séparent des élections de novembre 1981, où il n’est plus candidat.
En froid avec les dirigeants du Rassemblement wallon, R. Moreau quitte toutes ses fonctions et rallie le PS en 1982, retrouvant sa famille politique originelle. Auteur de plusieurs ouvrages sur le Mouvement wallon et sur son action militante, il défend l’idée d’un projet de Constitution wallonne : il la développe au sein de l’Institut Jules Destrée, dont il a été longtemps administrateur, partageant une vraie amitié avec Maurice Bologne et Aimée Lemaire. Il a également lancé la réflexion qui a conduit à la démarche des congrès La Wallonie au futur.
Mandats politiques
Député (1965-1981)
Secrétaire d’État aux Affaires sociales wallonnes (1974-1977)
Membre du Comité ministériel des Affaires wallonnes (1974-1977)
Ministre (1977)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1981)
Sources
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 452-453 - Robert MOREAU, Pas une de plus ! Du Mouvement populaire wallon à l’État fédéral (1963-1993), Charleroi, Institut Destrée, 2000
© Institut Destrée, Paul Delforge
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