Frédéric MARCHESANI, 2013

Les institutions de l'ancien duché

Le blason et la devise de Mathias de Amezaga sur la porte de l’ancienne prévôté © Ville de Limbourg

Le blason et la devise de Mathias de Amezaga sur la porte de l’ancienne prévôté

La place Saint-Georges est le centre névralgique de la ville depuis le Moyen Âge. En son centre se trouvait l’ancienne halle ou maison de ville construite en 1446 et où se réunissaient les États du duché, les échevins de la Haute Cour, la chambre féodale, les juges et la chambre des tonlieux. Le lieu fut détruit lors du passage des troupes françaises en 1675 et remplacé par l’hôtel de ville en 1687, appelé « arvô » par les Limbourgeois. Construit entre 1681 et 1687, le bâtiment accueillait les autorités communales et judiciaires, les États se réunissant alors à Henri-Chapelle 18. Au centre de la clé de voûte du passage couvert se trouve un blason représentant la croix de Bourgogne et le millésime 1681. Une grande dalle provenant de l’ancienne halle se trouve dans le bas de la façade au niveau du sol et porte quant à elle le sceau de la ville et l’inscription « Sigillum ville Lemborgensis ».

Derrière l’église, la porte de la prévôté porte encore les armes de Mathias de Amezaga (1615-1666), prévôt de Limbourg en 1652 et abbé de Rolduc en 1664. La clé est accompagnée de la devise du prévôt « DOMINUS PROVIDEBIT ». Cette porte s’ouvre sur un jardin à gauche de l’édifice de culte et constitue le seul vestige encore conservé de la prévôté de Limbourg.

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Le blason et la devise de Mathias de Amezaga sur la porte de l’ancienne prévôté © Ville de Limbourg
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Les vestiges des fortifications de Limbourg

Les blasons de Caldenborg et de Barbieus au-dessus de la porte de l’ancienne réserve de munitions. © IPW

Les blasons de Caldenborg et de Barbieus au-dessus de la porte de l’ancienne réserve de munitions

Dès l’entrée dans Limbourg, par le Thier, deux massives tours en moellons couronnées de créneaux accueillent le visiteur. Bien que datant du XIXe siècle, l’une d’elle comprend une pierre de remploi millésimée 1707 et portant les lettres WB sous une couronne, initiales du major de Berset, commandant de la place forte entre 1705 et 1707. Non loin de là se trouve le site de l’ancien château de Limbourg, entièrement détruit par les troupes de Louis XIV. À l’entrée de l’actuel cimetière, la porte d’En-Bas est un ancien bastion de la forteresse. Une partie des remparts est toujours visibles, à proximité des casemates qui pénètrent dans la muraille, et constitue aujourd’hui une promenade qui suit le tracé de l’ancienne enceinte et de son chemin de ronde. À gauche de la porte de Caldenborg, l’ancien magasin à munitions construit à la fin du XVIIe siècle évoque lui aussi le statut de place forte de Limbourg. Classé, ce monument comporte un linteau millésimé 1631 et décoré des armoiries de Guillaume de Caldenborg, maïeur de la haute cour, haut drossard, lieutenant des fiefs et député des États du duché de Limbourg et de sa seconde épouse Anne-Marie de Barbieus.

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Les blasons de Caldenborg et de Barbieus au-dessus de la porte de l’ancienne réserve de munitions © IPW
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Le site de la ville haute

Limbourg fut dès l’origine la capitale du comté et du duché du même nom et a toujours été une petite ville fortifiée installée sur un promontoire rocheux dominant une courbe de la Vesdre. La ville naquit aux alentours de 1020 lorsque Frédéric de Luxembourg, membre de la maison d’Ardenne-Verdun et futur duc de Basse-Lotharingie, édifia la forteresse de Limbourg qui donna son nom à la nouvelle principauté territoriale, qui ne prit le titre de duché qu’au cours du XIIe siècle. La ville haute vécut des siècles durant au rythme de son duché, de ses appartenances successives et des nombreuses guerres européennes dont il fut le centre. La forteresse fut ainsi ruinée par onze sièges et huit incendies dont un siège de deux mois mené en 1101 par l’empereur d’Allemagne Henri IV ou encore celui mené par les Liégeois en guerre contre le duc de Bourgogne en 1465. Les malheurs se poursuivirent jusqu’en 1703 lorsque, près d’un quart de siècle après la prise de la ville par Louis XIV, les troupes du commandant Marlborough bombardèrent la ville. Limbourg se releva petit à petit de ses ruines sous le gouvernement autrichien qui mit définitivement fin au rôle de position défensive et stratégique de la ville.

