Simonis Eugène

Culture, Sculpture

Liège 11/07/1810, Bruxelles 11/07/1882

La statue de Godefroid de Bouillon est l’une des curiosités de Bruxelles. Sur son socle en plein milieu de la place Royale, l’œuvre n’échappe à personne. Son auteur paraît nettement plus discret, bien qu’en ce XIXe siècle bouillonnant Eugène Simonis réalisa une carrière remarquable.
Comme son ami Louis Jehotte, Eugène Simonis suit les cours de F-J. Dewandre à l’Académie de Liège. Bénéficiant d’une bourse de la Fondation Darchis, le jeune homme fait le voyage en Italie (Florence et Rome) et est aussi élève de Mathieu Kessels, l’artiste originaire de Maastricht étant lui-même l’élève du Danois Thorwaldsen, grand représentant du néo-classique.

Contrairement à Jehotte qui part faire carrière à l’Académie de Bruxelles, Simonis rejette la nomination qui lui est proposée comme professeur à l’Académie de Liège qui vient d’être réorganisée ; il a la possibilité de remplacer son ancien maître, F-J. Dewandre décédé, mais il refuse pour pouvoir exécuter des travaux qui lui sont commandés principalement à Bruxelles. Le sculpteur wallon va désormais animer l’école de sculpture bruxelloise, acceptant plus tard de devenir le directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1863-1877), tout en donnant le cours de composition historique et d'expression dont Jehotte avait été le titulaire. Entre-temps, il a réalisé une grosse part de la Colonne du Congrès, le fronton du Théâtre de la Monnaie, de nombreuses statues au Palais des Académies, le monument au chanoine Triest à Sainte-Gudule.

Réalisé en 1848, son Godefroid de Bouillon est son œuvre majeure, considérée par des critiques comme nettement en avance sur son temps. Il appose cependant sa signature sur d’autres monuments comme celui d’André Dumont, à Liège (1866) ou de Léopold Ier, devant l’ancienne gare de Mons (1875). Travaillant le plâtre, le marbre, le bronze ou la pierre de France, Simonis ne se contente pas d’exécuter des œuvres monumentales ; ses bustes sont nombreux représentants des proches ou des personnalités célèbres, voire les deux avec un buste d’Henri-Joseph Orban, son beau-père, par ailleurs père de Walthère Frère-Orban.

 

Sources

Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 150-151
Jacques STIENNON, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 1995
Edmond MARCHAL, dans Biographie nationale, t. XXII, col. 572-579
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 392
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 565-566