© Le Parlement de Wallonie

Salvi Véronique

Politique, Député wallon

Monceau-sur-Sambre 19/04/1973

Députée wallonne : 2009-2013* ; 2014-2019

Petite-fille d’Italiens venus travailler dans les mines wallonnes, Véronique Salvi a conservé la fibre sociale de son grand-père, cofondateur de l’Association chrétienne des travailleurs italiens à Charleroi. Après des humanités classiques au Collège du Sacré-Cœur à Charleroi, elle entreprend des études en Sciences politiques à l’Université catholique de Louvain, tout en poursuivant ses activités dans les mouvements de jeunesse. C’est d’ailleurs à ce titre qu’en 1992, elle siège au Conseil d’administration des Mutualités chrétiennes. À peine licenciée en Sciences politiques (1995), elle devient assistante auprès d’Anne-Marie Corbisier, alors présidente du Parlement de la Communauté française.

Candidate au scrutin régional wallon du 13 juin 1999, Véronique Salvi est élue pour la première fois en octobre 2000 en tant que conseillère communale de Charleroi, tout en restant l’attachée parlementaire d’Anne-Marie Corbisier. Avec le départ annoncé de Philippe Maystadt vers de hautes fonctions européennes, elle représente la relève du PSC dans l’arrondissement de Charleroi. Présente lors des scrutins fédéral du 18 mai 2003 (4e suppléante, 2.436 vp) et régional du 13 juin 2004 (2e suppléante 2.333 vp), elle fait de plus en plus entendre sa voix lors des réunions du conseil communal carolorégien. Avec le libéral Olivier Chastel et l’Écolo Xavier Desgain, elle participe à l’assaut mené contre la citadelle socialiste, contribue à faire éclater les dossiers dits de la Carolo et de l’ICDI, et à la démission de plusieurs échevins PS. Choisie dès 2005 pour emmener la liste cdH aux élections communales de 2006, cheffe de groupe dès mars 2006, elle doit aussi faire face à une crise interne au cdH. En octobre 2006, elle réussit son pari : avec six élus, le cdH réalise un résultat historique à Charleroi et parvient, pour la première fois depuis la fusion des communes, à forcer les portes du Collège. Le PS n’a plus de majorité absolue et Véronique Salvi a rassemblé sur son nom 4.219 voix de préférence.

Cheffe du groupe cdH au Conseil communal toujours, Véronique Salvi prête serment de députée fédérale en janvier 2007. Elle bénéficie en effet de la démission de Jean-Jacques Viseur, député et échevin des Finances qui deviendra bourgmestre de Charleroi en juin. À la même époque (juin 2007), troisième candidate (14.647 vp) et 1ère suppléante (7.643 vp) sur la liste cdH à la Chambre aux élections fédérales, V. Salvi confirme son mandat de députée fédérale et sa popularité, le cdH décrochant trois sièges dans la circonscription du Hainaut. S’efforçant de servir de relais pour les dossiers carolos au niveau fédéral, elle conserve un regard critique sur la gestion communale en proie à de multiples difficultés.

Membre du Conseil supérieur de l’Audiovisuel (2002-2006), administratrice du Palais des Beaux-Arts de Charleroi (2002-2007), vice-présidente de la Régie communale autonome de Charleroi (2002-2006), administratrice de l’asbl Samara (2000-2007), elle est aussi administratrice (2002-2018) puis vice-présidente (2007-2018) de l’intercommunale de santé publique du Pays de Charleroi (ISPPC) et de Charleroi-Danses (2002-). Tête de liste le 7 juin 2009 lors du scrutin régional wallon, elle contribue à maintenir le cdH au-dessus de la barre des 12% et réunit 7.785 voix sur son nom dans la circonscription de Charleroi. Elle obtient ainsi le droit de siéger au Parlement wallon, quittant la Chambre fédérale (remplacée par Hélène Couplet-Clément) pour Namur. Durant la courte période de formation des majorités, elle occupe la présidence du Parlement de la Communauté française Wallonie-Bruxelles (de juin à juillet 2009), avant de devenir secrétaire du Bureau et membre du Bureau du Parlement wallon (2009-2014), dans une majorité PS-cdH-Ecolo. Membre de la Commission des Affaires générales, de la Commission de la Santé, de la Commission conjointe sur les Signes convictionnels, et du Comité « Mémoire et Démocratie », elle retrouve les travées d’une assemblée où elle avait commencé comme assistante parlementaire dix ans plus tôt.