Reconnue dans son entièreté patrimoine exceptionnel de Wallonie depuis 1993, la ville haute de Limbourg est un musée à ciel ouvert, une plongée dans un passé glorieux qui fait de cette tranquille bourgade de la vallée de la Vesdre une des plus importantes places fortes médiévales de Wallonie et le siège d’une capitale d’un État disparu. Nombreuses sont les traces qui encore aujourd’hui attestent de ce passé.

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D'autres traces liées au roman païs du duché de Brabant

De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé brabançon parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Aiseau-Presles/Aiseau, vestiges de l’ancien château réédifié en 1721 sur les bases d’un édifice médiéval par le marquis d’Aiseau et détruit par les Français en 1794. Dalle calcaire de 1722 aux armes des princes de Gavre.

2. Braine-l’Alleud, église Saint-Étienne, tombe de Philippe de Witthem, seigneur de Beersel et Braine-l’Alleud.

3. Braine-l’Alleud/Lillois-Witterzée, ferme del tour, siège d’un plein-fief relevant du duché de Brabant sous le nom de « court de Witterzée ». L’édifice abrite au Moyen Âge un lignage chevaleresque attesté à Witterzée depuis 1202 environ.

4. Braives/Fallais, église Notre-Dame. Dalle d’Albert Pynssen-Vanderaa, bailli et châtelain de Fallais.

5. Braives/Fallais, moulin banal. Élevé sur un noyau du XVIIe siècle et remanié par la suite.

6. Chastre/Blanmont, château de Blanmont, fief de Grand-Leez et arrière-fief de Perwez compris dans la mairie de Mont-Saint-Guibert. Construit vers 1640 et modifié au siècle suivant, le château devient le siège d’une baronnie en 1751.

7. Chastre/Cortil-Noirmont, tour des Sarrasins, vestige du château détruit en 1625 et témoin de la seigneurie de Noirmont, issue de l’héritage des Walhain.

8. Chastre/Gentinnes, château de Gentinnes, domaine brabançon cité depuis le XIe siècle, érigé en baronnie en 1716 et reconstruit à cette époque.

9. Chaumont-Gistoux/Bonlez, château de Bonlez, ancienne propriété des Walhain construit pour la première fois vers 1230 comme château fort, remanié plusieurs fois puis élevé en baronnie en 1634 avant d’être annexé au comté de Laurensart (duché de Brabant, mairie de Grez).

10. Chaumont-Gistoux/Corroy-le-Grand, ferme du château, ancienne ferme-château fortifiée du sire de Vieusart (mairie Mont-Saint-Guibert). Vestiges d’une enceinte fortifiée et bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles disposés autour d’une vaste cour carrée.

11. Chaumont-Gistoux/Dion-le-Val, château de Quirini, domaine d’origine médiévale (mairie de Mont-Saint-Guibert).

12. Court-Saint-Étienne, chapelle Notre-Dame (hameau de Sart-Messire-Guillaume), chapelle d’origine castrale, en ruines.

13. Gembloux/Corroy-le-Château, château de Corroy-le-Château, forteresse de plaine du duché de Brabant construite dans la première moitié du XIIIe siècle par la famille des Brabant-Perwez passée en diverses mains. Ensemble imposant, reconstruit et remanié à plusieurs reprises au fil des siècles.

14. Gembloux, maison du bailli. Contre une tour du rempart, peut-être dépendance de l’abbaye et résidence du maïeur ou bailli de Gembloux au XVIIIe siècle, nommé par l’abbé. Parties anciennes du XVIe siècle dont une tour millésimée de 1589 aux armes de Guillaume de Salmier.

