Les échasseurs namurois

Le folklore trouve souvent ses origines dans des manifestations ancestrales, dont les représentations actuelles conservent le caractère authentique et populaire. Parmi ces acteurs, les échasseurs namurois perpétuent une tradition attestée dès 1411. 

Selon l’historien wallon Félix Rousseau, l’origine des échasseurs vient de la nécessité de se déplacer dans Namur quand les crues inondaient les rues au moyen-âge. Ayant pris cette habitude, les Namurois ont par la suite utilisé les échasses pour se défier entre quartiers et des représentations de combats étaient offertes aux grands personnages en visite.

Parmi les équipes participant aux joutes se trouvent déjà les Mélans, de la vieille ville, et les Avresses, provenant d’au-delà des murs, qui constituent toujours les groupes actifs aujourd’hui. Leurs couleurs, le jaune et noir des Mélans et le rouge et blanc des Avresses, apparaissent dès le XVIe siècle.

À la suite d’incidents, les autorités ont tenté plusieurs fois d’interdire les combats qui pouvaient troubler l’ordre public au point que ceux-ci ont failli disparaître au cours du XIXe siècle. Les échasseurs survivent cependant grâce à quelques passionnés et, sous l’impulsion de Félix Rousseau, ils se restructurent et se développent de nouveau au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui plus actifs que jamais, ces acteurs du riche folklore wallon constituent un élément incontournable des fêtes de Wallonie dans la capitale, attirant un public toujours plus nombreux et friand de cette manifestation authentique de nos traditions.

C’est afin de reconnaître à leur juste valeur des échasseurs qui perpétuent la tradition de la joute sur échasses à Namur que le Gouvernement wallon les a élevés au rang d’officier du Mérite wallon, le 21 juillet 2016. 

La distinction leur a été officiellement remise par le Ministre-Président Paul Magnette lors du gala d’ouverture de l’Européade de folklore, événement international qui rassemble plus de 160 groupes et 4 500 participants représentant 25 pays dans la capitale wallonne. C’est aussi une manière pour la Wallonie de marquer, symboliquement, son soutien aux échasseurs dans leur démarche d’inscription sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l’Unesco.