Attentive aux dossiers carolorégiens (comme Citta Verde, métro, Palais des Beaux-Arts, etc.), elle a fort à faire avec le président cdH de la commission communale de l’enseignement quand est débattue la question de l’interdiction du voile à l’école (printemps 2010). à Bruxelles, elle « ferraille » aussi régulièrement avec Fadila Laanan afin que Charleroi soit traitée de manière équitable en matière de financement des institutions culturelles.

Troisième effective aux élections fédérales anticipées du 23 juin 2010, Véronique Salvi ne rassemble plus que 8.582 vp, le cdH perdant un siège. Elle reste cependant très présente sur le terrain et quand Jean-Jacques Viseur officialise sa démission de bourgmestre de Charleroi en février 2012, et finalement celle de tout le collège, elle ne lui succède pas à la tête de la ville de Charleroi, mais hérite de l’échevinat en charge de la Gestion des ressources humaines. Malgré le décret spécial wallon sur le cumul récemment adopté (décembre 2010), mais dont les dispositions n’entrent en vigueur qu’après le scrutin de mai 2014, elle conserve son mandat wallon. En octobre 2012, tête d’une liste cdH qui a connu de nombreux changements par rapport à 2006, elle confirme le résultat d’ensemble de 2006 (6 sièges) et se rassure sur sa popularité personnelle malgré une légère baisse (3.456 vp, mais 4e score tous partis confondus). Confirmant l’accord de majorité PS, MR et cdH, elle décroche un mandat d’échevin, en charge de la Petite Enfance, des Ressources humaines et de la Personne handicapée dans le collège présidé par Paul Magnette. Comme elle s’y est engagée, elle abandonne alors son mandat à Namur à son suppléant, l’ancien échevin carolo Antoine Tanzilli ; la passation de témoin se déroule en février 2013, la députée ayant souhaité achever un dossier à Namur, en l’occurrence l’adoption d’une résolution sur le déploiement des écrans LED.

Présidente du Centre régional d’Intégration de Charleroi (CRIC), Véronique Salvi relève le défi d’emmener la liste cdH au scrutin régional wallon du 25 mai 2014. Sachant que le cumul est désormais interdit et qu’il n’y a plus de député fédéral cdH à Charleroi depuis 2009, elle se doit de réaliser un score exceptionnel pour que le taux de pénétration lui permette d’exercer conjointement ses mandats d’échevine et de députée wallonne. Troisième score de l’arrondissement de Charleroi (6.504 vp), elle décroche certes un mandat wallon, mais le cdH est encore en recul (-2,8%), sous les 10%, et le taux de pénétration est insuffisant pour que Véronique Salvi puisse prétendre au cumul de ses mandats. Optant pour Namur, elle se dit échevine empêchée et conserve son siège de conseillère communale, quand elle prête à nouveau serment au Parlement wallon. Mohamed Fekrioui lui succède dans le collège carolorégien. Elle devient cheffe de groupe cdH au Conseil communal (2014-2018), ainsi qu’au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles quand M-M. Schyns devient Ministre de l’Éducation en remplacement de Joëlle Milquet (avril 2016). Fin 2016, avec Paul Magnette, elle convainc la ministre de la Culture de débloquer un montant exceptionnel d’un million d’€ pour la culture à Charleroi.