15. Genappe/Baisy-Thy, château de Baisy-Thy (XVIIe-XVIIIe siècles), héritier d’une très ancienne seigneurie dont le fief relevait des seigneurs d’Héverlée (duché de Brabant, pays d’Héverlée).

16. Genappe/Bousval, château de la Motte, seigneurie médiévale relevant de Rumst (duché de Brabant, margraviat d’Anvers, pays de Rumst), reconstruit en 1760. Possession successive de Paul de Rameau, résident du prince de Liège à la cour de Bruxelles et de ses successeurs, titulaires de charges au duché de Brabant. Porche, pierre tombale de Paul le Rousseau, seigneur de la Motte décédé en 1664.

17. Genappe/Houtain-le-Val, château, anciennement appartenant à la famille de Houtain, racheté comme fief du duché de Brabant ; nombreux remaniements depuis.

18. Genappe/Vieux-Genappe, église Saint-Géry. Dalle funéraire du seigneur Jean Charles Godefroid, bailli et mayeur de Promelles, 1745.

19. Grez-Doiceau/Archennes, ruines et vestiges du château de la Motte, fief brabançon (fouilles réalisées par le Service public de Wallonie, vestiges au musée de Grez-Doiceau).

20. Grez-Doiceau/Archennes, château d’Archennes (XVIIIe siècle), successeur d’une seigneurie vassale du duché de Brabant érigée en domaine indépendant au XVe siècle.

21. Grez-Doiceau/Bossut-Gottechain, ferme du seigneur (Brabant, mairie de Grez). Ancien manoir de la famille Amezaga, seigneurs de Bossut, construit du XVIe au XVIIIe siècle.

22. Grez-Doiceau, château de Piétrebais, vestiges médiévaux dans le donjon, siège d’un fief inféodé au Brabant et dont les parties les plus anciennes ont été érigées au XIIIe siècle par les comtes de Grez, appartenant à la familia du duc de Brabant.

23. Grez-Doiceau/Gastuche, château de Laurensart, seigneurie médiévale de Sart (comté ou mairie de Grez) élevé au rang de comté de Laurensart par Charles II d’Espagne en 1674. Château fort entouré de douves souvent remanié au fil des siècles.

24. Hannut/Grand-Hallet, église Saint-Blaise. Dalle de Jean de Paheau, « capitaine et chef d’infanteries wallonnes pour le service de sa majesté » (1670).

25. Hannut/Lens-Saint-Rémy, église Saint-Rémy. Dalle de la famille de Chentinne (1700). Albert de Chentinne fut secrétaire de la surintendance du roi à Bruxelles et agent des États du haut quartier de Gueldre.

26. Hannut/Trognée, église Saint-Trudon. Dalle de Jean et Philippe de Grimont, seigneurs de Trognée (Jean : colonel et brigadier des armées des États généraux des Provinces-Unies / Philippe : colonel au service de sa majesté impériale).

27. Hélécine/Linsmeau, château féodal des comtes de Linsmeau, manoir d’un fief brabançon plusieurs fois remanié mais conservant des parties du XIVe et du XVIe siècle.

28. Hélécine/Neerheylissem, château héritier d’un alleu des XIIe-XIIIe siècles qui fut inféodé au Brabant (noyau du XVIIe siècle, remanié par la suite).

29. Incourt/Opprebais, ferme du château, vestiges du château médiéval mentionné en 1440, pion défensif du duché de Brabant aux mains du lignage chevaleresque du lieu.

30. Incourt/Opprebais, église Saint-Aubin, dalle de Fontigny-Dommartin, mayeur de Geest-Gérompont.

31. Ittre, ancienne brasserie banale. Pierre de fondation aux armes du seigneur d’Ittre Guillaume de Rifflart.
32. Jodoigne, chapelle Notre-Dame du Marché, tombe de Winant de Glymes, seigneur de Jodoigne.
33. Jodoigne, vestiges du château de la Comté (donjon du XIIIe siècle) présents au sein de la bâtisse construite à partir de 1729.

34. Jodoigne, château de la Vicomté, ancien fief du Brabant cité depuis 1412 et demeure entre 1643 et 1720 des vicomtes de Jodoigne, titre créé par l’empereur du Saint-Empire Ferdinand III.

35. Jodoigne, ferme de la Comté ou de la Franche Comté, dépendance du château de la Vicomté.

36. Jodoigne/Mélin, grande cense du seigneur ou ferme de Rebais, siège de la seigneurie de Mélin, créée en 1284 par le duc Jean Ier de Brabant (nombreux remaniements).

37. Jodoigne/Saint-Rémy-Geest, église Saint-Rémy, dalle funéraire de Raes de Fontenoy, mayeur de Geest-Gérompont.

38. Lasne/Ohain, château remanié du XVIIe au XIXe siècle mais ancien siège d’une seigneurie brabançonne engagée pour la première fois en 1299-1300 par le duc Jean II. Propriété au XVe siècle de Jean Hinckaert, bâtard de Brabant et de ses successeurs jusqu’au siècle suivant. Bâtiments aujourd’hui datés des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

39. Les Bons Villers/Mellet, donjon de Mellet. Ancien donjon médiéval sans doute de la fin du XIIIe siècle et accolé à un château de plaisance au XVIe siècle. Siège d’un fief brabançon, le château fut occupé au Moyen Âge par les seigneurs de Mellet, qui possédaient également le fief voisin de Biemellet, enclave namuroise.

40. Lincent/Racour, avouerie de Racour. La seigneurie appartenait au duché de Brabant. En 1229, le duc Jean Ier accorda une rente annuelle, créant une avouerie qui se maintint jusqu’à la Révolution. Bâtie dans la seconde moitié du XVIe siècle par le vicomte de Montenaken, avoué de Racour et alors appelée « de recht bank » (le ban de justice). Construction remaniée en 1811.

41. Mont-Saint-Guibert/Corbais, tour de Griffon du Bois ou tour des Sarrasins, du nom du vassal des Walhain (mairie Mont-Saint-Guibert). Donjon roman de la première moitié du XIIIe siècle.

42. Mont-Saint-Guibert/Hévillers, château de Bierbais, ancien château du lignage noble de Bierbais-Bierbeek, inféodé au duché de Brabant au XIIIe siècle Entièrement reconstruit à la fin du XVIIIe siècle, il en subsiste un vieux donjon d’habitation des XIIe-XIIIe siècles ; chapelle castrale Sainte-Croix, éléments d’origines de la même époque.

43. Nivelles/Bornival, ferme du seigneur ou « cinse du Castia », siège d’une seigneurie vassale du duché de Brabant (baillage de Nivelles) mentionnée au XIIIe siècle et possédé jusqu’au XVe siècle par la famille de Bornival qui s’était mise au service du duc de Brabant.

44. Orp-Jauche/Jauche, château de Jauche, héritier d’une riche seigneurie féodale passée entre diverses mains et citée depuis 1100 au moins. Le complexe fut reconstruit au XVIIe siècle et fortement réaménagé après 1715.

45. Orp-Jauche/Noduwez, tour Gollard, vestige médiéval d’un château disparu, siège d’une seigneurie de la famille chevaleresque du même nom relevant du duc de Brabant. Le premier seigneur mentionné en 1264 est vassal des sires de Jauche.

46. Ottignies-Louvain-la-Neuve/Céroux-Mousty, donjon et ferme de Moriensart, seigneurie incluse dans le duché de Brabant (mairie de Genappe), érigée en baronnie en 1657 pour la famille espagnole des Coloma.

47. Ottignies-Louvain-la-Neuve/Ottignies, château d’Ottignies, domaine ducal du Brabant donné en fief depuis le XIIe siècle à une famille d’Ottignies et passé entre diverses mains depuis.

48. Perwez/Malèves-Sainte-Marie-Wastinnes, église Saint-Ulric-et-Sainte-Cornélie, tombe de Louis de Stradiot, bailli de Nivelles et du Brabant, homme d’armes de Charles Quint.

49. Ramillies/Huppaye, ferme du Grand Château, fief cité au XIIe siècle.

50. Rixensart, château de Rixensart, siège d’une seigneurie mentionnée depuis 1217 et reconstruit au XVIIe siècle par le comte de Bruay après avoir été notamment possession des Croÿ et des Grave.