Membre de la Commission Action sociale-Santé-Travaux publics, de la Commission Affaires générales-Relations internationales et du Comité « Mémoire-Démocratie », la députée wallonne de la majorité – qu’elle soit avec les socialistes jusqu’à l’été 2017 ou avec les libéraux ensuite – siège aussi au sein de la Commission du Renouveau démocratique jusqu’au printemps 2016. Bien avant l’affaire Weinstein et la mobilisation qui s’en est suivie, elle s’attache à renforcer la législation pour lutter contre toutes formes de harcèlement. Avec Christie Morreale, Hélène Ryckmans et Véronique Bonni, elle dépose aussi une motion qui vise à « soutenir les centres de planning dans la distribution des contraceptifs d’urgence, même en l’absence d’un médecin ». Par ailleurs, elle intervient à de multiples reprises, sous la forme de questions écrites et orales, ou par le dépôt de textes de propositions de décret ou de résolution. Ainsi, est-elle notamment préoccupée par la disparition du Thalys wallon, des questions de mobilité dans le pays de Charleroi (y compris les nuisances sonores), l’égalité homme-femme, le sort des travailleurs de Caterpillar, les urnes funéraires, le sort des « bébés parqués », ou l’amélioration de la santé en prison.

Chargée d’un rapport sur ce dernier sujet en 2015, à la demande du ministre Maxime Prévot, la députée wallonne part à la découverte du milieu carcéral, multiplie les rencontres et établit un rapport qui pose un diagnostic et identifie une série de solutions : un projet de résolution reprenant 27 pistes est adopté à la mi-juin 2017, majorité contre opposition, peu avant l’appel de Benoît Lutgen à se démarquer des socialistes… Mais juste avant la sortie du président du cdH, Véronique Salvi est aussi à la manœuvre en plénière, à Namur, pour défendre le ministre Prévot contre les attaques ciblées de la FGTB wallonne (Thierry Bodson) et de Solidaris (J-P. Labille) à l’égard de la nouvelle AVIQ et des lenteurs dans les dossiers sociaux et de santé… (14 juin 2017).

Dans le dossier CETA, V. Salvi vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 où le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la mini-crise internationale qui s’en est suivi, elle figure parmi les 58 députés wallons qui valident le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016).

Quant à l’appel du 19 juin 2017 de B. Lutgen, qui invitait à mettre un terme à toute gouvernance avec les socialistes, Véronique Salvi le soutient et elle fait partie des 38 députés cdH et MR qui votent, le 28 juillet, la motion de défiance constructive qui scelle le sort du gouvernement de Paul Magnette et donne naissance au gouvernement de Willy Borsus. Auteure d’une proposition de décret visant l’interdiction d’élevage d’animaux à fourrure en Wallonie, elle adopte encore une série de dispositions en matière de bien-être animal, compétence nouvellement transférée aux régions à la suite de la 6e réforme de l’État : avec le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable (18 mai 2017) et le Code wallon du bien-être animal, projet porté par le ministre di Antonio (3 octobre 2018), le législateur quasi unanime (67 sur 69) fait de la Wallonie une région pionnière. Avec Mathilde Vandorpe (cdH) et Véronique Durenne (MR), Véronique Salvi fait aussi adopter la création d’une commission technique « Revalidation » commune à la branche « Bien-être et Santé » et à la branche « Handicap » au sein de l’Agence wallonne de la santé, de la protection sociale, du handicap et des familles (30 janvier 2019).

Alors que la direction du cdH tend à droite et que certains désaccords internes apparaissent au sein du cdH carolo, Véronique Salvi – souvent citée pour occuper une fonction ministérielle, mais jamais appelée – annonce, en septembre 2017, son retrait de la vie politique à l’horizon 2018-2019, évoquant des raisons familiales. Elle accepte encore d’occuper la toute dernière place des suppléants, lors du scrutin régional wallon du 26 mai 2019 (1.700 vp, 3e score des cdH), dans la « nouvelle » circonscription de Charleroi-Thuin. Mais la page politique est définitivement tournée, « sans regrets. Sans amertume ».

Depuis mai 2020, engagée par l’Université catholique de Louvain, elle prospecte la province du Hainaut pour y renforcer la présence de l’université. Collaborant à la Haute école Louvain en Hainaut (Helha), elle dispense un cours de communication politique à l’Ihecs à Bruxelles.

 

Mandats politiques

Conseillère communale à Charleroi (2001-2018)
Députée fédérale (2007-2009)
Députée wallonne (2009-02/2013)
Échevine (2012-2014)
Députée wallonne (2014-2019)
Echevine empêchée (2014-2018)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-12/2023), dont La Libre, 10 août 2023, p. 6-7 
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2021)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2009 à 2019, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures

 

 

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