51. Rixensart/Rosières, ferme de Woo ou de Rosierbois, siège d’une petite seigneurie tenue en fief du duché de Brabant.

52. Sombreffe, château de Sombreffe, ancien fief de la famille des Sombreffe, vassaux du duc de Brabant et relevant de la Cour féodale d’Aarschot. Vaste propriété fortifiée autour d’un donjon-porche ; éléments d’époques diverses.

53. Tubize/Clabecq, château « des Italiens », à l’origine fief de Gaasbeek (Brabant, mairie de Gaasbeek).

54. Villers-la-Ville/Marbais, château fort du Châtelet, ancienne forteresse de la famille noble puis chevaleresque des Marbais.

55. Walhain/Nil-Saint-Vincent, tour de Vaux ou tour d’Alvaux, ruines de la résidence seigneuriale de Vaux bâtie peu après 1199 et dont la seigneurie relevait du duc de Brabant. À côté, moulin des XVIIIe et XIXe siècles, cité depuis 1536 et unique vestige des dépendances de l’exploitation domaniale.

56. Walhain/Walhain-Saint-Paul, ruines de l’ancien château de Walhain, seigneurie au service du duc de Brabant.

57. Waterloo, chapelle royale vouée à saint Joseph et sainte Anne, en faveur de la descendance du roi d’Espagne.

58. Wavre/Limal, grande maison du bailli, ancienne résidence des baillis de la baronnie locale.

59. Wavre, ferme de l’Hosté, auparavant ferme de la seigneurie de Wavre, cartouche de 1767 aux armes de Looz-Corswarem.

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Deux bornes limitatives du duché de Brabant

Au Moyen Âge, Braine-l’Alleud comptait plusieurs seigneuries dont l’une des plus importantes était un fief ducal aux mains des châtelains de Bruxelles qui y créèrent une franchise en 1218. Le territoire de la localité conserve deux bornes liées aux périodes bourguignonne et espagnole du duché de Brabant. La première, dite « borne de Marie de Bourgogne », est située dans l’enceinte du prieuré Notre-Dame de Jéricho ou de la Rose, appelé aussi chapelle de l’Ermite ou du Vieux-Moûtier. Cet endroit est signalé depuis 1131 lorsque le duc de Brabant Godefroid Ier le Barbu céda le terrain à l’abbaye de Gembloux. Le nom de la borne fait référence à la duchesse de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne (1457-1477-1482) et est liée à l’ancien abornement de la forêt de Soignes. Son mariage avec l’archiduc Maximilien d’Autriche ouvrit la voie à un regroupement des territoires des Pays-Bas à la fin du XVe siècle : mère de Philippe le Beau à qui elle transmit la Bourgogne en héritage, elle fut également la grand-mère de Charles Quint.

La borne du Culot à Braine-l’Alleud. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

La borne du Culot à Braine-l’Alleud

La seconde borne, dite « borne du Culot » ou « borne de la Franche Garenne », date de l’époque de Charles Quint. Située rue du Cuisinier, elle est l’héritière d’un bornage voulu par l’empereur en 1520 et devant nouvellement marquer les limites de la forêt de Soignes. Ce bornage d’envergure ne fut achevé qu’en 1556 sous le règne de Philippe II ; on compte alors 4171 bornes. Les premières furent placées en 1523 et arboraient la croix de Bourgogne. La borne du Culot tire son nom du fait qu’elle se trouvait alors dans le hameau du Culot et est un des rares témoins des procédés de bornage au XVIe siècle. Elle est aujourd’hui le dernier exemplaire de grand format marqué de la croix de Bourgogne que nous ayons conservé et a, à ce titre, a fait l’objet d’une procédure de classement aboutie le 6 avril 2012.

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La borne du Culot à Braine-l’Alleud. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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Le château d'Argenteau

Argenteau était à l’origine une seigneurie libre et mouvante de l’Empire dont les détenteurs relevèrent toutefois par la suite des ducs de Brabant. Cette seigneurie trouva son origine dans le château fort construit en bord de Meuse à un endroit stratégique et qui constituait alors une terre franche brabançonne. Jusqu’en 1594, les habitants étaient exemptés de toute redevance envers le souverain. La forteresse fut de tous temps le témoin des relations conflictuelles entre Liège et le Brabant. Si, au XIe siècle, le prince-évêque y possédait un droit de garnison et si un seigneur d’Argenteau participa en 1213 à la bataille de Steppes dans les rangs liégeois, les troupes du prince-évêque s’emparèrent du château au XIVe siècle alors qu’il était tenu par un sénéchal du duché de Limbourg. Au XVIe siècle, Liège contesta aux Pays-Bas la souveraineté sur la seigneurie qui fut prise et reprise par les Hollandais et les Espagnols pendant la guerre de Trente ans (1618-1648) ; le château fut détruit par les troupes de Louis XIV en 1674.

Construit sur un rocher dominant le fleuve en face du village de Hermalle, le premier château d’Argenteau date du XIe siècle et occupait alors une plate-forme étroite et fortifiée dont l’accès se faisait par un pont-levis remplacé au XVIIIe siècle par un pont à deux arches. Doté de plusieurs tourelles, il abritait le logis du seigneur, une salle d’armes, une chapelle castrale et des casernes. En 1343, le seigneur Thierry d’Argenteau le reconstruit une première fois ; la forteresse fut toutefois déjà détruite par les Liégeois en 1347. Elle est relevée à la fin du siècle par Renaud IV et subsiste jusqu’au siège mené par les Espagnols en 1634. À nouveau partiellement détruit, le château est mis en vente en 1671 et acheté par le comte de Clermont. Le siège mené par les armées françaises en 1674 sonne le glas de la forteresse médiévale. Le nouveau propriétaire entame ainsi la construction d’un château de plaisance en 1683, à l’emplacement des anciennes casernes de garnison. Passablement remanié au XIXe siècle, il est à nouveau agrandi vers 1925, est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

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Le château de l'Escailles

Autrefois enclavée dans la seigneurie hennuyère de Fayt, l’ancienne terre franche de l’Escailles est attestée depuis le XIVe siècle et relève du duché de Brabant. Le château actuel a été construit vers le milieu du XVIIIe siècle et se présente sous la forme d’un double corps de logis en U édifié en briques peintes, calcaire et grès. La façade arrière s’ouvre sur un grand parc et un étang au bord duquel se trouve une pierre commémorative du passage en 1739 de l’archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante des Pays-Bas autrichiens. Née à Linz le 12 décembre 1680 et fille de l’empereur du Saint-Empire Léopold Ier, elle est nommée gouvernante des Pays-Bas en 1725 par son frère, l’empereur Charles VI (1711-1740). Elle fit agrandir le château de Mariemont, où elle décéda le 26 août 1741. Le château de l’Escailles est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

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Le château-ferme de Cour-sur-Heure

Partie du domaine agricole de l’abbaye de Lobbes en 868, la terre de Cour-sur-Heure en est détachée à partir de 960 et devient, à la fin du XIIIe siècle, un franc-alleu noble des sires de Morialmé relevant de la Cour féodale de Brabant jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. L’un d’eux, Nicolas de Condé, en fit un fief de reprise de la Cour féodale de Brabant. Cour-sur-Heure devient dès lors une seigneurie franche enclavée entre le comté de Namur et la principauté de Liège. Comme pour toute terre franche, les habitants de Cour-sur-Heure étaient exemptés de payer l’impôt aux États de Brabant.

Situé en bordure du village, le domaine forme un vaste quadrilatère fortifié dont les bâtiments s’ordonnent autour de l’ancienne basse-cour, aujourd’hui cour rectangulaire. L’enceinte est cantonnée de quatre tours d’angle circulaires millésimées 1593. L’aile ouest est encadrée de deux tourelles coiffées d’une toiture d’ardoises en poivrière ; elle abrite les étables et présente en son centre un porche d’entrée ouvert de deux portes charretières. En face, au milieu de l’aile nord, se situe le logis seigneurial du XVIIIe siècle, aujourd’hui englobé dans des dépendances de ferme construites au XXe siècle.

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La chapelle Notre-Dame de Grâce

Les armoiries des comtes de Sainte-Aldegonde entourées du collier de la Toison d’Or au-dessus de l’entrée de la chapelle Notre-Dame de Grâce à Gosselies © IPW

Les armoiries des comtes de Sainte-Aldegonde entourées du collier de la Toison d’Or au-dessus de l’entrée de la chapelle Notre-Dame de Grâce à Gosselies

Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi ou Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche relevant du duché de Brabant. Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche fut reconnu par le duc de Brabant en 1597.

Située place des Martyrs, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval de Gosselies. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs de Gosselies, dont les armes sont encore inscrites au-dessus de l’entrée.

La chapelle Notre-Dame de Grâce conserve un témoin de l’appartenance de la localité aux Pays-Bas espagnols. Ce petit oratoire en moellons de grès et pierre calcaire a été bâti dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformé en habitation au siècle suivant. Sur la façade, la porte principale est surmontée d’un arc en anse de panier portant les armes des comtes de Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer, la famille Sainte-Aldegonde remonte au XIIe siècle et migre au XVe siècle vers la Flandre où ses membres s’impliquent dans la politique espagnole. Deux d’entre eux deviennent conseillers de Charles Quint. Le comte Maximilien de Sainte-Aldegonde, conseiller des archiducs Albert et Isabelle, reçoit en effet l’ordre de la Toison d’Or et est promu comte du Saint-Empire le 4 mai 1605.

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La chapelle Notre-Dame de Grâce
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Les armoiries des comtes de Sainte-Aldegonde entourées du collier de la Toison d’Or au-dessus de l’entrée de la chapelle Notre-Dame de Grâce à Gosselies © IPW
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Le château de Fallais

Au début du Moyen Âge, la localité de Fallais relevait de la Cour allodiale de Liège. Le prince-évêque Wazon l’accorda en 1044 à la famille de Beaufort qui, à la fin du XIIIe siècle, prit le nom de Fallais. En 1276, Richard II de Beaufort, sire de Fallais, fit hommage de son bien au duc de Brabant Jean Ier en pleine guerre de la Vache et demeura depuis lors une enclave brabançonne en terres liégeoises. Passée entre diverses mains à partir de 1373, la seigneurie fut transmise en héritage à Charles le Téméraire en sa qualité de duc de Brabant. En 1501, Baudouin de Bourgogne, bâtard de Philippe le Bon, devint seigneur de Fallais. Au XVIIe siècle, la seigneurie fut revendiquée par les Provinces-Unies alors que les seigneurs hautains y possédaient une haute cour de justice qui reconnut successivement comme chef de cens les échevins de Liège et le conseil souverain de Brabant. En 1614, le fief fut érigé en comté par les archiducs Albert et Isabelle, au profit du seigneur Herman de Bourgogne. En 1675, Louis XIV y fit un court séjour avant d’ordonner la destruction de deux tours du château.

Situé au bord de la Mehaigne, le château de Fallais se présente aujourd’hui sous la forme d’un vaste quadrilatère gardé par quatre tours d’angle circulaires et entouré de douves. Sa physionomie résolument médiévale est trompeuse ; la forteresse a en effet subi une importante restauration menée par l’architecte gantois Auguste van Assche en 1881. Celui-ci préserva le dispositif d’ensemble mais sacrifia fortement le caractère de la bâtisse d’origine. L’édifice actuel a toutefois été construit entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Le châtelet d’entrée, précédé d’un pont en pierre, est limité par deux tourelles en poivrière. À gauche se trouvent le quartier et la tour de Bourgogne, détruits par les armées françaises en 1675 et reconstruits en 1881. À droite, le grand logis et la tour Saint-Jean, probablement du XVIe siècle mais profondément remaniés par van Assche. Le logis seigneurial occupe l’endroit présumé du donjon d’origine construit au XIe siècle et englobé par la suite dans l’aile d’habitation. Une courtine relie l’aile sud à la tour Grignard, située à l’angle nord-est et bombardée en 1675 ; elle fut reconstruite en 1757 pour servir de pigeonnier. Les constructions de la basse-cour comprennent une vieille grange et des écuries et formaient autrefois une esplanade extérieure, elle aussi cernée de douves.

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